
La récidive vraie : elle concerne la réapparition d´une lésion qui n´était plus détectée aux contrôles après traitement. Cela
correspond à la positivité d´un frottis après deux contrôles cytologiques négatifs. Une investigation cervicale complète
précisera la nature exacte de cette récidive, dont la nature est très variable. Elle peut être de grade différent de la lésion
initiale, soit plus sévère, soit moins grave.
D´après notre expérience, on peut avancer le chiffre de 8 % de récidives à cinq ans avec possibilité de découvertes
tardives, au-delà de dix ans. Dans la littérature, on trouve des fréquences de récidives allant de 2 à 10 % [3, 4].
Principes de la surveillance
Éléments de la surveillance
Les moyens dont on dispose pour surveiller un col après traitement ne sont pas différents de ceux qui sont utilisés pour le
diagnostic initial [5, 6] :
– cytologie pour le dépistage [7, 8],
– colposcopie pour le repérage,
– histologie par biopsie des zones suspectes,
– virologie : la recherche de papillomavirus oncogènes est en cours d´évaluation et n´est pas recommandée en France. On
connaît son excellente valeur prédictive négative. On redoute sa mauvaise valeur prédictive positive, source d´angoisse de
la patiente, avec comme conséquence la possibilité de traitements abusifs [9, 10].
Date du premier contrôle
Que le premier traitement ait été destructeur ou d´exérèse, il ne faut pas se précipiter pour le premier contrôle [11].
La préoccupation immédiate est l´obtention d´une bonne cicatrisation. L´infection et le retard de cicatrisation sont
responsables d´une hémorragie précoce, au cours des deux à trois premières semaines. Après cette date, il n´y a plus de
risque hémorragique, mais le processus cicatriciel est actif avec aspect colposcopique de métaplasie évolutive.
L´expérience montre qu´il faut attendre deux, voire trois mois, le temps de la cicatrisation complète, pour que l´investigation
cervicale puisse se faire valablement.
Ce délai doit être expliqué à la patiente pour apaiser son éventuelle inquiétude. La colposcopie faite trop précocement est
difficilement interprétable. En particulier, la métaplasie cicatricielle acidophile peut être confondue avec un tissu dysplasique
résiduel. La cytologie rencontre la même difficulté dans un délai à peu près identique. Ces deux moyens de dépistage
doivent être utilisés sur un col complètement cicatrisé.
Facteurs de mauvais pronostic
La présence d´un ou de plusieurs de ces facteurs ne modifie pas le type de surveillance mais rend cette dernière encore
plus nécessaire en raison d´un risque supérieur d´échec thérapeutique [3, 4]. Ce sont un âge élevé, des lésions
multifocales, un déficit immunitaire et bien sûr les critères histologiques.
Histologie de la pièce de conisation
Il est bien évident que la conisation peut être l´occasion de découverte de lésions plus graves, comme les micro-invasions
ou les adénocarcinomes in situ. La prise en charge en est particulière, mais le suivi est identique à celui des lésions de haut
grade avec un peu plus d´appréhension.
Histologie des berges de résection
Lorsqu´il y a eu traitement d´exérèse, il y a contrôle histologique de la pièce. On confirme la nature exacte de la lésion
enlevée. On recherche également la négativité histologique des berges de la conisation pour confirmer la radicalité de cette
exérèse.
En théorie, on peut imaginer que toute conisation avec berges positives donc déclarée « non in sano » est synonyme de
lésion résiduelle. En fait, il n´en est rien, et une exérèse itérative immédiate ne retrouve de lésion résiduelle que dans 20 à
40 % des cas [12, 13]. En effet, surtout pour les conisations électriques, il y a destruction tissulaire au-delà de la ligne de
section, la dépassant de quelques millimètres.
insi, même si la conisation déclarée « non in sano » est un facteur de mauvais pronostic de lésion résiduelle, il est
impératif d´avoir une confirmation histologique mais peut-être seulement cytologique avant d´envisager une reprise
thérapeutique.
Recommandations de l´ANAES
L´ANAES 2002 [14] a précisé les moyens et la modalité de la surveillance post-thérapeutique des lésions CIN. On trouvera
ci-après la recommandation :
Modalités de surveillance post-thérapeutique des lésions CIN Les modalités de surveillance post-thérapeutique des lésions
CIN doivent tenir compte de la sensibilité imparfaite du frottis et de la colposcopie postopératoires, et du risque d´abandon
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29/05/2007http://www.e
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