3.3. LOI D’UNE VARIABLE ALÉATOIRE
Définition 3.3.3. Soit Xune variable aléatoire réelle sur (Ω,A,P). On dira qu’un réel x
est un atome pour Xsi {x}∈Aet si PX({x})>0. On dira que Xest une variable aléatoire
réelle discrète (ou atomique) sur (Ω,A,P)si l’union de ses atomes est un ensemble de
probabilité 1pour PX.
Remarque 3.3.4. L’ensemble Ddes atomes d’une variable aléatoire est au plus dénom-
brable. En effet, il s’écrit comme la réunion dénombrable des ensembles {x∈R|P(X=
x)≥1
n},n∈N∗, qui sont de cardinaux finis.
Proposition 3.3.5. Si Xest une variable aléatoire réelle discrète sur (Ω,A,P)et Dest
l’ensemble de ses atomes, alors sa loi PXest donnée par
PX=X
x∈D
P(X=x)δx.
Démonstration. Pour tout B∈ B(R), en écrivant X−1(B) = ∪x∈B∩X(Ω)X−1({x})(union dé-
nombrable), on montre que PX(B) = Px∈X(Ω) P(X=x)δx(B).
Exemple 3.3.6. On suppose (Ω,A,P) = ([0,1],B([0,1]), λ[0,1]).
— La variable aléatoire Xdéfinie par X(ω) = b10ωc+ 1 est une variable aléatoire dis-
crète de loi PX=1
10 P10
i=1 δi. On dit que Xsuit une loi uniforme sur {1,...,10}.
— La variable aléatoire Ydéfinie par Y= 11 −Xest différente de X, mais a la même
loi que X(i.e. PY=PX).
Définition 3.3.7. On dira que la variable aléatoire réelle Xest une variable aléatoire à
densité si sa loi est une mesure de probabilité à densité. C’est-à-dire s’il existe une densité
de probabilité ftelle que dPX=fdλ.
Dans ce cas on aura, pour tout a, b ∈R,
P(a≤X≤b) = P(a<X≤b) = P(a≤X < b) = P(a < X < b) = Z[a,b]
f(x)dλ(x).
Exemple 3.3.8. On suppose toujours (Ω,A,P) = ([0,1],B([0,1]), λ[0,1]). La variable aléatoire
Xdéfinie par X(ω) = ω2est une variable aléatoire à densité dont la loi PXest donnée par
la densité f(x) = 1
2√x1[0,1](x).
En effet, pour tout a∈[0,1], par le changement de variable ω=√x,
Za
−∞
f(x)dx =Za
0
1
2√xdx =Z√a
0
1dω =λ([0,√a]) = λ[0,1](X−1(] − ∞, a])) = PX(] − ∞, a]).
Remarquons que pour toute loi de probabilité Qsur (R,B(R)), il existe un espace pro-
babilisé (Ω,A,P)et une variable aléatoire Xsur (Ω,A)telle que PX=Q. En effet, il suffit
de considérer Ω = R,A=B(R),P=Qet Xl’identité.
Très souvent, contrairement aux exemples précédents, on parlera d’une variable aléa-
toire Xqui suit une loi donnée sans préciser l’espace probabilisé sur lequel elle est définie,
ni comment elle est définie. Cela nous suffira pour calculer P(X=a),P(a≤X≤b), ...,
même si la mesure de probabilité Pn’est pas explicite.