radiothérapeute.
Une premire étude clinique dans le sarcome des tissus mous
In vivo, chez des souris greffées avec des cellules cancéreuses, il a été montré que l'injection de nanoparticules en plus
d'une dose de radiothérapie qui, seule, est inefficace, fait disparaitre les tumeurs et guérit les souris.
Sur la base de ces résultats, une première étude a été lancée chez l'homme sur le sarcome des tissus mous des
membres, une tumeur localisée, peu radiosensible, et facile à surveiller.
L'équipe de radiothérapie de l'Institut Gustave Roussy qui mène l'étude prévoit d'inclure progressivement 27 patients,
dont 10 patients avant la fin de l'année. L'objectif de l'étude est de diminuer la taille des tumeurs pour les rendre
opérables. A ce jour, le premier malade inclus termine son traitement.
« Fin 2012, début 2013, nous saurons si notre hypothèse d'un effet augmentateur de la radiothérapie est validé. Ce
serait une fantastique révolution thérapeutique. Si le modèle de l'animal se reproduit sur les sarcomes, nous pourrons
espérer traiter des tumeurs localisées, non opérables et difficiles à guérir par radiothérapie du fait de la balistique et
des organes péri-tumoraux », a indiqué le Dr Vannetzel.
Interrogé par Medscape France sur les données de sécurité, l'intervenant a répondu que les données actuelles chez
l'animal et chez l'homme ne montraient pas de toxicité. « Il est vrai que les nanoparticules injectées restent dans le
corps, il n'est donc pas possible de dire quelles seront les conséquences dans 30 ans mais ce sont des particules
amorphes qui n'interfèrent pas avec l'organisme. De plus, dans le cas précis des nanoparticules NBTX3, elles sont
injectées dans une tumeur locale qui a vocation à être enlevée », a-t-il précisé.
Sur la question du coût de fabrication, il semblerait également que la technique soit avantageuse. « Cette technologie
est plus simple à réaliser qu'un anticorps monoclonal et donc moins couteuse », a indiqué Laurent Levy.
En parallèle des injections locales de nanoparticules NBTXR3, d'autres modes d'administration sont également à
l'étude avec des nanoparticules injectables par voie intraveineuse (NBTXR-IV) destinées au traitement des métastases
du cerveau, du cancer de la prostate avancé ou encore des carcinomes pulmonaires. En outre, des nanoparticules à
usage chirurgical (NBTX TOPO) sont également envisagées pour préparer le lit tumoral à la radiothérapie post-
opératoire dans les cancers du sein et les sarcomes rétro-péritonéaux.
Quelle place par rapport à l'IMRT ou à la protonthérapie ?
Selon le Dr Vannetzel, les techniques qui visent actuellement à cibler la radiothérapie classique, comme les techniques
de radiothérapie avec modulation d'intensité (IMRT), la dynamic conformal arc (DARC) ou même la protonthérapie, ont
toutes un différentiel relativement peu important avec la radiothérapie classique. « Le gain avec la nanothérapie devrait
être supérieur à une optimisation de la balistique par la dosimétrie pour l'IMRT ou même le rayonnement par la
protonthérapie. Par exemple, dans le cancer de la prostate, avec l'IMRT vous monterez à 80 grays contre 70 grays avec
la radiothérapie classique. Là, nous espérons un différentiel supérieur de 20 à 30% ». Mais si la nouvelle approche était
validée, rien ne devrait empêcher de combiner les différentes techniques de radiothérapie et d'utiliser la meilleure en
association avec les injections de nanoparticules.
L'essai en cours chez l'homme est financé par la société de nanobiotix. Le Dr Vannetzel a déclaré avoir une activité de
conseil pour nanobiotix.
Référence
1. Conférence de presse « Cancer: de nouvelles armes ». 3 février 2012.
Aude Lecrubier
Diplômée dune maîtrise de biologie moléculaire (Paris VI) et dun Master de journalisme scientifique et médical (New
York University), Aude Lecrubier écrit, depuis 10 ans, pour la presse française et anglo-saxonne (Reuters Health, Emb o
Reports…). Elle a fait ses premiers pas en journalisme à Popular Science, Science & Vie et Environnement magazine
avant de se consacrer au médical. Journaliste-chef de rubrique, depuis sept ans, au sein des groupes NHA
Communication et Impact Mdecine, Aude Lecrubier rejoint léquipe de theheart.org/fr pour se recentrer sur la