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Khairat Fatima-Zahra, étudiante en Master 2 sociologie d’enquête, consommation et communication
Dans une première phase qui est celle de l’enfance, en école maternelle, c’est à la mère que
revient la charge d’habiller la fille, soumise donc à l’autorité maternelle. Lors de cette phase, la
chaussure féminine est plate, souvent « girly » (couleur rose ou rouge, petits rubans…) et se doit
également d’être dans une matière souple et de bonne qualité pour le bien-être de l’enfant.
A l’école primaire, l’enfant est toujours soumis à l’autorité maternelle mais la chaussure
féminine perd peu à peu ses codes « girly », on s’autorise des matières comme le cuir par exemple et
le plat est toujours de rigueur.
A l’étape du collège, la fille commence à marquer son émancipation en choisissant elle-
même ses chaussures et le rôle de la marque commence à s’imposer, surtout en ce qui concerne les
baskets. La fille s’autorise même le port de talons mais qui restent encore bas (cantonnés à quelques
centimètres) et nous sommes encore loin du talon aiguille qui n’apparaîtra que lors de la phase
suivante.
Au lycée, l’autorité du groupe d’appartenance entre en jeu. Si l’on souhaite appartenir à la
catégorie des « cools » ou des « grunge », le port de baskets est de rigueur et le rôle de la marque
devient de plus en plus important (Converse, Nike, Adidas, Reebok…). Si à contrario, on souhaite
appartenir à la catégorie des « fashion addicts », la chaussure à talon devient « LA » chaussure de
prédilection et s’impose comme une marque de féminité, de passage à l’état adulte et comme outil
de séduction.
A l’entrée à l’université, le rôle de la marque s’estompe et la chaussure revêt comme utilité
première confort/praticité. La fille/femme va vers des chaussures plus confortables et réserve les
chaussures à talons aiguilles pour les sorties en soirée ou le week-end.
Enfin, une fois que la femme intègre le monde du travail, la chaussure est totalement
influencée par le type de métier qu’elle exerce et le secteur dans lequel elle évolue. En effet, une
femme qui travaille dans un milieu austère et normé comme le secteur bancaire par exemple, va
plutôt privilégier des chaussures à petit talon discrètes pour marquer sa féminité tout en ne se
faisant pas trop remarquer. A contrario, si la femme travaille dans un milieu créatif comme celui de la
publicité, du luxe, de la mode ou du marketing, la chaussure sera très minine, à talon aiguille et
affirmera son style vestimentaire. Là aussi, le rôle de la marque est très important dans la mesure où
il affiche le statut social et exprime la réussite, via des marques comme Louboutin, Jimmy Choo ou
encore Sergio Rossi.
Paris le 15 février 2013
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