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D’emblée nous tous, que nous soyons économistes, gouvernement, Secteur Privé, Société Civile
ou observateurs du développement social et politique, reconnaissons la fragilité de l’économie
informelle. Celle-ci est caractérisée par le sous emploi somme toute d’une durée limitée. Même
si cet emploi est d’une certaine durée, sa précarité charrie la pauvreté. Reconnaissons aussi
l’inégalité entre les sexes, souvent au détriment de la femme. Le nombre de femmes tend à
dépasser celui des hommes dans les secteurs non-agricoles. La féminisation de la pauvreté
couplée à la discrimination par rapport au genre, à l’âge ou à un handicap pousse les groupes
vulnérables à s’enfoncer d’avantage dans l’économie informelle.
Il est évident que les acteurs de l’économie informelle n’ont pas eu une formation académique
réussie encore moins une formation technique qui leur permettrait de se lancer dans des activités
plus attrayantes, rentables et sécurisantes. De ce fait, ils entrent dans le système informel par
obligation afin de générer des revenus. Et les risques de demeurer dans la pauvreté sont grands
comparés à ceux qui opèrent dans l’économie formelle.
Nous faisons la même lecture des différentes dimensions de l’économie informelle : les revenus
ne sont pas réguliers, les travailleurs doivent remplir des longues heures de travail, et qui plus
est ils sont privés des droits en matière de négociation collective. Il est malheureux de constater
que le secteur informel est en train de s’étendre au détriment du secteur formel.
Un phénomène qui coupe à travers les pays est la difficulté pour un demandeur d’emploi, jeune
diplômé ou travailleur licencié, d’avoir une place dans le secteur formel. Pour celui qui a été
forcé de rejoindre le secteur informel, une réduction de ses revenus le rendra encore plus
vulnérable. Et quand vous n’avez pas une soupape de sureté vous n’avez pas droit aux
prestations sociales, aux crédits encore moins d’accès aux services légaux pour défendre vos
intérêts.
Alors se pose la question de savoir que faire.
L’AICESIS épouse les propositions faites dans le document du B.I.T. Il faudra un mécanisme
pour réduire ce qui coûte à s’embarquer dans la sphère du formel. Par conséquent, les entreprises
du secteur formel sortiront graduellement la tête hors de l’eau. Elles pourront alors se conformer
aux dispositions légales. Et au prime abord, il s’agira de mettre en place un système de
couverture concernant la sécurité et à la sante au travail, et par extension couvrant même ceux
qui travaillent à leur propre compte.
Les gouvernements ont la première responsabilité d’agir comme facilitateur. Pour cela ils
devront avoir la volonté politique et un engagement solide surtout pour ceux qui sont exclus. Ils
auront compris que si la croissance économique n’est pas associée à la création d’emplois alors
les inégalités perdureront. Et cela sera un obstacle à la réalisation du travail décent.
En somme les gouvernements doivent adopter une politique volontariste pour faciliter la création
d’emplois, l’extension de la protection sociale, les règlements pour qu’avoir un emploi soit un
droit, l’aide au développement de l’entreprenariat et des compétences, la bonne gouvernance et
le renforcement du développement social.
Dans cette perspective, ce sont les petites et moyennes entreprises et les sociétés coopératives qui
retiennent notre attention. Il y a certes des organismes pour faciliter le démarrage des entreprises
mais, en l’absence de formation adéquate de la gestion à tous les niveaux, les entreprises se
meurent et, malgré une injection des capitaux, les promoteurs se retrouvent dans l’infernal perte