BULLETIN DE L’ Mensuel publié par l’Institut de recherche en économie contemporaine/Novembre 2011 2/Analyse du CASIQ 3/Entrevue avec Henri Thibaudin, chercheur de l’IRÉC et auteur de l’étude « L’offre d’emploi de langue minoritaire des institutions publiques au Québec et au Canada » 4/Départ d’Odile Rochon À NOTER ❚ Conseil confédéral CSN L’enjeu du bioalimentaire Le directeur général de l’IRÉC Robert Laplante prononcera une conférence le 8 décembre au Centre des congrès de Québec. Elle s’intitule « Portrait d’une politique bioalimentaire au Québec et la place de l’État dans ce secteur stratégique de l’économie québécoise ». ❚ Revue Vie Économique Actes du colloque Le numéro de décembre de la Revue Vie économique sera entièrement consacré aux actes du colloque sur le développement minier au Québec qui s’est tenu le 22 novembre 2011 à Montréal. www.eve.coop COLLOQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT MINIER AU QUÉBEC Le vrai débat public sur le Plan Nord peut commencer Le colloque sur le développement minier au Québec organisé par l’IRÉC et la Direction du développement durable de HEC Montréal, en collaboration avec le journal Le Devoir a attiré plus de 300 personnes. Une couverture médiatique exceptionnelle a été au rendez-vous. La qualité des conférenciers et de leurs interventions aura un impact certain sur les politiques publiques. Un vrai débat public peut commencer. U n consensus s’est dégagé dans les présentations des conférenciers : le modèle de développement du secteur minier est dépassé. Qu’il s’agisse des règles d’attribution des « claims », des redevances perçues par le gouvernement au stade de l’exploration ou de l’exploitation, des modèles de propriété et de gouvernance, des conditions d’abandon de sites miniers, etc., une vaste consultation s’impose. Les textes sont disponibles sur le site de l’IRÉC à l’URL suivante: http://www.irec.net/index. jsp?p=90 Il est possible de visionner l’intégralité de l’enregistrement vidéo du colloque à l’URL suivante : http:// www.irec.net/index. jsp?p=91 Le numéro de décembre de la Revue Vie économique entièrement consacré aux actes du colloque sera disponible en ligne le 5 décembre à l’adresse suivante : www.eve.coop L’OFFRE D’EMPLOI DE LANGUE MINORITAIRE DES INSTITUTIONS PUBLIQUES ASSEMBLÉE ANNUELLE DES MÉTALLOS de l’anglais L Photo : Normand Rajotte SOMMAIRE Croissance minière et Place disproportionnée développement social U n rapport de recherche de l’IRÉC révèle un déséquilibre entre la place de l’anglais comme langue de travail dans les institutions publiques et le poids démographique des anglophones au Québec. Dans le reste du Canada, on observe le contraire. Le poids du secteur public de langue anglaise au Québec s’élève à 13,9 %. Il s’agit de 5,2 points de plus que le poids démographique des anglophones, qui se chiffre à 8,7 %. Cette première étude analysant la situation dans les secteurs de l’éducation, de l’administration publique, de la santé et des services sociaux des gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral ANGLAIS/SUITE À LA PAGE 2 e 17 novembre 2011, Robert Laplante et Odile Rochon, respectivement directeur général et chercheure à l’IRÉC, ont exposé leur analyse du développement minier dans le cadre de la 47e assemblée annuelle du Syndicat des Métallos. Les chercheurs de l’IRÉC, qui s’intéressent aux outils pour évaluer la contribution de cette industrie à l’économie, ont insisté sur l’importance de distinguer retombées économiques et effets structurants. De plus, il est nécessaire de bien comprendre la séquence qui précède la mise en exploitation d’une mine afin d’évaluer la marge de manœuvre dont dispose l’État pour influencer les projets en voie d’être exploités, de façon à en capter les retombées. MÉTALLOS/SUITE À LA PAGE 4 ANGLAIS/SUITE DE LA PAGE 1 a été rédigée par le chargé de projet de l’IRÉC, Henri Thibaudin. Selon l’étude, réalisée à l’aide des données du recensement de 2006, on compte au Québec 135 250 emplois dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la fonction publique pour lesquels l’anglais est utilisé au moins la moitié du temps. Cela représente un coût annuel en ressources humaines de plus de six milliards de dollars. Les secteurs publics de langue anglaise du Québec comptent 50 000 emplois de plus que ce que l’on pourrait escompter compte tenu du poids démographique des anglophones. Ces emplois supplémentaires représentent des revenus de 2,2 milliards $. Par ailleurs, au Québec, moins de la moitié des emplois dont la langue de travail est l’anglais sont occupés par des anglophones. Le bassin d’emplois publics de langue anglaise est composé de 29 % de personnes dont la langue maternelle est le français et de 27 % d’allophones. L’étude révèle également que la majorité des emplois publics de langue anglaise sont concentrés dans la région de Montréal, pour la santé et l’éducation, ainsi que dans celle de Gatineau, pour la fonction publique. Situation inverse dans le reste du Canada Au Canada anglais, exception faite de l’Ontario, la proportion d’employés du secteur public parlant le français au travail est moins élevée que la part de francophones composant la population. Au Canada anglais, au contraire, on compte environ 7000 emplois en deçà de ce qui serait justifié par le poids démographique des francophones, soit un déficit d’environ 270 millions de dollars en revenus pour les travailleurs et les travailleuses Pour en savoir plus Pour en savoir plus, consulter l’étude L’offre d’emploi de langue minoritaire des institutions publiques au Québec et au Canada. Les secteurs de l’enseignement, de la santé et des services sociaux et des administrations publiques sur le site de l’IRÉC à l’URL suivante : http://www.irec.net/ index.jsp?p=33. Ce rapport de recherche a été réalisé pour le compte de l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA). L’étude est aussi accessible sur le site de l’IRFA à l’adresse suivante www. irfa.ca. On y retrouve un communiqué de presse et un résumé. Enfin, Henri Thibaudin a accordé une entrevue que l’on peut lire à la page 3. 2 ANALYSE DU CASIQ AU 31 OCTOBRE 2011 L’IQ-30 connaît une hausse de 3,83 % A u cours du mois d’octobre 2011, l’IQ-30 a connu une hausse de 3,83 % pour se situer à 1303.20. Vingt-trois titres ont augmenté alors que sept autres ont baissé. Six des sept secteurs ont connu une hausse. Le secteur des Industries a connu la plus forte variation positive soit 16,79 %. Le secteur des Télécommunications a connu une légère baisse de l’ordre de -0,15%. Le titre du CN a augmenté de +11,50 % au cours du mois. Le titre de la compagnie Corporation Minière Osisko a diminué de -9.42%. Depuis le début de l’année, six des dix secteurs du TSX composé ont connu une baisse alors que la variation totale a été de -8,86 %. La plus forte variation positive provient du secteur des Télécommunications avec une croissance de 11,09 % depuis le début de l’année. Pour des informations plus complètes, voir l’URL : http://www.iq30-iq150.org/ Tableau comparatif des secteurs Depuis le vendredi 30 septembre 2011 au lundi 31 octobre 2011 10–Énergie 15–Matériaux 20–Industrie 25–Consommation discrétionnaire 30–Biens de consommation de base 35–Santé 40–Finance 45–Technologies de l’information 50–Télécommunications 55–Services aux collectivités Variation IQ-30 (%) TSX Composé (%) - 1,49 16,79 1,32 4,32 - 5,44 5,07 -0,15 - 3,83 13,22 5,90 12,18 2,17 1,48 -5,93 1,77 3,78 -1,66 -0,25 5,40 N.B. Le secteur de l’énergie, la santé et des services aux collectivités ne sont pas représentés dans l’IQ-30. Tableau comparatif des secteurs de l’IQ-30 avec les secteurs de l’Indice composé S & P/TSX Depuis le début de l’année au lundi 31 octobre 2011 10–Énergie 15–Matériaux 20–Industrie 25–Consommation discrétionnaire 30–Biens de consommation de base 35–Santé 40–Finance 45–Technologies de l’information 50–Télécommunications 55–Services aux collectivités Variation IQ-30 (%) TSX composé (%) - -44,03 4,35 62,15 8,52 - -2,50 -16,74 6,19 - -2,02 -15,36 -13,26 -4,04 -15,91 3,87 3,43 -5,75 -10,62 11,09 1,57 -8,86 N.B. Le secteur de l’énergie, de la santé et des services aux collectivités ne sont pas représentés dans l’IQ-30. IQ-30 : Les plus fortes hausses depuis le début de l'année Société CN BCE Groupe CGI Groupe Jean Coutu (PJC) Alimentation Couche-Tard Prix ($) 31 déc. 2010 66,35 35,34 17,20 9,63 27,06 Prix ($) 31 octobre 2011 78,08 39,51 20,40 12,75 30,00 Variation Pondération (%) Variation du titre au 31 déc. pondérée % 2010 % 17,68 5,61 0,99 11,80 7,82 0,92 18,60 3,64 0,68 32,40 1,98 0,64 10,86 3,04 0,33 ENTREVUE AVEC HENRI THIBAUDIN besoins de la minorité historique anglophone. Normalement, les services offerts devaient être en proportion de la population de cette communauté. Les résidents de langue maternelle anglaise au Québec constituent 8,7 % de la population. L’étude s’est ensuite penchée sur chaque secteur afin de voir ce qu’il en était dans les faits. L’économiste Henri Thibaudin a analysé l’impact de l’offre d’emploi de la Enseignement. Dix pour cent des habilangue minoritaire tant au Québec qu’au Canada. « Nous avons analysé, dit-il, une dimension jamais évaluée de la réalité linguistique au Québec à partir tants scolarisés du Québec c’est-à-dire qui de données empiriques objectives. Nous nous sommes dotés d’une méthode fréquentait un établissement scolaire l’année rigoureuse en essayant de répondre à la question suivante : les ressources du recensement sont de langue maternelle anglophones mises à la disposition de la communauté minoritaire dans trois anglaise. Dix-sept pour cent des travailleurs secteurs publics correspondent-elles au poids de cette communuauté? Nous et des travailleuses de ce secteur utilisent le avons maintenant une analyse chiffrée de cette réalité. Je suis heureux de voir plus souvent l’anglais. Ce sont 49 600 emplois. que notre méthode et nos chiffres n’ont pas été contestés ». Nous remercions À noter que les élèves anglophones disposent chaleureusement Henri Thibaudin pour l’entrevue qu’il nous a accordée. de plus d’enseignants par personne que les francophones. e chercheur a d’abord bien défini la Santé. Pour une population de la méthode de travail, identifié les sourminorité historique anglophone de 8,7 %, ces de données les plus crédibles ainsi que 12 % des travailleurs et des travailleules bons outils d’analyse. ses de ce secteur exercent en anglais. Ce La méthode sont 54 300 emplois. À noter qu’il y a 357 Une première méthode devait permettre professionnels et le personnel qui utilisent de décrire de manière fiable les bassins l’anglais comme langue de travail pour d’emplois anglophones dans la sphère 10 000 anglophones alors qu’il y a 253 propublique. Ensuite, le modèle devait permetfessionnels qui utilisent le français le plus tre d’en mesurer l’impact sur l’économie souvent pour 10 000 habitants de la langue du Québec. majoritaire. À partir des données du recenseAdministration publique. Dans cette Natif d’Aix-en-Provence, Henri Thibaudin a fait ses études de ment de 2006 de Statistique Canada, les étude, cette catégorie comprend la fonction baccalauréat en économie à l’Université de la Méditerranée. Il secteurs de l’enseignement, de la santé et publique québécoise, fédérale et municivit au Québec depuis 2006. Chargé de projet pour l’IRÉC, il est de l’administration publique ont été triés titulaire d’une maîtrise en sciences économiques de l’Univer- pale. Ici, nous avons 13 % du nombre total selon la langue utilisée au travail. Il existe sité de Montréal avec une spécialité en évaluation de projet. Il qui parle régulièrement ou le plus souvent poursuit actuellement une recherche à l’IRÉC dans le domaine deux critères : la langue la plus souvent des ressources naturelles et plus particulièrement de la res- en anglais. À noter que dans le bassin d’emutilisée et celle utilisée régulièrement. « source « eau ». Il a déjà produit des études portant notamment ploi anglophone, le revenu annuel moyen Nous avons retenu la première, explique le sur les mécanismes de financement des hôpitaux, la prévision est de 59 500 $ alors qu’il est de 50 000 $ chercheur, afin d’éviter de compter des tra- des quantités d’hospitalisations de courte durée au Québec pour le bassin d’emplois francophone. La vailleurs et des travailleuses francophones et l’analyse coûts-efficacité d’un projet public dont la solu- présence de la fonction publique fédérale tion de remplacement est un partenariat public-privé (PPP.). qui utilisent à l’occasion la langue anglaise n’est pas étrangère à ce résultat. répartis dans chaque secteur en établissant au travail. Le même critère pour la langue En tout, les trois secteurs représentent par exemple le pourcentage de revenus qui minoritaire française a été utilisé pour le reste 135 250 emplois. De ce nombre, 13,9 % relève vient des sous-secteurs universitaire, collégial, du Canada ». du bassin d’emplois anglophone alors que la Ensuite, une ventilation selon les catégories s e c o n d a i r e , primaire, etc. population historique anglophone est de 8,7 %. L’étape suivante a consisté à prendre le professionnelles a permis d’avoir les salaires, Le tableau 21 de l’étude intitulé La langue etc. En établissant un calcul selon les variables tableau d’impact économique fourni par le maternelle des travailleuses et des tramodèle intersectoriel du Québec de l’Institut de tri, il a été possible d’obtenir les revenus vailleurs de bassin d’emploi anglophone de la statistique du Québec (ISQ) qui permet totaux des travailleurs et des travailleuses au Québec montre que ce sont des francophode mesurer l’effet sur l’économie des revenus concernés d’un secteur et les revenus moyens nes et des allophones qui occupent majoritaireprovenant de tous les sous-secteurs. par catégorie professionnelle. ment ces emplois. Le chercheur a alors pris les revenus Enfin, il s’agissait de mesurer l’impact « Rest of Canada » économique des données recueillies et traitées. distribués dans chaque secteur, calculé la proLa situation est différente dans le « Rest of duction dans chaque sous-secteur et appliqué Les données par sous-secteur n’étaient pas Canada ». En Ontario, il y a 4,9 % des emplois le modèle pour voir l’impact sur les emplois accessibles pour le Québec. Par contre, celles qui proviennent du bassin francophone. La sur la redistribution existaient pour le Canada. directement soutenus (employés), indirecune minorité francophone représente 4,4 % de tement soutenus (fournisseurs) et les autres « Nous avons fait l’hypothèse que la distribula population. Au Nouveau-Brunswick, c’est (taxes, etc.) tion devait être la même au Québec, car l’étude 31,5 % des emplois pour une communauté portait sur le secteur public et les structures Les résultats francophone de 33,4 %. Ailleurs, c’est 1,3 % des étaient sensiblement les mêmes », a précisé Rappelons l’hypothèse : le Québec a pris emplois pour une communauté francophone le chercheur. Les revenus ont ainsi ont été des dispositions législatives pour répondre aux de 2,2 %. 3 Une contribution scientifique au débat sur la langue Photo : André Laplante L MÉTALLOS/SUITE DE LA PAGE 1 Distinguer retombées économiques et effets structurants Les discours qui vantent l’effervescence de l’industrie minière aujourd’hui renvoient très souvent aux retombées économiques, mais rarement à de véritables effets structurants. Le calcul des retombées économiques consiste à chiffrer l’impact économique d’un secteur pour chacun des acteurs touchés. L’emploi est un facteur fréquemment quantifié pour mesurer ces retombées, de même que la valeur ajoutée et les revenus fiscaux des gouvernements qui, en principe, récoltent plus d’impôts quand augmente l’activité minière. Quant aux effets structurants, ce sont des changements de long terme dans le tissu économique, qui apportent une modification de l’organisation des forces productives par l’émergence de nouvelles activités et l’arrivée de nouveaux acteurs économiques. Des projets qui mènent à un essor des activités de transformation peuvent engendrer une modification permanente des forces productives. Puisque les retombées économiques du secteur minier sont cycliques – elles varient surtout en fonction du prix des métaux – l’activité des fournisseurs de services et intrants est également cyclique. L’activité de ces fournisseurs est caractérisée par les « effets de chantier », soit la hausse des activités en amont de l’extraction chez tous les fournisseurs de services, y compris les services publics, pendant le cycle à la hausse. Ces effets de chantiers risquent de créer une déstructuration d’autres secteurs industriels, qui n’offrent pas des conditions aussi avantageuses que l’industrie minière et peinent à recruter de la main d’œuvre. La demande mondiale En Abitibi-Témiscamingue, comme sur la Côte-Nord et dans le Nord du Québec, l’augmentation de l’activité extractive peut engendrer une période d’expansion économique ponctuelle. Dans ces régions, le niveau d’activité métallurgique est uniquement influencé par les choix des entreprises en fonction de la demande de leurs marchés. Lors d’un cycle à la hausse, les entreprises augmentent leurs activités de façon à répondre à la demande mondiale. Dans ce contexte, le Québec occupe souvent le rôle de fournisseur du minerai dans la chaîne de valeur des multinationales intégrées. Par exemple, Tata Steel prévoit exploiter le projet DSO (New Millenium) près de Schefferville dès 2012. Durant quinze ans, l’entreprise expédierait sans le traiter 4 millions de tonnes de minerai de fer annuellement dans le but de fournir la matière première à Tata Steel Europe, qui ne compte aucune mine de fer, mais contrôle des activités de transformation. À l’examen des données sur l’emploi en extraction et en transformation, l’extraction du minerai et la préparation primaire n’engendrent pas un essor comparable des industries utilisatrices de minerai en aval, soit dans les industries de la transformation. Le niveau d’activité minière n’a aucune retombée en aval du port d’expédition du minerai, encore moins d’effet structurant ; il n’y a aucune corrélation démontrable entre l’accroissement de l’activité minière et la croissance des activités métallurgiques. Quant aux activités d’exploration, elles ont des retombées locales qui ne sont pas négligeables, mais elles n’ont pas non plus d’effets structurants. Comment naissent les projets miniers Peu importe le minerai visé, les étapes du cheminement d’un projet minier sont les mêmes : exploration; développement du dépôt (gîte) et production. La Société québécoise d’exploration minière (SOQUEM) utilisait une échelle de dix stades de développement d’un projet (voir graphique). Le sort d’un projet est le plus souvent fixé dès les premières étapes de financement où, par exemple, les orientations sont déjà prises pour vendre à l’avance toute la production d’une mine à un ou des clients dont les plans d’affaires déterminent, bien avant l’ouverture d’une mine, les conditions, lieux et voies de traitement du minerai. Ainsi c’est, pour l’essentiel, dans les premiers stades du cheminement d’un projet que se dessine l’espace d’intervention pour déployer des moyens incitatifs et des conditions d’octroi des permis susceptibles d’avoir un impact réel sur le développement d’une stratégie d’accroissement de la transformation. Les choix du Plan Nord Le Québec n’a pas mis en place une telle stratégie d’ensemble ou, du moins, si elle existe, elle n’est pas connue. Dans le cadre du Plan Nord, le développement des projets semble se faire au cas par cas et rester soumis aux stratégies d’affaires des promoteurs. Le gouvernement du Québec parle surtout de retombées économiques. Le document gouvernemental reste muet sur la définition d’objectifs précis sur les enjeux reliés à la transformation et les moyens de les atteindre. Conclusion Important à l’échelle régionale, le secteur minier du Québec reste marginal à l’échelle où se situent les intervenants agissant dans l’extraction. Voilà un facteur qui explique que les moyens pour intervenir et orienter les forces en présence sont restreints. Paradoxalement, l’État doit répondre aux préoccupations grandissantes des citoyens par rapport aux projets miniers qui ont des coûts sociaux et environnementaux. Finalement, ils sont de plus en plus nombreux à remettre en question l’investissement de fonds publics pour soutenir l’implantation de projets dont les retombées les plus lucratives (les activités de transformation à plus forte valeur ajoutée que l’extraction) se font ailleurs. Cet article constitue la dernière contribution d’Odile Rochon à l’IRÉC qui a décidé de relever d’autres défis professionnels. L’IRÉC la remercie pour sa contribution et lui souhaite la meilleure des chances. BULLETIN DE L’ Bulletin d’information de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) à l’intention des Amis de l’IRÉC/Numéro 19 1030, rue Beaubien Est, bureau 103 Montréal, Québec H2S 1T4 Tél. 514 380-8916/Télécopieur : 514 380-8918 [email protected]/ www.irec.net Directeur général de l’IRÉC : Robert Laplante Responsable du bulletin : André Laplante 514 380-8916 poste 21 [email protected] Collaboration : Frédéric Farrugia (CASIQ), Odile Rochon, (IRÉC) Graphisme (grille) : Anne Brissette Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec 4