Université François-Rabelais de Tours Licence de Mathématiques Interrogation du 29 Février UE 6-3 Algèbre Semestre 6 Les trois exercices sont indépendants. La notation tiendra compte de la clarté de la rédaction. Toute affirmation doit être justifiée. Question de cours. Soit K un corps, α ∈ K et P ∈ K[X]. 1. Que signifie "α est racine de P de multiplicité k" ? 2. On suppose que P est de degré 2 ou 3. Montrer que si P n’admet pas de racine dans K, alors P est irréductible dans K[X]. 3. Trouver un contre exemple à l’implication suivante : Si P n’admet pas de racine dans K alors P est irréductible. 4. Que signifie "l’idéal I de K[X] est principal" et "l’anneau K[X] est principal" ? Exercice 1. 1. Soit A un anneau commutatif et I un idéal de cet anneau. On définit alors √ I := {x ∈ A | ∃n ∈ N∗ , xn ∈ I}. √ √ (a) Montrer que si x ∈ I et a ∈ A alors xa ∈ I. √ √ √ (b) Montrer que si x ∈ I et y ∈ I alors x + y ∈ I [Aide : On pourra utiliser la formule du binôme de Newton (x + y)k = k P i=0 (c) Conclure k i k−i xy .] i 2. On pose I := {P ∈ R[X] | P (1) = P 0 (1) = P (2) = 0}. (a) Donner un polynôme R ∈ R[X] non-nul qui appartient à l’ensemble I. (b) Montrer que I est un idéal de R[X]. (c) Déterminer un polynôme unitaire Q ∈ R[X] tel que I = (Q) où (Q) désigne l’idéal engendré par Q. √ (d) Donner un polynôme S ∈ R[X] qui appartient à I mais pas à I. √ (e) Montrer que I est égal à l’idéal engendré par (X − 1)(X − 2). 3. Soit P ∈ K[X] un polynôme non nul unitaire et soit P = P1α1 . . . Pkαk sa décomposition p en facteurs unitaires irréductibles. On suppose de plus que αi ≥ 1 pour tout i. Déterminer l’idéal (P ). Exercice 2. Soit n ∈ N∗ . Dans la suite, Mn (C) désigne l’ensemble des matrices à coefficients complexes. Pour chaque matrice A ∈ Mn (C), on définit l’application Mn (C) −→ Mn (C) adA : . X 7→ AX − XA Si A = (ai,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (C), on rappelle que la trace de A est définie par Tr(A) = Pn i=1 ai,i . 1. Soit A ∈ Mn (C). (a) Montrer que adA est un endomorphisme de Mn (C). (b) L’endomorphisme adA est-il injectif ? Surjectif ? (c) On pose V := {B ∈ Mn (C) | Tr(B) = 0}. Montrer que V est un sous-espace vectoriel Mn (C) et déterminer sa dimension. (d) Montrer que Im(adA ) ⊂ V . 1 2. On définit l’application linéaire Φ : Mn (C) −→ A 7−→ End(Mn (C)) adA . (a) Déterminer ker(Φ). [Aide : On pourra utiliser le fait que les seules matrices qui commutent avec toutes les autres sont les matrices de la forme λIn avec λ ∈ C.] (b) Montrer que Mn (C) = V ⊕ ker(Φ) (où V est le sous-espace vectoriel défini en 1.(c)). 3. Dans tout cette question, on suppose que n canonique de M2 (C) : 1 0 0 E11 = , E12 = 0 0 0 On définit les matrices suivantes 0 X= −1 = 2. On désigne par B = (E11 , E21 , E12 , E22 ) la base 1 0 , E21 = 0 1 1 0 , Y = 0 i 0 0 , E22 = 0 0 i 1 et Z = 0 0 0 −1 et on pose B 0 = (X, Y, Z, Id2 ). (a) Montrer que B 0 est une base de M2 (C). (b) Ecrire la matrice MatB (adX ) de l’endomorphisme adX dans la base B. (c) Ecrire la matrice MatB0 (adX ) de l’endomorphisme adX dans la base B 0 . (d) Trouver une matrice P telle que MB (adX ) = P MB0 (adX )P −1 . 2 0 . 1