conséquence en étant le rétablissement du niveau du profit au niveau d Tun
taux de profit uniforme dans le système. Ainsi l ’augmentation de la demande
peut-elle avoir comme effet l’augmentation du taux de profit pour certaines
industries. Le surprofit est une réalité dans le secteur de l ’industrie, même
si la tendance est d ’arriver à un taux de profit uniforme, qui n ’est jamais
réalisé dans les*faits. D ’une façon générale, le profit gravite autour du
profit moyen (1), de même que les capitaux engagés sur la terre obtiennent
une rémunération égale au taux de profit moyen en vigueur dans le système.
Mais, comme nous l ’avons vu, du fait de l ’accroissement de la demande des
produits agricoles, le prix de ces produits dépasse le coût de productions,
les avances. Or, le système ricardien n ’admet pas plusieurs taux de profit
sur les capitaux engagés, aussi Ricardo est-il amené à définir la rente dif
férentielle en tant que différence entre le surprofit et le profit moyen.
Notre problème est d ’expliquer la réalisation de la rente ou du surprofit
dans une économie monétaire, en partant de l ’idée de Ricardo selon laquelle
la rente est un effet de prix. Nous supposons, pour simplifier, que le taux
moyen de profit se confond avec le taux de l ’intérêt, lui-même déterminé
d ’une façon exogène (2). Par conséquent, le coût monétaire de production sera
égal à la somme des salaires et des intérêts versés. Il reste à expliquer le
paiement de la rente par les fermiers aux propriétaires.
Autrement dit, étant donné que dans le système de Ricardo le revenu
monétaire est établi à la production, par la rémunération des salariés et le
paiement de l ’intérêt, il faut déterminer comment est réalisée la rente.
En effet, distinguons le coût monétaire de production et le prix du marché.
Le coût monétaire de production de chaque entreprise à chaque période donne
lieu à un flux de revenu qui est composé des salaires (ou des salaires et des
intérêts). En revanche le prix du marché est égal à la somme du coût monétaire
de production et de l ’amortissement ; s ’y ajoute éventuellement la rente ou le
surprofit. Ainsi dans ce cas l ’amortissement et la rente ou le surprofit sont
à réaliser sur le marché des produits. Si l ’intérêt ou le profit n ’est pas un
composant du coût monétaire de production, il doit être aussi réalisé sur le
marché des produits.
- 2 -
(1) Celui établi sur le marché monétaire.
(2) P. Vidonne détermine le taux de l ’intérêt ou du profit sur la terre
marginale.
cf. Une présentation critique de la rente ricardLenne Revue économique
1977 n° 2 p. 233.