Pérennisons nos variétés de fruits

La question de développement
/ Jean-Pierre Masclet
Pérennisons nos variétés de fruits
A une époque où tout va très vite où les espèces de fruits et légumes défilent en rangs d’oignons dans
les grandes chaines de distribution, nous trouvons sur les marchés locaux et les marchés à la ferme des
variétés anciennes de fruit mais aussi des nouveautés intéressantes qui n’ont pas accès au grand
commerce.
Comment faire pour avoir ces fruits dans son jardin ?
Pour cela, vous allez procéder à la multiplication de la variété concernée. Mais de toutes les
multiplications possibles, une seule vous sera accessible ou possible – le surgreffage – qui est une des
multiplications végétatives des arbres fruitiers.
Les arbres fruitiers, comme la plupart des végétaux, se multiplient de manière sexuée où de manière
végétative.
- La multiplication sexuée se fait au travers de la graine issue d’une fécondation. Dans la nature
cette fécondation n’est pas contrôlée. Le pollen mâle (fécondeur) peut venir d’une autre
variété et générer une graine non fidèle au patrimoine génétique différent du sujet femelle.
- La multiplication végétative (bouturage, marcottage, greffage, in vitro) est un mode de
multiplication asexuée qui permet de transférer fidèlement le patrimoine génétique variétal.
Dans notre cas de figure, seule la multiplication végétative est possible pour perpétuer fidèlement
notre variété.
 Le bouturage et le marcottage sont des méthodes peu efficaces car le système racinaire de la
variété ne s’adapte pas facilement au terrain ce qui engendre une mauvaise végétation du
sujet et une mortalité rapide. Actuellement, les variétés fruitières sont greffées sur des portegreffes sélectionnés.
 La multiplication in-vitro est faite en laboratoire donc inaccessible aux amateurs.
 Il ne reste que le greffage ou le surgreffage pour multiplier ou perpétuer une variété.
Le greffage
Le greffage est une opération qui consiste à implanter dans les tissus d’une plante, un bourgeon ou un
fragment quelconque, prélevé sur une autre plante de la même espèce pour que celui-ci continue à
croitre en faisant corps avec la première. La greffe est le résultat de cette opération.
Le surgreffage
Le surgreffage est l’opération qui consiste à greffer une deuxième fois le même sujet pour changer de
variété.
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La question de développement
/ Jean-Pierre Masclet
Perpétuer une variété
Pour l’amateur, la situation la plus courante est que l’on dispose d’un arbre de la même espèce mais
d’une autre variété. C’est alors que l’on procèdera à un surgreffage. Celui-ci s’effectuera de mi-avril à
mi-mai selon l’évolution de la végétation (arbres bien en sève) pour la plupart des essences où en
septembre pour les cerisiers. Il est important que les arbres greffés soient bien en sève de sorte à ce
que celle-ci s’infiltre rapidement dans le greffon pour créer la soudure nécessaire à la reprise de celuici. Le but étant de mettre en contact les deux cambiums celui du greffon et celui du porte greffe dans
l’espoir d’une bonne soudure qui permette le transport de la sève.
Le porte-greffe (arbre support) doit être en sève mais pas le greffon. Si c’était le cas, il se dessècherait,
alors aucune chance de reprise.
C’est pour cela que l’on récolte les greffons en hiver et qu’on les conserve au froid pour qu’ils ne
flétrissent pas.
Les deux techniques les plus utilisée sont la greffe en fente et la greffe en couronne. Pour cela, il faut
rabattre les branches de l’arbre porteur à la hauteur voulu. Il est préférable d’avoir des branches d’un
diamètre de 5 à 10 cm. Les greffons sont insérés, attachés et mastiqués. Quelques jours après
l’opération, les bourgeons gonfleront. Suivra les feuilles et c’est ainsi que votre variété survivra sur un
autre arbre.
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