LES MONUMENTS AUX MORTS.
D
EFINITION
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Le monument aux morts est une construction publique destinée à commémorer les personnes
(militaires et/ou civils) tuées ou disparues lors d’une guerre et par celle-ci.
UNE LONGUE HISTOIRE
.
Dans l’Antiquité, il était d’usage de prononcer un discours
(éloge) à la mémoire des soldats morts pour défendre la cité. Parfois,
celle-ci leur érigeait également un tombeau commun. Ainsi, en 431
avant J.-C., Périclès, stratège dirigeant la cité grecque d’Athènes, fit
un éloge des soldats morts pour défendre la cité pendant la guerre du
Péloponnèse au moment de les porter au tombeau :
« On dresse une tente sous laquelle l'on expose trois jours auparavant
les restes des défunts. Chacun apporte à son gré des offrandes à celui
qu'il a perdu. Une litière vide et drapée est portée en l'honneur des
disparus, dont on n'a pas retrouvé les corps. Puis on dépose les restes dans le monument public, qui se dresse
dans le plus beau faubourg. C'est là que de tout temps on inhume ceux qui sont morts à la guerre.
L'inhumation terminée, un orateur, désigné parmi les hommes les plus remarquables, fait l'éloge funèbre qui
s'impose. »
(Thucydide, Guerre du Péloponnèse, II, XXXIV, édition Garnier, p. 133).
En France, les monuments aux morts n’apparaissent qu’au XIXe siècle. A Paris, l’empereur
Napoléon I
er
lance en 1806 la construction de l’Arc de triomphe qui porte les noms des officiers morts ou
non pendant ses campagnes. Les véritables monuments sont créés après la guerre franco-prussienne de
1870 et suite aux guerres coloniales. On est alors dans un contexte où le patriotisme exacerbé a besoin de
supports : la France vaincue en 1870 rêve de prendre sa revanche sur l’Allemagne. Les monuments aux
morts de 1870 encouragent la haine des prussiens en commémorant le courage des victimes et la barbarie
des envahisseurs ; les monuments coloniaux exaltent les militaires français partis à la conquête d’un
nouvel empire. Avant la 1
ère
Guerre mondiale, seules les grandes et moyennes villes possèdent
généralement un monument aux morts, souvent de taille modeste.
L
ES MONUMENTS AUX MORTS DE LA
1
ERE
G
UERRE MONDIALE
.
La 1
ère
Guerre mondiale fit plusieurs millions de victimes. Pour les survivants, la Grande guerre
devait être la « Der des der ». Il fallait donc en garder le souvenir en même temps qu’honorer le sacrifice
des disparus, principalement les soldats morts au combat. (loi du 25 octobre 1919 sur « la
commémoration et la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre »)
Dans les années 1920, toutes les localités, de la capitale jusqu’au plus petit village, voulurent avoir
leur monument aux morts. On en érigea partout : sur les places, dans les mairies, dans les églises, dans les
universités, les gares, etc. Le plus souvent, le monument était réalisé grâce aux dons de la population.
On érigea ainsi plus de 30000 monuments en France entre
1918 et 1925 et cela se poursuivit jusqu’aux années 1990. Aux
Etats-Unis, les monuments sont plus rares. Les soldats américains
sont enterrés en France dans des cimetières nationaux qui possèdent
souvent un monument commémoratif. Le cimetière national
d’Arlington abrite une partie des soldats américains rapatriés.
Parallèlement, on décide d’honorer tous les soldats morts en
choisissant un soldat inconnu qui sera honoré comme le symbole
anonyme des millions de victimes. En France, le soldat inconnu est
choisi par la loi de 1920 et inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris en 1921. D’autres pays ont leur soldat
inconnu : Belgique, Royaume-Uni, Italie, États-Unis, Portugal, Roumanie et Canada.