
Datum: 12.10.2013
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Un taux de pauvreté élevé malgré
la prospérité économique
SOCIETE La Journée internationale pour l'élimination de la
pauvreté, le 17 octobre, est l'occasion de réfléchir à la situation
en Suisse, où les familles monoparentales et les working poor
sont les premières victimes des réductions de l'aide sociale,
rappelle Cuitas.
BETTINA FREDRICH.
Depuis peu, l'aide sociale subit de fortes
pressions, et différents cantons discutent de
réduire ses prestations. Mais cette réflexion
ne tient pas grand compte des personnes di-
rectement touchées par la pauvreté. C'est
pourtant sur elles que le regard devrait se fo-
caliser, car c'est de contribution à la société
de pères, de mères et d'enfants vivant dans
notre pays que l'on parle lorsqu'on parle de
l'aide sociale.
L'aide sociale le dernier filet de sécurité
garantissant le minimum vital est actuelle-
ment soumise à une rude pression. Dans les
cantons d'Argovie, de Soleure, de Zoug et de
Zurich, plusieurs interventions visant à ré-
duire les prestations de l'aide sociale sont
pendantes. Dans le canton de Berne, le
Grand Conseil a accepté le 5 septembre la
motion Studer intitulée «Optimisation des
coûts de l'aide sociale» qui demande une ré-
duction de 10% du montant total de l'aide
sociale, réduction que l'on pourra ponction-
ner dans le forfait pour l'entretien, les sup-
pléments d'intégration et les prestations cir-
constancielles. On légitime ce
démantèlement de l'aide sociale par la né-
cessité pour les cantons d'effectuer des éco-
nomies. Cette justification, qui semble bien
représenter l'avis de la majorité actuelle, ne
tient pas grand compte de la réalité quoti-
dienne des personnes directement touchées
par ces mesures.
Les chiffres récents de la pauvreté en
Suisse sont éloquents. Dans une période de
prospérité économique, le taux de la pau-
vreté ne fléchit pas: 7,6% de la population vi-
vant en Suisse est pauvre. Cela veut dire que
582 000 personnes en Suisse vivent sous le
seuil de pauvreté, dans des conditions pré-
caires, et ne sont pas en mesure d'assurer
leur minimum vital ni de prendre part à la
vie sociale.
Lorsqu'on observe la statistique de la
pauvreté en Suisse selon des critères so-
ciodémographiques, deux évidences sau-
tent aux yeux. Premièrement, plus d'un tiers
des personnes touchées par la pauvreté sont
des familles Les familles monoparentales
ces mères et ces pères seuls qui, par
manque de possibilités de prise en charge
extérieures de leurs enfants, ne peuvent pas
augmenter leur temps de travail sont
même surreprésentées.
Deuxièmement, même si l'activité pro-
fessionnelle protège de la pauvreté une
grande partie de la population, le nombre de
working poor est indécemment élevé, et il a
encore augmenté l'an passé. En chiffres
absolus, plus de 130 000 personnes en Suis-
se travaillant à temps plein n'arrivent pas à
assurer leur minimum vital et doivent faire
appel à l'aide sociale. Dans ce domaine, l'ai-
de sociale a de plus en plus pallié ces der-
nières années les problèmes structurels du
marché du travail et elle a pratiquement
subventionné transversalement l'économie.
C'est donc incontestable: le démantèle-
ment des prestations de l'aide sociale en-
gendrera une augmentation de la pauvreté
des familles, renforcera la précarité et aug-
mentera le nombre de personnes qui ne
sont pas en mesure de prendre part un tant
soit peu à la vie sociale. Il serait plus que
temps de voir la réalité en face et de s'enga-
ger dans les cantons pour une politique du-
rable de prévention de la pauvreté. Une po-
litique de la pauvreté investissant dans