D1_-_UE4_-_Renger_-_Douleurs_lombaires_aigues_-_06.11.15

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UE4 – Rein et voies urinaires
Dr. RENGER
Date : 06/11/15
Promo : DCEM1
Ronéistes : BENARD Marie
NATIVEL Helena
Plage horaire : 8-30-10h30
Enseignant : B. Renger
LA DOULEUR LOMBAIRE AIGUE
I. Introduction
II. La colique néphrétique
1. Signes fonctionnels
2. Formes cliniques
3. Diagnostics différentiels de la CN
4. Différents types de lithiases
5. Méthodes diagnostiques et limitations
6. Indications des examens d'imagerie en urgence
7. Traitement de la crise en urgence
8. Prise en charge urologique des calculs
9. Traitement de la pierre
II. La pyélonéphrite aiguë
1. Signes cliniques
2. Signes biologiques
3. Examens morphologiques
4. Formes évolutives
5. Traitement
La douleur lombaire aigue, comme son nom l’indique, est une douleur très importante,
hyperalgique, qui va amener le patient à consulter en urgence.
I. Introduction
1
Causes non-urologiques des DLA :
•
-
•
-
-
-
Bilatérale : est en général non urologique, car c'est rarement les 2 reins en même temps
qui sont touchés :
fissuration anévrysmale de l'aorte (les facteurs de risques sont : l'âge > 60 ans, contexte
vasculaire par exemple chez les fumeurs avec un problème d'artérite, collapsus) ; dans ce
cas il s'agit d'une urgence extrême avec une douleur très importante.
bilio-pancréatique (avec réaction péritonéale, position antalgique, transfixiante : c’est une
douleur très intense, essentiellement épigastrique)
rhumatologique : douleur de type sciatique, douleur partant du dos et qui irradie vers le
membre inférieur suivant la localisation de la hernie (c’est la racine lombaire qui est
coincée au niveau de la colonne vertébrale et suivant le niveau de la compression de la
racine, la douleur sera d’orientation différente dans la cuisse) => les douleurs qui
irradient vers la cuisse sont toujours des douleurs d’origine lombaire !
néphrologique (hématurie non caillotante, OMI, HTA, protéinurie +++). La protéinurie
traduit un problème de filtration du rein.
Unilatérale : peut être urologique mais il faut d'abord éliminer les causes non
urologiques :
sciatique (irradiation vers le membre inférieur, signe de lasègue: douleur apparaissant
quand on relève la cuisse vers l'épaule opposée, on va créer une douleur au niveau de la
fosse lombaire. Le fait de faire tousser le patient quand on relève la cuisse majore
également la douleur)
appendicite rétro-caecale (pouvant donner fièvre, psoïtis). L'appendicite peut aussi être en
arrière ou sous hépatique, l'appendice remontant très près du foie.
Psoïtis : flexion très douloureuse et irréductible de la cuisse sur le bassin. L'irritation
du muscle psoas s'explique par la proximité de ce dernier avec l'appendicite.
torsion d’annexes (TV) : ovaire chez la femme qui se tord et donne une douleur pelvienne
très intense et qui peut irradier au niveau lombaire.
Causes urologiques :
•
-
-
Colique néphrétique aigue : c’est une urgence médicale dans sa forme simple, âge 2060 ans, à prédominance masculine, début brutal, c’est la douleur la plus importante qui
existe. En général, il n’y a pas de fièvre.
Si survenue de fièvre, il s’agit d’une urgence chirurgicale : il faudra drainer voies
urinaires pour éviter de passer en sepsis.
Mécanisme : c’est un calcul qui va migrer dans l’uretère et qui va bloquer l’élimination
des urines, il y aura alors une tension au niveau du rein qui va se mettre à gonfler et c’est
cette tension qui va créer la douleur. => Donc un calcul dans un calice du rein n’est pas
douloureux, la douleur sera due à la migration du calcul dans l’uretère (Ce qui est
douloureux c’est l’hyperpression paroxystique de la voie urinaire supérieure secondaire à
une obstruction)
Etiologies : calculs +++, syndrome de la jonction (qui va provoquer un blocage, une
distension du rein à l’origine de la douleur), tumeurs (de l’uretère, du rein), sténoses
urétérales, fibrose rétropéritonéale, adénopathies
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Donc quelque soit la cause de la CN, la douleur n’est pas entrainée par la cause mais par
la conséquence, c’est-à-dire la distension du rein. Un rein qui n’est pas dilaté, n’est pas
responsable de la douleur (la cause n’est alors pas urologique).
•
Pyélonéphrite aigue : infection aigue du parenchyme rénal, fréquence chez la femme >
homme (car les femmes font plus de cystites que les hommes), fièvre +/-, précédée ou non
d’une cystite, douleur rapidement progressive puis permanente. C’est un syndrome
septique.
On peut dire que c’est une cystite compliquée de fièvre, avec douleurs lombaires.
Attention ! Ne pas faire l’amalgame entre infection urinaire & cystite. La cystite (=irritation
de la vessie) est un symptôme (brûlure…)! Une infection urinaire peut provoquer une
cystite, ainsi qu’une tumeur de la vessie qui irrite la vessie, ou un calcul.
Il faut faire un ECBU pour confirmer l’infection urinaire et éviter de traiter une cystite avec
des ATB.
Cystite n’est pas égal à infection urinaire.
Donc une douleur lombaire avec de la fièvre fait évoquer une pyélonéphrite.
•
Autres étiologies : traumatisme lombaire, hémorragie intra-tumorale(tumeur du rein qui
saigne) ou rétro-péritonéale, infarctus rénal (thrombose —> ischémie rénale qui est
douloureuse. Sur un terrain pathologique ou vasculaire++)
Intérêt d’une échographie rénale ou d’un TDM:
- affirmer la dilatation puisqu’il n’y a pas d’obstruction sans dilatation.
- Le diagnostic d’un problème pathologique sur une cause urologique d’une douleur
lombaire, on le voit au scanner puisque d’une part on voit la dilatation & l’obstacle
responsable de la dilatation (calcul ou tumeur)
II. La colique néphrétique
Imagerie ci-contre: ASP avec un calcul au niveau du rein
gauche. On observe une opacité dans l'aire rénale qui
signe la lithiase.
1. Signes fonctionnels :
-
- Douleur lombaire paroxystique à début brutal, la plus intense
qu’on rencontre en médecine, patient jeune sans ATCD particuliers
- Unilatérale
- Irradiation vers OGE
Hématurie microscopique voire macroscopique (BU++)
Pas de position antalgique
Agitation et anxiété
Pas d’hyperthermie => la colique néphrétique est apyrétique
Examen physique pauvre : douleur à l’ébranlement de la fosse lombaire (= signe de
Giordano)
Recherche ATCD de colique néphrétique
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2. Formes cliniques :
•
Colique néphrétique simple : douleur lombaire hyperalgique, assez classique, facile à
reconnaître.
•
Colique néphrétique compliquée (<5%): nécessite une hospitalisation en urgence pour
drainage si :
CN fébrile : ce sont les urines qui se sont infectées et qui donnent de la fièvre; (douleur
lombaire et fièvre = scanner en urgence)
CN avec insuffisance rénale aigue obstructive avec ou sans anurie : chez les gens qui
n’ont plus qu’un seul rein !!
CN hyperalgique : c’est une CN qui ne répond pas aux traitements antalgiques habituels.
-
Différence entre anurie et rétention d'urine : dans les 2 cas la patiente n'urine plus. Dans
l'anurie il n'y a pas de production d'urine par le rein qui est bloqué au dessus de la vessie (par
une insuffisance rénale ou par un processus obstructif) mais il faut que le problème soit
bilatéral ou qu'il y ait présence d'un seul rein atteint.
Question/Réponse : Comment différencie-t-on une CN compliquée fébrile d’une
pyélonéphrite ? On fait une échographie et un scanner et on regarde si le rein est dilaté.
Bien retenir la différence entre une pyélonéphrite simple et une pyélonéphrite aigue
obstructive : les 2 n’ont pas du tout la même prise en charge puisqu’une pyélonéphrite
simple on la traite par antibiothérapie alors que la pyélonéphrite obstructive nécessite un
drainage.
Question/réponse : Dans une IRA, on a toujours une anurie ?
IRA = obstructive (obstacle unilatéral) ou métabolique (maladie des reins : néphropathie
glomérulaire). On fait donc une échographie pour voir si elle est obstructive ou fonctionnelle.
Si dilatation —> pbm urologique
Si pas de dilatation —> pbm néphrologique
Colique néphrétique + fièvre => on envoie immédiatement à l’hôpital pour drainage
pour que l’urine soit évacuée => COLIQUE NEPHRETIQUE FEBRILE =
URGENCE !!!!
•
-
Formes particulières :
CN chez la femme enceinte (hospitalisation)
CN sur rein unique ou sur IRC
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3. Diagnostics différentiels de la CNA :
Il ne rentre pas dans les détails car on a déjà vu tout ça plus haut.
Roneo 2014 : Douleur épigastrique au niveau de l’estomac => c’est un ulcère ! N’oubliez
pas que la base de la médecine reste l’examen clinique.
4. Différents types de calculs/lithiases :
1) Oxalate de calcium : calcul radio-opaque. Le calcul calcique > 1000 UH = très
dense
2) Acide urique : calcul radio-transparent. Ne se voit pas à l’ASP !
3) Phosphato ammoniaco magnésienne : calcul infectieux. Certaines bactéries comme
le Proteus favorisent des enzymes entrainant des calculs.
4) Cystine
5) Lithiases médicamenteuses
Retenir oxalate de calcium & acide urique principalement. Les autres sont moins fréquents.
Le traitement sera différent selon qu’on ait un calcul calcique ou urique.
Question/Réponse : Est-ce qu’on peut avoir un « mélange » des 2 types de calcul ?
On peut avoir une association des 2.
Signes fonctionnels en faveur d’une CN :
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-
Douleur intense évoluant par vagues
-
Nausées, vomissements
-
Hématurie macro ou microscopique : 95%
-
Irradiation en fonction du niveau de l’obstacle : retenir que classiquement il s’agit d’une
douleur irradiant vers les OGE.
Voici les 3 zones où se logent en majorité les calculs :
Ces 3 zones sont 3 régions de rétrécissement physiologique le long de l’uretère, là où les calculs
se bloquent le plus fréquemment :
- la jonction pyélo-urétérale : entre le bassinet et l’uretère
- le croisement avec les vaisseaux iliaques : l’uretère croise l’artère iliaque au niveau du
promontoire : lieu de blocage du calcul, de rétrécissement fonctionnel
- la jonction urétéro-vésicale : rétrécissement anatomique fonctionnel où ça bloque assez
facilement. A cet endroit, c’est intéressant car les gens ressentent une symptomatologie de
cystite (les patients consultent pour des difficultés mictionnelles, une irritation vessie, etc,
et les médecins diagnostiquent une infection urinaire et prescrivent des ATB. Et en fait, le
symptôme persiste, et lorsqu’on fera un scanner —> calcul à la jonction qui irrite la vessie,
d’où une inflammation = cystite). La cystite n’est pas une infection urinaire !!!
Uretère lombaire haut : calcul haut de la jonction pyélo-urétérale. Ce calcul bloqué va faire
dilater le bassinet au dessus. Irradiation vers le bas. Dilatation du bassinet.
Uretère iliaque : croisement avec les vaisseaux iliaques. L'uretère croise les vaisseaux iliaques
au niveau du promontoire et le blocage se fait à ce niveau car les vaisseaux appuient un peu
rendant le passage plus difficile.
Uretère juxtavésical : il s'agit de la région du méat urétéral qui est la jonction urétéro-vésicale.
On aura des signes urinaires qui vont apparaitre : brûlures mictionnelles, sensation d’uriner plus
difficilement, pollakiurie.
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5. Méthodes diagnostiques et limitations :
Imagerie : on observe les cavités du rein dilatées,
hyper-échogène. L'eau est hypo-échogène. En
échographie, une calcification se manifeste par une
zone hyper-échogène avec un cône d'ombre
postérieur.
On parle dans ce cas de dilatation urétéro-pyelocalicielle.
•
Échographie:
retentissement
de
l’obstruction sur le rein, autres calculs, ne
détecte pas les calculs de l’uretère lombaire,
cône d'ombre en arrière.
•
ASP : opacités d'origine calcique de l’aire
rénale et trajet urétéral.
Il faut se méfier des phlébolithes pelviens qui sont
des calcifications dans la paroi des vaisseaux et qui
ont l'aspect de petits points blancs comme les
calculs.
•
TDM sans injection : examen de référence.
Radio-opaque et transparent mais la densité est
différente.
•
Uro-scanner : avec injection de pdc(le produit de contraste (pdc) empêche
l'observation du calcul, ce qui diminue l’intérêt de cette technique), allergie. Le
diagnostic est plus simple sans injection.
•
Urographie intraveineuse : rein muet, remplacé par TDM. Avec injection de pdc dans
les voies urinaires.
•
IRM : sans intérêt en 1ère intention, problème de disponibilité par rapport au scanner
(peut être utile en cas d'insuffisance rénale car pas d'injection de produit de contraste
ou encore chez la femme enceinte).
L’allergie à l’iode n’existe pas.
6. Indications des examens d’imagerie en urgence :
-
CN simple : couple ASP couché (tout ce qui est urinaire, vaut mieux couché que
debout car on a une meilleure prise de contraste)-échographie ou scanner abdopelvien non injecté (car la dilatation et le calcul se voit très bien sans injection).
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-
CN compliquée : scanner sans injection
-
Cas particuliers :
▪ Grossesse : échographie, IRM
▪ IR : scanner sans injection, IRM
-
Doute diagnostique : scanner sans injection puis injection si nécessaire (à préciser sur la
demande)
Question/Réponse : Etre insuffisant rénal, c’est vraiment une contre indication à l’injection
de pdc ?
Si IR modérée, on peut en injecter, mais les radiologues ne préfèrent pas injecter au de la
d’une certaine valeur détérioration rénale. Il ne vaut mieux pas !
Sachez que lors de CN, on observe une IR fonctionnelle liée à la déshydratation, à la douleur,
mais il ne faut pas en tenir compte. Il faut réhydrater le patient et cette IR va se lever assez
facilement. Ce n’est pas cette IR qui est inquiétante, sauf dans un contexte de rein unique ou
CN bilatérale.
7. Traitement de la crise en urgence :
•
-
Traitement médical :
AINS : Kétoprofène 100 mg 3 fois/j
Paracétamol et dérivés
Morphine : si besoin 0,1 mg/kg/4h
•
-
Traitement chirurgical d’urgence :
Dérivation urinaire :
▪ Montée de sonde urétérale
▪ Montée de sonde JJ : sonde interne qui a une boucle dans le rein, et une boucle
dans la vessie = dérivation permettant le drainage du rein, pour faire en sorte que
le patient ne souffre plus.
▪ Néphrostomie : ponction directe, par voie lombaire, du rein
• Sonde double J :
-
Sous anesthésie générale (+++) ou rachi-anesthésie.
Par cystoscopie, avec un cystoscope.
Mise en place de l'endoprothèse sous contrôle de la vue et avec contrôle fluoroscopique.
Technique de référence si pas de dilatation de CPC (cavités pyélo-calicielles).
Possibilité de lithotritie in situ si conditions favorables.
Il s'agit d'une dérivation urinaire, qui court circuite le calcul, par voie endoscopique donc
par voie naturelle.
Le but est de drainer le rein, pas d’enlever le calcul !
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• Néphrostomie :
- Abord per-cutané
- Position décubitus ventral
- Sous anesthésie locale
- Facilité si hydronephrose
- Sous contrôle fluoroscopique, c'est la scopie, on injecte des produits de contraste dans le
rein. Une fois que l'urine s'évacue on ajoute du pdc pour vérifier qu'on est anatomiquement
bien positionné.
On met un drain directement dans le rein, on évacue donc les urines par le « haut ». Le geste
se fait sous échographie et sous radioscopie. Les reins étant très dilatés on repère assez
facilement pour ponctionner les calices. On évite malgré tout de laisser en place trop longtemps
la néphrostomie.
8) Prise en charge urologique des calculs
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Une fois qu’on a drainé et passé la phase aigue de la douleur il faut traiter la cause c’està- dire le calcul en soit.
▪
Traitement médical
Tout d’abord on peut faciliter l’élimination.
Si le calcul est petit (moins de 5mm), il s’élimine spontanément.
On peut utiliser les AINS et également les alpha bloquants (c’est ce qu’on donne dans
les prostatites) pour relâcher les fibres musculaires lisses, ce qui permet au calcul de
descendre au plus près de la vessie et d’être plus facilement éliminé.
Le traitement peut consister en la dissolution du calcul. En effet dans le cas de l’acide
urique (radio transparent) on alcalinise pour le dissoudre. Pour cela on utilise l’eau de
Vichy Celestins.
On peut aussi utiliser l’eau de Cilaos qui est propice à cela.
Les pastilles de bicarbonate de sodium sont utilisées (3 g par jour). les néphrologues
aiment bien le bicarbonate de sodium.
Pour le contrôler, on fait des bandelettes urinaires, quand on a de l’acide urique le pH
urinaire est de 5 environ et il faut que le pH urinaire soit aux alentours de 7 pour une
bonne efficacité.
▪
Traitement chirurgical
Il faut fragmenter le calcul par différents moyens (laser, onde de choc).
▪
Pour poser l’indication thérapeutique :
Cela dépend de la taille, la localisation, la nature (radio opaque), obstacle associé.
Dans le cas de gros calculs on ne peut pas les dissoudre.
9) Traitement de la pierre
▪
La lithotritie extracorporelle (LEC) : le patient est couché sur une table, on repère le
calcul via la radio et on a un appareil qu’on met contre la peau qui va envoyer des
ondes de choc pour casser le calcul en profondeur au niveau du rein.
▪
L’uretéroscopie interventionnelle : on introduit un uretéroscope dans les voies
urinaires et on va détruire in situ directement dans l’uretère le calcul.
▪
La chirurgie percutanée : l’abord direct du rein à travers la peau comme la technique
pour ponctionner mais là au lieu de ponctionner on va dilater le trajet jusqu’ à un
diamètre suffisant pour pouvoir mettre un appareil optique à l intérieur du rein, voir le
calcul et on casse le calcul directement dans le rein.
▪
La chirurgie à ciel ouvert (de façon exceptionnelle) : on va ouvrir chirurgicalement et
enlever le calcul.
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Dans le cas de la lithotritie extracorporelle (LEC), sur le schéma ci dessous, le malade est
symbolisé par son rein. On repère avec la radio ou l'échographie le calcul sur la scopie. En
dessous on a un système de quartz qui libère de l énergie (des ondes hydroélectriques) et
cette énergie est focalisée au point où se situe le calcul dans le rein. On centralise le calcul
et on le casse en un point.
Uteréocoscipe rigide :
Pour l’uretéroscopie, cela se fait sous anesthésie, le
traitement se fait par les voies naturelles pour la
confirmation du diagnostic.
On rentre dans les voies urinaires avec un appareil
optique et on repère les calculs qu’on détruit avec
divers moyens : les ultrasons, les chocs mécaniques,
le laser, les chocs hydroélectriques.
On fragent les calculs directement dans l’uretère.
Dans l’uretéroscopie souple (schéma ci dessous) : l'urétéroscope est monté dans l'uretère
comme une sonde souple, permettant de casser le calcul in situ, puis extraction du calcul dans
une sonde panier (« attrape » le calcul). On le casse et les fragments sont retirés.
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On a également l’urétéroscopie laser.
La chirurgie percutanée (schéma ci dessous ) pour les calculs de plus de 20 mm de
diamètre : on ponctionne le calice, et on met en place une gaine d’accès pour regarder et
casser le calcul dans le rein.
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C’est une fragmentation du calcul. On dilate le trajet pour avoir un diamètre de travail plus
important ; on peut ainsi y mettre un néphroscope (appareil optique) et des appareils de
fragmentation ++.
En conclusion pour les ttt :
En première intention, ttt médical pour petit calcul. Si ce sont des calculs plus gros, il faut
aller les chercher :
- dans l’uretère (en bas) utéroscopie rigide
- calculs plus petits < 2cm dans le rein : utéroscope souple et fragmentation au laser
- calculs > 2 cm dans le rein: chirurgie percutanée pour fragmentation in situ
Question/Réponse : La lithotritie extracorporelle on la fait quand du coup ?
Petit calcul rénal de l’uretère (<20mm), radio opaque. C’est moins invasif mais un peu moins
efficace. On fait d’abord une tentative en LEC. Si ça marche tant mieux, sinon utéroscopie.
Question/réponse : Concernant la femme enceinte ?
En fin de grossesse, on met une sonde double J en attendant la fin de grossesse.
En début de grossesse c’est plus embêtant, car risque de calcification de sonde double J.
Vaut mieux pas faire de CN qd on est enceinte quoi !
En conclusion :
A chaque lithiase son traitement. Il faut bien connaitre les indications d’hospitalisation
et de traitement pour orienter au mieux la prise en charge du malade.
II. La pyélonéphrite aiguë
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Passe vite sur cette partie.
Sur ce scanner on voit un foyer de néphrite : une zone hypodense pathognomonique
de la pyélonéphrite aigue, avec un triangle à base corticale.
Mais ne pas oublier que le diagnostic est avant tout clinique avec la triade : douleur
lombaire, la fièvre, et l’ébranlement à la palpation de la fosse lombaire douloureuse.
Apres on fait volontiers un scanner pour confirmer le diagnostic mais aussi pour
éliminer un abcès ou une complication de cette pyélonéphrite surtout si les symptômes
sont particulièrement bruyants.
C'est une infection du bassinet et du parenchyme rénal par voie ascendante essentiellement. Le
plus souvent, E.Coli est mis en cause (germe souvent mis en cause dans les infections de
l'appareil urinaire → cystite).
Elle impose la recherche immédiate de stase urinaire par obstacle, ce qui est une urgence
chirurgicale. La pyélonéphrite soit elle est simple, soit elle est obstructive et nécessite un
drainage d’urgence.
De façon générale il faut penser en cas de pyélonéphrite aigue qu’il est urgent de demander une
échographie et/ou un scanner.
1) Signes cliniques
• Signes généraux :
- Fièvre élevée, (> 38,5°C), frissons.
- L'hypothermie est un signe de gravité car si ils sont à 36-36,5 la fièvre n’a pas eu le temps
de se mettre en place qu’ils sont déjà en choc.
- Altération de l'état général (pâleur, asthénie, hypotension, tachycardie...). Ces signes étant
ceux du syndrome septique.
• Signes locaux :
- Douleur spontanée de la fosse lombaire, et notamment lors de l'ébranlement lombaire (qui
est une percussion douce).
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- Symptomatologie urinaire basse (signe de cystite pouvant précéder une pyélonéphrite).
La cystite : symptômes de brulures mictionnelles, pollakiurie, douleur à la vessie.
Tous ces symptômes peuvent précéder la pyélonéphrite à moins que cette dernière ne soit
d’origine hématogène c’est à dire arrivée directement par voie sanguine.
2) Signes biologiques
• Examens sanguins :
- NFS : hyperleucocytose (qui est un signe d’inflammation)
- Ionogramme: glycémie, créatinine, clairance, CRP (qui est le marqueur de
l’inflammation)...
- Hémocultures systématiques (si T° supérieure à 38,5° ou frissons).
-
• Examen des urines :
ECBU systématique avec antibiogramme +++.
3) Examens morphologiques
Les But sont: - de confirmer le diagnostic
- d’éliminer les complications (abcès, périnéphrites : inflammation des tissus
autour du rein,...)
- d’éliminer la grande urgence : la stase urinaire
•
•
•
Échographie: Peu de valeur pour le diagnostic, très bon examen pour recherche
d'abcès, essentiel pour révéler l'obstruction de la voie urinaire (stase)
UIV, remplacé par le scanner (avec et sans injection): Apporte des arguments
pathognomoniques (zone triangulaire à base corticale = typique des
pyélonéphrites), permet de rechercher les étiologies, les complications et permet
d'éliminer les diagnostics différentiels. Le scanner permet d’éliminer l’obstruction !!
Ne pas oublier que toute infection urinaire fébrile peut être susceptible d’être une CN.
Permet également de voir s’il n’y pas d’abcès, car dans ce cas, il faudra le drainer.
UCRM: à distance de l'infection pour éliminer un reflux vésico-urétéral (c’est une
radio avec un produit de contraste injecté dans la vessie). Chez la femme, lorsqu’il y a
une récidive de pyléonéphrite, il faut éliminer un reflux vésioco-urétéral ; car c’est par
là que l’infection se fait ; on recherche un reflux d'urine à partir de la vessie vers le
rein qui est pathologique. On fait donc une UCRM : Urétro Cystrographie Rétrograde
Mictionnelle. On met une sonde dans la vessie, on la remplit de pdc et on regarde si ce
pdc ne remonte pas vers le rein. Ce reflux se traite par voie endoscopique.
4) Formes évolutives
•
Evolution généralement favorable par antibiothérapie.
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•
Abcès du rein +++ (cf étoile sur le schéma) : infection corticale ou médullaire dont les
signes sont semblables à ceux de la pyélonéphrite aiguë, mais avec du pus, c’est une
masse ronde hypodense. On va ponctionner l’abcès.
•
Anthrax du rein : abcès cortical du rein à staphylocoque, liée à une dissémination
hématogène.
•
Périnéphrite et phlegmon périnéphritique: infection du pourtour rénal mais aussi de
l’environnement rénal ; du rétro péritoine. Infection un peu plus grave mais rare.
•
Pyonéphrose: rétention d'urines purulentes en amont d'un obstacle, les urines quand
elles sont infectées depuis longtemps deviennent purulentes.
C’est important d’avoir cette notion nosologique des termes à connaître et de retenir
l’ambiance générale autour de la pyélonéphrite ainsi que les conséquences qui peuvent en
découler : pyélonéphrite compliquée, les origines, les traitements. Beaucoup de choses
(tumeurs par exemple) peuvent être à l origine de l obstruction.
5) Traitement
− Antibiothérapie immédiate en monothérapie ambulatoire (forme non compliquée de la
femme jeune)
− Bithérapie parentérale en hospitalisation dans les autres cas : Fluoroquinolones (ou
céphalosporines 3G plus utilisées) IV +/- aminosides (courte durée). A l’hôpital on
donne de la Rocéphine en association avec des aminosides. C’est le traitement de
première intention avant d avoir le résultat de l’antibiogramme.
− Repos au lit et hydratation ++. C’est fondamental ! on hospitalise les gens surtout pour
qu’ils se reposent et boivent.
− Traitement prolongé per os pendant 2 à 3 semaines, on donne des antibiotiques jusqu'à
48h après l'apyrexie
− Drainage des urines et des collections purulentes si nécessaire (échographie ++)
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− ECBU de contrôle après traitement. Il faut que les urines soient redevenues stériles.
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