Accueillir un élève « dys » Aménager et adapter pour réussir. V. Maline 03 février 2016 S’adapter en classe à tous les élèves dys, A. Pouhet Guide de survie du professeur confronté à des élèves dys j’étais une nullité scolaire et je n’avais jamais été que cela,,, c’était beaucoup plus qu’une certitude c’était moi. De cela certains enfants se persuadent très vite, et s’ils ne trouvent personne pour les détromper, comme on peut vivre sans passion, ils développent, faute de mieux, la passion de l’échec. » Au sujet des élèves: « « le gros handicap des professeurs tiendrait dans leur incapacité à s’imaginer ne sachant pas ce qu’ils savent. Quelles que soit les difficultés à acquérir, dès que leurs connaissances sont acquises elles leur deviennent consubstantielles, ils les perçoivent désormais comme des évidences « mais c’est évident voyons !», et ne peuvent imaginer leur absolue étrangeté pour ceux qui , dans ce domaine précis, vivent en état d’ignorance. » Parlant des professeurs; Sommaire Faire la différence entre retard et trouble Les « dys » c’est quoi? La dyslexie La dysphasie La dysgraphie La dysorthographie La dyscalculie La dyspraxie Les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité. Faire la différence entre retard et trouble • Le retard implique un développement normal mais avec un décalage chronologique. Cela sous entend un rattrapage possible. • Le trouble renvoie à une difficulté persistante, durable avec parfois des décalages importants. Il est consécutif à une maladie, une pathologie… Déficit durable, persistant et significatif qui ne peut pas être expliqué par : une déficience mentale, une déficience motrice, une déficience sensorielle, une lésion cérébrale, un trouble du développement, sans carence éducative grave, et sans fréquentation scolaire aléatoire. Les « dys »? C’est quoi? • En grec « dys » = c’est difficile. • En médecine: « dys » désigne une difficulté d’acquisition d’une fonction. « A » désigne la perte d’une fonction préalablement établie. Problème neurobiologique Retard mental déficience Déséquilibre affectif Troubles cognitifs Accompagnement spécifique durant la scolarité, la vie professionnelle et le vie sociale, Les troubles spécifiques des apprentissages • Dysphasie : langage oral, diagnostic à partir de 5 ans. • Dyslexie/dysorthographie : langage écrit, à partir de 8 ans. • Dyspraxie : fonctions motrices, à partir de 5/6 ans. • Dysgraphie : geste graphique, à partir de 7 ans. • Dyscalculie : numération, à partir de 8 ans. Les difficultés générales • • • • • Mémoire de travail déficitaire. Impossibilité dans les doubles tâches. Lecture/transcription souvent difficiles. Lenteur pour se mettre au travail. Concentration fluctuante, rapidité à être distrait. Les conséquences scolaires des dys • Un dégoût pour la lecture et l’écrit en général. • Une accumulation de retard en lecture et dans les autres apprentissages. • Des résultats qui ne sont pas à la hauteur des efforts fournis, ainsi qu’un désinvestissement progressif des matières demandant un effort de lecture. • Une lenteur d’exécution (pour les devoirs, la lecture, pour apprendre les leçons…). Dyslexie Dys : difficulté Lexie : mot ou expression Lisez à haute voix cet énoncé de problème: Monsieur etma damare novon deupari achameau nit. Ladisten cet deux 600Km lavoix tureconsso me 10 lit rausan quil aumaître Ilfocon thé12€ deux pé age d’aux taurou tet 11€ dere papour désjeu néleumidit. Les sens kou tes 1,5€ leli treu ilpar ta 8 eureh Kélai laconso mas siondes sens? Quélai ladaipan setota lepour levoiaje? Définition Difficultés sévères et durables d'acquisition du langage écrit chez des enfants d’intelligence normale, sans troubles sensoriels ni désordres affectifs graves. Les recherches les plus récentes font l'hypothèse de troubles cognitifs multiples à l'origine DES troubles dyslexiques. La dyslexie Ils confondent les lettres qui ont des formes voisines, inversent les syllabes en les lisant, ont du mal à associer les sons entendus avec les lettres correspondantes, à s’orienter dans le temps et dans l’espace Difficulté d’apprentissage spécifique et durable. Méthodes de rééducation Mise en place de compensation Retard scolaire, puis marginalisation et sentiment d’exclusion, Etudes, et Vie professionnelle Signes évocateurs Les erreurs de lecture ne sont pas spécifiques, par contre leur fréquence et surtout leur persistance sont caractéristiques. Grande lenteur dans toutes les activités comprenant de l’écrit (lecture ou écriture) d’où impossibilité de traiter un devoir en entier. Ecriture peu lisible dans son contenu et sa forme (graphisme, orthographe et segmentation des mots). Difficultés d’organisation, besoin de repères. Problèmes pour se situer dans le temps, pour établir une chronologie. Fatigabilité. Gêne par le bruit qui perturbe la concentration. Difficultés à lire, lenteur, erreurs sonores, paralexie (tabac/table), erreurs visuelles(p/q...). Orthographe très défaillante. Meilleures performances à l’oral. Compréhension supérieure lorsque l’énoncé est oralisé. Capacités d’apprentissage normales si on passe par une autre modalité que l’écrit. Dysphasie Dys : difficulté Phasie : dire Lisez ce que vous voyez: Veux dormir pas. L’ondelle parti paf. Froid, pull? Veux dehors aller amuser envie aller jouer jardin Définition Trouble spécifique du développement de la parole et du langage oral entraînant l’échec d’une acquisition normale du langage réceptif et/ou expressif qui ne résulte pas d’une déficience intellectuelle, d’une déficience sensorielle ni d’un désordre affectif grave. La dysphasie Ils font des phrases courtes, parlent en style télégraphique ou de manière indistincte, omettent les pronoms, les prépositions, les verbes sont à l’infinitif. La compréhension des consignes est mauvaise, leur réponse est incorrecte, Ils ont du mal à lire car ils ne font pas de relation entre les mots. Trouble structurel de l’apprentissage et du développement du langage. Suivi orthophonique Stimulation outils pédagogiques adaptés Etudes, et Vie professionnelle Signes évocateurs 1. Expression - Troubles de l'élocution : peuvent être massifs. - Troubles de l'évocation : cherche ses mots, périphrases. - Langage non informatif : incapable de transmettre une information uniquement par la parole. - Syntaxe erronée: style télégraphique, difficulté de formulation. - Langage spontané réduit : évite de parler, de prendre la parole, répond par oui /non. 2. Compréhension Difficulté de compréhension : essentiellement des consignes verbales si absence de contexte, de support concret. Troubles associés possibles - Troubles d'abstraction. Persévération orale, graphique, motrice. - Rigidité cognitive - Trouble de la perception du temps = difficultés à séquencer. - Souvent difficultés praxiques : difficultés de perception spatiale (organisation gestuelle, graphisme). - Problèmes de comportement en rapport avec des troubles de compréhension et d'adaptation à une nouvelle situation. - Difficultés sociales dues aux troubles du langage. - Forces et habiletés - Désir de communiquer. - Motivation à apprendre. - Bonne réussite dans les tâches qui ne requièrent pas de langage (sauf si un trouble praxique est associé). - Sens de l'observation aiguisé. Film Dysgraphie Dys : difficulté Graphie: écrire Essayez d’écrire votre prénom avec votre main qui n’écrit pas: Définition Ce trouble se traduit par des difficultés de coordination et de la conduite du trait. Les personnes qui en sont atteintes n’ont aucun retard intellectuel ou déficit neurologique. Ce n’est pas un manque d’attention, encore moins un manque de volonté, c’est l’organisation même de la fonction « graphique » qui est touchée. Signes évocateurs Ils tiennent avec difficulté un crayon. L’écriture est crispée et les formes sont difficilement initiées. Les lettres sont disproportionnées, d’où une écriture chaotique. La reproduction des formes est difficile, leurs dessins malhabiles. Grande fatigabilité due à l’acte d’écrire très couteux en effort et en tension. Dysorthographie Dys : difficulté Orthographie : écrire avec la bonne orthographe Exemple de dictée d’un enfant dysorthographique: Définition Défaut d'assimilation important et durable des règles orthographiques Ceci perturbe, la conversion phonographique, la segmentation des composants de la phrase, l'application des conventions orthographiques (règles d'usage) et enfin l'orthographe grammaticale. Il ne s’agit pas d’un trouble des apprentissages mais d’une conséquence directement liée à certains troubles des apprentissages. La dysorthographie semble aussi reliée à une absence de stratégies d'anticipation et de vérification. Signes évocateurs - Sauts de lettres - Inversions de syllabes - Mauvaise segmentation des mots - Confusion des sons Dyscalculie Dys : difficulté Calculie : ensemble des règles de calcul Regardez: 428= quatre deux cent huit Trois cent mille quatre cent trois= 30403 89040= huit mille neuf cent quarante Deux mille huit = 20008 Définition Difficultés à acquérir et maîtriser les différentes connaissances dans les mathématiques, que ce soit dans l’accès à la numération, dans l’apprentissage des opérations arithmétiques, la résolution de problèmes ou la géométrie. Signes évocateurs Difficulté à mémoriser et traiter des informations. Trouble du langage sur certains concepts (différence, quantité, le tout et les parties, condition, mise en mots des hypothèses). Difficulté à comprendre certaines formulations de problèmes. Mauvaise organisation spatio-temporelle gênant la mise en place de la numération, des opérations mathématiques. Mauvaise habileté motrice, problèmes de latéralité entraînant des difficultés dans les opérations géométriques (tracé, propriétés et différenciation des figures géométriques). Difficulté dans la planification de la tâche (créer des images mentales), la mise en œuvre et le contrôle. Difficulté (ou incapacité) à compter spontanément sur ses doigts. Altération spécifique des performances en arithmétique (opérations de base du calcul). Pas de déficience mentale. Pas de déficit sensoriel. Dyspraxie / Dyspraxie visuospatiale Dys : difficulté Praxie : coordination des mouvements Un handicap fréquent invisible Exemple d: Définition Dyspraxie : défaut d’automatisation de la séquence gestuelle (de la bouche, des jambes, des mains et/ou des yeux). Dyspraxie visuo-spatiale : défaut d’automatisation du geste + défaut de coordination visuo-motrice + défaut de construction de composants de la spatialisation. Signes évocateurs 1. En classe Sur les apprentissages : - Dysorthographie sévère (écriture phonologique) - Dysgraphie importante : manque de fluidité (écriture très pointue, lettres pas formées et pas sur les lignes, ratures, très grande lenteur) - Dyscalculie spatiale : n’aligne pas les chiffres, pas de représentation spatiale, pas d’image mentale. Dans la vie scolaire : - Mauvaise organisation du cahier - Le cartable est en vrac (papier en accordéon), le classeur n’est pas rangé - Problème de recopie : textes et schémas - Il se cogne souvent et tombe. - Il ne se repère pas dans les locaux. - Il demande souvent l’heure (pas de lecture sur une montre à aiguilles). - Il mange très mal à la cantine : ne sait pas couper sa viande, fait tomber son verre souvent, mange salement.... - Il ne sait pas utiliser une règle. Tous les troubles ne sont pas à intensité égale, ils ne sont pas tous présents. Souvent on trouve une association dysorthographie avec dyscalculie spatiale, on parle alors de trouble visuospatial. 2.A la maison - Quand il est petit, il ne joue pas avec les cubes et les puzzles. - Il ne cherche pas le papier et les crayons. - Maladresse très grande en jeux de ballons, vélo, jeux d’assemblages, faire les lacets, boutonnage, natation, l’habillement et à table. - Il ne sait pas ranger. - Il n’a pas de repères dans le temps et dans l’espace . Film Trouble déficit de l’attention Hyperactivité Définition Le trouble du déficit attentionnel avec ou sans hyperactivité est une maladie neurologique, dont le diagnostic est particulièrement difficile (bilan neurologique, bilan psychologique, bilan psychiatrique). Hyperactivité motrice : enfant qui bouge en permanence. C’est une manifestation non spécifique présente dans de nombreux troubles. Déficit de l’attention : enfant très peu attentif. Impulsivité toujours présente. Non contrôle de soi. Déficit de l’attention et impulsivité et/ou hyperactivité motrice doivent être observables depuis plus de 6 mois, et présents dès la petite enfance (avant les 7 ans de l’enfant). Signes évocateurs Difficulté à fixer son attention, à écouter, à suivre des instructions. Facile à distraire. Étourdi(e), mal organisé(e), problème de mémoire. Pas de notion de temporalité. Impatient. Toujours en mouvement, agitation constante et désordonnée. Ne va pas au bout d’une tâche, « papillonne ». Parle beaucoup. Hypersensible aux émotions de ses interlocuteurs. L’action précède la réflexion. Pas d’anticipation sur les conséquences de ses actes. Ce qu’il faut faire - Décomposer la consigne (pas seulement la répéter) en plusieurs tâches simples - Faire reformuler la consigne par l’enfant - Limiter la durée des tâches - Installation près du prof., loin de la fenêtre, avec un voisin calme, en supprimant les éléments de distraction - Introduire un code discret de rappel à la tâche en cas de distraction - Dans le cadre d’un contrat, autoriser et préciser les moments pendant lesquels l’enfant peut bouger dans la classe - Mettre en place une fiche d’auto-évaluation du comportement - Féliciter quand c’est bien Ce qu’il ne faut pas faire culpabiliser la famille, culpabiliser l’enfant : incapacité neurologique à se maîtriser et non manque de volonté. Merci de votre attention !