Quoi de neuf en plaies et cicatrisations en 2016

Quoi de neuf en plaies et cicatrisations en 2016
Quoi de neuf sur les antiseptiques ?
S Lemay (Saint-Benoit)
Actuellement, il existe sur le marché un grand nombre de produits à visée
antiseptique dont les cibles sont les plaies aigües ou chroniques. Le choix d’un
antiseptique parmi d’autres dépendra de son activité, de sa présentation et de sa
tolérance. De nouveaux produits récemment apparus et/ou innovants démontrent
un intérêt croissant dans le traitement des plaies infectées.
Quoi de neuf dans le traitement local des plaies ?
M Guillot Masanovic (Saint-Denis) - C Faure-Chazelles (Montpellier, France)
Les publications scientifiques, les communications grand public et les congrès et
formations dans le domaine des plaies et cicatrisations sont nombreux et
témoignent du dynamisme et de l’intérêt porté au traitement local des plaies.
Toutefois la véritable «innovation» se fait rare et il s’agit le plus souvent d’évolutions
technologiques. Nous passerons en revue les améliorations techniques apportées
aux pansements modernes actuels qui répondent à différents objectifs tels qu’une
augmentation des performances en terme de drainage et d’absorption mais aussi
une simplification des soins, un plus grand confort au soignant et au patient. C’est
notamment le cas cette année de la famille des pansements hydrocellulaires Nous
aborderons le traitement par pression négative qui propose des nouvelles
présentations adaptées aux patients ambulatoires et aux patients hospitalisés. Nous
présenterons une revue de la littérature des différentes publications consacrées au
pansement en distinguant les revues Cochrane, des recommandations et des essais
cliniques randomisés publiés au cours de l’année 2015. Le nombre croissant
d’études cliniques témoigne d’une prise de conscience des professionnels sur la
nécessité de preuves scientifiques dans le domaine des plaies et cicatrisation.
Quoi qu’il en soit, le chemin à parcourir pour tout dispositif médical innovant est
long et passe par la réalisation d’investigations cliniques de qualité et l’obtention de
preuves nécessaires à toute inscription sur la Liste des Produits et Prestations en vue
d’un remboursement.
Quoi de neuf en TPN ?
L Téot (Montpellier, France)
Quoi de neuf dans le traitement étiologique des plaies chroniques ?
N Sultan Bichat (Saint-Paul), G Perceau (Reims, France)
Le traitement étiologique des plaies chroniques est incontournable dans leur prise
en charge et gage de réussite.
Avant tout il s’agit de bien connaître la ou les causes de ces différentes plaies et
d’agir sur celles-ci. Certains facteurs sont communs à toutes ces plaies, et d’autres
spécifiques. Nous tenterons de faire une revue des avancées scientifiques sur les
traitements étiologiques récents que ce soit dans la phase préventive ou curative de
ces plaies.
Quoi de neuf sur le biofilm ?
S Meaume (Paris, France)
La présence de biofilm aurait un impact sur le processus infectieux et/ou sur
l’évolution des plaies chroniques ou aigües. Des travaux récents avec identification
de biofilm chez des patients porteurs de différents types de plaies chroniques
semblent montrer que le nombre de plaies concernées serait moins important que
ce qui avait été initialement envisagé. Expérimentalement, les travaux réalises pour
l’analyse des biofilms dans les plaies et l’impact des traitements proposés reposent
surtout sur des études in vitro ou in vivo chez l’animal qui ne prennent généralement
en compte qu’une seule espèce microbienne alors que les plaies sont colonisées par
des communautés pluri-microbiennes. Plusieurs modèles expérimentaux sont
proposés, avec leurs avantages et leurs inconvénients pour l’étude des biofilms,
mais reste sans doute loin de la réalité de la plaie. Cliniquement, le biofilm n’étant
pas visible, sauf s’il est très épais (slime), sa présence est souvent évoquée en cas de
retard de cicatrisation, d’exsudats abondants et/ou colorés (pyocyanique) et/ou
prolongation de la phase inflammatoire sans signe infectieux franc. Aucun de ces
signes n’est pathognomonique et il existe peu de travaux récents publiés qui
rendent difficile l’adoption d’un langage commun des soignants qui doivent le
distinguer du stade décrit de la «colonisation critique», tout aussi complexe.
Bactériologiquement, la mise en évidence et la caractérisation du biofilm ne sont
pas encore réalisables avec les techniques de prélèvements et d’analyses usuelles.
Seules des techniques de laboratoire spécifiques sont possibles et accessibles
uniquement en recherche. L’élimination du biofilm est en général chimique et/ou
mécanique. Des études récentes tentent de proposer des produits ou des stratégies
pour assurer leur contrôle. Néanmoins l’absence de critères cliniques ou
bactériologiques pertinents et fiables rendent encore difficiles la construction
d’essais cliniques contrôlés pour valider les mesures thérapeutiques proposées.
Quoi de neuf dans la prise en charge des cicatrices ?
L Téot (Montpellier, France)
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Plaies et pédiatrie Partie 1
Quelle prise en charge de l'hyperkératose (ichtyose) du nourrisson dés la
naissance ?
S Osdoit (Saint-Denis)
Les ichtyoses congénitales sont des maladies génétiques à l'origine de troubles plus
ou moins sévères de la kératinisation pouvant parfois mettre en jeu le pronostic vital.
La compréhension des mécanismes lésionnels évolue actuellement rapidement
grâce aux avancées en génétique moléculaire. La prise en charge doit être pluri
disciplinaire dés la salle de naissance et repose essentiellement sur des soins locaux
cutanés symptomatiques, adaptés, répétés et prolongés. Le pronostic cutané est
souvent difficile à déterminer en période néonatale et nécessite un suivi au long
cours des enfants.
L’épidermolyse bulleuse héréditaire au quotidien, la difficulté des soins
cutanés.
J Miquel (Saint-Pierre)
Les épidermolyses bulleuses héréditaires (EBH) sont des génodermatoses rares,
touchant environ 1 nouveau-né sur 200001. Elles sont liées à une anomalie des
protéines impliquées dans les systèmes de cohésion inter-kératinocytaire et de la
jonction dermo-épidermique (JDE), à l’origine d’une fragilité cutanée par clivage
spontané et/ou provoqué par un frottement/traumatisme. Les nouveau-nés atteints
ont souvent dès la naissance des bulles et des érosions postbulleuses cutanées et
parfois muqueuses. Le phénotype et le pronostic des EBH est très variable, allant
d’une simple gêne fonctionnelle à la mort en période néonatale. Le phénotype
dépend notamment du niveau de clivage (épidermique, dans la JDE) et du mode de
transmission de l’affection (récessif ou dominant). Classification
La classification des EBH a été actualisée en 20081: on distingue 4 types principaux
d’EBH sur le niveau de clivage et 6 sous types :
les épidermolyses bulleuses simples ou épidermolytiques (EBS)
définies par un niveau de clivage intraépidermique, et séparées entre EBS
suprabasales et basales
les épidermolyses bulleuses jonctionnelles (EBJ) définies par un niveau
de clivage dermoépidermique au sein de la lamina lucida et séparées entre
EBJ Herlitz et autres EBJ
les épidermolyses bulleuses dystrophiques ou dermolytiques (EBD)
définies par un niveau de clivage situé sous la lamina lucida, séparées entre
EBD dominante et récessive.
Le syndrome de Kindler avec des niveaux de clivages mixtes
Prise en charge
Il n’existe pas d’étude clinique contrôlée dans le traitement des EBH. Des
recommandations récentes ont été établies par une équipe multidisciplinaire
d’experts des EBH de différents centres européens, à partir de la littérature
disponible et de leurs opinions.
La prise en charge des EBH est multidisciplinaire et coordonnée par un
dermatologue. Elle est fonction de l’âge du patient et de la sévérité du tableau
clinique. Elle s’articule autour des soins cutanés, de la gestion de la douleur et du
prurit, de la prise en charge des complications viscérales, du diagnostic précoce de
carcinomes épidermoïdes, de l’éducation du patient et de la continuité des soins.
Les soins cutanés seront adaptés à l’âge de l’enfant avec des spécificités pour le
nouveau- né, nourrisson et pour l’enfant plus grand et l’adolescent. Ils sont réalisés
par des infirmières et sont indispensables pour prévenir des complications
infectieuses, pouvant être gravissimes, et des complications fonctionnelles
(syndactylies dans les formes sévères d’EBH).
Mesures générales:
Eviter les bulles par l’éviction d’atmosphère humide et chaude.
Contre indication des pansements adhérents, des adhésifs autour des électrodes.
Eviter tout frottement, tout traumatisme (lors des changes, par exemple, en portant
l’enfant sous les aisselles), en protégeant les sites vulnérables (genoux, coudes, nez
si port de lunettes…) par des mousses siliconées.
Couper les ongles courts ou les limer (prurit lors du bain).
Pas de prise de température rectale.
Rembourer le brassard à TA.
Tétine ramollie à l’eau chaude pour les nourrissons.
Vêtements amples, chaussures, gants adaptés.
Soins locaux
Bain quotidien mais la fréquence peut être espacée en fonction du tableau clinique
à l’eau avec un savon doux si plaies propres ou lésions croûteuses, à la
chlorhexidine 0,1% diluée si lésions infectées. Retrait des pansements dans le bain.
1. Fine JD, Eady RA, Bauer EA, Bauer JW, Bruckner Tuderman L, Heagerty A et
al. The classification of inherited epidermolysis bullosa (EB): Report of the Third
International Consensus Meeting on Diagnosis and Classification of EB. J Am Acad
Dermatol 2008;58:931-50.
Dérivation urinaire continente, conduit de Mitrofanoff, 35 ans de recul
L Harper (Saint-Denis)
La dérivation urinaire continente de type Mitrofanoff est une dérivation urinaire
externe qui utilise un conduit, interposé entre la paroi abdominale et la vessie. Ce
conduit permet de vider le réservoir par auto sondage intermittent. Elle a été
conçue initialement par Mitrofanoff en 1980 pour traiter les vessies neurologiques
chez l'enfant en utilisant l'appendice. Depuis cette première description, de
nombreuses modifications techniques ont été proposées, mais le principe de base
reste le même. Nous faisons le point sur les avantages, les inconvénients et les
limites de cette technique.
L’escarre chez l’enfant, prévention et prise en charge
A Moro (Saint-Denis)
Chez l’enfant, la prévalence de l’escarre est peu connue car elle reste une
complication rarement signalée. Pourtant, les quelques études publiées montrent
que l’escarre concernerait 1 % des enfants et même 27 % dans certains services de
réanimation néonatale.
Les échelles de prévention sont nombreuses mais peu testées ou validées, il est
donc conseillé de les adapter à chaque catégorie d’âge. De plus, les enfants ont des
particularités anatomiques, physiologiques et développementales ce qui implique
d’adapter l’installation médicale, le matériel et la prise en charge à chacun d’eux.
Comme chez l’adulte, tous les professionnels de santé sont concernés et la
prévention doit être systématique à l’hôpital comme à la maison.
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