niques musculaires de force, vitesse, puissance et raideur de
sprinters entraînés et leurs performances dans les 3 phases du
100 m évaluées de façon précise àl’aide d’un radar.
2. Méthodes
Dix sprinters masculins (âge : 21 ± 3 ans ; taille : 177 ±
6 cm ; masse : 72±7kg;record au 100 m : 11,3 ± 0,3 s) ont
réalisé2 sprints de 12 s contre des forces de friction de 0,4 et
0,6Nkg
–1
sur une bicyclette ergométrique non-isocinétique
Monark 818 E modifiée, permettant de mesurer la force
(F
max
en N), la vitesse (V
max
enms
–1
) et la puissance
(P
moymax
en W kg
–1
) maximales moyennées par coup de
pédale ainsi que la vitesse optimale (Vopt en m s
–1
) corres-
pondante [1]. Le maintien de puissance produite en find’ef-
fort a étéexprimépar un indice DPen pourcentage de la
valeur moyenne des 3 coups de pédales ayant donnélieu àla
valeur maximale de puissance.
Des tests de Squat Jump (SJ) et de Repeated Jumps (RJ)
(sauts maximaux durant 15 s) réalisés sur tapis Ergojump®
ont permis respectivement d’évaluer la hauteur maximale
atteinte (h
SJ
en cm) ainsi que la puissance maximale (P
RJ
en
Wkg
–1
) et la raideur (K en N m
–1
kg
–1
) des membres
inférieurs[3].Deux indices de maintien de raideur (DK)etde
puissance (DP
RJ
)enfin de sauts répétés ont étécalculés
comme les pourcentages de raideur et puissance du saut
maximal maintenus lors des 2 derniers sauts.
Les vitesses moyennes tous les 20 m (en m s
–1
), v
Cmax
(vitesse maximale de course des sujets en m s
–1
)ettv
Cmax
(temps d’atteinte de v
Cmax
en secondes) des athlètes ont été
mesurés au cours du 100 m grâce àun radar Stalker ATS
système™(Radar Sales, Mineapolis, États-Unis) [2]. La
vitesse maximale de course étant parfois atteinte après quel-
ques secondes de «plateau »àdes vitesses proches, le temps
d’atteinte d’une vitesse correspondant à90%dev
Cmax
,t90
v
Cmax
aétéenfindéterminé. Des corrélations ont étéétablies
entre les variables mécaniques et les performances mesurées
et calculées lors des tests de sprint sur 100 m avec un seuil de
significativitéfixéàp=0,05.
3. Résultats
Le Tableau 1 montre les valeurs des principaux paramè-
tres mécaniques et leur coefficient de corrélation avec les
paramètres de performance sur 100 m. Seuls les résultats
significatifs de cette étude figurent dans ce tableau.
4. Discussion
4.1. Phase d’accélération
Les relations significatives entre F
max
mesurée sur bicy-
clette ergométrique ou la hauteur atteinte en saut sans élan et
les vitesses moyennes à20, 40 et 60 m confirment l’impor-
tance de la force maximale lors de l’accélération en sprint. La
relation entre V
max
et les vitesses moyennes à20 et 60 m
souligne l’influence de la vitesse maximale que peut déve-
lopper un sujet sur sa performance dans cette phase du sprint.
Ces 2 qualités musculaires sont les composantes de la puis-
sance mécanique musculaire. Cette étude montre le lien
significatif entre P
moymax
ettv
Cmax
. Ainsi la force est une
qualitédéterminante de la phase initiale du sprint, mais la
vitessegestuelle de mobilisationdesmembres inférieurs l’est
également. Ces 2 qualités sont regroupées dans l’expression
de puissance mécanique qui est liée significativement àl’ex-
plosivitéet àl’accélération (délai d’atteinte de vitesse maxi-
male) en sprint en course àpied.
4.2. Phase de course àvitesse maximale
Aucun des paramètres mécaniques évaluésn’a montréde
relation significative avec les paramètres de performance
dans cette zone du sprint. Une relation entre la raideur mus-
culotendineuse et la vitesse maximale de course était atten-
due au vu des études de Chelly et Denis [2] ou de Mero et al.
[4]. Cette absence de lien significatif peut être due àl’homo-
généitéde cette population, la raideur pouvantêtre un facteur
déterminant de la performance àvitesse maximale en sprint
pour des populations hétérogènes ou non spécialistes de
sprint sans présenter le même pouvoir de discrimination au
sein d’une population de sprinters de niveau homogène.
Tableau 1
Valeurs des paramètres mesurés et calculés (moyenne ± écart–type) et matrice de corrélations liant paramètres mécaniques et performances en sprint. *:p<
0,05.
V
10
V
20
V
40
V
60
t
90
v
cmax
tv
cmax
(m s
–1
)(m s
–1
)(m s
–1
)(m s
–1
)(s) (s)
Moyenne ±
écart–type 4,56 ± 0,26 5,93 ± 0,18 7,26 ± 0,23 7,9 ± 0,23 3,21 ± 0,43 6,5 ± 1,22
V
max
(m s
–1
)19,4 ± 1,8 0,53 0,67
*
0,6 0,63
*
0,04 –0,26
F
max
(N) 180,6 ± 24,3 0,58 0,66
*
0,63
*
0,64
*
0,21 –0,25
P
moymax
(W kg
–1
)15,4 ± 1,3 0,45 0,5 0,39 0,32 –0,62 –0,69
*
Vopt (m s
–1
)13,1 ± 1 0,17 0,22 0,15 0,12 –0,73
*
–0,61
h
SJ
(cm) 45,5 ± 3,9 0,66
*
0,66
*
0,69
*
0,68
*
0,09 –0,15
P
RJ
(W kg
–1
)53,4 ± 2,6 0,11 0,11 0,18 0,14 –0.68
*
–0,39
162 J.-B. Morin, A. Belli / Science & Sports 18 (2003) 161–163