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Les civilisations antiques
La civilisation égyptienne
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Hippocrate
(460-370 av. J.-C.).
Ci-dessous
Accouchement et
circoncision dans l’Égypte
ancienne.
L’Égypte ancienne est certainement l’un des berceaux de la chirurgie.
Les chirurgiens, instruits d’anatomie, utilisent des techniques enseignées par les embaumeurs : fermeture des plaies, suture au fil de lin ou
fabriqué à partir de tendons ou d’intestins d’animaux, rapprochement
des bords des blessures avec des bandes de tissu imprégnées de gomme
ou de miel.
Les praticiens égyptiens connaissaient les vertus antiseptiques du miel et
utilisaient même des antibiotiques sous forme de moisissures de pain qui
contiennent le penicilium notatum, champignon d’où sera extraite la penicilinne découverte par Alexander Flemming, bien des siècles plus tard.
Ils réalisent de façon courante la circoncision, exigée pour être admis
dans l’entourage du Pharaon. Ils traitent les brûlures, les plaies et les
traumatismes.
Les accouchements s’effectuent à domicile, en position accroupie. Ces
pratiques sont décrites dans le papyrus d’Edwin Smith découvert en
1862, à Thèbes. Rédigé en caractères hiératiques ce traité comporte de
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Bas-relief. Temple d’Imhotep
avec vasque pour le lavage
des mains.
nombreuses observations cliniques et anatomiques, et décrit les traitements à appliquer dans 48 affections. Il mentionne différents actes
chirurgicaux, comme les sutures des plaies du thorax, des méninges,
de l’œil et des os du crâne.
Le papyrus d’Edwin Smith, publié en 1930, conservé à New York,
constitue probablement le plus ancien traité de chirurgie en notre
possession. Il aurait été rédigé par Imhotep, personnage d’exception.
Imhotep, dont le nom signifie celui qui vient en paix, vécut vers
2 700 av. J.-C. à Memphis. Proche du roi Zoser, deuxième pharaon de
la IIIe dynastie, il est à la fois, scribe, architecte, astrologue et penseur.
Il est également considéré comme le père de la médecine égyptienne.
À Philae, sur le bas-relief du temple consacré à Imhotep, parmi les
instruments opératoires, figure une vasque destinée au lavage des mains
préconisé avant tout acte chirurgical.
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L’HISTOIRE DE LA CHIRURGIE
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Les civilisations précolombiennes
Les fouilles au Pérou, en Bolivie et au Mexique ont permis de retrouver
des ossements de membres amputés et des crânes trépanés. Les opérés
ont survécu à ces interventions.
Certains crânes présentent des trous réguliers, comblés avec une plaque
d’or (l’or des Incas) et recouverts par une plastie du cuir chevelu.
Les chirurgiens de la Cordillère des Andes disposent de substances
anesthésiques comme la feuille de coca, qu’ils mâchent et recrachent
sur les plaies et les ulcères cutanés, ce qui les rend insensibles.
La cocaïne, alcaloïde extrait de cette plante est l’un des premiers anesthésiques locaux. En 1885, James Corning l’utilise pour la première
anesthésie péridurale. Des milliers de patients dans le monde bénéficient chaque jour des effets de cette anesthésie locale pour des interventions chirurgicales ou des soins dentaires.
Feuille de coca.
Les Mayas, les Incas et les Aztèques réalisent des gestes de chirurgie
esthétique et réparatrice. Comme les anciens Égyptiens avec lesquels ils
ont de troublantes analogies culturelles, ils pratiquent la momification
des cadavres et sont, de ce fait, instruits d’anatomie. Leurs sagesfemmes reçoivent une formation spécifique.
Ils connaissent aussi le curare et les plantes hallucinogènes dont est
extrait l’acide lysergique ou LSD. Ils utilisent également le garrot autour
du cuir chevelu pour limiter les pertes sanguines.
Trépanation dans l’Amérique
précolombienne.
La Rome antique
Celsius (Aurélius Cornelius) en 70 av. J.-C., est surnommé l’Hippocrate
romain. On lui doit la célèbre tétrade qui caractérise l’inflammation :
calor, dolor, rubor, tumor (chaleur, douleur, rougeur, tumeur). Il fait la
description de la technique de l’abaissement à l’aiguille du cristallin
dans la cataracte, ainsi que de la phlébectomie et de la thrombectomie
ou ablation des varices et des caillots qui s’y forment (thromboses).
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Il dépeint le portrait du chirurgien :
Le chirurgien doit être jeune, ou du moins assez voisin
de la jeunesse ; il faut qu’il ait la main prompte, ferme,
jamais tremblante ; la gauche non moins habile que la droite,
la vue nette et perçante, l’aspect hardi, le cœur assez compatissant
pour vouloir la guérison de son malade, mais non au point
de mettre, sous l’émotion de ses cris, plus de précipitation
que la circonstance ne le comporte, ou de moins retrancher
que le cas ne l’exige ; en un mot, il doit tout faire comme
si les gémissements du patient ne l’impressionnaient pas.
(Texte cité par Antonin Gosset dans Chirurgie, Chirurgien)
Claude Galien
(129-201 apr. J.-C.)
Galien est un personnage important, lettré, à l’esprit curieux
et inventif, au savoir encyclopédique ; son rôle dans l’histoire
de la chirurgie reste cependant ambigu.
Fils d’un sénateur grec, il naît à Pergame en Asie Mineure et fait
ses études à Smyrne, Corinthe et Alexandrie. Galien est l’un
des premiers intellectuels de l’époque à rompre avec la religion
romaine héritée du polythéisme grec et à adhérer à la doctrine
monothéiste du Christianisme. En retour, l’Église adoptera tel un
dogme, la doctrine de Galien.
Il exerce à Rome où sa renommée grandissante le conduit
à devenir médecin de l’empereur et philosophe Marc Aurèle,
adepte du stoïcisme et nourri des concepts de Sénèque
et de Zénon. Il possède aussi le titre de médecin officiel des
gladiateurs.
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L’HISTOIRE DE LA CHIRURGIE
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