Les textes sont disponibles sur le site de l’IRÉC
à l’URL suivante: http://www.irec.net/index.
jsp?p=90 Il est possible de visionner l’intégralité de
l’enregistrement vidéo
du colloque à l’URL
suivante : http://
www.irec.net/index.
jsp?p=91
Le numéro de
décembre de la Revue
Vie économique
entièrement consacré
aux actes du colloque
sera disponible en
ligne le 5 décembre
à l’adresse suivante:
www.eve.coop
BULLETIN DE L
Mensuel publié par l’Institut de recherche en économie contemporaine/Novembre 2011
SOMMAIRE
À NOTER
Conseil confédéral CSN
Lenjeu du
bioalimentaire
Le directeur général de
l’IRÉC Robert Laplante
prononcera une conférence
le 8 décembre au Centre
des congrès de Québec. Elle
s’intitule « Portrait d’une
politique bioalimentaire au
Québec et la place de l’État
dans ce secteur stratégique de
l’économie québécoise ».
Revue Vie Économique
Actes du colloque
Le numéro de décembre de
la Revue Vie économique
sera entièrement consacré
aux actes du colloque sur le
développement minier au
Québec qui s’est tenu le 22
novembre 2011 à Montréal.
www.eve.coop
2/Analyse du CASIQ
3/Entrevue avec Henri Thi-
baudin, chercheur de l’IRÉC
et auteur de l’étude « L’offre
d’emploi de langue minoritaire
des institutions publiques au
Québec et au Canada »
4/Départ d’Odile Rochon
ANGLAIS/SUITE À LA PAGE 2 TALLOS/SUITE À LA PAGE 4
COLLOQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT MINIER AU QUÉBEC
Le vrai débat public sur le Plan
Nord peut commencer
L’OFFRE D’EMPLOI DE LANGUE
MINORITAIRE DES INSTITUTIONS
PUBLIQUES
Place disproportionnée
de langlais
Un rapport de recherche de l’IRÉC révèle un
déséquilibre entre la place de l’anglais comme
langue de travail dans les institutions publiques et le
poids démographique des anglophones au Québec.
Dans le reste du Canada, on observe le contraire.
Le poids du secteur public de langue anglaise au
Québec s’élève à 13,9%. Il s’agit de 5,2 points de plus
que le poids démographique des anglophones, qui se
chiffre à 8,7%.
Cette première étude analysant la situation
dans les secteurs de l’éducation, de l’administration
publique, de la santé et des services sociaux des
gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral
ASSEMBLÉE ANNUELLE DES
TALLOS
Croissance minière et
développement social
Le 17 novembre 2011, Robert Laplante et Odile
Rochon, respectivement directeur général et
chercheure à l’IRÉC, ont exposé leur analyse du
développement minier dans le cadre de la 47e assem-
blée annuelle du Syndicat des Métallos.
Les chercheurs de l’IRÉC, qui s’intéressent aux
outils pour évaluer la contribution de cette industrie
à l’économie, ont insisté sur l’importance de distin-
guer retombées économiques et effets structurants.
De plus, il est nécessaire de bien comprendre la
séquence qui précède la mise en exploitation d’une
mine afin d’évaluer la marge de manœuvre dont dis-
pose l’État pour influencer les projets en voie d’être
explois, de façon à en capter les retombées.
Un consensus s’est dégagé dans les présentations
des conférenciers: le modèle de développe-
ment du secteur minier est dépassé.
Qu’il s’agisse des
règles d’attribution
des « claims », des
redevances perçues
par le gouvernement
au stade de l’explo-
ration ou de l’exploi-
tation, des modèles
de propriété et de
gouvernance, des
conditions d’abandon
de sites miniers, etc.,
une vaste consultation
s’impose.
Le colloque sur le développement minier au Québec organisé par l’IRÉC et la Direc-
tion du développement durable de HEC Montréal, en collaboration avec le journal
Le Devoir a attiré plus de 300 personnes. Une couverture médiatique exceptionnelle
a été au rendez-vous. La qualité des conférenciers et de leurs interventions aura un
impact certain sur les politiques publiques. Un vrai débat public peut commencer.
Photo:NormandRajotte
Au cours du mois d’octobre 2011, l’IQ-30
a connu une hausse de 3,83% pour se
situer à 1303.20. Vingt-trois titres ont aug-
menté alors que sept autres ont baissé. Six
des sept secteurs ont connu une hausse. Le
secteur des Industries a connu la plus forte
variation positive soit 16,79%. Le secteur
des Télécommunications a connu une légère
baisse de l’ordre de -0,15%.
Le titre du CN a augmenté de +11,50%
au cours du mois. Le titre de la compagnie
IQ-30: Les plus fortes hausses depuis le début de l'année
Prix ($) Prix ($) Variation Pondération (%) Variation
31 déc. 31 octobre du titre au 31 déc. pondérée
Société 2010 2011 % 2010 %
CN 66,35 78,08 17,68 5,61 0,99
BCE 35,34 39,51 11,80 7,82 0,92
Groupe CGI 17,20 20,40 18,60 3,64 0,68
Groupe Jean Coutu (PJC) 9,63 12,75 32,40 1,98 0,64
Alimentation Couche-Tard 27,06 30,00 10,86 3,04 0,33
Corporation Minre Osisko a diminué de
-9.42%.
Depuis le début de l’année, six des dix
secteurs du TSX composé ont connu une
baisse alors que la variation totale a été
de -8,86%. La plus forte variation positive
provient du secteur descommunications
avec une croissance de 11,09% depuis le
début de l’année.
Pour des informations plus complètes, voir
l’URL: http://www.iq30-iq150.org/
ANGLAIS/SUITE DE LA PAGE1
2
Tableau comparatif des secteurs
Depuis le vendredi 30 septembre 2011 au lundi 31 octobre 2011
IQ-30 (%) TSX Compo(%)
10Énergie - 13,22
15–Matériaux 1,49 5,90
20–Industrie 16,79 12,18
25–Consommation discrétionnaire 1,32 2,17
30Biens de consommation de base 4,32 1,48
35Santé - -5,93
40Finance 5,44 1,77
45–Technologies de l’information 5,07 3,78
50–Télécommunications -0,15 -1,66
55Services aux collectivités - -0,25
Variation 3,83 5,40
N.B. Le secteur de l’énergie, la santé et des services aux collectivités ne sont pas représentés dans l’IQ-30.
ANALYSE DU CASIQ AU 31 OCTOBRE 2011
L’IQ-30 connaît une hausse de 3,83%
a été rédigée par le chargé de projet de l’IRÉC,
Henri Thibaudin.
Selon létude, réalisée à l’aide des données
du recensement de 2006, on compte au Québec
135250 emplois dans les secteurs de la santé,
de l’éducation et de la fonction publique pour
lesquels l’anglais est utilisé au moins la moitié
du temps. Cela représente un coût annuel en
ressources humaines de plus de six milliards
de dollars. Les secteurs publics de langue
anglaise du Québec comptent 50000 emplois
de plus que ce que l’on pourrait escompter
compte tenu du poids démographique des
anglophones. Ces emplois supplémentaires
représentent des revenus de 2,2 milliards $.
Par ailleurs, au Québec, moins de la moitié
des emplois dont la langue de travail est
l’anglais sont occupés par des anglophones. Le
bassin d’emplois publics de langue anglaise est
composé de 29% de personnes dont la langue
maternelle est le français et de 27% d’allopho-
nes.
Létude révèle également que la majorité
des emplois publics de langue anglaise sont
concentrés dans la région de Montréal, pour
la santé et l’éducation, ainsi que dans celle de
Gatineau, pour la fonction publique.
Situation inverse dans le reste
du Canada
Au Canada anglais, exception faite de
l’Ontario, la proportion d’employés du secteur
public parlant le français au travail est moins
élevée que la part de francophones composant
la population.
Au Canada anglais, au contraire, on compte
environ 7000 emplois en deçà de ce qui serait
justifié par le poids démographique des franco-
phones, soit un déficit d’environ 270 millions
de dollars en revenus pour les travailleurs et les
travailleuses
Pour en savoir plus
Pour en savoir plus, consulter l’étude
Loffre d’emploi de langue minoritaire des
institutions publiques au Québec et au
Canada. Les secteurs de l’enseignement,
de la santé et des services sociaux et des
administrations publiques sur le site de
l’IRÉC à l’URL suivante: http://www.irec.net/
index.jsp?p=33.
Ce rapport de recherche a été réalisé pour le
compte de l’Institut de recherche sur le français
en Amérique (IRFA). Létude est aussi accessible
sur le site de l’IRFA à ladresse suivante www.
irfa.ca. On y retrouve un communiqué de
presse et un résumé. Enn, Henri Thibaudin
a accordé une entrevue que l’on peut lire à la
page 3.
Tableau comparatif des secteurs de l’IQ-30 avec les secteurs de
l’Indice composé S & P/TSX
Depuis le début de l’année au lundi 31 octobre 2011
IQ-30 (%) TSX compo(%)
10Énergie - -15,36
15–Matériaux -44,03 -13,26
20–Industrie 4,35 -4,04
25–Consommation discrétionnaire 62,15 -15,91
30Biens de consommation de base 8,52 3,87
35Santé - 3,43
40Finance -2,50 -5,75
45–Technologies de l’information -16,74 -10,62
50–Télécommunications 6,19 11,09
55Services aux collectivités - 1,57
Variation -2,02 -8,86
N.B. Le secteur de l’énergie, de la santé et des services aux collectivités ne sont pas représentés dans l’IQ-30.
répartis dans chaque secteur en établissant
par exemple le pourcentage de revenus qui
vient des sous-secteurs universitaire, collégial,
s e c o n d a i r e , primaire, etc.
Létape suivante a consisté à prendre le
tableau d’impact économique fourni par le
modèle intersectoriel du Québec de l’Institut
de la statistique du Québec (ISQ) qui permet
de mesurer l’effet sur l’économie des revenus
provenant de tous les sous-secteurs.
Le chercheur a alors pris les revenus
distribués dans chaque secteur, calculé la pro-
duction dans chaque sous-secteur et appliqué
le modèle pour voir l’impact sur les emplois
directement soutenus (employés), indirec-
tement soutenus (fournisseurs) et les autres
(taxes, etc.)
Les résultats
Rappelons l’hypothèse: le Québec a pris
des dispositions législatives pour répondre aux
besoins de la minorité historique anglophone.
Normalement, les services offerts devaient
être en proportion de la population de cette
communauté. Les résidents de langue mater-
nelle anglaise au Québec constituent 8,7% de
la population. Létude s’est ensuite penchée sur
chaque secteur afin de voir ce qu’il en était
dans les faits.
Enseignement. Dix pour cent des habi-
tants scolarisés du Québec c’est-à-dire qui
fréquentait un établissement scolaire l’année
du recensement sont de langue maternelle
anglaise. Dix-sept pour cent des travailleurs
et des travailleuses de ce secteur utilisent le
plus souvent l’anglais. Ce sont 49600 emplois.
À noter que les élèves anglophones disposent
de plus d’enseignants par personne que les
francophones.
Santé. Pour une population de la
minorité historique anglophone de 8,7%,
12% des travailleurs et des travailleu-
ses de ce secteur exercent en anglais. Ce
sont 54300 emplois. À noter qu’il y a 357
professionnels et le personnel qui utilisent
l’anglais comme langue de travail pour
10000 anglophones alors qu’il y a 253 pro-
fessionnels qui utilisent le français le plus
souvent pour 10000 habitants de la langue
majoritaire.
Administration publique. Dans cette
étude, cette catégorie comprend la fonction
publique québécoise, fédérale et munici-
pale. Ici, nous avons 13% du nombre total
qui parle régulièrement ou le plus souvent
en anglais. À noter que dans le bassin d’em-
ploi anglophone, le revenu annuel moyen
est de 59500$ alors qu’il est de 50000$
pour le bassin d’emplois francophone. La
présence de la fonction publique fédérale
n’est pas étrangère à ce résultat.
En tout, les trois secteurs représentent
135250 emplois. De ce nombre, 13,9% relève
du bassin d’emplois anglophone alors que la
population historique anglophone est de 8,7%.
Le tableau21 de l’étude intituLa langue
maternelle des travailleuses et des tra-
vailleurs de bassin d’emploi anglophone
au Québec montre que ce sont des francopho-
nes et des allophones qui occupent majoritaire-
ment ces emplois.
« Rest of Canada »
La situation est différente dans le « Rest of
Canada ». En Ontario, il y a 4,9% des emplois
qui proviennent du bassin francophone. La
une minorité francophone représente 4,4% de
la population. Au Nouveau-Brunswick, c’est
31,5% des emplois pour une communauté
francophone de 33,4%. Ailleurs, c’est 1,3% des
emplois pour une communauté francophone
de 2,2%. 3
L’économiste Henri Thibaudin a analysé l’impact de l’offre d’emploi de la
langue minoritaire tant au Québec qu’au Canada. « Nous avons analysé, dit-il,
une dimension jamais évaluée de la réalité linguistique au Québec à partir
de données empiriques objectives. Nous nous sommes dotés d’une méthode
rigoureuse en essayant de répondre à la question suivante: les ressources
anglophones mises à la disposition de la communauté minoritaire dans trois
secteurs publics correspondent-elles au poids de cette communuauté? Nous
avons maintenant une analyse chiffrée de cette réalité. Je suis heureux de voir
que notre méthode et nos chiffres n’ont pas été contestés ». Nous remercions
chaleureusement Henri Thibaudin pour l’entrevue qu’il nous a accordée.
ENTREVUE AVEC HENRI THIBAUDIN
Une contribution scientique
au débat sur la langue
Le chercheur a d’abord bien défini la
méthode de travail, identifié les sour-
ces de données les plus crédibles ainsi que
les bons outils d’analyse.
La méthode
Une première méthode devait permettre
de décrire de manière fiable les bassins
d’emplois anglophones dans la sphère
publique. Ensuite, le modèle devait permet-
tre d’en mesurer l’impact sur l’économie
du Québec.
À partir des données du recense-
ment de 2006 de Statistique Canada, les
secteurs de l’enseignement, de la santé et
de l’administration publique ont été triés
selon la langue utilisée au travail. Il existe
deux critères: la langue la plus souvent
utilisée et celle utilisée régulièrement. «
Nous avons retenu la première, explique le
chercheur, an d’éviter de compter des tra-
vailleurs et des travailleuses francophones
qui utilisent à l’occasion la langue anglaise
au travail. Le même critère pour la langue
minoritaire française a été utilisé pour le reste
du Canada ».
Ensuite, une ventilation selon les catégories
professionnelles a permis d’avoir les salaires,
etc. En établissant un calcul selon les variables
de tri, il a été possible d’obtenir les revenus
totaux des travailleurs et des travailleuses
concernés d’un secteur et les revenus moyens
par catégorie professionnelle.
Enfin, il s’agissait de mesurer l’impact
économique des données recueillies et traitées.
Les données par sous-secteur n’étaient pas
accessibles pour le Québec. Par contre, celles
sur la redistribution existaient pour le Canada.
« Nous avons fait l’hypothèse que la distribu-
tion devait être la même au Québec, car l’étude
portait sur le secteur public et les structures
étaient sensiblement les mêmes », a précisé
le chercheur. Les revenus ont ainsi ont été
Natif d’Aix-en-Provence, Henri Thibaudin a fait ses études de
baccalauréat en économie à l’Universi de la Méditerranée. Il
vit au Québec depuis 2006. Chargé de projet pour l’IRÉC, il est
titulaire d’une maîtrise en sciences économiques de l’Univer-
sité de Montal avec une spécialité en évaluation de projet. Il
poursuit actuellement une recherche à l’IC dans le domaine
des ressources naturelles et plus particulièrement de la res-
source « eau ». Il a déjà produit des études portant notamment
sur les mécanismes de nancement des hôpitaux, la prévision
des quantités d’hospitalisations de courte due au Québec
et l’analyse coûts-efficacité d’un projet public dont la solu-
tion de remplacement est un partenariat public-privé (PPP.).
Photo:AndréLaplante
Bulletin d’information
de l’Institut de recherche en économie
contemporaine (IRÉC) à l’intention des Amis
de l’IRÉC/Numéro 19
1030, rue Beaubien Est, bureau 103
Montréal, Québec H2S 1T4
Tél. 514 380-8916/Télécopieur: 514 380-8918
secretariat@irec.net/ www.irec.net
Directeur général de l’IRÉC: Robert Laplante
Responsable du bulletin: André Laplante
514 380-8916 poste 21
andrelaplante@irec.net
Collaboration: Frédéric Farrugia (CASIQ),
Odile Rochon, (IRÉC)
Graphisme(grille): Anne Brissette
pôt légal à la Bibliothèque nationale du
Québec
BULLETIN DE L
4
TALLOS
/SUITE DE LA PAGE1
Distinguer retombées économi-
ques et effets structurants
Les discours qui vantent leffervescence de
l’industrie minière aujourd’hui renvoient très
souvent aux retombées économiques, mais
rarement à de véritables effets structurants. Le
calcul des retombées économiques consiste à
chiffrer l’impact économique d’un secteur pour
chacun des acteurs touchés. Lemploi est un
facteur fréquemment quantifié pour mesurer
ces retombées, de même que la valeur ajoue
et les revenus fiscaux des gouvernements qui,
en principe, récoltent plus d’impôts quand
augmente l’activité minière.
Quant aux effets structurants, ce sont
des changements de long terme dans le tissu
économique, qui apportent une modification
de l’organisation des forces productives par
l’émergence de nouvelles activités et l’arrivée de
nouveaux acteurs économiques. Des projets qui
mènent à un essor des activités de transfor-
mation peuvent engendrer une modification
permanente des forces productives.
Puisque les retombées économiques du sec-
teur minier sont cycliques – elles varient sur-
tout en fonction du prix des métaux – l’activité
des fournisseurs de services et intrants est éga-
lement cyclique. Lactivité de ces fournisseurs
est caractérisée par les « effets de chantier »,
soit la hausse des activités en amont de lex-
traction chez tous les fournisseurs de services,
y compris les services publics, pendant le cycle
à la hausse. Ces effets de chantiers risquent
de créer une déstructuration d’autres secteurs
industriels, qui n’offrent pas des conditions
aussi avantageuses que l’industrie minière et
peinent à recruter de la main d’œuvre.
La demande mondiale
En Abitibi-Témiscamingue, comme sur la
Côte-Nord et dans le Nord du Québec, l’aug-
mentation de l’activité extractive peut engen-
drer une période d’expansion économique
ponctuelle. Dans ces régions, le niveau d’acti-
vité métallurgique est uniquement influencé
par les choix des entreprises en fonction de la
demande de leurs marchés.
Lors d’un cycle à la hausse, les entreprises
augmentent leurs activités de façon à répondre
à la demande mondiale. Dans ce contexte, le
Québec occupe souvent le rôle de fournisseur
du minerai dans la chaîne de valeur des mul-
tinationales intégrées. Par exemple, Tata Steel
prévoit exploiter le projet DSO (New Mille-
nium) près de Schefferville dès 2012. Durant
quinze ans, l’entreprise expédierait sans le
traiter 4 millions de tonnes de minerai de fer
annuellement dans le but de fournir la matière
première à Tata Steel
Europe, qui ne compte
aucune mine de fer, mais
contrôle des activités de
transformation.
À l’examen des
données sur l’emploi en
extraction et en transfor-
mation, l’extraction du
minerai et la préparation
primaire nengendrent
pas un essor comparable
des industries utilisatri-
ces de minerai en aval,
soit dans les industries de
la transformation. Le niveau d’activité minière
n’a aucune retombée en aval du port d’expédi-
tion du minerai, encore moins d’effet structu-
rant ; il n’y a aucune corrélation démontrable
entre l’accroissement de l’activité minière et la
croissance des activités métallurgiques.
Quant aux activités d’exploration, elles ont
des retombées locales qui ne sont pas négli-
geables, mais elles n’ont pas non plus d’effets
structurants.
Comment naissent les projets
miniers
Peu importe le minerai visé, les étapes
du cheminement d’un projet minier sont les
mêmes : exploration; développement du dépôt
(gîte) et production. La Société québécoise
d’exploration minière (SOQUEM) utilisait une
échelle de dix stades de développement d’un
projet (voir graphique).
Le sort d’un projet est le plus souvent fi
dès les premières étapes de financement où,
par exemple, les orientations sont déjà prises
pour vendre à l’avance toute la production
d’une mine à un ou des clients dont les plans
d’affaires déterminent, bien avant louverture
d’une mine, les conditions, lieux et voies de
traitement du minerai. Ainsi c’est, pour l’essen-
tiel, dans les premiers stades du cheminement
d’un projet que se dessine l’espace d’interven-
tion pour déployer des moyens incitatifs et des
conditions d’octroi des permis susceptibles
d’avoir un impact réel sur le développement
d’une stratégie d’accroissement de la transfor-
mation.
Les choix du Plan Nord
Le Québec n’a pas mis en place une telle
stratégie d’ensemble ou, du moins, si elle
existe, elle n’est pas connue. Dans le cadre du
Plan Nord, le développement des projets semble
se faire au cas par cas et rester soumis aux
stratégies d’affaires des promoteurs. Le gouver-
nement du Québec parle surtout de retombées
économiques. Le document gouvernemental
reste muet sur la définition dobjectifs précis
sur les enjeux reliés à la transformation et les
moyens de les atteindre.
Conclusion
Important à l’échelle régionale, le secteur
minier du Québec reste marginal à l’échelle
où se situent les intervenants agissant dans
l’extraction. Voilà un facteur qui explique que
les moyens pour intervenir et orienter les forces
en présence sont restreints. Paradoxalement,
l’État doit répondre aux préoccupations gran-
dissantes des citoyens par rapport aux projets
miniers qui ont des coûts sociaux et environ-
nementaux.
Finalement, ils sont de plus en plus nom-
breux à remettre en question l’investissement
de fonds publics pour soutenir l’implantation
de projets dont les retombées les plus lucratives
(les activités de transformation à plus forte
valeur ajoutée que l’extraction) se font ailleurs.
Cet article constitue la dernière contribu-
tion d’Odile Rochon à l’IRÉC qui a décidé
de relever dautres défis professionnels.
L’IRÉC la remercie pour sa contribution
et lui souhaite la meilleure des chances.
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