Annales FLSH N° 17 Spécial JUOR (2013)
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Plusieurs raisons motivent la participation massive des
universitaires congolais aux élections organisées en période post-
conflit. Nous citerons ici quelques-unes : les droits garantis par les
instruments juridiques, la lutte des leaderships sociaux et l’intérêt.
1.1. Les instruments juridiques
Depuis son accession à l’indépendance, la R.D.Congo a ratifié
les instruments légaux et juridiques aux standards internationaux que
continentaux. Ces différents documents constituent les bases qui ont
stimulé les esprits tenus sous le joug de se présenter librement aux
élections. Parmi ces documents, on peut citer : la déclaration
universelle des droits de l’homme, le pacte international relatif aux
droits civils et politiques ( MUKAMYAVIRI A. et al, 2011 :34), la
charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la déclaration
de l’UA sur les principes régissant les élections démocratiques en
Afrique, la charte africaine de la démocratie, des élections et de la
gouvernance, qui reconnaissait et garantissait à tout citoyen le droit
de participer à la gestion de l’Etat et d’accéder dans les conditions
d’égalité aux fonctions publiques de son pays. Ils constituent aussi, à
ce titre, des documents fondamentaux gouvernant l’organisation des
élections, régulières, honnêtes et transparentes, expression de la
volonté des électeurs.
1.2. LA LUTTE DES LEADERSHIPS SOCIAUX : UNIVERSITAIRE
ET POLITIQUE
Les actions menées par les universitaires pour la cause noble de
l’indépendance de l’Afrique noire à partir des années 50 et
lesquelles ont abouti à la libération effective du peuple noir du joug
du colonisateur, constitue une preuve de conjonction des faits et des
efforts d’intérêt général entre tous les éléments du système sociétal :
universitaire, politique, économique, culturel, instruit et non-instruit,
riche et pauvre.
Mais, pendant la période de crise sociopolitique qu’à traversé le
pays, l’universitaire congolais a perdu ses valeurs intrinsèques. Au
lieu de constituer une force qui apporte des solutions aux problèmes
de la société, l’universitaire est classé, à cause de la précarité de ses
conditions de vie, parmi les marginaux sociaux. Devant cette réalité
de facto, la plupart des universitaires congolais ont cessé d’être des
modèles de vie ou pour paraphraser KAMBAJI, « des références
d’actions d’autodétermination de la société » (KAMBAJI, 2012 :2-3)
et sont, aujourd’hui, plongés dans une crise profonde qui se traduit
par la substitution des valeurs aux antivaleurs, conduisant ainsi au