r¥l DE LT1 IheatreLurope direction Giorgio Strehler 1986 QUATRIEME SAISON 1987

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DE LT1
IheatreLurope
direction Giorgio Strehler
1986
ODEON
1986-87 I
QUATRIEME SAISON
1987
■obÉoM
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Cette quatrième saison du Théâtre de l'Europe réunira dans la
grande salle du Théâtre National de l'Odéon, à partir de
décembre, des compagnies européennes venant du Portugal,
d'Italie et de Russie.
Le Théâtre National de Lisbonne présentera le Dom Juan de
Molière mis en scène par un Français, Jean-Marie Villégier,
spectacle qui a marqué la création de cette pièce en portugais;
mon Piccolo Teatro/Teatro d'Europa apportera La Grande Magia
de Eduardo de Filippo, l'un des auteurs dramatiques italiens les
plus napolitains et aussi l'un des plus internationaux.
La venue de la Taganka de Moscou marque notre désir d'affirmer
l'apport de l'art théâtral soviétique à notre culture européenne;
ainsi sera présenté pour la première fois en France le travail du
metteur en scène Anatoli Efros, avec deux classiques russes
dans leur langue originale, La Cerisaie, Les Bas-Fonds, et une
création contemporaine, La Guerre n'a pas un visage de
femme.
Pour commencer cette saison, et en raison des travaux dans
notre Théâtre de l'Odéon, nous ne pouvons que nous réjouir de la
coproduction, pour ma mise en scène de L'Opéra de Quat'sous
de Brecht/Weill, d'un théâtre national, le nôtre, et d'un théâtre
municipal, le TMP-Châtelet, où seront données les représentations
de novembre à février.
Fidèle à mon rêve d'une troupe européenne, nous retrouverons
jouant et chantant en français des comédiens français, italiens,
allemands, autrichiens.
Au cours de cette saison, nous avons voulu, en collaboration
avec l'Institut Goethe, confier la charge d'une soirée à un certain
nombre de grands comédiens allemands. C'est un premier essai
et nous aimerions, dans l'avenir, réaliser cette même série de
cartes blanches avec des comédiens d'autres nationalités.
Enfin le Petit Odéon continue avec ses créations; d'abord celle de
la pièce d'Albert Cohen, Ezechiel, en coproduction avec le
Théâtre Quotidien de Montpellier; puis vous pourrez entendre les
voix d'auteurs français que nous aimons, Jacques-Pierre
Amette, Danièle Sallenave, avant de terminer par celle du grand
poète turc Nazim Hikmet.
Cette saison se déroule, comme les précédentes années,
d'octobre à mars. Et si nous regrettons que l'organisation de la
saison 1987-1988 nous prive de contacts directs avec vous
jusqu'en mars 1988, nous avons préféré cette période, mars à
juillet, plus propice aux échanges théâtraux européens, qui sera
celle du Théâtre de l'Europe à partir de 1988.
Notre revue Théâtre en Europe maintiendra ces liens
d'échanges amicaux que nous avons toujours voulu entretenir
avec vous.
Giorgio Strehler
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6 janvier ■ 18 janvier
de l'iti
IheatreLurope
direction Giorgio Strehler
ODEON
THEATRE
NATIONAL
1986 - 1987
LA GRANDE MAGIA
LA GRANDE MAGIE
de Filippo
PICCOLO TEATRO DE MILAN
mise en scène : Giorgio Strehler
décors : Ezio Frigerio
costumes : Luisa Spinatelli
spectacle en langue italienne
| 4 février - 15 février
31 octobre - 8 février
L'OPERA
Brecht/Weill
Exceptionnellement au TMP Châtelet
DE
QUAT'SOUS
mise en scène : Giorgio Strehler
direction musicale : Peter Fischer
décors : Ezio Frigerio
costumes : Franca Squarciapino
COPRODUCTION THEATRE DE L'EUROPE / THEATRE MUSICAL
DE PARIS / TOP N" 1
spectacle en langue française
9 décembre - 14 décembre
D. JOÀO
DOM JUAN
Molière
TEATRO NACIONAL D. MARIA II DE LISBONNE
mise en scène : Jean-Marie Villégier
décors et costumes : Patrice Cauchetier
COPRODUCTION TEATRO NACIONAL DE LISBONNE /
L'ILLUSTRE THEATRE / ASSOCIATION FRANÇAISE D'ACTION
ARTISTIQUE
Spectacle en langue portugaise
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LA CERISAIE
Tchékhov
THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU
mise en scène : Anatoli Efros
décors : Valeri Levental
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LES BAS-FONDS
Gorki
mise en scène : Anatoli Efros
décors : Youri Vasiliev
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HE /KI lK KOi: .111IIO
LA GUERRE N'A PAS UN VISAGE DE FEMME
Alexïevitch
mise en scène : Anatoli Efros / Boris Glagoline
décors : D. Krimov
Spectacles en langue russe
Au cours de la saison, en collaboration avec le Goethe
Institut, soirées "Carte blanche aux comédiens allemands".
31 octobre - 8 février
L'OPERA
livret de Bertolt Brecht
Musique de Kurt Weill
DE
QUAT'SOUS
mise en scène : Giorgio Strehler
direction musicale : Peter Fischer
décors : Ezio Frigerio
costumes : Franca Squarciapino
avec Bruno Balp, Jean
et Anita Alvarez, Maurice
Benguigui, Jacques Bouanich, Antony, Carina Barone,
Michel Bony, Laurent Claret,
Elise Caron, Annick Cisaruk,
Andréa Cohen, Laurence
Michel Creton, Juliette
Darpy, Luc Jamati, Philippe
Degenne, Lucette Filiu, Alain
Pastor, André Penvern,
Flick, Denise Gence, Gérard
Lucette Raillat, Jacques
Grobman, Guy Grosso,
Tessier, Christophe Thiry,
Michael Heltau, Isis, Katie
Jean Tolzac, Robert Yacar.
Kriegel, Milva, Philippe
Paimblanc, Denise Péron,
Jean-François Perrier, Fred
Personne, Yves Robert,
Barbara Sukowa
COPRODUCTION THEATRE DE L'EUROPE / THEATRE MUSICAL
DE PARIS-CHATELET / TOP N° 1
avec la collaboration de l'Ensemble Musique Vivante
spectacle en langue française
Je crois que L'Opéra de Quat'sous est le texte d'approche de
Brecht le plus "opportun" pour nous tous, acteurs, techniciens et
public. Malgré ses imperfections idéologiques et esthétiques,
malgré le fatras de faux concepts critiques liés à l'œuvre, la
mythification bourgeoise de sa signification, l'exemple négatif du
film de Pabst, L'Opéra de Quat'sous nous semble extrêmement
utile pour attaquer la problématique brechtienne. Les
contradictions de la pièce peuvent devenir l'élément le plus positif
pour établir le contact entre Brecht et le public.
L'Opéra de Quat'sous est "unique" en son genre : unique dans
l'histoire du théâtre contemporain et dans le théâtre de Brecht. Il
est, formellement, un cas limite que son auteur n'a jamais
renouvelé. Mélodrame, cinéma, cabaret. En affrontant la révision
de L'Opéra de Quat'sous, nous nous sentions le devoir de
procéder à une recherche rigoureuse des "sources" avant
d'aborder la "dramaturgie-spectacle". Je parlerai sûrement de
café-concert, d'avanspettacolo, de "chanteuses de variétés", je
citerai les grands comiques du cinéma muet, Mack Sennett,
Chariot; je forcerai l'analogie avec le mélodrame, pour faciliter au
départ le travail de l'acteur. C'est là un processus par association
d'images, de moyens et de solutions.
L'Opéra de Quat'Sous n'est ni un théorème ni une pièce
"didactique", son expression est esthétique. Libre comme la
poésie. Susceptible de digressions autonomes, voire opposées au
reste. Dialectiques. Car celles-ci constituent la dialectique en acte
dans l'œuvre d'art, le ton essentiel et décisif qui permettront le
Giorgio Strehler, Barbara Sukowa, Michael Heltau en répétition
jugement esthétique et idéologique. Là résident la richesse et le
danger de L'Opéra de Quat'sous. La grande œuvre d'art peut
apparaître souvent équivoque parce qu'elle est polyvalente et
universelle et elle pourra toujours être acceptée en raison d'un
seul de ses nombreux aspects. Nous tâcherons de représenter
cette pièce le plus objectivement possible.
Ce qui est important dans l'œuvre d'art, c'est la permanence
secrète, intérieure, de son message, la provocation à la
connaissance qu'elle suscite, dans le temps, chez ceux qui
l'écoutent. La trace qu'elle laisse chez les hommes, sa capacité
à animer des forces intérieures, à soulever des questions, sont le
signe de sa valeur. A cet égard, on a raison aujourd'hui de mettre
en scène L'opéra de Quat'sous.
Giorgio Strehler
9 décembre - 14 décembre
D. JOÀO
DOM JUAN
de Molière
mise en scène : Jean-Marie Viiiégier
assistant : Carlos Pimenta
décors et costumes : Patrice Cauchetier
assistante aux costumes : Nathalie Prats
lumières : Philippe Arlaud
avec Antonio Banha, Joào de
Carvalho, Ruy de Carvalho,
Manuel Coelho, Carlos Daniel,
Sào José Lapa, Lûcia Maria,
Ruy de Matos, Henriqueta
Maya, Mârio Pereira, Luis
Pinhâo, Antonio Rama, Igor
Sampaio
COPRODUCTION TEATRO NACIONAL D. MARIA II DE LISBONNE /
L'ILLUSTRE THEATRE / ASSOCIATION FRANÇAISE DACTION
ARTISTIQUE
spectacle en langue portugaise
"Je croy que deux & deux sont quatre, Sganarelle, & que quatre
et quatre sont huit" (III, 1). "Va, va, je te le donne pour l'amour
de l'humanité" (III, 2). "Quoy qu'il en soit, laissons cela, c'est
une bagatelle, & nous pouvons avoir esté trompez par un faux
jour, ou surpris de quelque vapeur qui nous ait troublé la veuë
(IV, 1). "Spectre, Fantosme, ou Diable, je veux voir ce que c'est
(V, 5).
Scepticisme, répugnance au surnaturel, explication rationnelle des
miracles, possibilité de la vertu chez les athées. En quelques
brèves répliques, lâchées dans le secret de la forêt ou rugies au
cœur du danger, Dom Juan déclare qui il est : l'un de ces
libertins des années 1630, curieux de toutes expériences, avide
de toute pensée. Cet ultime rejeton de la Renaissance, brillant
encore de tous ses feux, Molière le lance au grand galop sur le
chemin du temps. Et le voici, au cinquième acte, toujours
irrésistible, mais contemporain de son premier public : 1655. Ses
manières, ses propos ont pris un coup de vieux de trente ou
quarante ans : il a "rencontré le Commandeur". L'heure est à
l'hypocrisie : "intus ut libet, foris ut moris est" (pense comme tu
veux, mais porte le masque de l'ordre moral). Dom Juan, athée,
fait mine de se convertir.
Cette conversion rageuse, suicidaire, donne le signal de sa perte.
Molière choisit ce moment pour offrir son héros au jugement des
hommes et au tribunal du "Ciel". Le tonnerre gronde, la trappe
s'ouvre. Qui est puni? Sans doute le faux dévôt que Dom Juan
est devenu pour enfin mériter notre haine. Peut-être aussi Molière
lui-même qui s'est, in extremis, emparé du personnage pour lui
faire tenir, au bord du gouffre et à la face du monde, un sermon
vengeur et joyeux.
Antonio Rama, Carlos Daniel
Libertin, Dom Juan l'est encore dans l'échec de sa relation à
Sganarelle. Le libertinage érudit du XVIIe siècle s'accompagne du
mépris pour les superstitions populaires, et pour "le populaire"
lui-même. Ces lettrés, ces savants se refusent, de tout leur
courage, à la tyrannie de l'opinion commune. Ironie du sort : dans
sa fuite en avant, Dom Juan n'a d'autre compagnon que
Sganarelle. C'est mieux que rien, et beaucoup plus encombrant.
D'autant que l'esclave est amoureux du maître qu'il croit
détester. De toutes ses forces, il lutte, sans bien savoir pourquoi :
peut-être pour le ramener au droit chemin, peut-être poar
partager ses pensées — au risque de se convertir lui-même dans
le mauvais sens. Dom Juan est aussi l'histoire de cette
rencontre impossible, de cet échange interrompu.
La première du spectacle que le Portugal présente au Théâtre de
l'Europe a été donnée à Lisbonne le 15 février 1986. Avouons-le :
les comédiens, toute l'équipe du Teatro Nacional D. Maria II, mes
collaborateurs français et moi-même ne sommes pas peu fiers
d'avoir, ce soir-là, dans la traduction d'Antonio Coimbra Martins,
assuré la création du Dom Juan de Molière, intégral et non
censuré, sur la scène portugaise.
Jean-Marie Viiiégier
| 6 janvier - 18 janvier
LA GRANDE MAGIA
LA GRANDE MAGIE
de Eduardo de Filippo
mise en scène : Giorgio Strehler
décors : Ezio Frigerio
costumes : Luisa Spinatelli
musique : Fiorenzo Carpi
avec Gerardo Amato, Raffaele Vici De Roil, Ettore Gaipa,
Stefania Graziosi, Gianfranco
Bondini, Eleonora Brigliadori,
Mauri, Rosalina Neri, Franco
Santé Calogero, Martina
Parenti, Anna Recchimuzzi,
Carpi, Giancarlo Condé,
Mimmo Craig, Carlo Croccolo, Renzo Rossi, Anna Saia, Dina
Zanoni.
Vincenzo Crocitti, Maretta De
Carminé, Renato De Carminé,
PRODUCTION DU PICCOLO TEATRO DE MILAN
spectacle en langue italienne
On ne peut plus italien, on ne peut plus napolitain, Eduardo est en
même temps international; ses rires, ses pleurs sont aussi les
nôtres. Ce sont les rires et les pleurs des "protagonistes" de
Bertolazzi, les sentiments humains de ceux qui ont encore un
cœur, une volonté d'agir, le retus intuitif de l'arbitraire, de l'abus
de l'injustice. A sa manière, la poésie d'Eduardo est très proche
de celle d'un autre homme de théâtre, pourtant si différent de lui,
Bertolt Brecht. A travers son théâtre, son art de comédien,
Eduardo nous a appris à déchiffrer la vie et a écrit une page
importante, vivante et humaine de l'histoire du théâtre.
La Grande Magie nous met en présence d'un mage dérisoire,
artisan d'imbroglios plutôt que de leurres. Le théâtre de ses
exploits n'est ni une île ni une grotte, mais une plage italienne
des années 40, où.une bourgeoisie éteinte est une proie facile,
dans les rites de son oisiveté, pour un illusionniste de variétés,
spécialiste des "disparitions" de personnes. Mais le mécanisme
de l'illusion fonctionne en dépit de ses ratages, et en même
temps à cause d'eux. Car, dans La Grande Magie, un homme
trompé (par sa femme, par la réalité, mais aussi par lui-même),
victime d'un truc de l'illusionniste, en devient l'acteur principal. Il
veut alors renverser le jeu, conserver la condition "d'abusé" qui
lui a été imposée de l'extérieur et la transformer d'humiliation en
"bération. L'illusionniste de quatre sous et sa victime
occasionnelle vivent à l'intérieur du même monde. Le "mage"
professeur de sciences occultes, Otto Marvuglia, cesse d'être un
petit imposteur au moment où il s'aperçoit qu'une de ses
expériences lui a échappé et est devenue plus "vraie" que la
réalité dans laquelle il croit se mouvoir en faussaire. Et l'irritable
et incrédule mari abandonne son incrédulité et sa colère de mari
fantoche au moment où il se rend compte que ce petit imbroglio
lui a ouvert la grande porte : celle de l'imaginaire.
Qu'elle soit petite ou grande, la magie est une façon de fausser
la réalité pour donner l'illusion du vrai. Les grands monologues de
Prospero et les nobles révélations d'Alcandre sont ici remplacés
Franco Parenti
par un discours clownesque sur le temps et sa relativité. Sur
cette plage, l'Illusion s'est'revêtue des hardes et des paillettes
d'une chanson populaire.
Il y a aussi cette histoire humaine, très belle, cette histoire de
théâtre qui est la vie, qui est la vérité.
Je pense qu'au fond, rien chez Eduardo n'a affaire avec ce que
l'on appelle la petite réalité quotidienne. Par conséquent, je crois
que l'opération que nous tentons de faire avec lui pourra être
utile non seulement à nous-mêmes parce qu'elle nous apprendra
des choses, non seulement au public parce qu'elle lui fera
probablement ressentir des émotions, je l'espère, mais parce
qu'elle fera connaître de lui une partie cachée qui est
précisément cette "corde folle", comme je l'appelle, cette corde
hors des règles qu'Eduardo n'a jamais réussi, durant toute sa vie,
à mettre au point.
Dans toute pièce d'Eduardo, ii y a un brin de folie; ce sont des
inventions qui se rattachent au réalisme des ruelles, certes, mais
toutes sont nourries de l'irréel : et c'est là le point fondamental.
Giorgio Strehler
| 4 février - 15 février
LA CERISAIE
de Anton Tchékhov
mise en scène : Anatoli Efros
scénographie : Valeri Levental
avec F. Antipov,
et E. Brezanovski, D. Chapiro,
V. Choulakovski,
D. Mejevitch, V. Tchernov
A. Demidova, B. Diatchenko,
(orchestre).
I. Dykhovitchny, T. Joukova,
N. Krassilnikova,
V. Matioukhine,
M. Politseïmako, G. Roninson,
T. Sidorenko, V. Sternberg,
V. Zolotoukhine
PRODUCTION DU THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU
spectacle en langue russe
m* S *
>4. Demidova
Le Théâtre de la Taganka à Moscou est, avec son
nouveau directeur-metteur en scène Anatoli Efros, l'un des
plus vivants et des plus créatifs de la capitale soviétique.
C'est la première fois que le travail d'Efros sera présenté
en France. Travail d'un metteur en scène et d'une troupe
de grands acteurs, trois spectacles dans leur langue
originale seront proposés : deux classiques russes, La
Cerisaie de Tchékhov, dont la création à la Taganka date
de 1974, Les Bas-Fonds de Gorki, créés en 1985 lors de
l'entrée d'Efros comme directeur de la Taganka, et La
Guerre n'a pas un visage de femme de Svetlana
Aleksievitch, pièce contemporaine créée en 1986.
C'est peut-être avec Efros qu'est apparue sur la scène soviétique
une nouvelle image de Tchékhov, loin du formalisme, loin de la
nostalgie et de la douceur tchékhoviennes. Chez lui, tragique et
comique sont douloureusement liés l'un à l'autre.
Dans La Cerisaie, Efros met l'accent sur la structure fragmentée
de l'œuvre. Le mouvement général est celui d'un carrousel
tournant de façon mécanique à une allure vertigineuse.
Incapables d'y échapper, les personnages sont entraînés dans ce
tourbillon. Dans cette interprétation accélérée, le carrousel
parfois s'arrête, marque des pauses aux endroits où la pièce
révèle l'existence de l'homme. C'est un navire qui fait naufrage;
des gens auxquels on a arraché leur passé aristocratique n'osent
pas ou ne veulent pas regarder l'avenir.
Les âmes perdues de La Cerisaie sont sans secours devant les
grandes vagues de l'Histoire qui les rejettent.
Ils voient, mais ferment les yeux, prennent une queue de billard,
parlent à un buffet ou à un arbre, se raccrochent à leurs
souvenirs. Leur fuite éperdue est interrompue par le bruit étrange
et effrayant du futur, son que Tchékhov décrit comme faisant
penser à celui d'une corde de violon qui se casse. Ce
pressentiment du flot qui va les emporter, eux et leurs arbres en
fleurs, pousse ces personnages qui tournent autour de la scène à
chercher désespérément une protection les uns auprès des
autres, dans un groupe informe. A travers Tchékhov, Efros nous
montre notre époque : les gens ont presque perdu espoir, ils
ressentent à la fois l'angoisse du passé et celle du futur. "Malgré
cela je veux croire au futur de l'humanité. Quand je dis que je
veux croire, cela signifie que je suis quelqu'un qui espère",
dit Efros.
Parallèlement à la venue de la Taganka, le comédien
russe Sergueï Yourski donnera un spectacle poétique à
partir de textes de Pouchkine, Maïakovski, etc.
| 4 février - 15 février
LA
GUERRE
UN VISAGE
de Svetlana Aleksievitch
N'A
DE
PAS
FEMME
mise en scène : Anatoii Efros, Boris Glagoline
scénographie : D. Krymov
costumes : M. Koroleva
chansons-poèmes, musique : B et A. Okoudjava
avec E. Bobyleva, A. Boguina, I. Koulevskaïa,
L. Boïko, V. Chtcheblykine,
N. Krassilnikova, M. Lebedev,
E. Gabets, E. Grabbe,
E. Oustioujanina,
K. Jeldine, T. Joukova,
M. Politseïmako, Z. Slavina,
A. Kazakov, O. Kazantcheïev,
L. Steinreich, G. Vlassova.
PRODUCTION DU THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU
spectacle en langue russe
*
Native de Biélorussie, république qui, par sa situation
géographique, a toujours été aux avant-postes de la guerre,
Svetlana Aleksievitch a écrit une nouvelle à partir des
témoignages de femmes qui avaient fait la dernière guerre. C'est
cette nouvelle qu'elle a adaptée pour le Théâtre de la Taganka,
en concevant la pièce comme un script où les différents jeux de
scène et de lumière importent autant que le texte très concis.
A Moscou, le 9 mai 1985, les anciens combattants — ou plutôt
"les anciennes combattantes" — se rassemblent pour fêter le
40e anniversaire de la victoire, une fête qui n'est pour les jeunes
qu'un prétexte à danser... Qui a creusé ce fossé entre elles et la
nouvelle génération? Sauront-elles raconter, et même, "cela",
est-il possible de le raconter?
Le dialogue s'engage pourtant, moins avec la jeunesse de 1985
qu'entre ces femmes et leurs doubles, les jeunes femmes
qu'elles étaient alors. La femme n'est pas faite pour la guerre,
pourtant très vite viennent la première mort, la première
innocence tuée et le premier homme que l'on met en joue...
Entrer en guerre c'est perdre son visage de femme...
Efros et Glagoline ont mis en scène ces quatre destins de
femmes précédés d'un prologue avec une finesse psychologique,
une puissance expressive que renforcent les contrastes de
lumière et d'ombre, de cris et de silence.
4 février - 15 février
LES BAS-FONDS
de Maxime Gorki
mise en scène : Anatoli Efros
scénographie : louri Vassiliev
régie : Boris Glagoline
arrangements musicaux : Vartan Eritsiane
avec I. Bortnik,
B. Romanov, N. Saïko,
V. Chtcheblykine,
V. Semenov, A. Serenko,
R. Djabraïlov, A. Grabbe,
Z. Slavina, I. Smirnov,
O. lakovleva, K. Jeldine,
B. Sobolev, A. Trofimov,
T. Joukova, M. Politséimako,
V. Zolotoukhine.
PRODUCTION DU THEATRE DE LA TAGANKA DE MOSCOU
spectacle en langue russe
Pour Les Bas-Fonds, Anatoli Efros a conçu une mise en scène
volontairement dépouillée. A l'opposé du traditionnel endroit clos,
angoissant où se déroule habituellement l'action, il nous propose
un large espace, une mise en scène à grands traits.
Ce lieu n'est pas seulement un foyer pour sans abris, c'est le
monde et sa violence, l'indifférence, une compétitivité inutile
entre les êtres qui y vivent, des gens que l'on a conduits au
désespoir. Efros nous démontre ainsi que les rapports, les
angoisses, les états conçus comme caractéristiques d'une
déchéance sociale, donc des bas-fonds d'une société au dessus
desquels la vie se déroulerait différente, plus belle et plus riche,
peuvent, s'ils s'étendent sur un vaste espace théâtral, représenter
l'image totale du monde, le monde entier.
Le théâtre d'Efros ne laisse plus de place pour un monde
supérieur ou même différent. Comme le dit le refrain de la
chanson populaire que Gorki, lui-même, avait destinée à la fin de
la pièce à ses misérables personnages, "La vie entière est ma
prison".
AU COURS DE LA SAISON
En collaboration avec le GOETHE INSTITUT, une invitation a été
lancée à un certain nombre de grands acteurs de langue
allemande, leur proposant d'imaginer une soirée "carte blanche"
qu'ils présenteront dans la grande salle.
Ces événements seront programmés à partir du mois de
décembre; parmi les participants, Mathieu Carrière, Ingrid Caven,
Edith Clever, Andréa Jonasson, Jutta Lampe, Bernhard Minetti,
Angela Winkler ont déjà confirmé leur venue.
Le programme de ces soirées sera communiqué ultérieurement.
PetitOdeon
Salle Roger-Blin
1986 - 1987
14 octobre - 15 novembre (18 h 30)
ALBERT COHEN
EZECHIEL (théâtre, création)
"LE LIVRE DE MA MERE" ET AUTRES TEXTES
(hommage à l'auteur)
mise en scène : Michel Touraille
| 25 novembre / 27 décembre (18 h 30)
REGARDE,
DE TOUS
Danièle Sallenave
REGARDE
TES
YEUX
mise en scène : Brigitte Jaques
| 5 janvier ■ 29 janvier (18 h 30)
LE MAITRE
Jacques-Pierre Amette
NAGEUR
mise en scène : Jean-Louis Jacopin
5 février - 28 février (18 h 30)
PAYSAGES
Nazim Hikmet
HUMAINS
mise en scène : Mehmet Ulusoy
La programmation de la saison THEATRE DE L'EUROPE /
PETIT ODEON (octobre à mars) est réalisée en collaboration avec
Lucien Attoun.
Albert Cohen
14 octobre - 15 novembre (18 H 30)
ALBERT COHEN
EZECHIEL (théâtre,création)
"LE LIVRE DE MA MERE" ET AUTRES TEXTES
(Hommage à l'auteur)
Mise en scène : Michel Touraille
avec Charles Caunant,
Robert Florent
décor : Henri Rouvière
Martine Laisné, Nathalie
lumières : Michel Doriez
bande son : Jean-Louis Sitjar
Nell, Nada Strancar
CREATIONS. COPRODUCTION THEATRE DE L'EUROPE / THEATRE
QUOTIDIEN DE MONTPELLIER
Ezéchiel
La seule œuvre dramatique d'Albert Cohen date de 1956; elle
réunit pour le meilleur et pour le pire deux visages différents de
la diaspora.
L'émotion, l'humour, une extraordinaire attention aux
comportements de la bonté, si fragile dans sa proximité avec la
cruauté, hasardent la vie qui gagne. La construction dramatique
est simple, à facettes riches, à variation continue.
Deux personnages : l'un est riche, l'autre est pauvre. Le premier,
condamné à être banquier, est devenu un très bon banquier. Le
second, condamné à l'errance, est devenu un voyageur habile.
Ezéchiel coupe ses allumettes en deux pour multiplier son
patrimoine. Jérémie collectionne les faux passeports et n'a pas
un sou vaillant.
Mais, l'espace de deux répliques, c'est Jérémie qui sera la
maître. Il est porteur d'une terrible nouvelle : le fils d'Ezéchiel est
mort. Tel est le point de départ d'une dramatique confrontation
entre deux aspects de la pensée juive.
"Le Livre de ma mère" et autres textes
Albert Cohen est né en 1895 à Corfou, une île de la mer
Méditerranée. Si l'on sait que Le livre de ma mère nourrit en
grande part la seconde partie, ce titre cohénien crée d'étranges
résonnances. "Le sentiment bizarre que le fils porte à sa mère
constitue toute sa sensibilité", affirmait un autre méditerranéen.
(Camus, Carnets).
"Nos douleurs sont une île déserte". Cet hommage tente une
approche d'Albert Cohen au plus près : les textes à la première
personne alternent avec des séquences romanesques (Michel
Touraille a articulé ainsi un tiers des morceaux choisis par les
héritiers du grand écrivain).
Chant et critique de la vie, ces extraits ne nous donnent pas tout
Cohen; il dit le malheur d'être périssable, il raille les aimants du
prochain, il dénonce la haine imbécile qui annonce les
"chambres de grand effroi". Albert Cohen écrit, bataille, rêve et,
lucide, nous rejette au monde : ne pas haïr importe plus que
l'illusoire amour du prochain.
"Le Livre de ma Mère" et autres textes est conçu à partir d'extraits de
Mangeclous, Les Valeureux, Belle du Seigneur,
0 Vous Frères humains, Carnets 1978, Le Livre de ma Mère, de Albert
Cohen. Editions Gallimard.)
FOYER DU THEATRE : EXPOSITION ALBERT COHEN.
| 25 novembre - 27 décembre (18 h 30)
REGARDE,
DE TOUS
de Danièle Sallenave
REGARDE
TES
YEUX
mise en scène : Brigitte Jaques
décors et costumes : Emmanuel Peduzzi
lumières : André Diot
musique : Marc-Olivier Dupin
avec Madeleine Marion, Emmanuelle Riva, Jean Martin.
CREATION. PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE,
EN COLLABORATION AVEC LA COMPAGNIE PANDORA
Vers 1952 ou 53, pour échapper à l'étude du soir (dix rangées de
têtes baissées, bruit de papier froissé, chaussures qui remuent
sous la table, odeur d'enfants qui ont couru sous la pluie), nous
allions répéter à deux un mouvement d'une petite sonate pour
piano et violon (ou un morceau de piano à quatre mains) dans la
salle de musique. Un long couloir y mène, entre les blouses des
externes pendues aux patères. La salle est vaste, elle sent le
vieux bois, le plâtre humide, la préparation chimique. On a rangé
sur les armoires des mâchoires de chevaux, des bustes grecs;
dans les armoires, des bocaux où flotte, dans un liquide, quelque
chose qu'on n'ose pas regarder. Au mur jaunit depuis trente ans
un moulage de la frise des Panathénées.
Les petites filles se sont mises au piano. Le noir les entoure et,
au loin, la faible rumeur provinciale de la ville endormie. Puis
elles sortent des Petits Lu de leurs poches, ou du saucisson sec,
et elles commencent à parler. L'heure passe. On se tait. De la
rue monte le bruit d'un pas; un phare balaie le plafond. La lionne
du Jardin des Plantes appelle. Le noir colle aux carreaux avec la
pluie. Au piano, deux touches sont restées enfoncées.
Elles ont douze ans. Rien n'a encore commencé. Tout le temps à
venir leur fait face dans l'ombre. Que reste-t-il de tout cela?
Qu'en restera-t-il lorsque deux fois, trois fois douze ans auront
passé — et même davantage? Mais peut-être que tout est là, que
rien n'a disparu, et qu'il suffit de simplement descendre en soi,
et regarder.
Danièle Sallenave
|
5 janvier - 29 janvier (18 h 30)
LE MAITRE
de Jacques-Pierre Amette
NAGEUR
mise en scène : Jean-Louis Jacopin
CREATION. PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE,
distribution en cours
En somme, un soir, Robert est venu s'asseoir devant la maison.
La marée avait commencé à monter, il avait senti la torpeur de la
côte normande, ce temps calme, ces étendues de nuages, cette
fraîcheur du vent qui fouette le sang; il avait suivi le mouvement
d'une minuscule chenille sur un vieux bout de papier journal jauni
et il s'était souvenu, sans cynisme et sans bravade, de quelques
visages aimés, qui revenaient, comme ça, au milieu de ses nuits,
pour accompagner ses insomnies ou ses alcools.
On pouvait appeler ça un homme qui boude, un maître-nageur qui
se repose, un type au bord de la mer qui a oublié les phraseurs,
la haine, les persiflages, les voisins. Et puis, la nuit approchant,
soûlé de solitude et de vent, d'eaux et de bouffées d'odeurs, il
revient s'asseoir dans un fauteuil large, dans cette maison isolée.
Alors, un frère réapparaît après des années de silence, les
portières claquent, les bagages, une femme nommée Cecilia, la
comédie recommence.
Pour l'instant, Robert laisse filer le sable dans son poing fermé, il
forme un petit tas entre ses tennis. Robert ne sait pas.
Jacques-Pierre Amette
| 5 février - 28 février (18 h 30)
~
PAYSAGES HUMAINS
de Nazim Hikmet
mise en scène : Mehmet Ulusoy
adaptation : Djamila Salah
scénographie : Michel Launay
conseil artistique : Philippe Ivernel
CREATION. PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE,
distribution en cours
Pour Nazim Hikmet, condamné à trente cinq ans d'enfermement, la
seule issue, la seule liberté est celle d'écrire.
Loin de le couper du monde, cette violente mise à l'écart a suscité
la plus généreuse, la plus belle des curiosités pour l'autre, "les
autres", au point d'effacer toute frontière entre le dedans, l'intimité
singulière de Nazim, et le dehors, le devenir de ceux qui
l'entouraient. Il parle aux hommes qu'il appelle ses frères de son
existence intime, de son amour, de ses expériences, parce qu'il
veut non seulement leur dire sa vie, mais les associer à sa vie.
Il voulait d'abord écrire pour ses frères analphabètes de Turquie.
Naît alors le vaste projet d'une épopée, les Paysages Humains,
épopée unique puisqu'elle fait place, toute la place, aux oubliés de
l'Histoire. L'auteur présente une vaste encyclopédie d'hommes, de
femmes, anonymes, à la lumière de leur destin, dont la chair,
l'esprit donnent son souffle à cette immense épopée lyrique.
"Pour la première fois de ma vie", écrit Hikmet de sa prison,
U "mon travail me tient tête, je ne suis pas son maître, c'est lui qui
me domine et qui trace son propre plan. (...) Je commence à me
demander si, après cinq ans de labeur, ce travail n'accouchera
pas d'une clameur, d'un hurlement informe, d'une plainte
abrutissante, d'un monstre."
Plus que jamais, Hikmet traverse son œuvre autant qu'il est
traversé par elle. Comme lui, Halil, après un long périple, aboutit
dans l'espace clos d'une cellule de prison puis à l'hôpital.
Nous avons recentré l'immensité de cette œuvre (Hikmet prévoyait
12.000 vers) — dont nous ne présentons qu'un fragment — autour
* de la figure de Nazim-Halil, vu comme fragile témoin, et plus
particulièrement à travers les deux expériences-limites de la prison
et de l'hôpital. Là, tout ce qui se joue dans le banal est porté au
sublime, le quotidien est élevé à l'universel. De la foule que le
poète-historien de l'obscur chante, nous n'avons gardé que
quelques voix, quelques cris dont la stridence pénètre, fait vaciller,
éclater des murs trop exigus pour les contenir.
Cette œuvre tissée du destin d'hommes, de femmes de condition
modeste, d'une autre terre, d'un autre temps, continue de nous
concerner, de nous toucher au plus près, au plus haut.
Elle dit l'angoisse qui nous étreint devant l'histoire, mais elle pose
aussi le nécessaire espoir, le seul qui nous reste : la confiance que
nous devons, encore et toujours, accorder à l'homme.
Mehmet Ulusoy
LOCATION
— aux guichets du théâtre (métro ODEON ou LUXEMBOURG).
— par téléphone : 43.25.70.32.
— location ouverte deux semaines à l'avance jour pour jour
de 11 h à 18 h 30.
— par correspondance pour les personnes résidant en province
ou à l'étranger. Les commandes doivent parvenir au service
de location 3 semaines avant la date choisie.
— Petit Odéon : uniquement aux guichets du théâtre, 1/2 heure
avant le début de la représentation. Pas de location à l'avance.
RENSEIGNEMENTS
PRATIQUES
SAISON THEATRE DE L'EUROPE (octobre-février)
GRANDE SALLE
PRIX DES PLACES
Plein tarif : 105 F, 78 F, 57 F, 38 F, 24 F.
TARIFS PREFERENTIELS
— Groupe à partir de 10 personnes : 76 F, 57 F,41 F.
Les options doivent être prises un mois avant le début
du spectacle souhaité.
Ces tarifs s'appliquent dans la limite des places disponibles.
— Carte vermeille : 76 F, 57 F, 41 F
Au guichet du théâtre, sur présentation de la carte.
— Etudiant, carte jeune : 36 F.
Tarif unique dans la mesure des places disponibles. Ces places
sont en vente 45 minutes avant le lever du rideau, sur
présentation de la carte d'étudiant ou de la carte jeune.
— Location prioritaire : Réservée aux abonnés Théâtre National
de l'Odéon / Comédie Française, pour les spectacles en langues
étrangères : D. JOÂO, LA GRANDE MAGIA; LA CERISAIE,
LES BAS-FONDS, LA GUERRE N'A PAS UN VISAGE DE FEMME
par LA TAGANKA DE MOSCOU.
PETIT ODEON (Salie Roger Blin)
(18 h 30)
Tarif unique : 39 F.
Etudiant, carte jeune, carte vermeil : 27 F
Abonnement Théâtre de l'Europe - quatre spectacles :
108 F au lieu de 156 F
L'abonnement comprend 4 spectacles : ALBERT COHEN /
REGARDE, REGARDE DE TOUS TES YEUX / LE MAITRE
NAGEUR / PAYSAGES HUMAINS
'
JOURS DE REPRESENTATION
GRANDE SALLE:
soirée : mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi
matinée : dimanche
PETIT ODEON :
18 h 30 : mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche.
SPECTACLE EXCEPTIONNEL
du 31 octobre 1986 au 8 février 1987
L'OPERA DE QUAT'SOUS
Brecht / Weill
mise en scène Giorgio Strehler
AU THEATRE MUSICAL DE PARIS-CHATELET
Prix des places :
1er
catégorie : 340 F
4ee catégorie : 152 F
e
2e catégorie : 268 F
5e catégorie : 68 F
3 catégorie : 195 F
6 catégorie : 47 F
TARIFS PREFERENTIELS dans un contingent de places
déterminé pour les collectivités et les groupes à partir de
10 personnes. Téléphoner au 42 33 44 44 (Service des relations
avec le public).
Renseignement par audiphone : 42 33 00 00
LOCATION PAR TELEPHONE : 14 jours - jour pour jour avant la date du spectacle au 42 61 19 83 (ou 42 21 00 86 dans
le courant du dernier trimestre 1986) de 11 heures à 19 heures
(sauf le dimanche).
LOCATION AUX CAISSES, 1 place du Châtelet, à partir de
14 jours - jour pour jour - avant la date du spectacle,
de 11 heures à 19 heures, tous les jours.
LOCATION PAR CORRESPONDANCE : jusqu'à 18 jours au plus
tard avant la date du spectacle - 2, rue Edouard Colonne 75001 Paris.
POURBOIRES INTERDITS
VESTIAIRE ET PROGRAMME COMPRIS
THEATRE
en EUROPE
la mémoire du théâtre
n° 1. Dossier Kleist: textes de Rolf Michaëlis, Mathieu Carrière, Eric Rohmer, ItaloAlighiero Chiusano. Ouverture d'une série de
dossiers sur les grands théâtres européens :
la Schaubiîhne de Berlin. Interviews exclusives de Peter Stein, Edith Clever, Dieter
Sturm. Genet, le dernier lyrique français, par
Matthieu Galey. Texte intégral, pour la première fois en français, de "Medée" de Heiner
Muller. Les aventures d'Alexandrin le Grand :
Pierre Fortassier, Antoine Vitez, Jean-Marie
Villégier, Luca Ronconi, Christian Rist. Hamlet aujourd'hui, par Christoph von Schwerin
et Petar Selem. Arthur Schnitzler au théâtre...
n° 2. Tchékhov : textes de Brook, Strehler,
Efros, Krejca, Barrault, Regy; de Hristic, Siikkala, Selem, Banu, Rischbieter, Billington,
Kraus, Fersen, Dumur, Godard. Valle Inclan :
Rafaël Alberti, Fressard, Monleon. Artaud :
texte inédit. Artaud au théâtre par Paule Thévenin. Roger Blin, par Bernard Dort. Ingmar
Bergman et ses acteurs. Gilles Aillaud : par
Gruber, Bailly, Jourdheuil, Sobel, Léonardini.
E.T.A. Hoffmann : "Le parfait machiniste"...
n° 3. Les Festivals en question : Avignon,
Berlin, Belgrade, Nancy, Paris, Spolète,
Venise. Thomas Bernhard : deux petites nouvelles. Jean Kott : "Le théâtre est chose sérieuse". Notes de travail de Gildas Bourdet (sur "Le
Pain Dur") et de Lluis Pasqual (sur "La Vie du
Roi Edouard II d'Angleterre). Théâtres, Il : Le
Théâtre du Soleil. Mnouchkine, Bigot, Hottier,
François, Stiefel, Andreone, Guertchikoff,
Hénin.
n° 4. A propos de "L'Illusion" de Corneille :
"Illusion et illumination", par Marc Fumaroli.
Lioubimov : Marc Dondey, Antoine Vitez, Béatrice Picon-Vallin. Angleterre : les jeunes gens
en colère depuis Osborne, par Michael Coveney. Entretien avec Alexander Lang, par Dieter
Kranz. Théâtres, III : le Piccolo Teatro de Milan.
Interview imaginaire de Strehler par Strehler;
Monticelli, Ronfani, Gregori...
n° 5. Pavel Kohout : "La vie le théâtre, neuf
considérations". Strindberg : O'Neill, Sarrazac,
Adamov (inédit), Bjurstrôm, Bark, Michaelis,
Tian, Codignola, Vogelweith. Extrait de "La
Nuit est mère du jour" de Lars Norén. Ingmar
Bergman : scénario intégral de "Après la répétition" (en exclusivité). Notes de travail sur "L'Illusion" par Myriam Tanant. "Le Parc" de Botho
Strauss, mise en scène de Peter Stein, par
Peter Krumme.
Il
iii'ii'-.
n° 6. Marivaux : Regnault, Chéreau, Raffalli,
Vilar, Vitez, Dort, Deguy, Casadesus, Boutté,
Chailloux, Lassalle, Prader, Bondy; interviews de
Michel Piccoli, Laurence Bourdil, Didier Sandre,
Jane Birkin; cahier de photos de "La Fausse
Suivante". Eduardo de Filippo : Savioli, Thomton
Wilder, Lombardo, Dario Fo, et deux textes inédits de Filippo. Richard Peduzzi : textes de
Peduzzi, Patrick Mauriès, Henri Loyrette, François Regnault. Pour et contre la "Bérénice" de
Gruber à la Comédie Française : Marcabru,
Scali. Index de TE 1984.
n* 7. Edward Bond : "Le théâtre que je veux".
Shakespeare : The Royal Shakespeare Company
(Théâtres, IV). Billington, Peter Hall, Terry Hands,
Roger Rees, Brierly. Interview de Laurence Olivier. lan Me Kellen, par Michael Coveney. Le
face à face d'un grand acteur et d'un grand rôle :
Anthony Sheer et Richard III. Shakespeare
aujourd'hui par Richard Marienstras; traduire
Shakespeare par J.M. Déprats; les grandes
mises en scène shakespeariennes depuis vingt
ans, par Matthieu Galey : Shakespeare et le
Mahabharata par Peter Brook... Tadeusz Kantor,
par Brunella Eruli. Les grandes tournées, par
Georges Banu.
n° 8. Le Mahabharata de Peter Brook et JeanClaude Carrière : entretien avec Georges Dumézil, articles de Mrs. Jayakar, de Michael Billington et de plusieurs comédiens et collaborateurs
du spectacle, raconté en 150 photos. Bemhard
Minetti : un portrait et des réflexions sur le
métier d'acteur. Jean Genet entre au Français :
une analyse du Balcon par Jean-Bernard Moraly.
Italo Svevo : Ve publication en français de "La
Vérité"; propos sur l'adaptation de "Zeno".
Aventures et nouvelles aventures de Théâtre
Ouvert...
n" 9. Dossier Jacques Copeau : textes de Jacqueline de Jomaron, Marie-Hélène Dasté, Michel
Saint-Denis, Copeau, Artaud... François
Regnault met en perspective le VieuxColombier, l'Athénée et le Berliner Ensemble.
Elvire Jouvet 40 : lettre de Louis Marin, notes
inédites de Jouvet. Antonin Artaud : quatre portraits inédits; "L'impossible théâtre" par Paule
Thévenin. B.M. Koltès : Un hangar, à l'Ouest...
Dossier théâtres : le TNP. Et l'index TE 1985.
n° 10. Spécial Pirandello. Textes de Leonardo
Sciascia, Giovanni Macchia, Allessandro
D'Amico, Danièle Sallenave, André Bouissy,
Giorgio Strehler... La carrière de Pirandello en
Europe. Documents inédits, dont une correspondance entre Pirandello et la Duse, et le livret
d'une "Comédie musicale américaine" écrite par
Pirandello. Et aussi
Acteurs, quelques
moments (Elvire Jouvet 40, Madame de Sade,
The Cherry Orchard, Le Parc).
n° 11. Spécial couleurs : "Les peintres et le
théâtre", à l'occasion de l'exposition du Festival
d'Avignon. Oeuvres de Bakst, Larionov, Picasso,
Kandinsky, Schlemmer, etc.; textes de Jarry,
Léger, Cendras, Malevitch, Dubuffet, etc. Vaclav
Havel : "Tant pis", pièce en un acte. Dossier
Gérard Desarthe. Jean Genet : livret de " Adame
Miroir". Les plus beaux spectacles du trimestre.
REVUE "THEATRE EN EUROPE" - BULLETIN DE COMMANDE
à renvoyer aux Editions BEBA 66, rue Jean-Jacques Rousseau 75001 Paris
Nom :
TE
2
à 50 F l'unité
soit :
Prénom
TE
3
à 50 F l'unité
soit :
Raison Sociale
TE
4
à 50 F l'unité
soit:
TE
5
à 60 F l'unité
soit :
TE
6
à 60 F l'unité
soit :
TE
7
à 60 F l'unité
soit :
TE
8
à 60 F l'unité
soit :
Code Postal :
TE
9
à 60 F l'unité
soit :
Ville:
TE 10
à 60 F l'unité
soit :
Pays :
à 80 F l'unité soit :
TE 1 1
+ 20 F de port par commande soit :
Adresse
Date :
20
Total:
Signature :
Ci-joint mon règlement
D chèque bancaire à l'ordre de BEBA
EU chèque postal à l'ordre de BEBA
REVUE "THEATRE EN EUROPE" ■ BULLETIN D'ABONNEMENT
à renvoyer à : Théâtre en Europe - 99, rue d'Amsterdam 75008 Paris - Tél. : (1) 42.80.68.55
Nom-
Prénom.
ou Raison Sociale :
Adresse :
Code Postal :
. Ville :
Je m'abonne pour une durée de un an (soit 4 numéros)
France
D210F
Etranger □ 280 FF
Ci-joint mon règlement par
□ chèque bancaire à l'ordre de BEBA
□ chèque postal à l'ordre de BEBA
□ mandat international
Pays :
Date :
Signature.
Tarif avion : consulter notre service Abonnement.
SAISON
1986 - 1987
ODÉON - Théâtre National
OD
E
ON
direction : Jean Le Poulain
Grande salle
4 mars - 20 mars
ESTHER
Jean racine
par la Comédie-Française
mise en scène : Françoise Seigner
décor et costumes : Jean-Pierre Barlier
31 mars - 30 avril
L'ETERNEL MARI
Fiodor Dostoïevski
par la Comédie-Française
texte français : Victor Haïm
mise en scène : Simon Eine
décor et costumes : Charlie Mangel
Mai - juin
LA RONDE
Arthur Schnitzler
une coproduction de la Comédie-Française et
du Centre Dramatique National
d'Aubervilliers-Groupe Tse
texte français : Henri Christophe
mise en scène : Alfredo Arias
décor et costumes : Claudie Gastine
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