Ils ont donné aux acteurs sociaux des outils éco-
nomiques de développement, particulièrement
en matière de capital de développement et de
finance solidaire.
Ces nouveaux lieux de concertation, tant sur le plan
territorial que sectoriel, ont stimulé la participation et
l'innovation. Loin d’être parfaites, ces instances ont
néanmoins joué un rôle déterminant dans la capacité
de la société à se mobiliser autour d’objectifs com-
muns.
2- Le modèle québécois mis à mal
Depuis 2003, le gouvernement du Québec a pris un
certain nombre de décisions pour démanteler des ac-
quis essentiels.
D’une part, le dernier budget Bachand annonçait que
28 organismes publics, dont plusieurs organismes con-
sultatifs autonomes ou paritaires, seraient démantelés
ou que leur mandat relèverait désormais directement
de leur ministère sectoriel. D’autre part, une Commis-
sion sur la participation au marché du travail a été
mise sur pied avec un mandat réduisant le rôle des or-
ganisations syndicales et communautaires.
Malgré toutes ces décisions, certaines bases du modèle
québécois ont favorisé la résilience du Québec au len-
demain de la crise. L’investissement public, les dé-
penses d’infrastructures et la présence d’un secteur
public fort, alliés à une grande diversification écono-
mique, ont permis de traverser la tempête.
De plus, la cohésion économique du Québec a bénéfi-
cié de :
La présence forte d'un mouvement syndical plu-
Forum Autres voix…autres choix
raliste et pragmatique, devenu l'un des acteurs
majeurs dans le mouvement de la finance res-
ponsable.
Un mouvement d'économie sociale qui innove
et intervient dans le développement de nou-
velles activités et qui soutient le développement
territorial.
La force croissante du mouvement écologiste et
de la consommation responsable, qui parvient à
construire de larges alliances multipartites sur
des enjeux tels que l'énergie, le transport et la
souveraineté alimentaire.
3- Vers une revitalisation des pratiques de consul-
tations publiques
La participation des acteurs sociaux passe par une mo-
bilisation élargie.
Celles contre la centrale du Suroît, la privatisation du
Mont-Orford et maintenant contre l’exploitation des
gaz de schiste ont amplement démontré la nécessité et
l’efficacité de cette forme de participation afin d’éviter
les pires conséquences financières, sociales et environ-
nementales pour la population du Québec.
Or, à l'exception d'une partie du patronat, enfermée
dans une vision ultralibérale, les acteurs sociaux qué-
bécois sont bien disposés à prendre le virage d’une
économie plus durable.
La mobilisation autour d’un plan vert de recon-
version vers une économie durable exige la ré-
habilitation de véritables lieux de concertation,
tant sur le plan territorial que sectoriel.