Partie V : Logique Cours de Mathématiques Propositions, Prédicats, Quantificateurs Raisonnements, Récurrence IUT Orsay DUT INFORMATIQUE 1A - Semestre 1 2012-2013 I Introduction II Wims III Calcul ensembliste IV Relations binaires, applications V Logique VI Raisonnement par récurrence, suites récurrentes VII Calcul matriciel VIII Résolution de systèmes d’équations linéaires 63/154 PLAN Introduction A. Les propositions et le calcul propositionnel Les connecteurs logiques Vocabulaire Les formes propositionnelles Propositions équivalentes Lois de Morgan et autres formules Raisonnements Hier j’ai fait la promesse suivante : « Si j’obtiens mon permis de conduire demain, alors j’ouvre une bouteille de champagne » Aujourd’hui, je passe mon permis mais le rate. Puis j’ouvre une bouteille de champagne. B. Les prédicats et le calcul des prédicats Prédicats : définitions Opérations logiques Quantificateurs Connecteurs et quantificateurs Ai-je tenu ma promesse ? 64/154 65/154 A. Les propositions et le calcul propositionnel Définition Une proposition est une affirmation qui est vraie ou fausse (pas indécidable). C’est tout objet mathématique auquel est associé une valeur de vérité unique : Vrai ou Faux. Notation : Vrai noté V Calcul propositionnel P : l’ensemble des propositions Faux noté F But : définir un calcul sur P appelé calcul propositionnel. Ce calcul s’intéresse seulement à la façon dont les propositions sont liées entres elles. Il ne s’intéresse pas à leur signification. Exemple Parmi les phrases ci-dessous, lesquelles sont des propositions ? � « 3 divise 5 » � « Il fait nuageux et il pleut » � « La présente affirmation est fausse » � « -1 n’est pas un carré » 66/154 67/154 A. 1. Les connecteurs logiques � � La négation de la proposition p, se lit "non p" : Notation ¬p ¬p est vraie si p est fausse ¬p est fausse si p est vraie La conjonction de p et de q, se lit "p et q" Notation p ∧ q p ∧ q est vraie si p et q sont toutes les deux vraies p ∧ q est fausse dans les autres cas Table de vérité p V V F F Table de vérité p V F ¬p F V q V F V F p∧q V F F F 68/154 69/154 � � La disjonction de p et de q, se lit "p ou q" Notation p ∨ q p ∨ q est vraie si l’une au moins parmi p ou q est vraie p ∨ q est fausse si p et q sont toutes les deux fausses Table de vérité L’implication "p implique q" est par définition (¬p) ∨ q, se lit aussi "si p alors q", "p entraîne q" , "p est suffisante pour q", "q est nécessaire pour p" Notation p ⇒ q p ⇒ q est fausse si p est vraie et q est fausse p ⇒ q est vraie dans les autres cas Table de vérité p V V F F q V F V F p∨q V V V F p V V F F � q V F V F p⇒q V F V V q⇒p V V F V La proposition q ⇒ p est la réciproque de la proposition p ⇒ q. 70/154 71/154 � Exemple � Valeur de vérité de « L’eau bout à 0 degré donc le soleil se lève à l’est » ? � Valeur de vérité de « Il est faux que : ( l’eau bout à 0 degré donc le soleil se lève à l’est) » ? � Valeur de vérité de « ( Il est faux que l’eau bout à 0 degré ), donc le soleil se lève à l’est » ? � −→ Attention à la ponctuation, aux parenthèses ..... L’équivalence "p équivalent à q" est par définition (p ⇒ q) ∧ (q ⇒ p) Notation p ⇔ q p ⇔ q est vraie lorsque p et q ont même valeur de vérité p ⇔ q est fausse dans les autres cas Table de vérité p V V F F 72/154 q V F V F p⇔q V F F V 73/154 A. 2. Vocabulaire � Une proposition est une tautologie si elle est toujours vraie. Exemple : p ⇒ p � Une proposition est une contradiction si elle est toujours fausse. Exemple : p ∧ (¬p) � Deux propositions sont compatibles si elles se réalisent au moins une fois en même temps Exemple : (p ∨ q) et (p ∧ q) sont compatibles. � La notation A � B signifie « A ⇒ B est vraie » On dit alors que : � B est une condition nécessaire (CN) de A � A est une condition suffisante (CS) de B La notation A �� B signifie que « A ⇔ B est vraie », on dit que Deux propositions sont contradictoires si elles ne sont jamais vraies en même temps. Exemple : (p ∧ q) et (¬p) sont contradictoires. � A est une condition nécessaire et suffisante (CNS) de B � B est une CNS de A Abus : souvent A � B est noté A ⇒ B et A �� B est noté A ⇔ B 74/154 A. 3. Les formes propositionnelles 75/154 A. 4. Propositions équivalentes En combinant des propositions p1 , . . . , pn à l’aide de connecteurs, on obtient de nouvelles propositions dont la valeur de vérité ne dépend que des valeurs de vérité de p1 , . . . , pn . f (p1 , . . . , pn ) est appelée forme propositionnelle. Pour construire sa table de vérité, on fait un tableau de 2n lignes. � Définition : Deux propositions A et B sont équivalentes si elles ont même table de vérité. � Notation A ≡ B � Ne pas confondre A ⇔ B et A ≡ B � La relation ≡ est une relation d’équivalence sur P. � Exemple ¬(¬p) ≡ p Exemple (p ⇒ q) ≡ ((¬q) ⇒ (¬p)) Construire la table de vérté de (p ∧ q) ∨ r (¬q) ⇒ (¬p) est appelé la contraposée de p ⇒ q � Ne pas confondre contraposée et réciproque. 76/154 A. 5. Lois de Morgan et autres formules A. 6. Raisonnements Théorème Théorème (Règles de calculs) � � � � Formules à la base des raisonnements p1 ∨ (p2 ∨ p3 ) ≡ (p1 ∨ p2 ) ∨ p3 ≡ p1 ∨ p2 ∨ p3 � p1 ∧ (p2 ∧ p3 ) ≡ (p1 ∧ p2 ) ∧ p3 ≡ p1 ∧ p2 ∧ p3 � p1 ∨ (p2 ∧ p3 ) ≡ (p1 ∨ p2 ) ∧ (p1 ∨ p3 ) � L’implication [p ∧ (p ⇒ q)] ⇒ q est une tautologie L’implication [(¬q) ∧ (p ⇒ q)] ⇒ ¬p est une tautologie Définitions p1 ∧ (p2 ∨ p3 ) ≡ (p1 ∧ p2 ) ∨ (p1 ∧ p3 ) Un raisonnement est une relation entre une proposition A dite hypothèse et une proposition B dite conclusion de la forme «A � B» En général : A = p1 ∧ · · · ∧ pn Théorème (Lois de Morgan) � 77/154 ¬(p1 ∨ p2 ) ≡ (¬p1 ) ∧ (¬p2 ) ¬(p1 ∧ p2 ) ≡ (¬p1 ) ∨ (¬p2 ) 78/154 � Valide : A =⇒ B est vraie � Invalide : sinon 79/154 Quelques types de raisonnements B. Les prédicats et le calcul des prédicats E un ensemble non vide. Un prédicat p sur E est une application de E dans P. Montrer que A � B : � � � Raisonnement direct : A � B On suppose que A est vraie et on démontre que B est alors vraie. Notation : Exemples : � p : Raisonnement par l’absurde : A ∧ (¬B) � 0 On suppose que A est vraie et B fausse et on en déduit une contradiction. Rappel - abus : on dit souvent « montrer que A ⇒ B » au lieu de « montrer que A � B » Montrer que « A ⇒ B » est vraie � � p est de poids 1. q : N∗ × N −→ P (a, b) −→ q(a, b) = {a divise b} q est de poids 2. 81/154 B. 3. Quantificateurs Définitions � La proposition « {x ∈ E; p(x) est vraie} = E » est une proposition qui se lit : « quel que soit x appartenant à E, p(x) est vraie » et qui se note : ∀x ∈ E, p(x) � La proposition « {x ∈ E; p(x) est vraie} = � ∅ » est une proposition qui se lit : « il existe x appartenant à E, p(x) est vraie » et qui se note : ∃x ∈ E, p(x) Si p1 et p2 sont définis sur le même univers E, � p1 ∧ p2 : x ∈ E −→ (p1 ∧ p2 )(x) = p1 (x) ∧ p2 (x) p1 ∨ p2 : x ∈ E −→ (p1 ∨ p2 )(x) = p1 (x) ∨ p2 (x) ¬p : x ∈ E −→ (¬p)(x) = ¬(p(x)) Exemple : 82/154 B. 4. Connecteurs et quantificateurs Les connecteurs lient les prédicats Les quantificateurs lient les variables des prédicats Théorème � � � � � � Z −→ P n −→ p(n) = {n est pair } 80/154 B. 2. Opérations logiques � −→ P −→ p(x) E est l’univers, x est la variable, le poids du prédicat est le nombre de variables sur lequel il porte. Raisonnement par contraposée : (¬B) � (¬A) On suppose que B est fausse et on démontre que A est alors fausse. Sens : E x ¬[∀x ∈ E, p(x)] ≡ ∃x ∈ E, ¬p(x) ¬[∃x ∈ E, p(x)] ≡ ∀x ∈ E, ¬p(x) ∀x ∈ E, p(x) ∧ q(x) ≡ [∀x ∈ E, p(x)] ∧ [∀x ∈ E, q(x)] ∃x ∈ E, p(x) ∨ q(x) ≡ [∃x ∈ E, p(x)] ∨ [∃x ∈ E, q(x)] ∃x ∈ E, p(x) ∧ q(x) n’est général pas équivalent à [∃x ∈ E, p(x)] ∧ [∃x ∈ E, q(x)] [∀x ∈ E, p(x) ∨ q(x)] n’est général pas équivalent à [∀x ∈ E, p(x)] ∨ [∀x ∈ E, q(x)] Exemple 84/154 Z −→ P n −→ p(n) = {n est pair } Valeurs de vérité de « ∀n ∈ Z, p(n) » et « ∃n ∈ Z, p(n) » 83/154