Le coût énergétique de la croissance inclut deux composantes :
•la valeur énergétique des tissus gagnés, l'énergie déposée.
•le coût énergétique pour la synthèse des constituants des nouveaux tissus ou de la maturation de
ceux-ci.
Le coût énergétique de la croissance chez une enfant entre 3 et 6 ans est de 5 kCal/kg/jour de tissu
gagné. Le prématuré peut gagner 12g de tissu/kg/jour, ce qui correspond à un coût de la croissance de 60
kcal/kg/jour, soit 50% de l'apport énergétique ingéré. Ainsi, le prématuré a un besoin énergétique quasiment
équivalent sur le total de la journée à une personne adulte, qui en plus a une activité sédentaire car le coût de
fabrication des tissus est extrêmement important.
!
•La dépense énergétique selon la grossesse
Parmi les facteurs qui influent sur l'équation, il y a des situations exceptionnelles dans la vie des
individus, comme la grossesse chez la femme ou l'allaitement. On retient que la grossesse est une période
d'adaptation du métabolisme énergétique car la femme a besoin de construire un organisme nouveau et de
mettre de l'énergie en réserve pour préparer l'allaitement.
Elle est confrontée à ses propres besoins, aux besoins du foetus et elle doit prévoir le fait qu'après la
délivrance, il faudra nourrir le bébé. Ceci va entraîner des modifications corporelles de la femme. Si elle a
l'habitude de consommer 2000 kcal/jour avec une activité sédentaire normale, le fait qu'elle ait à fabriquer de
nouveaux tissus va nécessiter un apport de 300-400kcal de plus. Elle ne mange tout de même pas pour
« deux ». Il va y avoir une augmentation de certains organes, la création du placenta qui puisent de l'énergie
et naturellement il y a augmentation de la masse grasse. Le cerveau est très intelligent, il demande au tissu
adipeux de stocker plus que d’habitude, en prévision de ce qui arrive derrière.
On estime les besoins énergétiques supplémentaires de la femme enceinte à environ 300 (260
exactement) kCal/jour pendant les 9 mois, ce qui représente une prise de poids raisonnable de 10 à 12 kilos.
Finalement, ça ne se voit peu physiquement, à part le ventre qui grossit - mais c'est au bénéfice du foetus. Le
risque d'une prise de poids trop importante est que la femme s'épuise à l’accouchement, que ça comprime la
cavité amniotique et que le petit soit en insuffisance respiratoire.
On a également un risque d'obésité métabolique. Si la personne a pris plus de poids que nécessaire,
c’est qu'elle a consomme plus de substrats énergétiques (lipides ++). Alors, le niveau de cholestérol est
important, les triglycérides en grande quantité. Un tissu adipeux qui contient trop de TG devient résistant à
l'insuline. La femme commence à être en situation d'hyperglycémie et un diabète gestationnel peut s'installer.
Les enfants dont la mère a subi un diabète gestationnel non contrôlé, ont un périmètre crânien
significativement plus élevé que la normale. Mais surtout si le tissu adipeux de ces enfants ne bouge pas trop
pendant la première année, dès le cap des un an passé, il commence à tout stocker. Ces enfants sont alors
exposés à une obésité dès le plus jeune âge qui risque de se maintenir avec la croissance. L'impact de
l'environnement foeto-maternel sur l'enfant dont l'obésité ne se déclarera pas tout de suite mais à l'âge de 1
an. La stratégie thérapeutique de l'obésité dans ce cas est préventive : si l’on veut éviter le problème pour la
génération qui arrive, il faut accompagner la maman. Travail conséquent car à La Réunion, 4 fois plus de
diabète qu'en métropole (mode d'alimentation particulier : on consomme plus que les quantités nécessaires).
•La dépense énergétique selon l'allaitement
Autre période un peu exceptionnelle, la période d'allaitement qui va nécessiter une production de lait
qui n'est pas gratuite. La dépense énergétique liée à l'allaitement résulte de la nécessité de produire du lait,
du changement de la masse grasse et de l'activité physique de la maman. Du coup, c'est l'inverse de tout à