ICARE 1997 Math 2, corrigé PROBLEME 2 Partie 1 (questions de cours) 1.) Si A = (aij ) B = (bij ) et C = AB = (ci;j ), on sait que 8 (i; j) ci;j = X T r(AB) = ai;k bk;i Pn k=1 ai;k bk;j . Et donc i=1::n k=1::n de même T r(BA) = X bi;k ak;i i=1::n k=1::n La commutativité du produit et le changement d’indice i $ k montre l’égalité : T r(AB) = T r(BA) 2.) Si A0 est semblable à A il existe une matrice inversible P telle que A0 = P AP T r(A0 ) = T r(P AP 3. A 1 ) = T R (P A) P 1 1 = T r(P 1 . On a donc P A) = T r(A) est un projecteur . D’après le théorème du rang : dim(Ker(A))+dim(Im(A)) = n: Il su¢ t donc de montrer que l’intersection est réduite à f0g: 8 X 2 Ker(A) \ Im(A) A (X) = 0 et 9 Y , X = A (Y ), et donc X= A (Y ) = A2 (Y ) = ( 2 A) (X) = A ( Dans une base adaptée à cette somme directe, la matrice de A0 = On a donc T r(A) = T r(A0 ) = A A (X)) = 0: est : 0 0 0 I = rg(A). pour un projecteur T r( ) = rg( ) Partie 2 3 2 1.) . On a M = M = M et les matrices A = M et X = M véri…ent les relations (1), (2) et (3). M est donc pseudo-inverse d’elle même remarque : c’est une propriété générale de tous les projecteurs. Avec A = M et X = AX 6= XA. 1 0 1 0 , on trouve AX = X et XA = A. Ce qui donne AXA = A , XAX = X, X est donc inverse faible de M , mais ce n’est pas un pseudo-inverse 2a.) On véri…e en utilisant la dé…nition d’un pseudo inverse : (AX)(AX) = (AXA)X = AX (XA)(XA) = X(AXA) = XA. AX et XA sont bien des matrices de projection b.) On a Im(u v) Im(u) donc rg(u v) rg(u) rg(v) rg(v) Soit (vi )i=1 une base de Im(v) alors les (u (vi ))i=1 engendrent Im(u v) , or le cardinal d’une base de Im(u v) est inférieur ou égal à celui d’une famille génératrice. rg(u v) rg(v) rg (u v) min(rg(u); rg(v)) 1 2 c.) D’après la propriété précédente le rang d’un produit est inférieur au rang de chaque facteur donc comme AXA = A : rg(AX) rg(A) et rg(A) = rg(AXA) rg(AX) On a donc rg(A) = rg(AX), et puisque AX est une matrice de projection, rg(AX) = T r(AX). De même rg(XA) rg(A) et rg(A) = rg(AXA) rg(XA) et donc rg(A) = rg(XA) rg(A) = rg(AX) = rg(XA) = T r(AX) 3.) Si A est inversible, et si AXA = A, on obtient, en multipliant à droite et à gauche par A X = A 1 véri…e bien les 3 propriétés. Le pseudo-inverse de A est donc unique, égale à l’inverse de A 1 . Réciproquement 4a.) On a AXAX 0 = (AXA)X 0 = AX 0 b.) Et comme AX = XA et AX 0 = X 0 A on a AXAX 0 = XAX 0 A = X (AX 0 A) = XA. On a donc XA = AX 0 . On peut calculer de deux façons di¤érentes XAX 0 : XAX 0 XAX 0 = (XA)X 0 = (AX 0 )X 0 = (X 0 A)X 0 = X 0 AX 0 = X 0 = X(AX 0 ) = X(XA) = X(AX) = XAX = X et donc X = X 0 : Si il existe un pseudo-inverse de A, celui-ci est unique 5.) A et X jouent des rôles symétriques: le pseudo inverse de X est A: On véri…e que le pseudo inverse de A est 1 X qui existe car est non nul: ( A) 1 X ( A) = ( A) , 1 X ( A) 1 X = 1 X et ( A) 1 X = 1 X ( A) En utilisant le fait que pour toutes matrices t (AB) = t B t A , on véri…e que le pseudo inverse de t A est t A: (t A) (t X) (t A) = t (AXA) = (t A) , (t X) (t A) (t X) = t (XAX) = (t X) , (t A) (t X) = (t X) (t A) On véri…e par récurrence que le pseudo inverse de Ak est X k : – La propriété est vrai pour k = 1 – Si le pseudo inverse de Ak est X k on a : ! Ak+1 X k+1 Ak+1 = AAk X k X Ak A = A Ak X k Ak XA = A Ak XA = Ak (AXA) = Ak A = Ak+1 en utilisant que si AX = XA alors pour tout k 2 N , Ak X = XAk . ! de même X k+1 Ak+1 X k+1 = X k+1 en inversant le rôle de X et A ! et Ak+1 X k+1 = X k+1 Ak+1 . On véri…e que le pseudo inverse de RAR 1 est RXR 1 : RAR 1 RXR 1 RAR 1 = RA R 1 R X R 1 R AR 1 = R (AXA) R 1 = RAR 1 , de même RXR 1 RAR 1 RXR 1 = RXR 1 et RXR 1 RAR 1 = RXAR 1 = RAXR 1 = RAR 1 RXR 1 6a.) D’après le théorème du rang les dimensions sont les bonnes et par hypothèse, l’intersection est réduite au vecteur nul. Donc les deux sous espaces sont supplémentaires b.) existence : Pour v …xé dans Rn on décompose v = A (w1 ) + v1 avec w1 2 E et v1 dans ker(A). On a A (w1 ) v = v1 2 Ker(A) mais w1 2 = Im(A) . On décompose donc : w1 = w + z , avec w 2 Im(A) et z 2 Ker(A) et on a alors A (w) = donc : A (w) v 2 Ker(A). A (w1 ), et unicité : si w et w0 sont deux vecteurs de Im(A) tels que A (w) v et A (w0 ) v soient dans Ker(A), on a 0 A (w) = A (w ) par unicité de la décomposition de v en somme d’un vecteur de Im(A) et d’un vecteur de ker(A), d’où (w w0 ) = 0. Le vecteur w w0 appartient dont à Im(A) \ Ker(A). On a donc w = w0 . 8v 2 Rn ; 9!w 2 Im(A); A (w) v 2 Ker(A) Remarque: l’unicité de v1 ne su¢ t pas car nous n’avons pas celle de w1 ( mais seulement celle de A (w1 ) ) On a donc A ('(v)) v 2 Ker (A) et ' (v) est l’unique vecteur de Im (A) véri…ant cette propriété. Pour montrer que (v) = z il su¢ t donc de montrer que z 2 Im(A) et A (z) v 2 Ker(A) c.) 3 Soient v et v 0 deux vecteurs de Rn , un scalaire, w = '(v) et w0 = ' (v 0 ) les vecteurs de Im(A) tels que (w) v 2 Ker(A) et (w0 ) v 0 2 Ker(A). On a alors comme Ker(A) est un sous espace vectoriel D’une part : : A( w + w0 ) ( v + v0 ) = ( A (w) v) ( A (w 0 ) D’autre part : v 0 ) 2 Ker(A) v + v 0 )) ( v + v 0 ) 2 Ker(A) Comme w + w0 2 Im(A) (c’est un sous espace vectoriel) et ' ( v + v 0 ) 2 Im(A) on a par unicité : '( v + v 0 ) = w + w0 = '(v) + ' (v 0 )) A (' ( ' est donc bien un endomorphisme de Rn – Soit v de Ker(A), on a A (0) v 2 Ker(A), et donc comme '(v) et 0 2 Im(A) : '(v) = 0. On a donc Ker(A) Ker('). – Soit v 2 Ker (') , '(v) = 0, on a donc : A (0) v 2 Ker(A), et donc v 2 Ker(A) . Ker(') = Ker( A) Im ( A ) et Im (') on la même dimension ( Théorème du rang) et on a par dé…nition de ' l’inclusion Im(') Im(A), donc : Im(') = Im(A): Soit v est un vecteur de Im(A) – Si w = A (v) on a A (v) w = 0 2 Ker(A) et donc v = '(w) = '( A (v)) . – Par dé…nition de ' on a A ('(v)) v 2 Ker(A) , mais A ('(v)) 2 Im (A) et v 2 Im(A) donc v 2 Ker(A) \ Im(A) = f0g . on a donc A ('(v)) = v . A ('(v)) 8v 2 Im(A) , A '(v) = ' A (v) =v n –' A ' = ' car si v 2 R on a '(v) 2 Im(') = Im(A) et donc d’après la question précédente : (' 'A ) ('(v)) = '(v): – 'A 'A = 'A car si v 2 Rn on a 'A (v) 2 Im(A) et donc d’après la question précédente : ('A ') ('A (v)) = 'A (v): – A '=' A . On utilise le fait que le noyau et l’image sont supplémentaires : Si v 2 Ker(A) = Ker (') on a A '(v) = ' A (v) = 0, Si v 2 Im (A) = Im (') on a A '(v) = ' (v) = v. A Si v 2 Rn , comme Rn = Im (A) Ker (A); on décompose v = i + k avec i 2 Im (A) = Im (') et k 2 Ker(A) = Ker (') M at(') est un pseudo inverse de A 7a.) Im(X) Im(A) :Soit v 2 Im(X) , il existe w tel ue v = X (w). D’après les dé…nitions d’un pseudo inverse on a X = XAX = AX 2 .Donc on a v = 'A ('X 2 (w)) 2 Im(A). Im(A) Im(X) idem en utilisant A = XA2 . Im(A) = Im(X) Ker(A) Ker(X) Ker(X) . On utilise X = X 2 A donc Ker(A):Idem avec A = A2 X A (v) =0) X (v) = XA ( A (v)) =0 Ker(A) = Ker(X). Soit v 2 Im(A) \ Ker(A). Soit w tel que v = v= A (w) = A X A (w) =( X A (w), et on a comme A = AXA et AX = XA A ) ( A (w)) = X A (v) = X (0) =0 . La somme Ker(A) + Im(A) est donc directe et le théorème du rang montre qu’elle est égale à Rn . Ker(A) Im(A) = Rn Remarque avec les questions 6 et 7 on a prouvé : le pseudo inverse existe si et seulement si le noyau et l’image de A sont supplémentaires. b.) On sait d’après la question 2.a) et 2.c) que AX est la matrice d’une projection. et que rg(A) = rg(AX). donc dim(Im(A)) = dim(Im(AX)) Comme on a toujours Im(AX) Im(A) , on a Im(A) = Im(AX) 4 De même d’après le théorème du rang dim(Ker(A)) = dim(Ker(AX)) et comme on a toujours Ker(A) Ker(XA). L’hypothèse AX = XA donne alors Ker(A) Ker(XA) on a Ker(AX) = Ker(A). AX est donc la projection sur Im(A), parallèlement à Ker(A)