stades de la maladie et de dire le remède adapté à chaque
stade.
- Les grippes graves, dont la fameuse grippe espagnole en
1918-1919 qui a tué entre 22 et 100 millions de personnes
dans le monde. Dean W. A. Pearson de Philadelphia rap-
porte 26 795 cas de grippe traités par des médecins homéo-
pathes : le taux de mortalité a été de 1,05% alors qu’il était
de 30% en médecine conventionnelle. Le Dr H. A. Roberts,
du Connecticut, rapporte de son côté les données de 30
praticiens, rassemblant 6 602 cas : 55 sont morts, ce qui
donne une mortalité inférieure à 1%.
L’homéopathie soigne aussi la fièvre jaune, la poliomyélite,
la diphtérie… Il existe des dizaines d’exemples.
L’homéopathie intègre le principe des microbes avec les
diathèses, qui sont au nombre de quatre : la psore, en lien
avec le processus de la gale, la sycose avec la gonococcie,
la luèse avec la syphilis, le tuberculinisme avec la tubercu-
lose. Les diathèses font le lien entre la physiologie d’un mi-
crobe et le mode réactionnel d’un individu. Par exemple, la
psore, dont le modèle est la gale, représente un principe
d’élimination centrifuge ; la luèse, en lien avec la syphilis,
nous parle d’une action de destruction psychologique et
biologique. D’autres homéopathes, comme Rajan Sanka-
ran, ont mis en place d’autres diathèses.
Je pense que l’on peut encore élargir ce système à une dia-
thèse par famille microbienne. Nous verrons cela avec la
bactérie Helicobacter pylori : on pourrait parler de la diathèse
ou du processus Helicobacter pylori.
En homéopathie toujours, les nosodes sont des remèdes
essentiellement fabriqués à partir de microbes. Le Dr Ed-
ward Bach (1886-1936), avant d’élaborer les Fleurs, a tra-
vaillé sur les microbes et a élaboré sept nosodes.
Et puis arrive Louis Pasteur (1822-1895), et c’est le grand
tournant : le microbe passe du stade d’agent à stade de res-
ponsable, oubliant au passage la grande phrase de Claude
Bernard : «Le microbe n’est rien, le terrain est tout». Même s’il se
rétracta durant les derniers jours de sa vie, confiant : «Bé-
champ avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout», et ajou-
tant «C’est Claude qui a raison».
Le microbe, c’est le grand méchant qu’il faut éradiquer à
tout prix. On va tout guérir : c’est la grande découverte des
agents microbiens des maladies, ainsi que celle des anti-
biotiques et des vaccins glorieux. C’est la médecine mo-
derne avec les limites qu’elle rencontre aujourd’hui, nous
l’avons dit.
Le danger, et c’est ce qui se passe, c’est d’externaliser la
responsabilité : c’est la faute à l’autre, c’est la faute aux mi-
crobes.
Quand nous comprendrons que nous sommes des mi-
crobes et que nous sommes en lien permanent avec eux,
nous comprendrons comment ils viennent confronter nos
fragilités.
Pouvez-vous préciser votre propos ?
Nous sommes tous constitués de bactéries.
Le premier des microbes, c’est la bactérie. La terre a 4,9 mil-
liards d’années, les bactéries sont présentes depuis 4 mil-
liards d’années globalement. Elles ont créé l’atmosphère
terrestre en digérant les pierres et elles vont continuer à
évoluer.
La bactérie «primitive», c’est un brin d’ADN ou d’ARN dans
une membrane, mais elle n’a pas de noyau. Toutes les bac-
téries sont des procaryotes (avant le noyau). Elles vont en-
suite s’associer les unes aux autres pour créer les
eucaryotes par différents processus, dont l’endosymbiose.
C’est l’apparition des premières cellules et le début de la
vie telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Par exemple, les cellules humaines vont intégrer une bac-
térie qui va devenir la mitochondrie, l’usine à énergie de la
cellule ; les futures cellules végétales vont intégrer le chlo-
roplaste qui va fabriquer la chlorophylle. D’autres bactéries
comme les spirochètes vont constituer les canaux cellu-
laires. Et ainsi de suite dans une sorte de mécano.
Donc, les cellules sont une association de bactéries, cha-
cune apportant sa compétence. On peut dire que le maté-
riel cellulaire est au départ du matériel bactérien.
J’aurais tendance à dire que l’apparition du noyau, c’est
l’apparition de la possibilité de conscience.
Ensuite, nous allons passer à des organismes pluricellu-
laires, des organismes de plus en plus complexes jusqu’à
créer les premières formes de vie, les premières formes de
poissons, les reptiles, puis les mammifères, etc.
Ainsi, l’être humain est une bactérie qui a réussi. Nous
sommes tous des bactéries qui avons réussi.
Nous sortons de ce que la médecine appelle la soupe pri-
mitive (voir encadré page suivante), puis d’une
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La mitochondrie, usine à énergie de la cellule
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dossier ●● les microbes, notre adversaire ontologique
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