Mycoplasma pneumoniae est le premier exemple de microbe inflammatoire qui provoque d’autres maladies
(BPCO, les pneumopathies communautaires).
Cette bactérie serait responsable de 10 à 20 % des pneumopathies communautaires ; elle est plus
fréquente sur les hémoglobinopathies (exemple : thalassémie ou drépanocytose) ou sur les sujets jeunes de
moins de 45 ans, sans comorbidités.
A l’époque on considérait qu’il s’agissait de pneumopathies atypiques, c’est-à-dire qu’au contraire de la
pneumopathie typique (la pneumopathie franche lobaire aigue rencontrée avec le pneumocoque) elles
étaient plutôt diffuses et bilatérales. Or plus les recherches avancent plus on se rend compte que les
pneumopathies à mycoplasmes peuvent prendre toutes les formes y compris celle d’une pneumopathie
lobaire aigue.
Remarque : On surestime souvent les épisodes viraux parce qu’on ne connaît pas la place de cette bactérie
particulière qu’est Mycoplasme.
Le tableau radiologique est totalement aspécifique, mais un fait évocateur, sans être pathognomonique,
est que la PNP (pneumopathie) est bilatérale, contrairement au pneumocoque où un seul poumon est
concerné. Il y a donc une atteinte radiologique, contrairement aux PNP virales.
Il s’y associe souvent des signes cliniques : signes ORL initiaux, des myalgies, des céphalées : un
tableau grippal, ce sont les fameuses pneumopathies grippales.
A la biologie, on constate une anémie hémolytique à agglutinine froide (hémolyse auto-immune, due à
une analogie structurale avec la paroi des érythrocytes) et une augmentation des transaminases,
traduisant une cytolyse hépatique (qui reste néanmoins légère).
Conclusion, s’il y a association entre des signes pulmonaires et hépatiques, il faut évoquer cette bactérie.
Étant donné que c’est une bactérie sans paroi, tous les antibiotiques (ATB) qui visent la paroi (les ß
lactamines) seront inefficaces.
Il faut utiliser les ATB à visée intracellulaire, qui attaquent l’ADN ou les ribosomes tels que les
macrolides (visent les ribosomes), les cyclines, les fluoroquinolones (visent l'ADN via l’ADN gyrase),
la Clindamycine (visent l'ADN).
Habituellement, on ne cherche pas ce microbe : sa gravité potentielle est faible. On a rarement des chocs
septiques à mycoplasmes, les chocs respiratoires sont rarissimes. L’intérêt clinique de faire un dépistage
de cette bactérie est donc faible.
En revanche, si on souhaite réellement faire un diagnostic, on réalise une sérologie à J0 et à J15, pour voir
l’ascension des anticorps, ou, une PCR sur les expectorations.
2.
Mycoplasmes urogénitaux : Mycoplasma hominis ou genitalium,
Ureaplasma urealyticum
C’est un microbe à tropisme urogénital, rencontré dans les IST, seul (rarement) ou en association avec un
gonocoque (ou Chlamydia, ou le pneumocoque).
Le plus souvent, c’est la triple infection « gonocoque, U. urealyticum, VIH ». Un des microbes facilite
l’installation de l’autre, comme le mode de contamination est le même « primo-infection, pullulation
bactérienne et retransmission dans les moins de 6 mois (c’est là où la transmission est la plus rapide, en
début d’infection).
Il est responsable de pelvi-péritonites, cervicites, ou encore de salpingites. Il a également un rôle dans la
stérilité tubaire et dans la formation de lithiases rénales.
•
Ureaplasma urealyticum (U. u.)
Spécificité : de part sa présence dans l’urine, elle a la capacité de métaboliser l’urée, qui participe à la
formation des calculs urétéraux et urologiques.
Diagnostic : Elle nécessite un milieu de cultures très précis, enrichis.