STENOSES DE L`URETRE

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STENOSES DE L’URETRE
Dr Mohammed Harouni
Urologue Libéral
Algérie
Le 8ème Congrès de la Société Libanaise d’Urologie
4ème Congrès International d’Urologie en langue Française
25 – 27 Septembre 2014 Beirut, Liban
PLAN
§  Définitions
§  Rappel Anatomique
§  Etio-pathogénies
§  Symptomatologie
§  Investigations
§  Traitements
§  Prévention
DEFINITION
Comité des Troubles Mictionnels
CTMH / AFU
La sténose de l’urètre est une réduction de calibre
plus ou moins étendue du canal de l’urètre qui gêne
le libre écoulement des urines de la vessie au dehors
quel que soit son siège et son étiologie.
RAPPEL ANATOMIQUE
Canal qui s’étend de la vessie jusqu’à l’extrémité du
gland dont la lumière est virtuelle et ne s’élargit
qu’au passage du jet urinaire ou l’émission du
sperme vers l’extérieur.
Urètre postérieur fixe 2.5 à 5 cm :
•  urètre prostatique
•  urètre membraneux
Urètre antérieur mobile 14 à 16cm :
•  urètre bulbaire
•  Urètre spongieux et méat urétral
RAPPEL ANATOMIQUE
Le calibre urétral n’est pas constant, atteint 10 à 20
mm selon les portions lors de la miction
4 rétrécissements physiologiques :
•  col vésical
•  urètre membraneux au niveau du sphincter strié
•  urètre spongieux
•  méat urétral
RAPPEL ANATOMIQUE
3 dilatations physiologiques :
•  Sinus prostatique
•  Cul de sac bulbaire
•  Fossette naviculaire
RAPPEL ANATOMIQUE
Urètre prostatique
Part du col vésical traverse la prostate.
•  Sténoses rares.
•  Le plus souvent comprimé et allongé par
l’hypertrophie prostatique.
•  Fausse route lors de l’introduction forcée du
résecteur.
RAPPEL ANATOMIQUE
Urètre membraneux
•  La portion qui traverse le plancher pelvien
•  Sphincter strié
•  La portion la plus atteinte lors des ruptures de
l’urètre lors des traumatismes du bassin
RAPPEL ANATOMIQUE
Urètre bulbaire
•  Portion large présente une angulation entre urètre
membraneux et la portion pénienne.
•  Zone de prédilection des fausses routes lors des
sondages et de l’endoscopie.
RAPPEL ANATOMIQUE
Urètre antérieur
•  Portion longue parcourt la verge
•  Partie postérieure ou périnéale fixe sujet aux
traumatismes directs chute à califourchon sur un
plan dur.
•  Portion antérieure sensible aux infections et aux
traumatismes des cathétérismes. (infection des
glandes péri-uréthrales développées dans le corps
spongieux)
RAPPEL ANATOMIQUE
Le Méat Urétral
Ouverture de l’urètre au sommet du gland.
•  Rétrécissements secondaires aux sondes urinaires.
•  Introduction forcée de l’endoscope ou du
résecteur.
•  Méatites
HISTOLOGIE
La paroi uréthrale est constituée :
•  Muqueuse
•  sous muqueuse
•  couche externe
musculaire dans la portion postérieure
érectile dans la partie antérieure corps
spongieux
puis gland.
ETIOPATHOGENIE
Pathologie fréquente
Incidence en augmentation régulière
Affection touchant le plus souvent l’homme.
•  Les rétrécissements infectieux et scléro
inflammatoires en décroissance.
•  Les rétrécissements post traumatiques sont en
augmentation.
•  Les rétrécissements iatrogènes rançon des
manipulations endo-urétrales sont en
augmentation.
ETIOPATHOGENIE
Mécanisme des sténoses
•  La lésion initiale est une rupture de la continuité uréthrale
en rapport avec une abrasion, une ulcération, une
perforation ou une dilacération de tout ou d’une partie de
la paroi.
•  En absence de dérivation des urines la plaie uréthrale reste
agressée par le flux urinaire, le tissu péri uréthral est irrité ce
qui entraine une fibrose qui réduit le calibre uréthral
aggravée par la cicatrisation.
•  Fibrose rétractile non élastique.
ETIOPATHOGENIE
Causes des sténoses
1- Congénitales rares :
jonction de l’urèthre membraneux – urèthre bulbaire
méat.
2- Iatrogènes :
éraillure de la muqueuse lors de manœuvre
sondage ou
geste endoscopique
(méat - fossette naviculaire – région bulbaire).
ETIOPATHOGENIE
Causes des sténoses
3- Post traumatiques :
fractures du bassin rupture de l’urèthre
traumatismes intra uréthraux
4- Post infectieuses : tendance à régresser
sténoses longues et multiples, urèthre antérieur, méat
uréthral
•  gonocoques, chlamydiae,
•  tuberculose
ETIOPATHOGENIE
RU longs
75% des RU scléro-inflammatoires
RU courts
67% des RU traumatiques
RU multiples
69% des RU scléro-inflammatoires
RU uniques
78% des RU traumatiques
SYMPTOMATOLOGIE
•  Les signes de l’obstruction urinaire:
« Dysurie+++, Pollakiurie, Jet faible, dédoublé, en pomme
d’arrosoir, interrompu, miction douloureuse, en plusieurs
temps, gouttes retardataires, rétention aigue des urines ou
rétention chronique »
•  Les signes de l’infection aigue ou chronique liée à
la stase.
EXAMEN PHYSIQUE
•  TR le plus souvent normal,
•  Globe vésical parfois
•  Périnée souple (parfois induré, fistule uréthrale
exceptionnelle)
INVESTIGATIONS
UIV
L’urographie intra veineuse avec clichés per
mictionnels
(rarement)
INVESTIGATIONS
UCR
•  Mictionnelle ou bipolaire,
(de préférence antégrade chez le garçon par ponction
sus pubienne)
•  ECBU stérile, aseptie, injection sans hyper
pression
INVESTIGATIONS
UCR et l’UIV
Donnent avec exactitude
•  le siège de la sténose
•  la longueur de la sténose
•  le nombre de sténoses
•  les fausses routes
•  l’état de l’urèthre proximal et distal
•  le col vésical et l’état de la vessie
•  le résidu post mictionnel
•  la présence d’un reflux urétéral.
INVESTIGATIONS
L’échographie
•  L’évaluation précise de la longueur de la sténose.
•  La présence de la fibrose péri uréthrale.
•  La détection d’un abcès, d’un diverticule, d’une fistule ou
d’une fausse route.
INVESTIGATIONS
Tomodensitométrie couplée à l’urétrographie
•  Lésions uréthrales accompagnant un traumatisme
du bassin avec images de reconstructions.
•  Une bonne exploration des lésions uréthrales et
péri uréthrales
INVESTIGATIONS
Imagerie par résonnance magnétique
•  Bonne technique pour l’étude des sténoses post
traumatiques.
Urèthre membraneux…….............acquisition axiale
Bulbo membraneux………………..acquisition
sagittale
•  Permet d’évaluer les lésions spongieuses péri
uréthrales.
INVESTIGATIONS
Uréthro-cystoscopie souple
•  Réalisée en cas de doute.
•  Pose le diagnostic mais ne permet pas d’apprécier
l’étendue de la sténose ni l’état de l’urètre ou du
col vésical en amont de la sténose.
INVESTIGATIONS
La Débimétrie
•  Une courbe plate avec Qmax effondré
(témoin de la dysurie non du rétrécissement, oriente le
diagnostic surtout chez le sujet jeune)
TRAITEMENTS
1.  Méthodes endo uréthrales
•  Dilatations.
•  Auto dilatations avec sonde lubrifiée à intervalle
régulier notamment la première année après la
mise à plat de la sténose uréthrale.
•  Uréthrotomie interne
•  Endo prothèses uréthrales
2. Chirurgie ouverte
TRAITEMENTS
Méthodes endo uréthrales
Dilatations instrumentales l’un des plus anciens
procédés qui reste encore utilisé:
•  Bougies pour l’urèthre antérieur
•  Dilatateur de Béniqué ou sondes siliconées pour
l’urètre bulbaire et membraneux
•  Auto dilatations avec sondes lubrifiées
Effet durable 25-30%
TRAITEMENTS
Méthodes endo uréthrales
« Dilatations (Complications) »
•  Fausse route
•  Urétrorragies
•  Infection allant jusqu’au sepsis
N’est pas indiquée de 1ère intention en cas de sténoses
multiples, longues, serrées, fausses routes, fistules uréthrales,
phlegmon péri uréthral.
mais vient consolider un élargissement après une
uréthrotomie, ou après un geste chirurgical.
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
Sous contrôle de la vue
Optique O°
Uréthrotome CH 20 à 22
Intubation de la sténose sous contrôle de la vue
guidant l’uréthrotomie.
•  Lame droite le plus souvent
•  1 seule incision à 12H
•  Sonde CH 16 – CH18 durée moyenne de 5 jours
(1- 21 jours)
• 
• 
• 
• 
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
« Critères d’une bonne indication »
•  Sujet jeune
•  Sans antécédents uréthral
•  Absence d’infection
•  Sténose courte < 2cm
•  Sténose unique
•  Sténose proximale
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
« Critères d’une bonne uréthrotomie »
•  permet le passage de l’uréthrotome
•  ne plus voir de tissu fibreux
•  obtenir un calibre identique à l’urèthre d’amont et
d’aval
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
« Critères d’évaluation des résultats de l’uréthrotomie »
Bon, moyen ou mauvais
•  Uréthrographie mictionnelle normale
•  Qmax > 15ml/s
•  Urine Stérile
•  Absence de dilatation
•  Absence de ré-intervention
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
•  Taux de succès stable 75% (32% –75%) à 5 ans
•  Mortalité
0%
•  Morbidité (fausses routes – uréthrorragies)
5%
•  Mauvais résultats
(sténose étendue, urèthre distal, âge avancé
65,6%
dont 62% sont guéris après une 2ème uréthrotomie.
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
« Récidives »
•  Précoce1ère année (4-6 mois)
•  Tardives (5ans)
45% - 94%
5%
Traitement d’entretien dilatations ou auto dilatations
TRAITEMENTS
Uréthrotomie Interne
« Traitement des récidives après la 1ère
uréthrotomie »
1.  2ème uréthrotomie (Récidive 35% - 68%)
2.  Utilisation du laser
3.  Dilatations
4.  Mise en place d’une endo-prothèse
5.  Uréthroplastie
TRAITEMENTS
Différents matériaux utilisés.
Prothèses métalliques tricotées
Elles sont rapidement incorporés dans la lumière
uréthrale (6 – 12 mois) et recouverte par du tissu
fibreux de cicatrisation
Indication RU bulbo membraneux récidivants
Non indiquée dans les sténoses antérieures ou
près du sphincter
TRAITEMENTS
Endo-prothèse
Taux de succès 80 – 100% à court terme
50 – 90% à 5ans
Récidive :
•  par obstruction de la jonction urèthre/prothèse
•  prolifération de tissu fibreux à travers les mailles de
la prothèse TRAITEMENTS
Laser
• 
Les lasers KTP et Ho :YAG
• 
Incision
• 
Vaporisation de la fibrose
• 
Absence de saignement
• 
limite l’effet de la cicatrisation
• 
Même résultat que l’uréthrotomie interne à moyen
et long cours
TRAITEMENTS
Uréthroplastie
•  Échec après le traitement endoscopique
•  Uréthrorraphie termino terminale (UTT)
•  Uréthroplastie
TRAITEMENTS
Uréthrorraphie termino-terminale
•  RU courts de l’urèthre bulbaire ou membraneux
•  excision complète de la sténose sur toute le
circonférence
•  anastomose en tissu sain souple
•  anastomose sans tension
Taux de succès 90 – 98% TRAITEMENTS
Uréthroplastie
•  par greffon libre peau pénienne, prépuce ou
muqueuse buccale ou vésicale
•  Par greffon pédiculée
•  Position dorsale
•  En un temps
•  En deux temps, rarement indiquée
(dans sténose multi opérées et récidivantes) RESULTATS
Taux de récidives
Uréthrotomie
68% - 94%
Laser
00% - 83%
Dilatation
50% - 70%
Auto dilatations
00% - 40%
Prothèse
03% - 45%
Conclusion
Pas + de
2 uréthrotomies
Pas d’avantage/
uréthrotomie
1 dilatation =
1 uréthrotomie
Durée à vie ?
Complications,
Douleur
Prévention
Diminuer les RU iatrogènes qui sont en nette
croissance par
•  Ne pas forcer le méat (utilisation de bougie pour
dilater le méat de façon douce et atraumatique).
•  Progression du résecteur à la vue gaine de Schmidt.
•  Si arrêt de progression ne pas s’acharner et
exploration de l’urèthre par l’uréthrotome (fendre le
rétrécissement si nécessaire).
Prévention
•  En cas de résection de TV : Si le rétrécissement est
long (uréthrotomie et sonde à demeure pendant 2 à
3 semaines).
•  Après la RTUP:
Sondage avec guide (risque de passage en sous
trigonale).
S’assurer de gonflé le ballonnet dans la vessie.
Utiliser des sondes siliconées.
Eviter le port prolongé de la sonde.
Prévention
•  Antibio-prophylaxie
•  Traitement efficaces des infections génitales
•  Lutter contre l’auto-médication
•  Utilisation du préservatif
CONCLUSION
Les sténoses de l’urèthre, pathologie ancienne a
vu ses étiologies évoluées et changées dans le
temps, du classique infectieux et inflammatoire,
en passant par le traumatique c’est les sténoses
iatrogènes avec l’accroissement des traitements
endo urologiques qui prend la première place.
Le diagnostic reste assez facile, l’uréthro
cystographie rétrograde et mictionnelle reste
l’ex amen clef malgré l’avènement de
l’échographie, de la fibroscopie et de la
résonnance magnétique.
CONCLUSION
Pour les traitements la
dilatation au Béniqué à
tendance à disparaitre dans les pays développés et reste
une méthode thérapeutique d’entretien valable
remplacée par des auto sondages.
L’uréthrotomie reste le traitement largement utilisée en
première intention.
Le laser ne fait pas mieux que la lame froide, car la
récidive est presque inéluctable quelque le procédé de
l’incision.
CONCLUSION
Les prothèses endo uréthrales ont suscitées beaucoup
d’espoir mais n’ont pas réussi ce pari qui paraissait
séduisant.
La résection anastomose quand la sténose est courte
et surtout post traumatique donne de bons résultats
durables.
Les plasties uréthrales en un ou deux temps par
greffon cutanés pédiculisés ou libre fait de muqueuse
buccale ou peau libre trouvent leur place et leurs
indications, quad au greffon chaque chirurgien utilise
et défend sa technique au vu des résultats obtenus.
C’est une pathologie assez ancienne dans le
temps, mais surtout à l’échelle de l’individu reste
d’évolution longue, le patient en général reste
fidèle à son urologue qui va connaitre et suivre
son profil psychologique, et son profil uréthral.
Merci
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