
deux choses : il a une maladie de croissance (il va être rapidement bossu, petit, il a du mal à
avoir des activités physiques ordinaires) ; son père est accusé de malversation dans le cadre de
son travail et emprisonné, mais on ne dit pas aux enfants qu’il n’est pas là pour ça. Enfants
élevés par la mère, contexte économique difficile etc., obligé d’arrêter l’école, la reprend
après (pression des instituteurs)
Arrive jusqu’au lycée à Cagliari (1908-11), où il vit avec son frère Gennaro, secrétaire d’une
section socialiste. Dès les années de Ginnasio (collège), il a des influences politiques fortes à
la fois socialistes et régionalistes qu’il gardera lorsqu’il partira à Turin. Il y va grâce à une
bourse donnée par une institution turinoise (1911) en même temps que Togliatti. Se spécialise
en glottologia (linguistique historique et dialectologie) et veut faire sa thèse avec le linguiste
Bartoli (université de Turin) sur des questions liées à l’histoire du sarde. Mais suit aussi des
cours de philo, histoire, économie, droit, et littérature. De 1911 à 1915. Mais arrête à plusieurs
reprises (raisons de santé et de situations financières catastrophiques)
A partir de 1913 commence son activité auprès des groupes socialistes (ouvriers-étudiants ;
caractéristique turinoise = liés au PS mais pas chapeautés directement) et devient journaliste
et vit de sa plume : on compte plus ou moins 2000 articles selon Vacca, dont 80% ne sont pas
signés. A partir de 1915, d’abord dans le journal socialiste (dirigé à l’époque par Mussolini)
L’Avanti puis dans Il Grido del popolo. Se trouve à Turin tout au long des années de guerre.
1917 : Soutien à la révolution russe qu’il suit depuis le début. Il fait partie de ce qui est appelé
de façon non officielle mais courante la fraction non-révolutionnaire du PSI. Publie au mois
de décembre un texte célèbre : « la révolution contre le Capital » dans lequel la cible est le
matérialisme mécaniste, le déterminisme jugé trop mécanique et typique de la deuxième
Internationale (il écrit que« Le Capital de Marx était en Russie le livre des bourgeois plus
qu’il n’était celui des prolétaires…. »). Il s’agit de réfuter tout ce que le "marxisme après
Marx" comporte de « scories positivistes » (terme de Gramsci). Retour à l’esprit des textes de
Marx. Ce texte fait montre d’un fort volontarisme et du refus du dogme.
Années décisives : 1919-1920 (il biennio rosso), celle de la création de L’Ordine Nuovo
(rassegna settimanale di cultura socialista). La question de la culture est posée dès le départ
comme centrale (de celle dite aristocratique à celle populaire) [Un grand nombre d’articles de
Gramsci sont purement culturels : critiques théâtrales et littéraires] ; mot d’ordre qui s’adresse
au prolétariat de Turin : « Instruisez-vous parce que nous aurons besoin de toute votre
intelligence. Agitez-vous parce que nous aurons besoin de tout votre enthousiasme.
Organisez-vous parce que nous aurons besoin de toute votre force »
En dépit d’un succès et d’un prestige important, cette revue est diffusée essentiellement à
Turin. Gramsci théorise et diffuse l’idée des conseils d’usine comme centres de la vie
prolétaire. Pas que Gramsci : Palmiro Togliatti, Angelo Tasca, et d’autres. Question de la
création des conseils d’usine importante à un moment d’intense mobilisation sociale. Année
"rouge", surtout à Turin. Création de conseils d’usine avec élection par les ouvriers de
commissaires, idée développée par l’Ordine Nuovo.
Donc avril 1919 : échec de la grande grève des métallurgistes turinois (> 200 000) qui ne
réussit pas à avoir d’extension nationale, et n’est pas soutenue ni par le PSI ni par les
Syndicats (syndicat socialiste et CGL) Expérience de démocratie prolétarienne forte.
Concrétisé dans une de ces expériences militantes et révolutionnaires qui marquent les gens à
jamais et qui va rester une référence fondamentale avec l’idée que le travail politique est
d’abord travail culturel : rapport entre la classe intellectuelle et la classe ouvrière. + le fait que