Dépistage dans le cancer de la prostate dossier thématique Biomarqueurs urinaires du cancer de la prostate : le point en 2010 Urinary biomarkers in prostate cancer: what’s new in 2010 X. Durand*, A. de la Taille* »»Les carences diagnostiques du PSA sérique rendent urgent le The deficiences of serum PSA lead to urgently develop new biomarkers for prostate cancer detection. »»Les biomarqueurs urinaires sont particulièrement attractifs, car Urinary biomarkers seem particularly attractive: minimally invasive, available and suitable for large scale screening. »»Le PCA3 a prouvé une pertinence clinique dans la prédiction PCA3 urine test has proven its clinical relevance by predictive abilities of biopsy outcome. peu invasifs, disponibles et adaptés à un dépistage à grande échelle. de la positivité des nouvelles biopsies prostatiques. »»Les technologies à haut débit permettant l’exploration du transcriptome et du protéome au sein d’analyses multiplex représentent une voie d’avenir. »»Les combinaisons de marqueurs issus de cette approche permettront d’améliorer la détection et la discrimination des cancers agressifs afin d’éclairer les choix de traitement. Mots-clés : Cancer de la prostate – Dépistage – Biomarqueurs – PCA3. L e cancer de la prostate (CaP) est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes occidentaux, avec 670 000 nouveaux cas par an (1). Les limites des outils de dépistage, notamment l’antigène spécifique de prostate sérique (PSA), contribuent à alimenter le débat quant à la pertinence d’un dépistage de masse du cancer de la prostate : si une diminution de la mortalité spécifique de 20 % a été prouvée, le risque de surdiagnostic et de traitement par excès a également été souligné (2). La valeur prédictive négative du PSA est de 85 % seulement. L’utilisation de la vélocité, de la densité du PSA, du PSA complexé et du PSA libre n’a apporté que des améliorations diagnostiques marginales. Le développement de nouveaux marqueurs du CaP est aujourd’hui une nécessité urgente. Délaissant l’­approche invasive de l’exploration tissulaire et biopsique, un fort intérêt s’est manifesté ces 10 dernières années pour les marqueurs issus de fluides biologiques, et en particulier les urines. Ces fluides sont un reflet plus juste de la nature polyclonale des tumeurs Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 1 - avril-mai-juin 2010 Highlights P o i nt s f o rt s développement de nouveaux marqueurs de détection du cancer de la prostate. New research methods are also emerging, and highthroughput technologies will facilitate high-dimensional biomarker discovery. Future approaches will probably integrate proteomic, transcriptomic and multiplex approaches to identify combinations of multiple biomarkers to optimize the detection of prostate cancer. Keywords: Prostate cancer – Screening – Biomarkers – PCA3. prostatiques que ne peut l’être un échantillonnage tissulaire aléatoire. Ils contiennent à la fois des produits de dégradation des cellules bénignes et malignes et la sécrétion protéique des cellules. Enfin, le recueil d’urines, disponible et peu invasif, place ces marqueurs en situation de candidats idéaux à un dépistage de masse. Ainsi, 3 groupes de marqueurs urinaires peuvent être distingués : marqueurs d’ADN, marqueurs d’ARN et marqueurs protéiques (tableau). Tableau. Principaux biomarqueurs urinaires en cours d’investigation. Marqueurs d’ADN Marqueurs d’ARN Marqueurs protéiques Hyperméthylation GSTP1 Panel de gènes (RARB2, RASSF, APC) PCA3 Gènes de fusion AMACR GOLM1 Activité télomérase PSA urinaire Annexine A3 Métalloprotéines Sarcosine * Inserm U955, unité de recherche translationnelle sur les tumeurs uro­ génitales, GHU MondorChenevier, Créteil. 33 Dépistage dans le cancer de la prostate dossier thématique Marqueurs d’ADN Méthylation aberrante de l’ADN La liaison d’un radical méthyl (CH3) à une cytosine en 5’, dans des régions promotrices appelées îlots CpG, est un important mécanisme d’inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs. Gène GSTP1 La perte d’expression du gène Glutathion-STransférase P1 (GSTP1), consécutive à l’hyperméthylation de son promoteur, est l’altération moléculaire la plus fréquemment rapportée dans le CaP. Le gène GSTP1 a un rôle de détoxification et de protection de l’ADN vis-à-vis des radicaux libres. La spécificité de ce test pour la détection du CaP varie entre 93 % et 100 % et sa sensibilité va de 21,4 % à 38,9 %, améliorée à 75 % par la standardisation du prélèvement d’urines après massage prostatique (3). La méthode de traitement des acides nucléiques semble influer sur la sensibilité de la détection, puisque C. Jeronimo et al. retrouvent seulement 18,8 % en appliquant une PCR quantitative en temps réel (4). De plus, la méthylation GSTP1 a été plus fréquemment mise en évidence dans l’urine d’hommes atteints d’un cancer de haut stade, ouvrant la voie à un intérêt pronostique de ce marqueur d’agressivité. Panels de gènes d’intérêt Isolément, GSTP1 offre les meilleures performances diagnostiques, mais des combinaisons de gènes d’intérêt méthylés ont été explorées. L’association de p16, ARF (P14), MGMT et GSTP1 positifs a une sensibilité de 87 % et une spécificité de 100 %. Pour M. Rouprêt, la combinaison GSTP1, RASSF1a, RARB et APC semble constituer le meilleur panel discriminant, avec une sensibilité de 86 % et une spécificité de 89 % (5). Enfin, une étude prospective et multicentrique a testé, dans 337 échantillons d’urine, la combinaison de gènes GSTP1, RARB et APC et a démontré un gain dans le processus de décision de la réalisation d’une biopsie. L’aire sous la courbe (ASC) du test de détection de cancer était de 0,72, supérieure à l’ASC du PSA sérique seul (en utilisant un seuil de 4,0 ­ng/­ml). La valeur prédictive négative était de 87 % (6). Autres marqueurs d’ADN La 8-hydroxy-désoxyguanosine, marqueur de l’oxydation cellulaire de stress associé à de nombreuses tumeurs malignes, a été retrouvé à des concentrations supérieures dans l’urine de patients atteints de CaP par rapport à un groupe témoin. Certains caractères d’aneusomie, tels que la perte d’hétérozygotie (LOH), ont été identifiés comme pouvant témoigner de la présence 34 d’un CaP. Deux études d’effectifs limités ont approché la sensibilité de LOH pour la détection du CaP, qui est comprise entre 73 % et 86,7 %, et une spécificité située entre 44 % et 67 % (7). Marqueurs d’ARN Gène PCA3 Le gène PCA3, ou differential display code 3 (DD3), localisé en 9q21-22, a une surexpression quasi constante et très spécifique dans le CaP. Il produit des ARNm non codants, objets d’un dosage dans les urines, selon une technique de recueil standardisée après massage prostatique. Les études initiales menées chez des patients non sélectionnés ayant subi des biopsies prostatiques en raison d’une élévation du PSA (seuil de 2,5 à 4 ­ng/­ml) ­et/­ou d’une anomalie au toucher rectal ont attesté de la supériorité du score PCA3 sur le dosage du PSA (total ­et/­ou libre) en termes de valeur prédictive (positive ou négative) et de spécificité, au prix d’une sensibilité un peu inférieure (8). La valeur seuil de 35 ng/ml semble être la plus discriminante. Deux études prospectives et multicentriques ont confirmé un gain diagnostique du test PCA3 chez des patients ayant eu 1 ou 2 séries de biopsies prostatiques négatives, notamment grâce à une meilleure valeur prédictive négative comparée au dosage du PSA et du PSA libre. Plus ce score était élevé, plus le risque de cancer l’était, indépendamment du dosage du PSA total, de l’âge, du volume prostatique et du nombre de biopsies précédentes (9). En cas de faible score, PCA3 permet d’éviter aux patients de nouvelles biopsies. Le test PCA3 améliore la prédiction de la positivité des biopsies également en situation de biopsie initiale. L’ASC ROC du test est supérieure à celle du PSA total, du PSA libre et du PSA densité (figure 1). Le score PCA3 préopératoire a été significativement corrélé à certains facteurs histopathologiques d’agressivité des pièces de prostatectomies, dont le score de Gleason (absence de grades 4 et 5). En analyse multivariée, le score PCA3 apparaît comme un facteur prédictif indépendant du volume tumoral (discrimination des cancers indolents < 0,5 ml). Une différence significative en termes d’effraction capsulaire a également été retrouvée (10). Gènes de fusion L’activation d’ERG (codant pour des facteurs de transcription intervenant dans les voies de signalisation qui régulent la croissance, la différenciation cellulaire et la cancérogenèse) par la fusion avec TMPRSS2 (codant pour la sérine protéase transmembranaire) serait res- Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 1 - avril-mai-juin 2010 Biomarqueurs urinaires du cancer de la prostate : le point en 2010 AMACR La surexpression d’AMACR (isomérase impliquée dans la bêta-oxydation des chaînes ramifiées des acides gras et dérivés) dans le tissu prostatique tumoral est un facteur épidémiologique important, puisque la principale source d’acides gras se trouve dans le bœuf et les produits laitiers, dont la consommation excessive est corrélée au risque de CaP. Le taux de transcription d’ARNm AMACR rapporté à celui d’ARNm PSA semble avoir une valeur prédictive significative de CaP. L’association PCA3 et AMACR sur une cohorte de 92 patients a montré des performances de détection intéressantes. Le score AMACR a été affecté d’une sensibilité de 70 % et d'une spécificité de 71 %. Ces chiffres atteignent 81 % et 84 % si l’on considère la combinaison des 2 marqueurs (13). GOLM1 La surexpression tissulaire des transcrits GOLM1 (Golgi Membrane Protein 1, protéine impliquée dans les transferts moléculaires du réticulum endoplasmique) semble être significativement prédictive du CaP. L’étude des transcrits urinaires de GOLM1 a dépassé les performances diagnostiques de détection du PSA (ASC = 0,622 versus 0,495) dans une étude où sensibilité, spécificité et valeurs prédictives positive et négative étaient respectivement de 59 %, 71 %, 73 % et 49 % (14). Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 1 - avril-mai-juin 2010 1,0 0,8 0,6 Spécificité ponsable, sous l’influence d’une stimulation andro­ génique, de la surexpression de facteurs de transcription qui pourrait conduire à une reprogrammation épigénétique et à une dysrégulation des voies de l’apoptose. Les différentes isoformes des gènes de fusion et leur niveau d’expression pourraient également affecter la progression tumorale (11). La fusion TMPRSS2-ERG semble avoir un impact sur la survie spécifique de patients porteurs d'un CaP localisé en surveillance. La présence de ces gènes de fusion semble être corrélée à certains critères d’agressivité tumorale : stade (pT3), marges positives, métastase ganglionnaire et score de Gleason élevé. Comme l’a montré B. Laxman, il est possible, à partir des urines de patients atteints d'un CaP localisé, de mettre en évidence la présence de trancripts de fusion par RT-PCR. Dans cette étude, 42 % des 19 patients porteurs d’un CaP étaient positifs, la présence de ce gène de fusion a été contrôlée par un test tissulaire d’immunofluorescence. La sensibilité et la spécificité de ce test ont été de 37 % et de 93 % respectivement. La présence de TMPRSS2-ETS n’a pas été corrélée au score de Gleason biopsique. La combinaison PCA3 et TMPRSS2-ETS a conduit à une sensibilité de 73 % pour la détection du CaP (12). 0,4 Score PCA3 (n = 237) PSA total (n = 236) PSA densité (n = 200) PSA libre (%) [n = 146] 0,2 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 Sensibilité Figure 1. PCA3 versus PSA dans la détection du CaP en situation de biopsies initiales. Courbes ROC PCA3 (ASC = 0,787), PSA (ASC = 0,564), pourcentage de PSA libre (ASC = 0,594) et PSA densité (ASC = 0,684). L’ASC du PCA3 est significativement supérieure aux autres paramètres. (Image originale : de La Taille A et al. Improved prediction of biopsy outcome using prostate cancer gene 3 [PCA3] in men undergoing an initial biopsy. Présenté au 24th Annual European Association of Urology Congress, Stockholm, Suède.) Analyse multiplex ARNm Il incombe aux analyses multiplex la tâche d’augmenter la sensibilité de détection de la maladie sans sacrifier la spécificité du test. Dans ce contexte, B. ­Laxman a mené une étude fondée sur l’amplification par PCR quantitative de l’ensemble du transcriptome urinaire chez 152 hommes atteints de CaP et 105 sujets témoins (15). L’expression des transcrits de GOLM1, SPINK1, PCA3 et TMPRSS2-ETS a été significativement prédictifs de la détection du CaP (figure 2, p. 36). L’ASC ROC du panel multiplex était significativement plus importante que celle du test PCA3 seul (0,758 versus 0,662). La sensibilité et la spécificité de la combinaison de ces 4 marqueurs étaient respectivement de 65,9 % et 76,0 %. L’analyse de l’expression différentielle des ARNm de patients sains confrontée à celle de patients porteurs d’un CaP semble devenir un outil majeur du développement de nouveaux biomarqueurs. Exosomes urinaires Plusieurs études ont montré une augmentation de la sécrétion d’exosomes (vésicules sécrétées contenant 35 Dépistage dans le cancer de la prostate dossier thématique est rapportée dans 90 % des CaP. La sensibilité de TERT en détection du CaP varie entre 36 % et 100 % et la spécificité entre 66 % et 100 %, selon des études de faibles effectifs. 1,0 Annexine A3 L’annexine A3 (ANXA3) appartient à un groupe de protéines de transport calcique dont le rôle est l’échange transmembranaire, la migration lymphocytaire et la stimulation de la réponse immunitaire spécifique. Son expression tissulaire a été (inversement) corrélée à la présence et à l’agressivité (pT et score de Gleason) du CaP. L’association PSA et ANXA3 a récemment montré des performances diagnostiques synergiques (ASC = 0,81) [17]. 0,8 Spécificité 0,6 0,4 Sérum PSA GOLM1 SPINK1 PCA3 0,2 0 0 0,2 0,4 0,6 Sensibilité 0,8 1,0 Figure 2. Courbes ROC de différents marqueurs d’ARN : GOLM1 (ASC = 0,664), PCA3 (ASC = 0,661), SPINK1 (ASC = 0,642), supérieure à PSA (ASC = 0,508) [Laxman B et al. Cancer Res 2008;68:645-9]. des protéines et ARN fonctionnels) chez des hommes atteints d'un CaP comparativement à des sujets sains. L’analyse du transcriptome dans les exosomes sécrétés a montré, à partir d’échantillons d’urine de patients atteints de CaP, l’expression de 2 marqueurs d’ARN connus : PCA3 et TMPRSS2-ERG. Marqueurs protéiques PSA urinaire La présence de PSA dans les urines après prostatectomie radicale a été reliée dès 1993 à la récurrence du CaP. Une étude prospective et multicentrique a montré que l’ASC du ratio PSA ­urinaire/­PSA sérique (0,63) était supérieure à celle du PSA sérique (0,55) et à celle du PSA libre (0,60). Plus récemment, le même type d’étude, réalisée chez 170 patients, a permis de fixer une valeur de PSA urinaire supérieure à 150 ­ng/­ml pour une sensibilité de 95 % dans la détection du cancer (16). Notons qu’une publication contradictoire récente infirme la supériorité du PSA urinaire sur le PSA sérique. Activité télomérase TERT encode pour une télomérase transcriptase inverse qui joue un rôle majeur dans le maintien de l’intégrité des extrémités chromosomiques. Son hyperactivité 36 Métalloprotéines Les métalloprotéines (MMP) de la matrice extracellulaire ont un rôle présumé dans la croissance, l’invasion tumorale et le pouvoir métastatique de nombreux cancers. La présence de MMP a une sensibilité de 82 % et une spécificité de 82 % pour la détection des CaP et semble constituer (pour MMP9), en analyse multivariée, un facteur prédictif indépendant. Analyses protéomiques Les plateformes protéomiques permettent d’analyser rapidement des centaines de peptides et de caractériser leur signature métabolique, et conduisent à l’identification de nouveaux marqueurs moléculaires du cancer. Cette approche offre l’avantage d’identifier les altérations post-transcriptionnelles et le niveau global d’expression protéique, qui n’est pas accessible aux techniques de biologie moléculaire fondées sur la détection de l’ADN ou de l’ARN. Alors que l’analyse d’acides nucléiques nécessite l’exfoliation épithéliale, la sécrétion de protéines peut être détectée probablement plus tôt dans le processus de cancérogenèse. Enfin, l’urine n’est pas un milieu de protéolyse intense, contrairement au sérum ou au plasma sanguin. La plus importante étude de profilage métabolique dans le CaP a été conduite par A. Sreekumar et al. à partir de l’analyse de 262 prélèvements biologiques (tissus, urines et plasma) de patients cancéreux et de patients sains, en spectrographie de masse et chromatographie (18). Cette étude a permis de séparer 1 126 métabolites et d’en identifier la composition atomique, avec 6 substances présentant un profil métabolique suspect, et en particulier la sarcosine. Le niveau de sarcosine s’est révélé plus élevé en situation de CaP métastatique dans 79 % des cas, et dans 49 % des cas en situation de CaP localisé, comparativement Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 1 - avril-mai-juin 2010 Biomarqueurs urinaires du cancer de la prostate : le point en 2010 aux sujets témoins dépourvus de sarcosine urinaire. Néanmoins, ces données ont été remises en cause très récemment par l’analyse similaire des échantillons d’urine de 103 patients atteints de CaP et de 33 sujets témoins. La sarcosine n’a pas amélioré le pouvoir prédictif de détection du cancer du PSA total et a fait moins bien que le PSA libre (19). Autres marqueurs protéiques La delta caténine, pour un seuil d’immunoscore de 45, a montré une sensibilité et une spécificité de détection de 87,5 % et de 83,3 % respectivement. C-Met est un récepteur à tyrosine kinase dont la mutation ou plus généralement la surexpression ont été associées aux CaP agressifs. C-Met a été identifié comme très surexprimé dans un groupe métastatique comparativement à des CaP localisés. La thymosine B15, théoriquement absente du tissu sain, est réputée surexprimée dans plusieurs néoplasies. Un groupe de recherche a montré que, couplé au PSA sérique, le dosage urinaire de la thymosine B15 améliorait de 15 % la spécificité et la sensibilité du test de détection du CaP comparativement au PSA seul (20). La possible valeur diagnostique de la 5 α-réductase de type 2, du peptide prostatic inhibin-like, du bradeion et de la mini-chromosome maintenance 5 a été évaluée sur de très faibles effectifs. La valeur diagnostique de la transferrine urinaire est sujette à controverse et a été récemment déclassée en deçà des performances diagnostiques du PSA. Conclusion Les données de la littérature parcourues dans cette mise au point légitiment la stratégie d’utilisation des bio­marqueurs urinaires dans le dépistage du CaP. Néanmoins, ces études peinent à inclure de larges effectifs. Un biais de sélection pèse sur les résultats : le diagnostic de CaP est déjà établi à l’inclusion, ce qui augmente artificiellement la sensibilité de ces tests par rapport à des conditions réelles de dépistage. La comparaison entre les études est difficile compte tenu de différences entre les cohortes ; les méthodes de prélèvement, de conservation et d’analyse des échantillons urinaires sont trop peu souvent décrites. Malgré ces limites, le développement de ces marqueurs est un défi passionnant pour les années à venir, aux enjeux scientifiques lourds. Plusieurs biomarqueurs ont déjà surpassé par certains aspects les performances du PSA sérique. Le PCA3 a prouvé sa pertinence clinique dans la prédiction de la positivité des nouvelles biop­ sies prostatiques. De nouvelles voies de recherche émergent, utilisant les technologies à haut débit, qui faciliteront la découverte de nouveaux biomarqueurs utilisables à grande échelle. Le champ de l’analyse protéomique pourrait conduire à l’identification de nouveaux marqueurs moléculaires. Les progrès futurs dans ce domaine viseront probablement à intégrer analyses protéomique, transcriptomique et approches multiplex afin d’identifier des combinaisons de biomarqueurs et d’optimiser la détection et la caractérisation du CaP. ■ Références 1. Jemal A, Siegel R, Ward E et al. Cancer statistics. CA Cancer 8. Hessels D, Klein Gunnewiek JM, van Oort I et al. 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