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Résumé
Le bassin versant du Chott Ech Chergui, situé dans les hautes plaines de l’Ouest Algérien, correspond à une
vaste dépression (37060 Km²) au centre de laquelle s’étend le Chott (2000 Km²), vaste étendue constamment
humide. L’étude porte sur les principaux facteurs qui conditionnent l’hydrologie et l’hydrogéologie du bassin en
précisant les mécanismes de fonctionnement nécessaires à la modélisation du principal système aquifère de la
région : l’Aaléno-bathonien. Dans ce contexte, une étude plurielle a été entreprise avec l’établissement d’un
bilan hydrique suivi d’une synthèse géologique qui a utilisé les logs de nombreux forages disponibles pour
définir le comportement hydrologique des différentes formations rencontrés et préciser la géométrie du principal
aquifère de la région contenu dans une matrice composée en grande partie de calcaire, de dolomie, d’argiles
gypseuses et de dolomie massive cristalline à la base de la série. Une approche hydrodynamique de cet aquifère
s’est appuyée sur la piézométrie et les essais de pompage. L’alimentation de cet aquifère est assurée
essentiellement par les impluviums des monts de Saida au Nord et du Djebel Antar au Sud-ouest, les eaux
convergentes ensuite vers la lentille d’Ain Skhouna. À ce niveau, les eaux en charge de l’aquifère Aalénobathonien sont drainées par l’ensemble calcaires sénoniens, niveaux grossiers du Tertiaire et remontent à la
surface à travers la faible épaisseur du remplissage tertiaire pour alimenter l’important débit de la source de Aïn
Skhouna et le chott lui-même sur une superficie de 100 km2.En dehors de cette zone, le remplissage tertiaire
continental constitue, en profondeur, une couverture étanche qui empêche la remontée, par drainance inverse et
diffuse, des eaux de l’Aaléno-Bathonien vers la surface du chott. L’étude qualitative des eaux souterraines à
travers des analyses chimiques et isotopiques a confirmé les zones d’alimentation et préciser les interrelations
eau-roche. La minéralisation des eaux de l’Aaléno-Bathonien est contrôlée par la dissolution des minéraux
carbonatés avec un gradient de minéralisation croissant depuis les bordures vers le chott en relation avec les
minéraux solubles ou altérables liés aux niveaux argileux et marneux gypseux contenus dans l’aquifère. Les
eaux du remplissage tertiaire prélevées dans des puits peu profonds se caractérisent par une forte salinité liée à la
mise en solution active du gypse, de la halite et à l’influence de l’évaporation. Les eaux de l’aquifère AalénoBathonien sont caractérisées, en plus des teneurs en isotopes stables faibles, par un excès en deutérium,
nettement inférieur à + 10‰, démontrant un effet paléoclimatique. En revanche, les eaux du remplissage tertiaire
captées à de faibles profondeurs ont des teneurs en tritium compatibles avec une recharge récente comme le
confirme les teneurs élevées en nitrates. La modélisation du système aquifère Aaléno-bathonien en régime
permanent et transitoire est traitée avec l’établissement de plusieurs scenarii. La bonne reproduction en régimes
permanent et transitoire des piézométries observées permet de considérer le modèle comme un outil pertinent
pour simuler le fonctionnement de la nappe lorsqu’elle est soumise à différents scénarios de prélèvements. La
simulation en régime transitoire selon deux scénarios basés sur les conditions de prélèvements la nappe (AEP,
eau industrielle, irrigation) avec une recharge moyenne montre que la nappe sera menacée par des rabattements
notables pouvant atteindre 20 m d’ici 2030.
Mots clés : Chott Ech Chergui, climatologie, Géologie, hydrologie, hydrogéologie, nappe
Aaléno-bathonienne, isotopes, simulation des écoulements souterrains
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