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Le taux directeur de la BCE a été relevé d'un quart de point pour la première fois depuis mai 2009
Pour la première fois depuis trois ans, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé, jeudi 7 avril, à un
relèvement très attendu de ses trois taux directeurs. Elle a relevé son principal taux directeur de 25 points de base
à 1,25 %, sa première hausse depuis près de trois ans, a annoncé un porte-parole.
La BCE n'avait plus relevé son principal taux directeur depuis juillet 2008 ; celui-ci stagnait à 1 %, son plus bas
niveau historique, depuis mai 2009. L'institution monétaire avait multiplié, ces dernières semaines, ses
avertissements sur un relèvement imminent de son taux pour répondre à la poussée de l'inflation en zone euro,
malgré les graves difficultés persistantes de certains Etats. En mars les prix ont progressé de 2,6 % en zone euro,
dépassant pour la quatrième fois consécutive l'objectif de moyen terme de la BCE d'une inflation proche mais
inférieure à 2 %.
UNE HAUSSE PLUS OU MOINS PÉNALISANTE, SELON LES PAYS
La majorité des économistes tablent sur trois hausses dans l'année, qui porteront son principal taux directeur à
1,75 %. La BCE a également relevé de 25 points de base ses deux autres taux directeurs : le taux de prêt
marginal, qui passe de 1,75 % à 2 %, et le taux de dépôt, qui passe de 0,25 % à 0,50 %. Le taux de prêt marginal
est celui auquel la BCE fournit aux banques des prêts d'urgence de vingt-quatre heures. Le taux de dépôt, lui,
rémunère les disponibilités que les banques peuvent lui prêter, sans limitation de montant ni de durée.
Les milieux économiques surveilleront de très près toute déclaration de Jean-Claude Trichet, président de la
BCE, sur la suite de la politique monétaire de la banque. La majorité d'entre eux s'attendent à de nouvelles
hausses de taux dans les mois à venir pour se situer autour de 1,75 %, voire 2 % à la fin de l'année. Cette
évolution, si elle ne pose aucun problème pour l'Allemagne, moteur de l'économie européenne, pourrait en
revanche pénaliser les économies de pays comme la Grèce, l'Irlande ou le Portugal, et les pousser à restructurer
leurs dettes, estiment les économistes. Le Monde .fr