Bâtir des alternatives Fiche #2 Autres voix…autres choix

Forum Autres voix…autres choix
Fiche #2 LE DÉBAT PUBLIC EST-IL SOURCE
D’IMMOBILISME?
Discours dominant
Le Québec est prisonnier des différents corporatismes qui stimulent l’appétit des groupes d’intérêts et qui constituent
de puissants freins au développement. Les forces du statu quo tiennent les institutions en otage.
Les syndicats et les mouvements populaires font trop souvent alliance pour préserver leurs privilèges et empêcher les
réformes qui s’imposent quant aux exigences de la mondialisation et de la compétitivité. Il faut redonner aux décideurs
le pouvoir d’aller de l’avant sans avoir à se perdre dans des discussions interminables.
Bâtir des alternatives
Proposition
Favoriser la participation pleine et entière
de la population. Le développement durable
de l’économie québécoise exige la création et
la reconnaissance d’un espace de dialogue
social et de concertation, au cœur des pro-
cessus de choix publics.
Mettre sur pied de nouveaux mécanismes de
choix économiques et budgétaires, ouverts à
la véritable délibération publique.
1- Des dispositifs institutionnels pour favoriser
la concertation
Aucune société ne peut se permettre de faire ses choix
sans accorder un droit de parole à tous les acteurs so-
cioéconomiques concernés. Tous doivent avoir la pos-
sibilité d'orienter le développement et de contribuer à
l'émergence d'initiatives novatrices qui répondent aux
besoins réels des populations.
Dans la foulée des politiques de développement de la
main-d'œuvre ainsi que de développement régional et
industriel des années 1990, le Québec s’est donné des
institutions qui ont facilité la concertation entre les
acteurs socioéconomiques et l’émergence de nouvelles
pratiques.
Ces arrangements ont permis un développement
économique plus équitable, notamment quant à
la répartition des revenus de la population.
Ils ont débouché sur des mesures sociales inno-
vantes (CPE, congé parental, assurance médica-
ments, etc.).
24 février 2011
Ils ont donné aux acteurs sociaux des outils éco-
nomiques de développement, particulièrement
en matière de capital de développement et de
finance solidaire.
Ces nouveaux lieux de concertation, tant sur le plan
territorial que sectoriel, ont stimulé la participation et
l'innovation. Loin d’être parfaites, ces instances ont
néanmoins joué un rôle déterminant dans la capacité
de la société à se mobiliser autour d’objectifs com-
muns.
2- Le modèle québécois mis à mal
Depuis 2003, le gouvernement du Québec a pris un
certain nombre de décisions pour démanteler des ac-
quis essentiels.
D’une part, le dernier budget Bachand annonçait que
28 organismes publics, dont plusieurs organismes con-
sultatifs autonomes ou paritaires, seraient démantelés
ou que leur mandat relèverait désormais directement
de leur ministère sectoriel. D’autre part, une Commis-
sion sur la participation au marché du travail a été
mise sur pied avec un mandat réduisant le rôle des or-
ganisations syndicales et communautaires.
Malgré toutes ces décisions, certaines bases du modèle
québécois ont favorisé la résilience du Québec au len-
demain de la crise. L’investissement public, les dé-
penses d’infrastructures et la présence d’un secteur
public fort, alliés à une grande diversification écono-
mique, ont permis de traverser la tempête.
De plus, la cohésion économique du Québec a bénéfi-
cié de :
La présence forte d'un mouvement syndical plu-
Forum Autres voix…autres choix
raliste et pragmatique, devenu l'un des acteurs
majeurs dans le mouvement de la finance res-
ponsable.
Un mouvement d'économie sociale qui innove
et intervient dans le développement de nou-
velles activités et qui soutient le développement
territorial.
La force croissante du mouvement écologiste et
de la consommation responsable, qui parvient à
construire de larges alliances multipartites sur
des enjeux tels que l'énergie, le transport et la
souveraineté alimentaire.
3- Vers une revitalisation des pratiques de consul-
tations publiques
La participation des acteurs sociaux passe par une mo-
bilisation élargie.
Celles contre la centrale du Suroît, la privatisation du
Mont-Orford et maintenant contre l’exploitation des
gaz de schiste ont amplement démontré la nécessité et
l’efficacité de cette forme de participation afin d’éviter
les pires conséquences financières, sociales et environ-
nementales pour la population du Québec.
Or, à l'exception d'une partie du patronat, enfermée
dans une vision ultralibérale, les acteurs sociaux qué-
bécois sont bien disposés à prendre le virage d’une
économie plus durable.
La mobilisation autour d’un plan vert de recon-
version vers une économie durable exige la ré-
habilitation de véritables lieux de concertation,
tant sur le plan territorial que sectoriel.
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