définition et pertinence clinique de la dyspnée Dr Capucine MORELOT-PANZINI définition : atelier SPLF – Lille 2010 Le terme “dyspnée” décrit un ensemble de sensations respiratoires, survenant à l’exercice ou au repos, dont l’affect est désagréable, et qui peuvent s’accompagner de modifications ventilatoires et neurovégétatives. L’évaluation de son intensité est subjective. Elle entraîne des réponses physiologiques et comportementales susceptibles d’altérer le mode et la qualité de vie des patients. définition : atelier SPLF – Lille 2010 Le terme “dyspnée” décrit un ensemble de sensations respiratoires, survenant à l’exercice ou au repos, dont l’affect est désagréable, et qui peuvent s’accompagner de modifications ventilatoires et neurovégétatives. L’évaluation de son intensité est subjective. Elle entraîne des réponses physiologiques et comportementales susceptibles d’altérer le mode et la qualité de vie des patients. définition : atelier SPLF – Lille 2010 Le terme “dyspnée” décrit un ensemble de sensations respiratoires, survenant à l’exercice ou au repos, dont l’affect est désagréable, et qui peuvent s’accompagner de modifications ventilatoires et neurovégétatives. L’évaluation de son intensité est subjective. Elle entraîne des réponses physiologiques et comportementales susceptibles d’altérer le mode et la qualité de vie des patients. définition : American Thoracic Society 2012 idem 1999 Expérience subjective d’inconfort respiratoire faite de sensations qualitativement distinctes et d’intensité variable avec un certain nombre de précisions • mécanismes et voies différents pour les différentes sensations, qui en clinique sont généralement intriquées • intensité de l’affect négatif (“unpleasantness”) variable indépendamment de l’intensité de la sensation elle-même • impact émotionnel et impact comportemental également variables • dissociation “symptôme vs signes” importance de la notion de “self-report” • importance de la notion de cognition et de la notion d’interprétation selon l’histoire personnelle et l’environnement socio-familial Parshall, AJRCCM 2012 définition expérience subjective d’inconfort respiratoire • multimodale : différentes sensations dyspnéiques de mécanismes distincts • multidimensionnelle : le “percept” [dimension sensorielle] doit être associé à un “affect” négatif (“unpleasantness”) pour parler de dyspnée [dimension affective] ; les intensités sensorielle et affectives peuvent varier indépendamment • diffusive : la dyspnée a un impact neurovégétatif, émotionnel, et comportemental composante affective de la dyspnée 1. métaphore musicale (« fort » vs. « désagréable ») 2. questionnaire multidimensionnel (« MDP ») « A1 » : inconfort respiratoire « QS » : effort / manque d’air / comprimer /concentrer / fort « A2 » : déprimé / anxieux / frustré /en colère /effrayé composante affective de la dyspnée • enfants asthmatiques • dyspnée expérimentale (charge inspiratoire) • extraits dessins animés (Von Leupoldt, 2006) composante affective de la dyspnée • BPCO modérée à sévère • test de marche de 6 minutes • musique (classique, jazz, pop, rock... “upbeat”) vs. silence Von Leupoldt et coll., Chest, 2007 pertinence • jusqu’à 25% des patients ambulatoires « tout venant » • 10 à 18% des sujets « sains » de moins de 65 ans • > 30 % des sujets de plus de 65 ans • obésité et sédentarité prédicteurs de dyspnée • prédicteur de mortalité dans population générale Kroenke, Arch Int Med 1990 Figarska, Eur J Epidemio, 2012 pertinence • jusqu’à 50% des patients admis en urgence au sein d’hôpitaux dits « tertiaires » • jusqu’à 50% des patients conscients ventilés en réanimation • aussi fréquent et important que la douleur en fin de vie (50-75% des patients dans les dernières semaines de vie) Desbiens, Pain 1997 Schmidt, CCM 2011 Teno, JAMA, 2004 pertinence • 90% des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique au diagnostique • 85% des patients SLA en phase terminale • 95% des patients dans insuffisance cardiaque avec NYHA ≥ II NYHA III : 54% rapportent une dyspnée mMRC 3 ou 4 NYHA IV : 48% rapportent une dyspnée de repos seul prédicteur de mortalité en analyse multivariée • 2ème plainte dans l’obésité Bjoraker, AJRCCM 1998 Oliver, J Neurol Sci, 1996 Bowden, BMC Public Health, 2011 Ekman, J Card Fail, 2005 pertinence • chez les patients atteints de BPCO : 20 % ressentent une dyspnée au repos 24 % souffrent de dyspnée à la parole 30 % patients avec une dyspnée pour des activités quotidiennes (toilette) 70% patients ont une dyspnée à l’effort (montée de quelques marches • prédicteur d’hospitalisation • déterminant majeur de mortalité Rennard, ERJ, 2002 Ong, Chest, 2005 Celli, NEJM, 2004 pertinence la dyspnée réfractaire chronique est un inconfort respiratoire • quotidien • qui persiste pendant au moins 3 mois • au repos ou lors d’une activité minime • malgré le traitement optimal de la pathologie sous-jacente. les principales pathologies sous-jacentes sont : • la BPCO • l’insuffisance cardiaque chronique • les pathologies interstitielles • les maladies neurodégénératives • la perte musculaire (cachéxie) Wiseman, Aus Fam Physician, 2013 conclusion • la dyspnée est un symptôme très fréquent rencontré dans de multiples pathologies – source de handicap et dégradation de la qualité de vie • enjeu de santé publique • il faut : 1. la comprendre – mécanismes 2. la mesurer – évaluation 3. la soulager – traitement étiologique et symptomatique