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UE 8 De l’agent infectieux à l’hôte
Dr Randrianjohany
Date : 22/02/16 Plage horaire : 14h-15h
Promo : P2 2015-2016 Enseignant : Dr. Randrianjohany
Ronéistes : GRUSON Kadoline
CHUN HUNG KEE Jade
Le monde des bactéries intracellulaires
I.
Mycoplasmes
1. Mycoplasma pneumoniae
2. Mycoplasmes urogénitaux : Mycoplasma hominis ou genitalum,
Ureaplasma urealyticum
3. Le diagnostic
II.
Chlamydiae
1. Chlamydia trachomatis
2. Chlamydophila pneumoniae
3. Chlamydophila psittaci
III.
Rickettsies
1. Les fièvres boutonneuses
2. Le typhus
3. Le typhus des broussailles : groupe Orientia
4. Le diagnostic
5. Le traitement
IV.
Fièvre Q
1. La bactérie
2. La maladie
3. Le diagnostic
4. Le traitement
5. La prophylaxie
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Ce sont des microbes peu connus, très fréquents et recherchés lors de fièvres inexpliquées. On a du mal à
les trouver mais il faut y penser… On les retrouve dans la sphère urogénitale.
I.
Les mycoplasmes
Classification bactériologique :
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Bactéries de la classe des mollicutes molli-» : mou ; « -cute » : peau/paroi) : cette bactérie a
pour spécificité de ne pas avoir une paroi telle qu’on l’entend, c’est-à-dire que sa paroi n’est pas
constituée de peptidoglycanes tels qu’on les rencontre chez le Staphylocoque, le Streptocoque etc.
Attention elles ont une paroi mais elle est « molle »,
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2 Genres : Mycoplasma et Ureaplasma
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Bactéries sans paroi pouvant proliférer et survivre en milieu acellulaire ce qui est une de leur
spécificité bien qu'elles soient intracellulaires strictes.
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Trois d’entre eux sont pathogènes pour l’Homme : Mycoplasma pneumoniae, Mycoplasma
hominis ou genitalum et Ureaplasma urealyticum
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Ils sont aussi spécifiques de par le fait qu’ils sont totalement à part sur le plan génétique : ils n’ont
pas d’homologie génétique avec les autres bactéries.
Bien que sans paroi cellulaire, ils possèdent quand même une membrane composée de stérols d’où le fait
qu’elle soit « molle » (composée de lipide = membrane lipidique).
Cela aura un effet sur l’activité des ATB, par exemple les bêta-lactamines dont la cible est le
peptidoglycane, qui est absent, ici.
Les mycoplasmes sont donc une espèce très à part par rapport aux autres bactéries, qui elles ont une paroi
cellulaire, constituée de glycopeptides (exemple : streptocoques, staphylocoques).
Une paroi composée de glycopeptides est plus élaborée (et donc récente) qu’une membrane seule avec des
stérols. On peut donc supposer que les mycoplasmes sont des bactéries très anciennes.
Elles présentent une tête effilée leur permettant d’adhérer aux épithéliums et ainsi d’être à l’origine de IST.
Il faut aussi savoir que ces microbes ont un tropisme particulier, en effet étant sans paroi, ils ont besoin
d’un milieu assez riche pour proliférer. Ils résident donc dans les mucus des tractus respiratoires ou
urogénitaux. Il est aussi présent dans le tractus digestif (cependant les mycoplasmes digestifs ne sont pas
décrits comme étant une pathologie humaine).
1. Mycoplasma pneumoniae
C’est une bactérie à tropisme respiratoire, infectant l’enfant et l’adulte. Elle a une transmission
interhumaine, par les crachats.
Elle est responsable de tableaux pseudo-viraux de rhinopharyngites ou de bronchites. Cependant le
fait de ne pas faire de test pour le diagnostic amène parfois à dire de façon abusive qu’il s’agit de
rhinopharyngites d’origine virale, or c’est bactérien. Le traitement est différent de la pneumopathie à
pneumocoque.
Un lien statistique a démontré que le mycoplasme est souvent associé à la première crise d’asthme
(50% des premières crises), ou à une exacerbation de la BPCO. On le recherche ainsi de façon
systématique dans les expectorations par PCR.
En effet, il était admis que l’asthme est un phénomène d’atopie (allergique), or les statistiques prouvent
que cela n’est pas exclusif dans la mesure où ici c’est un microbe qui a rendu inflammatoire le tractus
respiratoire et de ce fait, l’a rendu sensible aux allergènes de l’environnement. Le lien entre asthme et
microbe est ainsi prouvé.
L’inflammation liée à l’infection provoque une réaction immunitaire et donc une hypersensibilité de la
paroi de la muqueuse bronchique et fait le lit de la crise d’asthme.
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Mycoplasma pneumoniae est le premier exemple de microbe inflammatoire qui provoque d’autres maladies
(BPCO, les pneumopathies communautaires).
Cette bactérie serait responsable de 10 à 20 % des pneumopathies communautaires ; elle est plus
fréquente sur les hémoglobinopathies (exemple : thalassémie ou drépanocytose) ou sur les sujets jeunes de
moins de 45 ans, sans comorbidités.
A l’époque on considérait qu’il s’agissait de pneumopathies atypiques, c’est-à-dire qu’au contraire de la
pneumopathie typique (la pneumopathie franche lobaire aigue rencontrée avec le pneumocoque) elles
étaient plutôt diffuses et bilatérales. Or plus les recherches avancent plus on se rend compte que les
pneumopathies à mycoplasmes peuvent prendre toutes les formes y compris celle d’une pneumopathie
lobaire aigue.
Remarque : On surestime souvent les épisodes viraux parce qu’on ne connaît pas la place de cette bactérie
particulière qu’est Mycoplasme.
Le tableau radiologique est totalement aspécifique, mais un fait évocateur, sans être pathognomonique,
est que la PNP (pneumopathie) est bilatérale, contrairement au pneumocoque où un seul poumon est
concerné. Il y a donc une atteinte radiologique, contrairement aux PNP virales.
Il s’y associe souvent des signes cliniques : signes ORL initiaux, des myalgies, des céphalées : un
tableau grippal, ce sont les fameuses pneumopathies grippales.
A la biologie, on constate une anémie hémolytique à agglutinine froide (hémolyse auto-immune, due à
une analogie structurale avec la paroi des érythrocytes) et une augmentation des transaminases,
traduisant une cytolyse hépatique (qui reste néanmoins légère).
Conclusion, s’il y a association entre des signes pulmonaires et hépatiques, il faut évoquer cette bactérie.
Étant donné que c’est une bactérie sans paroi, tous les antibiotiques (ATB) qui visent la paroi (les ß
lactamines) seront inefficaces.
Il faut utiliser les ATB à visée intracellulaire, qui attaquent l’ADN ou les ribosomes tels que les
macrolides (visent les ribosomes), les cyclines, les fluoroquinolones (visent l'ADN via l’ADN gyrase),
la Clindamycine (visent l'ADN).
Habituellement, on ne cherche pas ce microbe : sa gravité potentielle est faible. On a rarement des chocs
septiques à mycoplasmes, les chocs respiratoires sont rarissimes. L’intérêt clinique de faire un dépistage
de cette bactérie est donc faible.
En revanche, si on souhaite réellement faire un diagnostic, on réalise une sérologie à J0 et à J15, pour voir
l’ascension des anticorps, ou, une PCR sur les expectorations.
2. Mycoplasmes urogénitaux : Mycoplasma hominis ou genitalium,
Ureaplasma urealyticum
C’est un microbe à tropisme urogénital, rencontré dans les IST, seul (rarement) ou en association avec un
gonocoque (ou Chlamydia, ou le pneumocoque).
Le plus souvent, c’est la triple infection « gonocoque, U. urealyticum, VIH ». Un des microbes facilite
l’installation de l’autre, comme le mode de contamination est le même « primo-infection, pullulation
bactérienne et retransmission dans les moins de 6 mois (c’est là où la transmission est la plus rapide, en
début d’infection).
Il est responsable de pelvi-péritonites, cervicites, ou encore de salpingites. Il a également un rôle dans la
stérilité tubaire et dans la formation de lithiases rénales.
Ureaplasma urealyticum (U. u.)
Spécificité : de part sa présence dans l’urine, elle a la capacité de métaboliser l’urée, qui participe à la
formation des calculs urétéraux et urologiques.
Diagnostic : Elle nécessite un milieu de cultures très précis, enrichis.
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De ce fait pour faire le diagnostic on utilise :
- La sérologie concerne les IgM. Elle recherche une élévation du titre à 15 jours d’intervalle.
Comme elle nécessite une dizaine de jours, elle ne présente pas d’intérêt lors de symptômes aigus. Elle
sera plutôt utile lors de veille sanitaire.
- La PCR, qui marche tout le temps, est utilisée pour toutes les IST. La PCR est utilisée dans le
diagnostic de stérilité, de cervicite ou encore de péritonite. Les résultats de PCR arrivent au bout de 48h,
mais il y a déjà une orientation de l’antibiothérapie qui sera faite.
- Chez la femme : la PCR se fait au mieux par prélèvement cervical (écouvillon) ou au moins bien, par une
PCR sur les urines.
- Chez l’homme : sur les urines.
Quand on est certain de la présence de ces microbes (même si les urines sont négatives), on peut faire des
grattages de l’urètre (pour voir l’urothélium).
Remarque : le fait d’avoir une infection génitale chronique chez une femme peut favoriser l’apparition d’un
rhumatisme inflammatoire : la spondylarthrite réactionnelle. Il peut donc y avoir, rarement, des atteintes
articulaires directes ou indirectes.
Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter : est l à une réaction immunitaire due au mycoplasme, qui
donne, entre autres, une atteinte articulaire réactionnelle indirecte (il n'en parle pas cette année mais en
parle l'année dernière).
Ces mycoplasmes urogénitaux sont très peu symptomatiques. Dans le pire des cas ils donnent un
cervicite, une urétrite (en particulier chez l’homme).
Des problèmes plus graves surviennent lorsque l’infection remonte dans les voies urogénitales. On peut
avoir une salpingite avec une pelvipéritonite, une stérilité lors d’une atteinte des trompes.
Pour Ureaplasma urealyticum, c'est un facteur favorisant la formation de lithiase rénale. En effet, comme
son nom l'indique, ce mycoplasme contient de l'urée transformée en acide urique qui se cristallisera.
Le traitement est le même que les M. pneumoniae, c’est-à-dire des ATB intracellulaires cités plus haut
(car c’est la même famille de microbes : les mycoplasmes).
Cette microscopie d’un mycoplasme, montre que la bactérie a
une tête effilée. Cette spécificité morphologique lui donne la
capacité de s’accrocher aux muqueuses et ainsi d’être à l’origine
d’IST.
En dehors des personnes immunodéprimées, l'infection à mycoplasme n'est pas une infection grave.
II.
Les chlamydiae
Bactéries de la famille des Chlamydiaceae, de l’ordre des Chlamydiales, il en existe 2 genres bactériens
différents : Chlamydia et Chlamydophila.
Il existe trois espèces différentes à pathogénicité humaine : Chlamydia trachomatis,
Chlamydophila pneumoniae et Chlamydophila psittaci.
Moyen mnémotechnique :
Trachomatis pour le trachome qui est une atteinte oculaire.
Pneumoniae pour le poumon.
Psittaci, du grec « Psittacos » pour perroquet, elle est donc une anthropozoonose.
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Les Chlamydia (trachomatis) ont un tropisme urogénital et oculaire, alors que le genre Chlamydophila
(pneumoniae et psittaci) a plutôt un tropisme respiratoire.
Pour Chlamydia trachomatis, très connu car transmis lors de la naissance (a été la 1ère cause de cécité
en Afrique).
Il existe deux biovars (variants biologiques) pour :
- Biovar trachoma (Chlamydia trachomatis trachoma), possède les sérovars A, B, C responsables
d’infections oculaires et les sérovars D, E, F, G, H responsables des infections urogénitales.
- Biovar LGV à l’origine de la Lymphogranulomatose Vénérienne.
Dans les années 70, on observait au Burkina Faso des aveugles aux yeux blancs : 2 causes étaient possibles
: le chlamydia trachomatis ou l’onchocercose.
Chlamydia trachomatis est un germe que l’on retrouve dans la filière urogénitale, mais il peut aussi
s’intégrer dans la muqueuse conjonctivale. Il infecte les yeux et peut provoquer une cataracte et une atteinte
de la cornée : une kératite, causant la cécité. Aujourd’hui, les campagnes de dépistage de C. Trachomatis
chez la femme enceinte et de l’onchocercose, ont permis de quasiment éliminer les cécités.
Question 2016 : si on traite la bactérie, la vue peut-elle revenir ?
Si on intervient au stade de la conjonctivite : guérison possible. Le meilleur des traitements demeure
celui des yeux de l’enfant à la naissance (évite les infections oculaires néonatales par le tractus génital des
femmes contaminé par C. Trachomatis).
Les Chlamydias sont des eubactéries à développement intracellulaire obligatoire (tout comme le
mycoplasme). Elles n’ont pas d’équipement cellulaire propre et ont besoin de l’équipement de la cellule
qu’elles envahissent. Elles existent sous deux formes :
- le corps élémentaire : forme extracellulaire qui transmet l’infection, mais ne permet pas de multiplication
du génome.
- le corps réticulé : forme intracellulaire (qui est la forme de survie de la bactérie), se multiplie et n’est pas
infectieux (ne se transmet pas). Cette forme est externalisée sous forme élémentaire.
La photo prise en M.O montre :
- En bleu le corps élémentaire en surface.
- En rouge le corps réticulé.
1. Chlamydia trachomatis
Chlamydia trachomatis peut être responsable :
de conjonctivites aigues ou chroniques, à l’origine du trachome ou d’une cécité.
d’IST à l’origine d’urétrites (inflammation de l’urètre), cervicites et favorise la stérilité tubaire (il en
est la cause principale).
d’une LymphoGranulomatose Vénérienne (LVG) ou Maladie de Nicolas et Favre à l’origine
d’adénopathie isolée inguinale très douloureuse. Cette adénopathie peut se creuser et donner une
ulcération génitale. Le diagnostic différentiel de l’adénopathie isolée inguinale est la syphilis.
Le diagnostic se fait par cytoponction de la lésion de l’adénopathie et on réalise alors une
immunofluorescence directe (IFD) ou une PCR sur le liquide. La PCR étant le mode de diagnostic le plus
utilisé.
Pendant très longtemps, il s’agissait avec l’onchocercose de la première cause de cécité en Afrique. Des
dépistages automatiques chez les femmes ont permis la quasi disparition de cette pathologie. Lorsqu’un
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