Hausse du salaire minimum
TRAVAILLER ET RESTER PAUVRE
Il est désormais connu qu’en France les luttes se déroulent dans la rue et que la portée
des victoires a une saveur sociale. Ainsi donc, le salaire minimum en France est
environ l’équivalent de 13,00 $ / heure. C’est que leur forme de syndicalisme est bien
différente de la notre. Tous les travailleurs et travailleuses paient une cotisation à
l’État qui la redistribue aux syndicats. Donc, techniquement, tout le monde a à profit
un salaire minimum avantageux pour tous. C’est évidement différent au Québec.
Pourtant, ce sont les mouvements syndicaux qui ont fait, avec le mouvement social,
les luttes nécessaires pour l’obtention d’un salaire minimum qui a vu finalement le
jour en 1925. La raison principale de cette lutte était d’obtenir un salaire raisonnable
principalement pour les femmes et les enfants. 82 ans plus tard, le salaire minimum
ne permet toujours pas aux personnes travaillant au salaire minimum de se sortir de la
pauvreté. Ces gens sont essentiellement des femmes et de jeunes travailleurs.
Du côté de l’Ontario on a décidé de faire face à cette situation en augmentant le
salaire minimum à 10,25 $ d’ici 2010. L’exercice n’a rien de gratuit. Le
gouvernement ontarien en est venu à la conclusion qu’une partie de la population ne
contribuait plus à l’économie et qu’une hausse significative du salaire minimum
permettrait une relance économique.
Au Québec, 30 % des travailleurs au salaire minimum sont le soutien principal
familial et 30 % travaillant à temps plein gagnant moins de 10 $ / heure vivent sous le
seuil de la pauvreté. Pour quelqu’un travaillant à 40 heures par semaine au salaire
minimum cela représente un salaire annuel de 16 640 $. Cela représente 21 % d’écart
avec le seuil de pauvreté selon Statistiques Canada.
Exergue : Selon une étude de l’organisme Au bas de l’échelle, le salaire minimum
devrait être établi en fonction du seuil de faible revenu, pour une personne travaillant
40 heures / semaine, ce qui représente aujourd’hui 10,22 $/ heure.
Donc, bien que le salaire minimum soit reconnu depuis 1925 au Québec, il reste que
le « minimum » ne soit toujours pas atteint. Plusieurs de nos membres travaillent
encore aujourd’hui à temps plein sans se sortir de la pauvreté. Cette lutte est donc,
encore aujourd’hui une affaire sociale, et par conséquent, syndicale.