Terminale S – Spécialité Principales démonstrations DIVISIBILITE ET CONGRUENCES DANS . Division euclidienne : Propriété : Soit a un entier naturel et b un entier naturel non nul. Il existe un unique couple (q ;r) d’entiers naturels tels que : a = bq + r et 0 ≤ r < b. q est le quotient et r le reste de la division euclidienne de a par b. (a est appelé le dividende). Démonstration : Soit a et b dans avec b ≠ 0. Existence de q et r Propriété d’ Archimède dans : Soit b un entier naturel non nul. Alors, quel que soit l’entier naturel a, il existe un entier naturel n tel que a < nb. D’après la propriété d’Archimède dans , l’ensemble des entiers naturels n , tels que a < nb n’est pas vide. Il possède donc un plus petit élément k ≠ 0. k – 1 est aussi un entier naturel et (k – 1)b ≤ a < kb On pose alors q = k – 1 et on obtient : qb ≤ a < (q+1)b. En retranchant qb, on obtient 0 ≤ a – qb < b En posant r = a – bq, on conclut que a = bq + r et 0 ≤ r < b. Unicité de q et r On suppose a = bq1 + r1 = bq2 + r2 avec 0 ≤ r1 < b et 0 ≤ r2 < b. On en déduit que –b < r2 – r1 < b et que r2 – r1 = b(q1 – q2). Ainsi, r2 – r1 est un multiple de b strictement compris entre –b et b. On a donc r2 – r1 = 0, d’où r2 = r1. On en déduit alors, du fait que b ≠ 0, que q1 = q2. D’où l’unicité annoncée dans la propriété. Remarque : q est le quotient de la division euclidienne de a par b si, et seulement si, on a : bq ≤ a <b(q + 1) Interprétation graphique : On encadre a par deux multiples consécutifs de b. 1 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations Algorithme d’Euclide Lemme d’Euclide : Soit a, b, q et r des entiers naturels. Si a = bq + r alors PGCD(a ;b) = PGCD(b ;r). Démonstration Si d est un diviseur commun à a et b alors il divise aussi a et bq. Il divise donc aussi r = a – bq Donc d est un diviseur commun à b et r. Si d’ est un diviseur commun à b et r alors il divise aussi bq et r. Il divise donc aussi a = bq + r Donc d’ est un diviseur commun à a et b. Conclusion : L’ensemble des diviseurs communs à a et b et l’ensemble des diviseurs communs à b et r ont les mêmes éléments et donc le même plus grand élément. On a donc bien PGCD(a ;b) = PGCD(b ;r). Propriété : Soit a et b deux entiers naturels non nuls, avec a ≥ b. On définit la suite (rn) d’entiers naturels de la façon suivante : r0 = b ; r1 est le reste de la division euclidienne de a par b ; Pour n ≥ 1 : si rn = 0, alors rn+1 = 0 ; Si rn ≠ 0, alors rn+1 est le reste de la division euclidienne de rn-1 par rn Alors il existe un entier p tel que rp ≠ 0 et, pour tout n > p, rn = 0. On a alors rp = PGCD(a ;b) ; Démonstration La division euclidienne de a par b s’écrit a = bq1 + r1, avec 0 ≤ r1 < b. Si b|a, alors r1 = 0 et donc le processus s’arrête avec p = 0. Si b ne divise pas a, la division euclidienne de b par r1 s’écrit : b = r1q2 + r2 avec 0 ≤ r2 < r1 Si r2 = 0, le processus s’arrête avec p = 1. Sinon : on suppose que pour tout entier n, rn ≠ 0, alors rn-1 = rnqn+1 + rn+1 avec 0 ≤ rn+1 < rn. La suite (rn) est donc une suite d’entiers naturels strictement décroissante. De plus, rn+1 < rn rn+1 < rn – 1 et rn ≤ rn-1 – 1 rn+1 ≤ rn-1 – 2 Montrons, par récurrence, que rn+1 ≤ r0 – (n + 1) ≤ b – (n + 1). Soit Pn la propriété : pour tout n entier naturel, rn+1 ≤ r0 – (n + 1) ≤ b – (n + 1) P0 est vraie car : r1 ≤ r0 ≤ r0 – 1 ≤ b – 1 Supposons Pn vraie. rn+2 ≤ rn+1 ≤ rn+1 - 1 ≤ r0 – (n + 1) – 1 Donc rn+2 ≤ r0 – (n + 2) ≤ b – (n + 2) Donc d’après le principe de récurrence, Pn est vraie pour tout n. On a alors rb+1 ≤ b – (b + 1) ≤ -1, ce qui est absurde car rn , pour tout n . Donc, la supposition rn ≠ 0 pour tout n était absurde. Nécessairement, au bout d’un nombre fini de divisions (au maximum b), on obtiendra un reste nul. Soit rp le dernier reste non nul. Le lemme d’Euclide permet d’écrire : 2 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations PGCD(a ;b) = PGCD(b ;r1) = PGCD(r1;r2) = …. = PGCD(rp-2;rp-1) = PGCD(rp-1;rp) = rp car rp+1 = 0 donc rp divise rp-1. Finalement, on vient de prouver que l’algorithme d’Euclide permettait de déterminer le PGCD de a et b : c’est le dernier reste non nul dans la succession des divisions euclidiennes définies par cet algorithme. Congruences Théorème : Soit n un entier supérieur ou égal à 2. La relation de congruence modulo n est compatible avec l’addition et la multiplication dans . Autrement dit, a, a’, b et b’ étant des entiers relatifs quelconques, on a : Si a a’ [n] et b b’ [n] alors a + b a’ + b’ [n] et ab a’b’ [n] Démonstration Si a a’ [n] et b b’ [n], alors n divise a – a’ et b – b’ ; donc n divise la somme (a – a’) + (b – b’). On en déduit que n divise (a + b) – (a’ + b’). On en conclut que a + b a’ + b’ [n]. De même, n divise a – a’ et b – b’ ; donc il existe deux entiers k et k’ tels que : a = a’ + kn et b = b’ + k’n Alors en effectuant le produit, on a : ab = a’b’ + a’k’n + b’kn + kk’n² = a’b’ + n(a’k’ + b’k + kk’n) Il existe ainsi un entier K (K = a’k’ + b’k + kk’n) tel que ab – a’b’ = nK. Donc n divise ab – a’b’ et ab a’b’ [n]. Conséquence : Soit n un entier supérieur ou égal à 2 et a et a’ deux entiers quelconques. On a : pour tout entier k, si a a’ [n] alors ka ka’ [n] ; pour tout entier naturel p non nul, si a a’ [n] alors ap a’p [n] Démonstration On a k k’ [n] et a a’ [n] ; d’où par multiplication, avec la propriété précédente : ka ka’ [n]. On suppose que a a’ [n] et on réalise une démonstration par récurrence sur p. Initialisation : pour p = 1, la propriété est vraie par hypothèse. On suppose que la propriété est vraie pour un entier k ≥ 1 : ak bk [n]. On a par hypothèse, a a’ [n], et, donc, par multiplication, avec le théorème précédent : ak a a’k a’ [n], c'est-à-dire : ak+1 a’k+1 [n]. La propriété est donc héréditaire à partir du rang 1. On a ainsi établi la propriété recherchée pour tout entier naturel p ≥ 1. 3 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations NOMBRES PREMIERS. Nombres premiers Propriétés : 1. Tout entier plus grand que 1 admet au moins un diviseur premier. 2. Tout entier naturel non premier n différent de 1 admet un diviseur premier a tel que a ≤ 3. Il y a une infinité de nombres premiers. n. Démonstration Propriété 1 Soit n un entier strictement supérieur à 1. Si n est premier, il admet lui-même comme diviseur premier. Si n est composé, il admet d‘autres diviseurs que 1 et n ; soit p le plus petit d’entre eux. Alors p est premier ; sinon, il serait composé et il admettrait un diviseur d tel que 1 < d < p ; mais d serait alors un diviseur de n plus petit que p, ce qui est impossible. Donc, p est premier et n admet p comme diviseur premier. Propriété 2 Soit n un entier composé strictement supérieur à 1. n admet un diviseur d autre que 1 et n. Alors n = dd’ avec d’ > 0. d est supérieur ou égal à 2. d' est aussi supérieur ou égal à 2, car si d’ = 1 alors on aurait n = d. Supposons d ≤ d’. Alors d² ≤ dd’, soit d² ≤ n ou encore d ≤ n. D’après le résultat précédent, d admet au moins un diviseur premier a qui est aussi un diviseur premier de n. Comme a ≤ d, on en déduit que a ≤ n. Propriété 3 Raisonnons par l’absurde en supposant qu’il existe un nombre fini d’entiers premiers p1, p2,…., pn. Soit N = p1 p2…pn +1 N est un entier supérieur ou égal à 2, il admet donc au moins diviseur premier pi (avec 1 ≤ i ≤ n) de l'ensemble { p1 ;p2;….; pn} (d'après la propriété 1). pi divise N et pi divise p1 p2…pn; donc pi divise N - p1 p2…pn = 1. Donc pi = 1 : ce qui est impossible puisque 1 n'est pas premier. Conclusion : l'ensemble des nombres premiers est infini. 4 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations Théorème de Bézout. Théorème de Gauss Théorème de Bézout : Deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si et seulement si il existe des entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1. Démonstration : On suppose a et b premiers entre eux ; leur PGCD est 1. Ainsi, au moins l’un des deux nombres a ou b est non nul, par exemple a. Soit E l’ensemble des entiers de la forme au + bv, avec u et v entiers. Cet ensemble n’est pas vide, car il contient a (avec u = 1 et v = 0) et –a (avec u = -1 et v = 0). E contient a et –a, et l’ un de ces deux entiers est strictement positif, donc E contient au moins un entier strictement positif. Soit le plus petit d’entre eux ; il existe ainsi u0 et v0 entiers tels que : = au0 + bv0. La division euclidienne de a par s’écrit : a = q + r, avec 0 ≤ r < . D’où : r = a - q = a – (au0 + bv0)q = a(1 – u0) + b(-v0q). Ainsi, r appartient à E car il est de la forme au + bv avec u et v entiers (u = 1 – u0 et v = -v0q) . Comme est le plus petit élément strictement positif de E, l’inégalité 0 ≤ r < montre que r est nul, d’où a = q et divise a. On montre de même que divise b, d’où = 1 car a et b sont premiers entre eux : il existe bien deux entiers u0 et v0 tels que au0 + bv0 = 1. S’il existe des entiers u et v tels que au + bv = 1, alors si d est le PGCD de a et b, il divise a et b, donc au + bv, c'est-à-dire 1 : ainsi, d vaut 1, et a et b sont premiers entre eux. Corollaire (Identité de Bézout) : Soit a et b deux entiers relatifs non tous les deux nuls. Si d = PGCD(a ; b), alors il existe des entiers relatifs u et v tels que au + bv = d. Démonstration En effet, soit a et b deux entiers non nuls dont le PGCD est d. Soit les entiers a’ et b’ tels que a=da’ et b = db’. Comme a’ et b’ sont premiers entre eux, il existe des entiers u et v tels que a’u + b’v = 1. En multipliant les deux membres de cette égalité par d, on obtient : ua’d + vb’d = d, d’où au + bv = d. Propriété : Si un entier est premier avec deux entiers, alors il est premier avec leur produit. Démonstration Soit a un entier premier avec b et c : d’après le théorème de Bézout, il existe des entiers u et v tels que au + bv = 1 et des entiers u’ et v’ tels que au’ + cv’ = 1. En effectuant le produit membre à membre, on obtient : (au + bv)(au’ + cv’) = 1, soit : a²uu’ + acuv’ + abvu’ + bcvv’ = 1. Ou encore : a(auu’ + cuv’ + bvu’) + bc(vv’) = 1 5 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations Comme auu’ + cuv’ + bvu’ et vv’ sont des entiers, le théorème de Bézout montre que a et bc sont premiers entre eux. Théorème de Gauss : Soit a, b et c trois entiers non nuls. Si a divise bc et si a et premier avec b alors a divise c. Ce théorème est très utile pour résoudre les équations diophantiennes de la forme ax + by = c, avec x et y entiers. 1. Démonstration Si a est premier avec b, d’après le théorème de Bézout, il existe des entiers u et v tels que au + bv = En multipliant les deux membres de cette égalité par c, on obtient : acu + bcv = c. Or, a divise acu et bc par hypothèse, donc a divise bcv : on en déduit que a divise acu + bcv, c'est-àdire c. CALCUL MATRICIEL 6 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations PUISSANCE D’UNE MATRICE - LIMITE 7 Terminale S – Spécialité Principales démonstrations 8