r¥l DE LT1 IheatreLurope direction Giorgio Strehler 1986 ODEON 1986-87 I QUATRIEME SAISON 1987 ■obÉoM ~r~ Cette quatrième saison du Théâtre de l'Europe réunira dans la grande salle du Théâtre National de l'Odéon, à partir de décembre, des compagnies européennes venant du Portugal, d'Italie et de Russie. Le Théâtre National de Lisbonne présentera le Dom Juan de Molière mis en scène par un Français, Jean-Marie Villégier, spectacle qui a marqué la création de cette pièce en portugais; mon Piccolo Teatro/Teatro d'Europa apportera La Grande Magia de Eduardo de Filippo, l'un des auteurs dramatiques italiens les plus napolitains et aussi l'un des plus internationaux. La venue de la Taganka de Moscou marque notre désir d'affirmer l'apport de l'art théâtral soviétique à notre culture européenne; ainsi sera présenté pour la première fois en France le travail du metteur en scène Anatoli Efros, avec deux classiques russes dans leur langue originale, La Cerisaie, Les Bas-Fonds, et une création contemporaine, La Guerre n'a pas un visage de femme. Pour commencer cette saison, et en raison des travaux dans notre Théâtre de l'Odéon, nous ne pouvons que nous réjouir de la coproduction, pour ma mise en scène de L'Opéra de Quat'sous de Brecht/Weill, d'un théâtre national, le nôtre, et d'un théâtre municipal, le TMP-Châtelet, où seront données les représentations de novembre à février. Fidèle à mon rêve d'une troupe européenne, nous retrouverons jouant et chantant en français des comédiens français, italiens, allemands, autrichiens. Au cours de cette saison, nous avons voulu, en collaboration avec l'Institut Goethe, confier la charge d'une soirée à un certain nombre de grands comédiens allemands. C'est un premier essai et nous aimerions, dans l'avenir, réaliser cette même série de cartes blanches avec des comédiens d'autres nationalités. Enfin le Petit Odéon continue avec ses créations; d'abord celle de la pièce d'Albert Cohen, Ezechiel, en coproduction avec le Théâtre Quotidien de Montpellier; puis vous pourrez entendre les voix d'auteurs français que nous aimons, Jacques-Pierre Amette, Danièle Sallenave, avant de terminer par celle du grand poète turc Nazim Hikmet. Cette saison se déroule, comme les précédentes années, d'octobre à mars. Et si nous regrettons que l'organisation de la saison 1987-1988 nous prive de contacts directs avec vous jusqu'en mars 1988, nous avons préféré cette période, mars à juillet, plus propice aux échanges théâtraux européens, qui sera celle du Théâtre de l'Europe à partir de 1988. Notre revue Théâtre en Europe maintiendra ces liens d'échanges amicaux que nous avons toujours voulu entretenir avec vous. Giorgio Strehler rri 6 janvier ■ 18 janvier de l'iti IheatreLurope direction Giorgio Strehler ODEON THEATRE NATIONAL 1986 - 1987 LA GRANDE MAGIA LA GRANDE MAGIE de Filippo PICCOLO TEATRO DE MILAN mise en scène : Giorgio Strehler décors : Ezio Frigerio costumes : Luisa Spinatelli spectacle en langue italienne | 4 février - 15 février 31 octobre - 8 février L'OPERA Brecht/Weill Exceptionnellement au TMP Châtelet DE QUAT'SOUS mise en scène : Giorgio Strehler direction musicale : Peter Fischer décors : Ezio Frigerio costumes : Franca Squarciapino COPRODUCTION THEATRE DE L'EUROPE / THEATRE MUSICAL DE PARIS / TOP N" 1 spectacle en langue française 9 décembre - 14 décembre D. JOÀO DOM JUAN Molière TEATRO NACIONAL D. MARIA II DE LISBONNE mise en scène : Jean-Marie Villégier décors et costumes : Patrice Cauchetier COPRODUCTION TEATRO NACIONAL DE LISBONNE / L'ILLUSTRE THEATRE / ASSOCIATION FRANÇAISE D'ACTION ARTISTIQUE Spectacle en langue portugaise BHIHHEBblH <A| LA CERISAIE Tchékhov THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU mise en scène : Anatoli Efros décors : Valeri Levental HA /{HE LES BAS-FONDS Gorki mise en scène : Anatoli Efros décors : Youri Vasiliev y BOHHbl HE /KI lK KOi: .111IIO LA GUERRE N'A PAS UN VISAGE DE FEMME Alexïevitch mise en scène : Anatoli Efros / Boris Glagoline décors : D. Krimov Spectacles en langue russe Au cours de la saison, en collaboration avec le Goethe Institut, soirées "Carte blanche aux comédiens allemands". 31 octobre - 8 février L'OPERA livret de Bertolt Brecht Musique de Kurt Weill DE QUAT'SOUS mise en scène : Giorgio Strehler direction musicale : Peter Fischer décors : Ezio Frigerio costumes : Franca Squarciapino avec Bruno Balp, Jean et Anita Alvarez, Maurice Benguigui, Jacques Bouanich, Antony, Carina Barone, Michel Bony, Laurent Claret, Elise Caron, Annick Cisaruk, Andréa Cohen, Laurence Michel Creton, Juliette Darpy, Luc Jamati, Philippe Degenne, Lucette Filiu, Alain Pastor, André Penvern, Flick, Denise Gence, Gérard Lucette Raillat, Jacques Grobman, Guy Grosso, Tessier, Christophe Thiry, Michael Heltau, Isis, Katie Jean Tolzac, Robert Yacar. Kriegel, Milva, Philippe Paimblanc, Denise Péron, Jean-François Perrier, Fred Personne, Yves Robert, Barbara Sukowa COPRODUCTION THEATRE DE L'EUROPE / THEATRE MUSICAL DE PARIS-CHATELET / TOP N° 1 avec la collaboration de l'Ensemble Musique Vivante spectacle en langue française Je crois que L'Opéra de Quat'sous est le texte d'approche de Brecht le plus "opportun" pour nous tous, acteurs, techniciens et public. Malgré ses imperfections idéologiques et esthétiques, malgré le fatras de faux concepts critiques liés à l'œuvre, la mythification bourgeoise de sa signification, l'exemple négatif du film de Pabst, L'Opéra de Quat'sous nous semble extrêmement utile pour attaquer la problématique brechtienne. Les contradictions de la pièce peuvent devenir l'élément le plus positif pour établir le contact entre Brecht et le public. L'Opéra de Quat'sous est "unique" en son genre : unique dans l'histoire du théâtre contemporain et dans le théâtre de Brecht. Il est, formellement, un cas limite que son auteur n'a jamais renouvelé. Mélodrame, cinéma, cabaret. En affrontant la révision de L'Opéra de Quat'sous, nous nous sentions le devoir de procéder à une recherche rigoureuse des "sources" avant d'aborder la "dramaturgie-spectacle". Je parlerai sûrement de café-concert, d'avanspettacolo, de "chanteuses de variétés", je citerai les grands comiques du cinéma muet, Mack Sennett, Chariot; je forcerai l'analogie avec le mélodrame, pour faciliter au départ le travail de l'acteur. C'est là un processus par association d'images, de moyens et de solutions. L'Opéra de Quat'Sous n'est ni un théorème ni une pièce "didactique", son expression est esthétique. Libre comme la poésie. Susceptible de digressions autonomes, voire opposées au reste. Dialectiques. Car celles-ci constituent la dialectique en acte dans l'œuvre d'art, le ton essentiel et décisif qui permettront le Giorgio Strehler, Barbara Sukowa, Michael Heltau en répétition jugement esthétique et idéologique. Là résident la richesse et le danger de L'Opéra de Quat'sous. La grande œuvre d'art peut apparaître souvent équivoque parce qu'elle est polyvalente et universelle et elle pourra toujours être acceptée en raison d'un seul de ses nombreux aspects. Nous tâcherons de représenter cette pièce le plus objectivement possible. Ce qui est important dans l'œuvre d'art, c'est la permanence secrète, intérieure, de son message, la provocation à la connaissance qu'elle suscite, dans le temps, chez ceux qui l'écoutent. La trace qu'elle laisse chez les hommes, sa capacité à animer des forces intérieures, à soulever des questions, sont le signe de sa valeur. A cet égard, on a raison aujourd'hui de mettre en scène L'opéra de Quat'sous. Giorgio Strehler 9 décembre - 14 décembre D. JOÀO DOM JUAN de Molière mise en scène : Jean-Marie Viiiégier assistant : Carlos Pimenta décors et costumes : Patrice Cauchetier assistante aux costumes : Nathalie Prats lumières : Philippe Arlaud avec Antonio Banha, Joào de Carvalho, Ruy de Carvalho, Manuel Coelho, Carlos Daniel, Sào José Lapa, Lûcia Maria, Ruy de Matos, Henriqueta Maya, Mârio Pereira, Luis Pinhâo, Antonio Rama, Igor Sampaio COPRODUCTION TEATRO NACIONAL D. MARIA II DE LISBONNE / L'ILLUSTRE THEATRE / ASSOCIATION FRANÇAISE DACTION ARTISTIQUE spectacle en langue portugaise "Je croy que deux & deux sont quatre, Sganarelle, & que quatre et quatre sont huit" (III, 1). "Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité" (III, 2). "Quoy qu'il en soit, laissons cela, c'est une bagatelle, & nous pouvons avoir esté trompez par un faux jour, ou surpris de quelque vapeur qui nous ait troublé la veuë (IV, 1). "Spectre, Fantosme, ou Diable, je veux voir ce que c'est (V, 5). Scepticisme, répugnance au surnaturel, explication rationnelle des miracles, possibilité de la vertu chez les athées. En quelques brèves répliques, lâchées dans le secret de la forêt ou rugies au cœur du danger, Dom Juan déclare qui il est : l'un de ces libertins des années 1630, curieux de toutes expériences, avide de toute pensée. Cet ultime rejeton de la Renaissance, brillant encore de tous ses feux, Molière le lance au grand galop sur le chemin du temps. Et le voici, au cinquième acte, toujours irrésistible, mais contemporain de son premier public : 1655. Ses manières, ses propos ont pris un coup de vieux de trente ou quarante ans : il a "rencontré le Commandeur". L'heure est à l'hypocrisie : "intus ut libet, foris ut moris est" (pense comme tu veux, mais porte le masque de l'ordre moral). Dom Juan, athée, fait mine de se convertir. Cette conversion rageuse, suicidaire, donne le signal de sa perte. Molière choisit ce moment pour offrir son héros au jugement des hommes et au tribunal du "Ciel". Le tonnerre gronde, la trappe s'ouvre. Qui est puni? Sans doute le faux dévôt que Dom Juan est devenu pour enfin mériter notre haine. Peut-être aussi Molière lui-même qui s'est, in extremis, emparé du personnage pour lui faire tenir, au bord du gouffre et à la face du monde, un sermon vengeur et joyeux. Antonio Rama, Carlos Daniel Libertin, Dom Juan l'est encore dans l'échec de sa relation à Sganarelle. Le libertinage érudit du XVIIe siècle s'accompagne du mépris pour les superstitions populaires, et pour "le populaire" lui-même. Ces lettrés, ces savants se refusent, de tout leur courage, à la tyrannie de l'opinion commune. Ironie du sort : dans sa fuite en avant, Dom Juan n'a d'autre compagnon que Sganarelle. C'est mieux que rien, et beaucoup plus encombrant. D'autant que l'esclave est amoureux du maître qu'il croit détester. De toutes ses forces, il lutte, sans bien savoir pourquoi : peut-être pour le ramener au droit chemin, peut-être poar partager ses pensées — au risque de se convertir lui-même dans le mauvais sens. Dom Juan est aussi l'histoire de cette rencontre impossible, de cet échange interrompu. La première du spectacle que le Portugal présente au Théâtre de l'Europe a été donnée à Lisbonne le 15 février 1986. Avouons-le : les comédiens, toute l'équipe du Teatro Nacional D. Maria II, mes collaborateurs français et moi-même ne sommes pas peu fiers d'avoir, ce soir-là, dans la traduction d'Antonio Coimbra Martins, assuré la création du Dom Juan de Molière, intégral et non censuré, sur la scène portugaise. Jean-Marie Viiiégier | 6 janvier - 18 janvier LA GRANDE MAGIA LA GRANDE MAGIE de Eduardo de Filippo mise en scène : Giorgio Strehler décors : Ezio Frigerio costumes : Luisa Spinatelli musique : Fiorenzo Carpi avec Gerardo Amato, Raffaele Vici De Roil, Ettore Gaipa, Stefania Graziosi, Gianfranco Bondini, Eleonora Brigliadori, Mauri, Rosalina Neri, Franco Santé Calogero, Martina Parenti, Anna Recchimuzzi, Carpi, Giancarlo Condé, Mimmo Craig, Carlo Croccolo, Renzo Rossi, Anna Saia, Dina Zanoni. Vincenzo Crocitti, Maretta De Carminé, Renato De Carminé, PRODUCTION DU PICCOLO TEATRO DE MILAN spectacle en langue italienne On ne peut plus italien, on ne peut plus napolitain, Eduardo est en même temps international; ses rires, ses pleurs sont aussi les nôtres. Ce sont les rires et les pleurs des "protagonistes" de Bertolazzi, les sentiments humains de ceux qui ont encore un cœur, une volonté d'agir, le retus intuitif de l'arbitraire, de l'abus de l'injustice. A sa manière, la poésie d'Eduardo est très proche de celle d'un autre homme de théâtre, pourtant si différent de lui, Bertolt Brecht. A travers son théâtre, son art de comédien, Eduardo nous a appris à déchiffrer la vie et a écrit une page importante, vivante et humaine de l'histoire du théâtre. La Grande Magie nous met en présence d'un mage dérisoire, artisan d'imbroglios plutôt que de leurres. Le théâtre de ses exploits n'est ni une île ni une grotte, mais une plage italienne des années 40, où.une bourgeoisie éteinte est une proie facile, dans les rites de son oisiveté, pour un illusionniste de variétés, spécialiste des "disparitions" de personnes. Mais le mécanisme de l'illusion fonctionne en dépit de ses ratages, et en même temps à cause d'eux. Car, dans La Grande Magie, un homme trompé (par sa femme, par la réalité, mais aussi par lui-même), victime d'un truc de l'illusionniste, en devient l'acteur principal. Il veut alors renverser le jeu, conserver la condition "d'abusé" qui lui a été imposée de l'extérieur et la transformer d'humiliation en "bération. L'illusionniste de quatre sous et sa victime occasionnelle vivent à l'intérieur du même monde. Le "mage" professeur de sciences occultes, Otto Marvuglia, cesse d'être un petit imposteur au moment où il s'aperçoit qu'une de ses expériences lui a échappé et est devenue plus "vraie" que la réalité dans laquelle il croit se mouvoir en faussaire. Et l'irritable et incrédule mari abandonne son incrédulité et sa colère de mari fantoche au moment où il se rend compte que ce petit imbroglio lui a ouvert la grande porte : celle de l'imaginaire. Qu'elle soit petite ou grande, la magie est une façon de fausser la réalité pour donner l'illusion du vrai. Les grands monologues de Prospero et les nobles révélations d'Alcandre sont ici remplacés Franco Parenti par un discours clownesque sur le temps et sa relativité. Sur cette plage, l'Illusion s'est'revêtue des hardes et des paillettes d'une chanson populaire. Il y a aussi cette histoire humaine, très belle, cette histoire de théâtre qui est la vie, qui est la vérité. Je pense qu'au fond, rien chez Eduardo n'a affaire avec ce que l'on appelle la petite réalité quotidienne. Par conséquent, je crois que l'opération que nous tentons de faire avec lui pourra être utile non seulement à nous-mêmes parce qu'elle nous apprendra des choses, non seulement au public parce qu'elle lui fera probablement ressentir des émotions, je l'espère, mais parce qu'elle fera connaître de lui une partie cachée qui est précisément cette "corde folle", comme je l'appelle, cette corde hors des règles qu'Eduardo n'a jamais réussi, durant toute sa vie, à mettre au point. Dans toute pièce d'Eduardo, ii y a un brin de folie; ce sont des inventions qui se rattachent au réalisme des ruelles, certes, mais toutes sont nourries de l'irréel : et c'est là le point fondamental. Giorgio Strehler | 4 février - 15 février LA CERISAIE de Anton Tchékhov mise en scène : Anatoli Efros scénographie : Valeri Levental avec F. Antipov, et E. Brezanovski, D. Chapiro, V. Choulakovski, D. Mejevitch, V. Tchernov A. Demidova, B. Diatchenko, (orchestre). I. Dykhovitchny, T. Joukova, N. Krassilnikova, V. Matioukhine, M. Politseïmako, G. Roninson, T. Sidorenko, V. Sternberg, V. Zolotoukhine PRODUCTION DU THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU spectacle en langue russe m* S * >4. Demidova Le Théâtre de la Taganka à Moscou est, avec son nouveau directeur-metteur en scène Anatoli Efros, l'un des plus vivants et des plus créatifs de la capitale soviétique. C'est la première fois que le travail d'Efros sera présenté en France. Travail d'un metteur en scène et d'une troupe de grands acteurs, trois spectacles dans leur langue originale seront proposés : deux classiques russes, La Cerisaie de Tchékhov, dont la création à la Taganka date de 1974, Les Bas-Fonds de Gorki, créés en 1985 lors de l'entrée d'Efros comme directeur de la Taganka, et La Guerre n'a pas un visage de femme de Svetlana Aleksievitch, pièce contemporaine créée en 1986. C'est peut-être avec Efros qu'est apparue sur la scène soviétique une nouvelle image de Tchékhov, loin du formalisme, loin de la nostalgie et de la douceur tchékhoviennes. Chez lui, tragique et comique sont douloureusement liés l'un à l'autre. Dans La Cerisaie, Efros met l'accent sur la structure fragmentée de l'œuvre. Le mouvement général est celui d'un carrousel tournant de façon mécanique à une allure vertigineuse. Incapables d'y échapper, les personnages sont entraînés dans ce tourbillon. Dans cette interprétation accélérée, le carrousel parfois s'arrête, marque des pauses aux endroits où la pièce révèle l'existence de l'homme. C'est un navire qui fait naufrage; des gens auxquels on a arraché leur passé aristocratique n'osent pas ou ne veulent pas regarder l'avenir. Les âmes perdues de La Cerisaie sont sans secours devant les grandes vagues de l'Histoire qui les rejettent. Ils voient, mais ferment les yeux, prennent une queue de billard, parlent à un buffet ou à un arbre, se raccrochent à leurs souvenirs. Leur fuite éperdue est interrompue par le bruit étrange et effrayant du futur, son que Tchékhov décrit comme faisant penser à celui d'une corde de violon qui se casse. Ce pressentiment du flot qui va les emporter, eux et leurs arbres en fleurs, pousse ces personnages qui tournent autour de la scène à chercher désespérément une protection les uns auprès des autres, dans un groupe informe. A travers Tchékhov, Efros nous montre notre époque : les gens ont presque perdu espoir, ils ressentent à la fois l'angoisse du passé et celle du futur. "Malgré cela je veux croire au futur de l'humanité. Quand je dis que je veux croire, cela signifie que je suis quelqu'un qui espère", dit Efros. Parallèlement à la venue de la Taganka, le comédien russe Sergueï Yourski donnera un spectacle poétique à partir de textes de Pouchkine, Maïakovski, etc. | 4 février - 15 février LA GUERRE UN VISAGE de Svetlana Aleksievitch N'A DE PAS FEMME mise en scène : Anatoii Efros, Boris Glagoline scénographie : D. Krymov costumes : M. Koroleva chansons-poèmes, musique : B et A. Okoudjava avec E. Bobyleva, A. Boguina, I. Koulevskaïa, L. Boïko, V. Chtcheblykine, N. Krassilnikova, M. Lebedev, E. Gabets, E. Grabbe, E. Oustioujanina, K. Jeldine, T. Joukova, M. Politseïmako, Z. Slavina, A. Kazakov, O. Kazantcheïev, L. Steinreich, G. Vlassova. PRODUCTION DU THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU spectacle en langue russe * Native de Biélorussie, république qui, par sa situation géographique, a toujours été aux avant-postes de la guerre, Svetlana Aleksievitch a écrit une nouvelle à partir des témoignages de femmes qui avaient fait la dernière guerre. C'est cette nouvelle qu'elle a adaptée pour le Théâtre de la Taganka, en concevant la pièce comme un script où les différents jeux de scène et de lumière importent autant que le texte très concis. A Moscou, le 9 mai 1985, les anciens combattants — ou plutôt "les anciennes combattantes" — se rassemblent pour fêter le 40e anniversaire de la victoire, une fête qui n'est pour les jeunes qu'un prétexte à danser... Qui a creusé ce fossé entre elles et la nouvelle génération? Sauront-elles raconter, et même, "cela", est-il possible de le raconter? Le dialogue s'engage pourtant, moins avec la jeunesse de 1985 qu'entre ces femmes et leurs doubles, les jeunes femmes qu'elles étaient alors. La femme n'est pas faite pour la guerre, pourtant très vite viennent la première mort, la première innocence tuée et le premier homme que l'on met en joue... Entrer en guerre c'est perdre son visage de femme... Efros et Glagoline ont mis en scène ces quatre destins de femmes précédés d'un prologue avec une finesse psychologique, une puissance expressive que renforcent les contrastes de lumière et d'ombre, de cris et de silence. 4 février - 15 février LES BAS-FONDS de Maxime Gorki mise en scène : Anatoli Efros scénographie : louri Vassiliev régie : Boris Glagoline arrangements musicaux : Vartan Eritsiane avec I. Bortnik, B. Romanov, N. Saïko, V. Chtcheblykine, V. Semenov, A. Serenko, R. Djabraïlov, A. Grabbe, Z. Slavina, I. Smirnov, O. lakovleva, K. Jeldine, B. Sobolev, A. Trofimov, T. Joukova, M. Politséimako, V. Zolotoukhine. PRODUCTION DU THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU spectacle en langue russe Pour Les Bas-Fonds, Anatoli Efros a conçu une mise en scène volontairement dépouillée. A l'opposé du traditionnel endroit clos, angoissant où se déroule habituellement l'action, il nous propose un large espace, une mise en scène à grands traits. Ce lieu n'est pas seulement un foyer pour sans abris, c'est le monde et sa violence, l'indifférence, une compétitivité inutile entre les êtres qui y vivent, des gens que l'on a conduits au désespoir. Efros nous démontre ainsi que les rapports, les angoisses, les états conçus comme caractéristiques d'une déchéance sociale, donc des bas-fonds d'une société au dessus desquels la vie se déroulerait différente, plus belle et plus riche, peuvent, s'ils s'étendent sur un vaste espace théâtral, représenter l'image totale du monde, le monde entier. Le théâtre d'Efros ne laisse plus de place pour un monde supérieur ou même différent. Comme le dit le refrain de la chanson populaire que Gorki, lui-même, avait destinée à la fin de la pièce à ses misérables personnages, "La vie entière est ma prison". AU COURS DE LA SAISON En collaboration avec le GOETHE INSTITUT, une invitation a été lancée à un certain nombre de grands acteurs de langue allemande, leur proposant d'imaginer une soirée "carte blanche" qu'ils présenteront dans la grande salle. Ces événements seront programmés à partir du mois de décembre; parmi les participants, Mathieu Carrière, Ingrid Caven, Edith Clever, Andréa Jonasson, Jutta Lampe, Bernhard Minetti, Angela Winkler ont déjà confirmé leur venue. Le programme de ces soirées sera communiqué ultérieurement. PetitOdeon Salle Roger-Blin 1986 - 1987 14 octobre - 15 novembre (18 h 30) ALBERT COHEN EZECHIEL (théâtre, création) "LE LIVRE DE MA MERE" ET AUTRES TEXTES (hommage à l'auteur) mise en scène : Michel Touraille | 25 novembre / 27 décembre (18 h 30) REGARDE, DE TOUS Danièle Sallenave REGARDE TES YEUX mise en scène : Brigitte Jaques | 5 janvier ■ 29 janvier (18 h 30) LE MAITRE Jacques-Pierre Amette NAGEUR mise en scène : Jean-Louis Jacopin 5 février - 28 février (18 h 30) PAYSAGES Nazim Hikmet HUMAINS mise en scène : Mehmet Ulusoy La programmation de la saison THEATRE DE L'EUROPE / PETIT ODEON (octobre à mars) est réalisée en collaboration avec Lucien Attoun. Albert Cohen 14 octobre - 15 novembre (18 H 30) ALBERT COHEN EZECHIEL (théâtre,création) "LE LIVRE DE MA MERE" ET AUTRES TEXTES (Hommage à l'auteur) Mise en scène : Michel Touraille avec Charles Caunant, Robert Florent décor : Henri Rouvière Martine Laisné, Nathalie lumières : Michel Doriez bande son : Jean-Louis Sitjar Nell, Nada Strancar CREATIONS. COPRODUCTION THEATRE DE L'EUROPE / THEATRE QUOTIDIEN DE MONTPELLIER Ezéchiel La seule œuvre dramatique d'Albert Cohen date de 1956; elle réunit pour le meilleur et pour le pire deux visages différents de la diaspora. L'émotion, l'humour, une extraordinaire attention aux comportements de la bonté, si fragile dans sa proximité avec la cruauté, hasardent la vie qui gagne. La construction dramatique est simple, à facettes riches, à variation continue. Deux personnages : l'un est riche, l'autre est pauvre. Le premier, condamné à être banquier, est devenu un très bon banquier. Le second, condamné à l'errance, est devenu un voyageur habile. Ezéchiel coupe ses allumettes en deux pour multiplier son patrimoine. Jérémie collectionne les faux passeports et n'a pas un sou vaillant. Mais, l'espace de deux répliques, c'est Jérémie qui sera la maître. Il est porteur d'une terrible nouvelle : le fils d'Ezéchiel est mort. Tel est le point de départ d'une dramatique confrontation entre deux aspects de la pensée juive. "Le Livre de ma mère" et autres textes Albert Cohen est né en 1895 à Corfou, une île de la mer Méditerranée. Si l'on sait que Le livre de ma mère nourrit en grande part la seconde partie, ce titre cohénien crée d'étranges résonnances. "Le sentiment bizarre que le fils porte à sa mère constitue toute sa sensibilité", affirmait un autre méditerranéen. (Camus, Carnets). "Nos douleurs sont une île déserte". Cet hommage tente une approche d'Albert Cohen au plus près : les textes à la première personne alternent avec des séquences romanesques (Michel Touraille a articulé ainsi un tiers des morceaux choisis par les héritiers du grand écrivain). Chant et critique de la vie, ces extraits ne nous donnent pas tout Cohen; il dit le malheur d'être périssable, il raille les aimants du prochain, il dénonce la haine imbécile qui annonce les "chambres de grand effroi". Albert Cohen écrit, bataille, rêve et, lucide, nous rejette au monde : ne pas haïr importe plus que l'illusoire amour du prochain. "Le Livre de ma Mère" et autres textes est conçu à partir d'extraits de Mangeclous, Les Valeureux, Belle du Seigneur, 0 Vous Frères humains, Carnets 1978, Le Livre de ma Mère, de Albert Cohen. Editions Gallimard.) FOYER DU THEATRE : EXPOSITION ALBERT COHEN. | 25 novembre - 27 décembre (18 h 30) REGARDE, DE TOUS de Danièle Sallenave REGARDE TES YEUX mise en scène : Brigitte Jaques décors et costumes : Emmanuel Peduzzi lumières : André Diot musique : Marc-Olivier Dupin avec Madeleine Marion, Emmanuelle Riva, Jean Martin. CREATION. PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE, EN COLLABORATION AVEC LA COMPAGNIE PANDORA Vers 1952 ou 53, pour échapper à l'étude du soir (dix rangées de têtes baissées, bruit de papier froissé, chaussures qui remuent sous la table, odeur d'enfants qui ont couru sous la pluie), nous allions répéter à deux un mouvement d'une petite sonate pour piano et violon (ou un morceau de piano à quatre mains) dans la salle de musique. Un long couloir y mène, entre les blouses des externes pendues aux patères. La salle est vaste, elle sent le vieux bois, le plâtre humide, la préparation chimique. On a rangé sur les armoires des mâchoires de chevaux, des bustes grecs; dans les armoires, des bocaux où flotte, dans un liquide, quelque chose qu'on n'ose pas regarder. Au mur jaunit depuis trente ans un moulage de la frise des Panathénées. Les petites filles se sont mises au piano. Le noir les entoure et, au loin, la faible rumeur provinciale de la ville endormie. Puis elles sortent des Petits Lu de leurs poches, ou du saucisson sec, et elles commencent à parler. L'heure passe. On se tait. De la rue monte le bruit d'un pas; un phare balaie le plafond. La lionne du Jardin des Plantes appelle. Le noir colle aux carreaux avec la pluie. Au piano, deux touches sont restées enfoncées. Elles ont douze ans. Rien n'a encore commencé. Tout le temps à venir leur fait face dans l'ombre. Que reste-t-il de tout cela? Qu'en restera-t-il lorsque deux fois, trois fois douze ans auront passé — et même davantage? Mais peut-être que tout est là, que rien n'a disparu, et qu'il suffit de simplement descendre en soi, et regarder. Danièle Sallenave | 5 janvier - 29 janvier (18 h 30) LE MAITRE de Jacques-Pierre Amette NAGEUR mise en scène : Jean-Louis Jacopin CREATION. PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE, distribution en cours En somme, un soir, Robert est venu s'asseoir devant la maison. La marée avait commencé à monter, il avait senti la torpeur de la côte normande, ce temps calme, ces étendues de nuages, cette fraîcheur du vent qui fouette le sang; il avait suivi le mouvement d'une minuscule chenille sur un vieux bout de papier journal jauni et il s'était souvenu, sans cynisme et sans bravade, de quelques visages aimés, qui revenaient, comme ça, au milieu de ses nuits, pour accompagner ses insomnies ou ses alcools. On pouvait appeler ça un homme qui boude, un maître-nageur qui se repose, un type au bord de la mer qui a oublié les phraseurs, la haine, les persiflages, les voisins. Et puis, la nuit approchant, soûlé de solitude et de vent, d'eaux et de bouffées d'odeurs, il revient s'asseoir dans un fauteuil large, dans cette maison isolée. Alors, un frère réapparaît après des années de silence, les portières claquent, les bagages, une femme nommée Cecilia, la comédie recommence. Pour l'instant, Robert laisse filer le sable dans son poing fermé, il forme un petit tas entre ses tennis. Robert ne sait pas. Jacques-Pierre Amette | 5 février - 28 février (18 h 30) ~ PAYSAGES HUMAINS de Nazim Hikmet mise en scène : Mehmet Ulusoy adaptation : Djamila Salah scénographie : Michel Launay conseil artistique : Philippe Ivernel CREATION. PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE, distribution en cours Pour Nazim Hikmet, condamné à trente cinq ans d'enfermement, la seule issue, la seule liberté est celle d'écrire. Loin de le couper du monde, cette violente mise à l'écart a suscité la plus généreuse, la plus belle des curiosités pour l'autre, "les autres", au point d'effacer toute frontière entre le dedans, l'intimité singulière de Nazim, et le dehors, le devenir de ceux qui l'entouraient. Il parle aux hommes qu'il appelle ses frères de son existence intime, de son amour, de ses expériences, parce qu'il veut non seulement leur dire sa vie, mais les associer à sa vie. Il voulait d'abord écrire pour ses frères analphabètes de Turquie. Naît alors le vaste projet d'une épopée, les Paysages Humains, épopée unique puisqu'elle fait place, toute la place, aux oubliés de l'Histoire. L'auteur présente une vaste encyclopédie d'hommes, de femmes, anonymes, à la lumière de leur destin, dont la chair, l'esprit donnent son souffle à cette immense épopée lyrique. "Pour la première fois de ma vie", écrit Hikmet de sa prison, U "mon travail me tient tête, je ne suis pas son maître, c'est lui qui me domine et qui trace son propre plan. (...) Je commence à me demander si, après cinq ans de labeur, ce travail n'accouchera pas d'une clameur, d'un hurlement informe, d'une plainte abrutissante, d'un monstre." Plus que jamais, Hikmet traverse son œuvre autant qu'il est traversé par elle. Comme lui, Halil, après un long périple, aboutit dans l'espace clos d'une cellule de prison puis à l'hôpital. Nous avons recentré l'immensité de cette œuvre (Hikmet prévoyait 12.000 vers) — dont nous ne présentons qu'un fragment — autour * de la figure de Nazim-Halil, vu comme fragile témoin, et plus particulièrement à travers les deux expériences-limites de la prison et de l'hôpital. Là, tout ce qui se joue dans le banal est porté au sublime, le quotidien est élevé à l'universel. De la foule que le poète-historien de l'obscur chante, nous n'avons gardé que quelques voix, quelques cris dont la stridence pénètre, fait vaciller, éclater des murs trop exigus pour les contenir. Cette œuvre tissée du destin d'hommes, de femmes de condition modeste, d'une autre terre, d'un autre temps, continue de nous concerner, de nous toucher au plus près, au plus haut. Elle dit l'angoisse qui nous étreint devant l'histoire, mais elle pose aussi le nécessaire espoir, le seul qui nous reste : la confiance que nous devons, encore et toujours, accorder à l'homme. Mehmet Ulusoy LOCATION — aux guichets du théâtre (métro ODEON ou LUXEMBOURG). — par téléphone : 43.25.70.32. — location ouverte deux semaines à l'avance jour pour jour de 11 h à 18 h 30. — par correspondance pour les personnes résidant en province ou à l'étranger. Les commandes doivent parvenir au service de location 3 semaines avant la date choisie. — Petit Odéon : uniquement aux guichets du théâtre, 1/2 heure avant le début de la représentation. Pas de location à l'avance. RENSEIGNEMENTS PRATIQUES SAISON THEATRE DE L'EUROPE (octobre-février) GRANDE SALLE PRIX DES PLACES Plein tarif : 105 F, 78 F, 57 F, 38 F, 24 F. TARIFS PREFERENTIELS — Groupe à partir de 10 personnes : 76 F, 57 F,41 F. Les options doivent être prises un mois avant le début du spectacle souhaité. Ces tarifs s'appliquent dans la limite des places disponibles. — Carte vermeille : 76 F, 57 F, 41 F Au guichet du théâtre, sur présentation de la carte. — Etudiant, carte jeune : 36 F. Tarif unique dans la mesure des places disponibles. Ces places sont en vente 45 minutes avant le lever du rideau, sur présentation de la carte d'étudiant ou de la carte jeune. — Location prioritaire : Réservée aux abonnés Théâtre National de l'Odéon / Comédie Française, pour les spectacles en langues étrangères : D. JOÂO, LA GRANDE MAGIA; LA CERISAIE, LES BAS-FONDS, LA GUERRE N'A PAS UN VISAGE DE FEMME par LA TAGANKA DE MOSCOU. PETIT ODEON (Salie Roger Blin) (18 h 30) Tarif unique : 39 F. Etudiant, carte jeune, carte vermeil : 27 F Abonnement Théâtre de l'Europe - quatre spectacles : 108 F au lieu de 156 F L'abonnement comprend 4 spectacles : ALBERT COHEN / REGARDE, REGARDE DE TOUS TES YEUX / LE MAITRE NAGEUR / PAYSAGES HUMAINS ' JOURS DE REPRESENTATION GRANDE SALLE: soirée : mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi matinée : dimanche PETIT ODEON : 18 h 30 : mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. SPECTACLE EXCEPTIONNEL du 31 octobre 1986 au 8 février 1987 L'OPERA DE QUAT'SOUS Brecht / Weill mise en scène Giorgio Strehler AU THEATRE MUSICAL DE PARIS-CHATELET Prix des places : 1er catégorie : 340 F 4ee catégorie : 152 F e 2e catégorie : 268 F 5e catégorie : 68 F 3 catégorie : 195 F 6 catégorie : 47 F TARIFS PREFERENTIELS dans un contingent de places déterminé pour les collectivités et les groupes à partir de 10 personnes. Téléphoner au 42 33 44 44 (Service des relations avec le public). Renseignement par audiphone : 42 33 00 00 LOCATION PAR TELEPHONE : 14 jours - jour pour jour avant la date du spectacle au 42 61 19 83 (ou 42 21 00 86 dans le courant du dernier trimestre 1986) de 11 heures à 19 heures (sauf le dimanche). LOCATION AUX CAISSES, 1 place du Châtelet, à partir de 14 jours - jour pour jour - avant la date du spectacle, de 11 heures à 19 heures, tous les jours. LOCATION PAR CORRESPONDANCE : jusqu'à 18 jours au plus tard avant la date du spectacle - 2, rue Edouard Colonne 75001 Paris. POURBOIRES INTERDITS VESTIAIRE ET PROGRAMME COMPRIS THEATRE en EUROPE la mémoire du théâtre n° 1. Dossier Kleist: textes de Rolf Michaëlis, Mathieu Carrière, Eric Rohmer, ItaloAlighiero Chiusano. Ouverture d'une série de dossiers sur les grands théâtres européens : la Schaubiîhne de Berlin. Interviews exclusives de Peter Stein, Edith Clever, Dieter Sturm. Genet, le dernier lyrique français, par Matthieu Galey. Texte intégral, pour la première fois en français, de "Medée" de Heiner Muller. Les aventures d'Alexandrin le Grand : Pierre Fortassier, Antoine Vitez, Jean-Marie Villégier, Luca Ronconi, Christian Rist. Hamlet aujourd'hui, par Christoph von Schwerin et Petar Selem. Arthur Schnitzler au théâtre... n° 2. Tchékhov : textes de Brook, Strehler, Efros, Krejca, Barrault, Regy; de Hristic, Siikkala, Selem, Banu, Rischbieter, Billington, Kraus, Fersen, Dumur, Godard. Valle Inclan : Rafaël Alberti, Fressard, Monleon. Artaud : texte inédit. Artaud au théâtre par Paule Thévenin. Roger Blin, par Bernard Dort. Ingmar Bergman et ses acteurs. Gilles Aillaud : par Gruber, Bailly, Jourdheuil, Sobel, Léonardini. E.T.A. Hoffmann : "Le parfait machiniste"... n° 3. Les Festivals en question : Avignon, Berlin, Belgrade, Nancy, Paris, Spolète, Venise. Thomas Bernhard : deux petites nouvelles. Jean Kott : "Le théâtre est chose sérieuse". Notes de travail de Gildas Bourdet (sur "Le Pain Dur") et de Lluis Pasqual (sur "La Vie du Roi Edouard II d'Angleterre). Théâtres, Il : Le Théâtre du Soleil. Mnouchkine, Bigot, Hottier, François, Stiefel, Andreone, Guertchikoff, Hénin. n° 4. A propos de "L'Illusion" de Corneille : "Illusion et illumination", par Marc Fumaroli. Lioubimov : Marc Dondey, Antoine Vitez, Béatrice Picon-Vallin. Angleterre : les jeunes gens en colère depuis Osborne, par Michael Coveney. Entretien avec Alexander Lang, par Dieter Kranz. Théâtres, III : le Piccolo Teatro de Milan. Interview imaginaire de Strehler par Strehler; Monticelli, Ronfani, Gregori... n° 5. Pavel Kohout : "La vie le théâtre, neuf considérations". Strindberg : O'Neill, Sarrazac, Adamov (inédit), Bjurstrôm, Bark, Michaelis, Tian, Codignola, Vogelweith. Extrait de "La Nuit est mère du jour" de Lars Norén. Ingmar Bergman : scénario intégral de "Après la répétition" (en exclusivité). Notes de travail sur "L'Illusion" par Myriam Tanant. "Le Parc" de Botho Strauss, mise en scène de Peter Stein, par Peter Krumme. Il iii'ii'-. n° 6. Marivaux : Regnault, Chéreau, Raffalli, Vilar, Vitez, Dort, Deguy, Casadesus, Boutté, Chailloux, Lassalle, Prader, Bondy; interviews de Michel Piccoli, Laurence Bourdil, Didier Sandre, Jane Birkin; cahier de photos de "La Fausse Suivante". Eduardo de Filippo : Savioli, Thomton Wilder, Lombardo, Dario Fo, et deux textes inédits de Filippo. Richard Peduzzi : textes de Peduzzi, Patrick Mauriès, Henri Loyrette, François Regnault. Pour et contre la "Bérénice" de Gruber à la Comédie Française : Marcabru, Scali. Index de TE 1984. n* 7. Edward Bond : "Le théâtre que je veux". Shakespeare : The Royal Shakespeare Company (Théâtres, IV). Billington, Peter Hall, Terry Hands, Roger Rees, Brierly. Interview de Laurence Olivier. lan Me Kellen, par Michael Coveney. Le face à face d'un grand acteur et d'un grand rôle : Anthony Sheer et Richard III. Shakespeare aujourd'hui par Richard Marienstras; traduire Shakespeare par J.M. Déprats; les grandes mises en scène shakespeariennes depuis vingt ans, par Matthieu Galey : Shakespeare et le Mahabharata par Peter Brook... Tadeusz Kantor, par Brunella Eruli. Les grandes tournées, par Georges Banu. n° 8. Le Mahabharata de Peter Brook et JeanClaude Carrière : entretien avec Georges Dumézil, articles de Mrs. Jayakar, de Michael Billington et de plusieurs comédiens et collaborateurs du spectacle, raconté en 150 photos. Bemhard Minetti : un portrait et des réflexions sur le métier d'acteur. Jean Genet entre au Français : une analyse du Balcon par Jean-Bernard Moraly. Italo Svevo : Ve publication en français de "La Vérité"; propos sur l'adaptation de "Zeno". Aventures et nouvelles aventures de Théâtre Ouvert... n" 9. Dossier Jacques Copeau : textes de Jacqueline de Jomaron, Marie-Hélène Dasté, Michel Saint-Denis, Copeau, Artaud... François Regnault met en perspective le VieuxColombier, l'Athénée et le Berliner Ensemble. Elvire Jouvet 40 : lettre de Louis Marin, notes inédites de Jouvet. Antonin Artaud : quatre portraits inédits; "L'impossible théâtre" par Paule Thévenin. B.M. Koltès : Un hangar, à l'Ouest... Dossier théâtres : le TNP. Et l'index TE 1985. n° 10. Spécial Pirandello. Textes de Leonardo Sciascia, Giovanni Macchia, Allessandro D'Amico, Danièle Sallenave, André Bouissy, Giorgio Strehler... La carrière de Pirandello en Europe. Documents inédits, dont une correspondance entre Pirandello et la Duse, et le livret d'une "Comédie musicale américaine" écrite par Pirandello. Et aussi Acteurs, quelques moments (Elvire Jouvet 40, Madame de Sade, The Cherry Orchard, Le Parc). n° 11. Spécial couleurs : "Les peintres et le théâtre", à l'occasion de l'exposition du Festival d'Avignon. Oeuvres de Bakst, Larionov, Picasso, Kandinsky, Schlemmer, etc.; textes de Jarry, Léger, Cendras, Malevitch, Dubuffet, etc. Vaclav Havel : "Tant pis", pièce en un acte. Dossier Gérard Desarthe. Jean Genet : livret de " Adame Miroir". Les plus beaux spectacles du trimestre. REVUE "THEATRE EN EUROPE" - BULLETIN DE COMMANDE à renvoyer aux Editions BEBA 66, rue Jean-Jacques Rousseau 75001 Paris Nom : TE 2 à 50 F l'unité soit : Prénom TE 3 à 50 F l'unité soit : Raison Sociale TE 4 à 50 F l'unité soit: TE 5 à 60 F l'unité soit : TE 6 à 60 F l'unité soit : TE 7 à 60 F l'unité soit : TE 8 à 60 F l'unité soit : Code Postal : TE 9 à 60 F l'unité soit : Ville: TE 10 à 60 F l'unité soit : Pays : à 80 F l'unité soit : TE 1 1 + 20 F de port par commande soit : Adresse Date : 20 Total: Signature : Ci-joint mon règlement D chèque bancaire à l'ordre de BEBA EU chèque postal à l'ordre de BEBA REVUE "THEATRE EN EUROPE" ■ BULLETIN D'ABONNEMENT à renvoyer à : Théâtre en Europe - 99, rue d'Amsterdam 75008 Paris - Tél. : (1) 42.80.68.55 Nom- Prénom. ou Raison Sociale : Adresse : Code Postal : . Ville : Je m'abonne pour une durée de un an (soit 4 numéros) France D210F Etranger □ 280 FF Ci-joint mon règlement par □ chèque bancaire à l'ordre de BEBA □ chèque postal à l'ordre de BEBA □ mandat international Pays : Date : Signature. Tarif avion : consulter notre service Abonnement. SAISON 1986 - 1987 ODÉON - Théâtre National OD E ON direction : Jean Le Poulain Grande salle 4 mars - 20 mars ESTHER Jean racine par la Comédie-Française mise en scène : Françoise Seigner décor et costumes : Jean-Pierre Barlier 31 mars - 30 avril L'ETERNEL MARI Fiodor Dostoïevski par la Comédie-Française texte français : Victor Haïm mise en scène : Simon Eine décor et costumes : Charlie Mangel Mai - juin LA RONDE Arthur Schnitzler une coproduction de la Comédie-Française et du Centre Dramatique National d'Aubervilliers-Groupe Tse texte français : Henri Christophe mise en scène : Alfredo Arias décor et costumes : Claudie Gastine