On s’en doutait bien : les revenus des
Français et notamment l’état de préca-
rité jouent un rôle important dans la
survenue des maladies et leurs conséquences.
En 1999, la part des prestations de protec-
tion sociale s’est établie à 28,9 % du PIB (pro-
duit intérieur brut), au même niveau que l’an-
née précédente. Avec la reprise de la croissance,
le taux de redistribution sociale a diminué de
0,5 point par rapport à 1996. Mais la structure
des prestations par risque est relativement
stable sur cette courte période. Plus des trois-
quarts des prestations sont versées au titre de
la vieillesse-survie et de la santé. Les presta-
tions vieillesse et celles liées au risque pauvreté-
exclusion ont le plus augmenté. La progression
du RMI s’est ralentie sous l’effet de la diminu-
tion du chômage non indemnisé.
Poids de la pauvreté
Le Conseil international des infirmières et des
associations européennes avaient alerté, en
juillet, les dirigeants du G8 sur l’impact de la
pauvreté sur la santé. En effet, les populations
pauvres souffrent proportionnellement davanta-
ge d’états de santé délétères. Dans le monde, les
deux tiers de la population meurent de maladies
contagieuses, de maladies contractées au cours
d’une grossesse, à la suite d’un accouchement,
ainsi que de carences alimentaires graves.
D’après le rapport du Forum mondial pour la re-
cherche sur la santé, “la pauvreté est une cause
reconnue, un facteur associé, un catalyseur et
une conséquence d’un mauvais état de santé”.
C’est un véritable fléau qui amoindrit l’énergie
des personnes et crée un sentiment d’incapacité
à contrôler leur vie chez ceux qu’elle affecte.
Bien sûr, la pauvreté, avec sa cohorte de consé-
quences, sévit surtout dans les pays en dévelop-
pement. Mais, dans les pays industrialisés, elle
est un frein aux soins, malgré la CMU en France
(dont d’ailleurs plusieurs personnes vont être
exclues incessamment compte tenu d’une réexa-
mination du fichier), à l’éducation, à la bonne
nutrition. L’environnement, pas toujours salubre
dans les logements anciens où s’entasse une po-
pulation souvent immigrée, des logements man-
quant d’équipements sanitaires convenables
sont autant de causes de mauvaise santé. Le
manque de moyens rend difficile la prévention
de certaines maladies qui sont causes de décès,
comme le cancer du sein ou celui du poumon.
Sans parler du suicide, qui est une des causes
principales de mort violente, loin devant les ac-
cidents de circulation.
A.-L.P.
Chaque année, l’INSEE brosse un tableau précis de la société
française et de ses évolutions. A travers l’ouvrage France,
portrait social, les thèmes prennent en compte l’influence
des revenus dans les comportements sociaux.
35
Précarité
Quand l’état de santé en dépend
Ensemble Hommes Femmes
Nombre % Nombre % Nombre %
Maladies circulatoires 169 727 32,0 78 213 28,7 91 514 35,5
dont : lnfarctus 45 430 8,6 25 198 9,2 20 232 7,9
Maladies cérébro-vasculaires 42 473 8,0 17 646 6,5 24 827 9,6
Tumeurs 146 837 27,7 88 703 32,5 58 134 22,6
dont : Cancer du poumon 24 417 4,6 20 635 7,6 3 782 1,5
Cancer de l’intestin 16 409 3,1 8 610 3,2 7 799 3,0
Cancer du sein 10 955 2,1 124 n.s. 10 831 4,2
Morts violentes 43 388 8,2 26 345 9,7 17 043 6,6
dont : Accidents de la circulation 7 629 1,4 5 596 2,1 2 033 0,8
Suicides 11 139 2,1 8 099 3,0 3 040 1,2
Maladies de l’appareil respiratoire 43 319 8,2 22 114 8,1 21 205 8,2
Maladies de l’appareil digestif 26 144 4,9 13 825 5,1 12 319 4,8
Maladies endocriniennes 14 053 2,6 5 302 1,9 8 751 3,4
Autres causes 86 851 16,4 38 307 14,0 48 544 18,9
Toutes causes 530 319 100,0 272 809 100,0 257 510 100,0
n.s. : non significatif. Champ : France métropolitaine. Source : Inserm-SC8.
Principales
causes
de décès
en 1977
(résultats
définitifs).
1 / 1 100%
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