ANESTHESIE ET DIABETE PLAN • • • • • • • • Régulation de la glycémie Caractéristiques du diabète Les traitements du diabète Complications chroniques du diabète Consultation préopératoire chez le diabétique Examens complémentaires Risques peropératoires particuliers Prise en charge peropératoire L’INSULINE • Sécrétée par les cellules des îlots de Langerhans • Activité biologique: • Action sur le foie = – augmente le catabolisme glucidique et stimule la néoglucogénèse → Action sur le muscle et l’adipocyte = – Augmente la pénétration cellulaire de glucose – Facilite la synthèse protéique – Facilite la formation des triglycérides Homéostasie et transport du glucose • Transporteurs liés aux sodium: reins et intestin (transport contre le gradient de concentration) • Facilitation du transport (le long du gradient) Protéines transmembranaires: GLUT 1-5 GLUT 4 protéine principale surtout dans les muscles L’insuline provoque translocation de la protéine Altération de GLUT 4 possible dans le diabète II Homéostasie et transport du glucose • Possibles causes de résistance à l’insuline - Mutation dans le codage des transporteurs - Altération tissulaire de la production de la protéine Glut 4 - Défaut de translocation de la protéine GLUT - Défaut de signalisation initialisant la translocation (intervention du récepteur à l’insuline) Homéostasie et transport du glucose Altération du transport du glucose par les facteurs paracrines • Acides gras libres (diminuent l’absorption de glucose par les tissus périphériques) • Glucose et glucosamine (glucosamine réduit la facilitation du transport via la GLUT induite par l’insuline) • TNFα HORMONES ET GLYCEMIE • Hormones hyperglycémiantes Glucagon: augmente le débit glucosé sus-hépatique (récepteur spécifique) Cortisol: augmente la réserve de glucose hépatique, diminue la pénétration cellulaire périphérique du glucose, favorise la lipolyse Cathécholamines: Autres: antehypophysaires: ACTH, TSH, STH, hormones thyroïdiennes, et sexuelles Les différents types de diabète • Type I: est une forme autoimmune associée à une composante de dysfonctionnement idiopathique du pancréas Incidence ~ 0,4% Ratio homme/femme = 1 • Type II: apparition chez l’adulte résistance à l’insuline ↓ de la stimulation de la synthèse de glycogène dans le muscle par l’insuline incidence ~ 6,6 % augmentant avec le nombre de personne âgées de + de 65 ans (8%) Les différents types de diabète • Type III: comprend une large gamme de types spécifiques de diabètes, incluant des origines physiopathologiques variées • Type IV: diabète gestationnel, survient à 24-30 sem survenue fréquente d’un diabète de type II dans les 10 ans nécessité d’un contrôle étroit TRAITEMENTS DU DIABETE • Antidiabétiques oraux: • Sulfamides hypoglycémiants: • Mécanisme d’action • effets pancréatiques: stimulation de la sécrétion d’insuline via les récepteurs potassiques ATP dépendants • effets extra pancréatiques: ⇒ diminution de la sécrétion de glucagon ⇒ potentialisent l’effet de l’insuline • Effets secondaires = hypoglycémies TRAITEMENTS DU DIABETE • Antidiabétiques oraux: Glinides: • Repaglinide, Nateglinide et Miglitinide • Insulino sécrétagogues agissant sur la dépolarisation de la cellule ß (via les canaux potassiques ATP dépendants), • Action rapide dans les 15 à 30 minutes après la prise et de courte durée. • Les risques d’hypoglycémie existent mais moins importants • But = reproduire le pic précoce de sécrétion postprandiale d’insuline TRAITEMENTS DU DIABETE • Antidiabétiques oraux: • Thiazolidinediones: • Troglitazone, Rosiglitazone, Pioglytazone, Darglitazone • Diminuent la résistance à l’insuline via les récepteurs nucléaires PPAR (peroxysomoe proliferator activated receptor γ) • Action sur les tissus cibles de l’insuline • Améliore l’action de l’insuline administrée TRAITEMENTS DU DIABETE • Antidiabétiques oraux: • Thiazolidinediones: • Attention en cas d’insuffisance rénale • Risque toxicité cardiaque • Toxicité hépatique reconnue pour certaines: (Troglitazone retirée du marcher) • Monitoring des enzymes hépatiques TRAITEMENTS DU DIABETE • Antidiabétiques oraux: • Metformine Mécanisme d’action supposé: diminution de la néoglucogénèse et de la lipolyse, ralentissement de la glycolyse anaérobie Ne provoque pas d’hypoglycémie Complications = acidose lactique ⇒ CI si insuffisance rénale (et tout ce qui peut altérer le rein) Arrêter avant toute chirurgie élective (48-72) L’acidose lactique • Rare : 1 cas /100 000 et taux de mortalité jusqu’à 50 % (non justifiable) • Souvent + prescription lors d’une contre indication • Examens avec injection de produit de contraste (++) • Indications de la metformine élargies • Mécanisme pas très clair: surdosage lors d’un obstacle à son élimination • Accumulation de lactates liée (?) à l’inhibition de la néoglucogénèse (+ ou – diminution de l’absorption de glucose ) → glucose alors transformé en lactate • Possible inhibition du complexe 1 de la chaîne respiratoire (avec faillite énergétique de la cellule) TRAITEMENTS DU DIABETE • Acarbose Mécanisme: limite l’absorption des sucres par le tube digestif inhibition de l’alpha- glucosidase avec retard à l’absorption du glucose TRAITEMENTS DU DIABETE • Les insulines: • Plus d’insuline d’origine animale • Durée d’action fonction des groupements attaché (zinc protamine, acides aminé…) • Fabrication par génie génétique (parfois à partir d’élément bactériens) • Injections combinées avec insulines rapides avant les repas SCHEMA 2 INJECTIONS SCHEMA 3 INJECTIONS SCEMA 4 INJECTIONS COMPLICATIONS DU DIABETE • Complications dégénératives – Macrongiopathie – Microangiopathie – Neuropathie • Complications métaboliques – Perte du contrôle glycémique ⇒ • hyperglycémies, hypoglycémies •acidose • crise hyperglycémiant, hyperosmolaire, non cétosique LES COMPLICATIONS DEGENERATIVES Macroangiopathie: • La maladie coronaire du diabétique Fréquence élevée (5 à 10 fois + que dans la population générale) Facteurs étiologiques multiples (hyperglycémies, hyper insulinisme, dyslipidémies, HTA…): athérogénèse + précoce, accélérée, + extensive Peut être cliniquement silencieuse (dénervation fonctionnelles des fibres sympathiques afférentes) 10 à 15 % des diabétiques asymptomatiques présentent une épreuve d’effort ou une scintigraphie myocardique positive Taux de récidive et de mortalité sont plus élevés Macroangiopathie • L’hypertension: • Fréquente: 30 à 60 % des patients • Origine multifactorielle (rétention, action de l’insuline sur le tubule distal, athérosclérose précoce…) • Contrôle important pour ne pas associer instabilité tensionnelle et complications d’une neuropathie dysautonomique • Plutôt IEC, bloqueurs calciques ou α bloquants Microangiopathie • La néphropathie • Caractérisée par: Une protéinurie non sélective évoluant en quelques années vers une insuffisance rénale chronique • Les antidiabétiques oraux • L’insuffisance rénale contre indique les biguanides • Prudence avec les sulfamides hypoglycémiants • Insuffisance rénale aiguë: fréquente en postopératoire • Infection urinaire: → risque accru → risque de pyélonéphrite chronique Neuropathie dysautonomique • Étiologie: atteinte axonale et démyélinisante segmentaire des fibres afférentes et efférentes de l’innervation sympathique et parasympathique du cœur et des vaisseaux périphériques • Manifestations: très variées • • • • Touche 20 à 30 % des diabétiques Présence: pas seulement liée à l’ancienneté du diabète Après 25 ans d’évolution, 50% des patients sont atteints Certaines des manifestations ont un retentissement direct sur l’anesthésie Principaux signes de neuropathie dysautonomique • Cardiovasculaires tachycardie sinusale allongement de l’espace QT troubles du rythme infarctus indolore hypotension orthostatique labilité tensionnelle mort subite, syncope vertige • Respiratoires pneumonies répétées inhalation bronchique moindre réponse hypoxie hypercapnie • Signes digestifs dysphagie, gastroparésie nausées, vomissements diarrhée nocturne incontinence • Signes urogénitaux rétention, infection urinaire dysurie, pollakiurie • Divers crises sudorales modifications pupillaires suppression des signes d’hypoglycémie troubles neuroendocriniens COMPLICATIONS DEGENERATIVES • Atteinte de la fonction ventriculaire Possibilité de défaillance cardiaque gauche avec troubles du rythme en dehors de toute maladie coronarienne • Mort subite Chez des patients souffrant de neuropathie dysautonomique En période périopératoire Dans le décours d’un épisode hypoxique CONSULTATION PREANESTHESIQUE • Examen préopératoire normal • Recherche des complications classiques du diabète • Évaluer le risque anesthésique et opératoire • Examens complémentaires en fonction des données de l’interrogatoire et de l’examen CONSULTATION PREANESTHESIQUE • Évaluation du risque cardio vasculaire • Neuropathie végétative – Tachycardie au repos – Hypotension orthostatique – Variabilité de la fréquence cardiaque (Vasalva, ) • Recherche des signes de maladie coronaire • HTA • Évaluation de la fonction ventriculaire • Recherche d’arythmies CONSULTATION PREANESTHESIQUE • Risque neurologique • Signes de neuropathies périphériques (attention aux compressions) • Risque digestif • RGO, lenteur de digestion: risque d’inhalation bronchique majoré • Rechercher insuffisance rénale • Infection urinaire ! CONSULTATION PREANESTHESIQUE • Difficultés d’intubation Liées à des anomalies de glycosylation du collagène (peau, petits vaisseaux, poumons et articulations) Surtout dans le type I « Stiff Joint Syndrom »: fixation de l’articulation atlanto-occipitale ave raideur de nuque, qui va rendre difficile la laryngoscopie limitation articulaire ‘signe du prieur’, touchant d’abord les petites articulations petite taille, microangiopathie rapidement progressive Attitude vis à vis du traitement • Hypoglycémiants oraux • Sulfamides, thiazolidinediones et glinides jusqu’à la veille de l’opération • Metformine stoppée 48 – 72 heures avant et: remplacée par un sulfamide ou un glinide si diabète équilibré par une insuline si diabète peu équilibré ou chirurgie lourde • Insuline • Selon schéma usuel et habitudes locales EXAMENS COMPLEMENTAIRES • Biologie • Ionogramme , fonction rénale, enzymes, HbA1c, • Coagulation • ECG • + ou – écho selon la clinique • Coronarographie si un geste est possible • Radiographie: oui • Autre: si la clinique le justifie Réaction à l’anesthésie • Réaction endocriniennes • Augmentation des sécrétions – – – – – Adrénaline Noradrénaline ACTH Cortisol Hormone de croissance • Baisse de sécrétion d’insuline • Insulino-résistance Réaction à l’opération • Effets métaboliques • • • • • Baisse de la consommation de glucose Augmentation de la néoglucogénèse Augmentation du catabolisme protidique Lipolyse Augmentation du métabolisme → Hyperglycémie Réaction du diabétique à l’anesthésie • Plus de complications cardiovasculaires (B J Anaesth 1993; 71: 258-61 ) • Mais stabilité possible malgré neuropathie végétative moyennant adaptation (Anesth Analg 1999; 88: 985-91) • Augmentation du risque d’inhalation • Complications neurologiques (Crit Care Med 2004; 32: S116S125) • Péri- rachi: avantage du blocage des efférences splanchnique (foie, surrénales), moindre réaction neuro endocrinienne • Blocs nerveux: bien évaluer l’état neurologique préalable PEROPERATOIRE • Chirurgie ambulatoire • • • • • Pas d’exclusion « à priori » Opération en premier lieu Diabète stable, Patient adapté au traitement Information préopératoire complète – Dextro au matin – Quelle quantité et quelle insuline • Si type I : adapter l’insuline selon le schéma habituel (souvent le patient se connaît bien) PEROPERATOIRE • Chirurgie ambulatoire • Si type II: Attitude variable selon les écoles et selon la situation géographique du patient • ne pas prendre le (s) médicament (s) du matin et surveiller; • ou poursuivre le R/ et mettre en place une perfusion glucosée dès l’arrivée à l’hôpital. • Metformine arrêtée depuis 48- 72 heures PEROPERATOIRE • Chirurgie non ambulatoire • En accord avec le diabétologue et en fonction du type de chirurgie • Si chirurgie périphérique: On pourra faire comme pour une chirurgie ambulatoire • Si chirurgie lourde : Relais par une insulinothérapie pendant la durée du jeûne si glycémies instables Contrôle glycémique Doit être très étroit car est accompagné: • De moins de complications métaboliques (hypo, hyperglycémie, acido-cétose, acidose lactique…) • d’un moindre risque d’infection • d’un meilleur pronostic après pontage aorto coronarien • d’un moindre taux de morbidité et mortalité