Psi 945 – 2015/2016
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Algèbre linéaire pré-réduction
À rendre à Mme Gilles au plus tard le jeudi 5 novembre 2015
La première partie est un exercice autour de calculs explicites sur une matrice (5,5). Dans le deuxième exercice
on prouve un résultat bien connu, et on s’intéresse à une généralisation. Le problème constituant la troisième
partie constitue une introduction au chapitre sur la réduction. Il est à faire (hors rédaction, éventuellement)
avant le travail sur le poly de réduction.
1 Du calcul matriciel
Dans cet exercice, on considère la matrice :
A=
1 2131
11211
2 1123
1 5270
3 3457
On note ul’endmorphisme de E=R5canoniquement associé à A.
1. Déterminer le rang de A.
2. Donner une base du noyau de u.
3. Trouver un supplémentaire de Ker (u).
4. Donner une base de l’image de u, puis la compléter en une base de E.
5. Trouver Pet Qdans GL5(R)telles que P AQ =Jr, avec rle rang de A.
6. Calculer P1et Q1.
2 Deux résultats plus ou moins classiques
On s’intéresse ici aux endomorphismes de E(K-espace vectoriel de dimension finie) vérifiant certaines propriétés
simples.
1. Tout d’abord, on cherche les u∈ L(E)vérifiant « pour tout xE:(x, u(x)) est liée », propriété notée
P1.
(a) Vérifier que les homothéties x7→ λx vérifient bien la propriété P1
Réciproquement, on fixe dans la suite uvérifiant P1. On souhaite montrer que c’est une homothétie.
On fixe E= (e1, ..., en)une base de E.
(b) Quelle est la forme de la matrice de udans la base E?
(c) En considérant u(e1+e2), affiner le résultat précédent et conclure.
2. On fixe maintenant yEnon nul, et on cherche les u∈ L(E)vérifiant « pour tout xE:(x, u(x), y)
est liée », propriété notée P2.
(a) Soient ϕ∈ L(E, K)et λK. Vérifier que les applications de la forme x7→ λx +ϕ(x)yvérifient la
propriété P2.
Réciproquement, soit uvérifiant P2. On souhaite montrer que uest bien de ce type.
(b) On choisit Fune base dont le premier vecteur est f1=y. Quelle est la forme de la matrice de udans
la base F?
(c) En considérant u(f2+f3), affiner le résultat précédent (sur la diagonale).
(d) En considérant u(f1+f2), affiner le résultat précédent (sur la première colonne).
(e) En fixant λ« comme on pense », considérer uλIdEet conclure.
3. Les résultats précédents sont-ils maintenus si Eest de dimension infinie ?
1
3 De la réduction sans le cours
3.1 Réduction d’un endomorphisme de R2
Dans cette partie et la suivante, on s’intéresse à A=17 60
518. Du point de vue géométrique, on va travailler
dans E=R2, muni de sa base canonique E= (e1, e2)et udésigne l’endomorphisme de Ecanoniquement associé
àA, c’est-à-dire tel que Mat(u, E) = A.
1. Montrer que u2IdEn’est pas injective. Plus précisément, on montrera que le noyau E1de u2IdEest
une droite, dirigée par un vecteur f1qu’on explicitera.
2. Montrer de même que E2= Ker (u+ 3IdE) = Rf2, avec f2qu’on explicitera.
3. Montrer que F= (f1, f2)est une base de E. Sans faire de produit matriciel, dire ce que vaut D=
Mat(u, F).
4. Donner la valeur de P, la matrice de passage de Evers F.
5. Exprimer Dà l’aide de Aet P, puis Aà l’aide de Det P.
6. Calculer P1.
3.2 Quatre applications
On va utiliser ce qui précède pour obtenir une formule simple donnant la valeur de An, puis déterminer le
commutant de A, c’est-à-dire l’ensemble des matrices qui commutent avec A. Ensuite, on s’intéressera à deux
« systèmes dynamiques », l’un continu et l’autre discret, dont les résolutions feront intervenir Aet sa forme
réduite.
1. Calcul de An.
(a) Pour nN, que vaut Dn?1
(b) Exprimer Anà l’aide de Dn.
(c) Calculer An, au sens : An=× ×
× ×(expliciter les quatre termes).
2. Calcul du commutant de A.
Soient B∈ M2(R)et vl’endomorphisme de Ecanoniquement associé à B.
(a) Montrer que AB =BA si et seulement si uv=vu(on distinguera bien les deux implications).
(b) Justifier le fait que E1et E2sont supplémentaires dans E.
(c) Montrer que uv=vusi et seulement si E1et E2sont stables par v.
(d) En déduire une condition nécessaire et suffisante simple sur Mat(v, F), pour avoir uv=vu.
(e) Montrer que Bcommute avec Asi et seulement si Best de la forme P D1P1, avec D1diagonale.
(f) Montrer que Bcommute avec Asi et seulement si Best de la forme λA +µI2.
On pourra noter qu’il existe toujours une application affine envoyant respectivement 2et 3sur deux
valeurs imposées, dans le but d’écrire D1=λD +µI2...
3. Un système différentiel.
On s’intéresse ici aux couples de fonctions (x, y)de Rdans Rvérifiant :
tR,x0(t) = 17x(t) + 60y(t)
y0(t) = 5x(t)18y(t)(D)
ce qui peut se traduire X0(t) = AX(t), avec X(t) = x(t)
y(t).Attention, on a en aucun cas supposé que
(x, y)vérifiait (D)!
On définit, pour la suite, deux fonctions x1et y1par la relation : X1(t) = x1(t)
y1(t)=P1x(t)
y(t).
(a) Montrer que (x, y)vérifie le système (D)si et seulement si (x1, y1)vérifie un système différentiel...
« un peu plus simple », disons (D0).
(b) Résoudre (D0); en déduire l’ensemble des solutions du système (D).
(c) Pouvait-on se passer du calcul de P1?
1. Allez, c’est cadeau !
2
4. La version discrète.
On s’intéresse maintenant aux suites vérifiant :
nN,un+1 = 17un+ 60vn
vn+1 =5un18vn
(R)
On définit deux nouvelles suites Uet Vpar la relation Un
Vn=P1un
vn.
(a) Montrer que (u, v)vérifie (R)si et seulement si (U, V )vérifie une relation de récurrence plus simple,
notée (R0).
(b) Résoudre (R0).
(c) En déduire l’ensemble des solutions de (R).
3.3 Rejouons dans R3
On travaille dans cette partie avec la matrice A=
34 10
25 10
14 8
.
1. Calculer le rang de AλI3.
On choisira des pivots les plus simples possibles... et fatalement, on sera amené à discuter en fonction des
valeurs de λ!
2. Montrer qu’il existe une matrice P(qu’on explicitera) telle que : A=P
200
01 0
0 0 3
P1.
3. Montrer que les matrices commutant avec Asont exactement celles de la forme αA2+βA +γI3.
4. Résoudre le système différentiel
tR,
x0(t) = 3x(t)4y(t) + 10z(t)
y0(t) = 2x(t)5y(t) + 10z(t)
z0(t) = x(t)4y(t) + 8z(t)
avec les conditions initiales
x(0) = 1
y(0) = 1
z(0) = 2
5. Trouver les suites (u, v, w)vérifiant les relations de récurrence mutuelle
nN,
un+1 =3un4vn+ 10wn
vn+1 =2un5vn+ 10wn
wn+1 =un4vn+ 8wn
avec les conditions initiales
u0= 1
v0=1
w0= 2
3.4 Un générateur automatique d’exercices
Mais comment ai-je fait pour trouver ces matrices Aet Bsemblant compliquées... mais qui peuvent se réduire
avec des calculs ne faisant intervenir aucune fraction ?
1. Soit T1une matrice triangulaire supérieure à coefficients entiers, possédant uniquement des 1sur la
diagonale. Le cours nous assure que T1est inversible. Justifier le fait que T1
1est une matrice à coefficients
entiers.
2. On définit T2=tT1. Justifier le fait que T2est inversible.
3. Justifier le fait que P=T1T2est inversible, et que P1est à coefficients entiers.
4. Optionnel, en Python (avec le array de numpy) : donner, en expliquant la démarche, une matrice C
M3(R)à coefficients entiers tous non-nuls, et telle qu’il existe une matrice inversible Pà coefficients
entiers (ainsi que son inverse) telle que :
P1CP =
5 0 0
04 0
0 0 2
Fin de l’énoncé
3
Quelques remarques
1. Il ne faut surtout pas croire que pour toute matrice M, on peut trouver une matrice inversible Pet une
diagonale Dtelle que M=P.D.P 1(on dit alors que Mest semblable àD). Voir par exemple la matrice
Z=
2 1 0
0 2 0
0 0 3
(qui peut être l’objet de longues réflexions – les yeux plissés comme il se doit).
2. Comme vous le savez, lacalcul de Anest en pratique plus simple si on fait la division euclidienne de Xn
par un polynôme annulateur A.
3. Le calcul du commutant d’une matrice se fait par contre effectivement par réduction, comme on l’a vu
dans ce problème.
4. On n’a pas toujours C(A) = K[A](polynômes en A) : d’une part, on peut avoir Ker (uλIdE)de dimension
strictement supérieure à 1, ce qui autorise grosso-modo les restrictions de v(commutant avec u) à prendre
n’importe quelle valeur ; d’autre part, il se peut que les sous-espaces de la forme Ker (uλIdE)aient une
somme strictement plus petite que l’espace ambiant ; c’est le cas de la matrice Zvue plus haut (exercice !).
5. La résolution des systèmes dynamiques tels que ceux vus dans le problème peut se faire par des méthodes
presse-bouton, mais la compréhension réelle de la nature des solutions passe par les aspects géométrico-
matriciels !
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