Insertion de l’incertitude et définition de seuils critiques pour l’analyse de risques du stockage du CO2 Tatiana OKHULKOVA – [email protected] Directeur de thèse : Didier CLOUTEAU – Ecole Centrale Paris – Laboratoire MSSMAT – Chatenay-Malabry [email protected] Co-encadrants de thèse : Régis COTTEREAU (Laboratoire MSSMAT), Etienne de ROCQUIGNY (Laboratoire MAS) Thèse suivie à l’INERIS par Régis FARRET - DRS/ DRSG, et Farid LAOUAFA La filière de Captage et stockage géologique du CO2 est considérée comme un des outils de lutte contre le changement climatique : il s’agit de capter le CO2 sur les sites industriels, puis le transporter et l’injecter dans le milieu souterrain. Dans le cadre de la thèse on considère le cas de stockage dans des aquifères salins profonds. Le site de stockage en aquifère est composé d’une roche-réservoir saturée en eau saline, surmontée d’une roche couverture peu perméable. L’efficacité et la sécurité du stockage géologique devront être assurées sur le court terme aussi bien que sur le long terme (jusqu'à plusieurs milliers d’années). A l’heure actuelle on ne dispose pas de méthodes intégrées et de moyens pour évaluer les risques du stockage. Du point de vue quantitatif l’analyse de risques s’appuie sur la modélisation numérique des processus et des scénarios identifiés. L’enjeu majeur du travail de thèse est de propager l’incertitude à travers plusieurs modèles numériques successifs, en tenant compte des dépendances entre les processus. Un modèle numérique prédictif d’écoulement diphasique (eau + CO2) au sein d’un système constitué par le réservoir poreux, la couverture et le recouvrement a été construit. Il sera complété en y intégrant l’ensemble des phénomènes hydro-mécaniques ainsi que la dissolution du CO2 ; à l’aval, un autre modèle sera utilisé pour estimer des scénarios de fuite vers les compartiments supérieurs, et notamment un aquifère situé au-dessus du stockage ; in fine, on estimera les impacts possibles sur la santé ou sur un écosystème, par le CO2 et ses impuretés, via cet aquifère – le cas d’une émission à l’air libre pourra éventuellement être étudié. Les premières études de propagation d’incertitudes et d’analyse de sensibilité ont été menée sur un modèle semi-analytique (les paramètres incertains : maximum de la perméabilité relative en gaz, saturation maximale en gaz, porosité, hauteur du réservoir, viscosités des fluides). Les résultats ont été comparés avec notre modèle numérique. Parmi les méthodes utilisées : l’analyse de sensibilité locale par une décomposition de Taylor de la variance, l’analyse de sensibilité globale et propagation d’incertitudes par la méthode Monte Carlo, la fonction de densité de probabilité de la réponse par une représentation spectrale (décomposition sur une base de polynômes de chaos). Le choix d’une méthode appropriée pour une étude d’incertitudes du modèle numérique prédictif est en cours. La simulation par ce modèle est coûteuse, notamment en raison de la résolution couplée des équations et de la forte non-linéarité du problème. Le but est donc de choisir une méthode, telle une surface de réponse ou des polynômes de chaos, qui permet de minimiser le nombre d’appels au modèle nécessaires afin d’avoir un jugement sur l’influence des multiples paramètres incertains sur la réponse. Il s’agira ensuite d’y inclure la variabilité spatiale des caractéristiques du milieu souterrain, qui est une autre composante a priori importante de l’incertitude. Des premiers travaux ont permis de générer un champ aléatoire de perméabilité par une approche spectrale et de l’intégrer au sein du modèle numérique d’écoulement diphasique dans le cadre déterministe. Une étude probabiliste est envisagée pour l’estimation de l’effet de présence des hétérogénéités sur l’écoulement des fluides. Mots clés : stockage du CO2, modélisation hydrodynamique, incertitude, Monte Carlo, polynômes de chaos, analyse de risques, variabilité spatiale