Alimentation, santé et petit budget. N°61

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Alimentation
N° 61 juillet 2013
Santé & Petit budget
Revue trimestrielle destinée aux professionnels et bénévoles impliqués
dans la prise en charge et l’aide alimentaire aux populations démunies.
DOSSIER2-3
ACTUALITÉS
« Laits » végétaux chez le nourrisson : danger !
Plusieurs signalements de cas graves chez des jeunes enfants ayant été partiellement
ou totalement nourris avec des boissons végétales à base de soja, d’amande, de noisette, de noix, de céréales (riz, avoine, épeautre, blé…) ou de quinoa et apparentés, ont
conduit l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement
et du travail (ANSES) à se pencher sur le sujet. Le constat est sans appel : ce type de
boissons, n’est absolument pas adapté aux besoins nutritionnels du nourrisson. Leur
usage chez le tout-petit entraîne rapidement une malnutrition et des carences en
fer, en calcium et en vitamines pouvant avoir des conséquences dramatiques allant
jusqu’au décès de l’enfant. L’agence rappelle que « le lait maternel est l’aliment de
référence adapté aux besoins du nourrisson, et qu’en dehors de l’allaitement, seules
les préparations pour nourrissons et préparations de suite (laits 1er et 2e âges), peuvent
couvrir les besoins de l’enfant de moins d’un an ».
http://www.anses.fr/sites/default/files/documents/NUT2011sa0261.pdf
Adolescents : les produits laitiers garants
des apports en micro-nutriments
Les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) sont, pour les
adolescents, de 3 à 4 produits laitiers (ultra-frais laitiers, fromages et lait) par jour. Or
d’après l’enquête CCAF-Crédoc 2010, près de la moitié des adolescents en consomment moins de 3 par jour. En analysant précisément les résultats chiffrés de cette
enquête, il ressort que la couverture des besoins en micronutriments - en particulier
le calcium mais pas seulement ! – est loin d’être assurée dans cette tranche d’âge,
tant pour les filles que pour les garçons. En effet, on note chez tous les adolescents
qu’en-dessous d’une consommation quotidienne de 3 produits laitiers, les apports
totaux en calcium, mais aussi en magnésium, zinc et iode sont inférieurs aux besoins
nutritionnels moyens. Par contre, dès lors que le repère des 3-4 produits laitiers quotidiens est atteint, les besoins moyens en calcium et en iode sont couverts chez les
garçons. Et les besoins en calcium, iode et zinc sont assurés pour les filles.
Coudray B et al. Poster AFDN mai 2013
Idées recettes bon marché
De 2007 à 2010, suite au constat fait que les fruits et les légumes mis à disposition
dans les structures d’aide alimentaire n’étaient que partiellement consommés, les
ateliers « cuisine » de Poitou-Charentes, les structures d’aides alimentaires volontaires,
l’Instance Régionale d’Éducation et de promotion pour la Santé, et l’Agence régionale
de Santé Poitou-Charentes ont travaillé ensemble sur la réalisation d’un classeur
de recettes illustrées. Ce classeur « Délices de fruits et de légumes » présente 93
fiches recettes afin d’inciter les personnes seules et les familles à cuisiner avec des
ingrédients simples et peu coûteux, et à manger avec plaisir en toutes saisons. La
recette « Gâteau de semoule au lait à la courgette et au fromage » illustrée dans ce
numéro en est un extrait.
http://www.ars.poitou-charentes.sante.fr/Livret-de-recette.155305.0.html
Alimentation,
Femmes : de la
précarité au système D
Alarmée par la féminisation grandissante de la pauvreté, la délégation
aux droits des femmes et à l’égalité
invite les Pouvoirs publics à agir,
aussi bien à court qu’à moyen terme.
FOCUS4
Alimentation : plus
qu’une question de
(sur)poids !
À force d’entendre toutes sortes
d’informations nutritionnelles et de
conseils pour maigrir, on pourrait
penser que seuls l’eau, les fruits et
légumes, les poissons, viandes et laitages maigres sont utiles pour avoir
la ligne et rester en bonne santé.
CÔTÉ CUISINE
5
gâteau de semoule à la
courgette
SUR LE TERRAIN
6
Mon poids, mon assiette
L’action avait pour but d’explorer
avec des femmes en situation de
précarité et d’isolement social comment apprendre progressivement à
mieux se connaître et s’estimer.
Alimentation, Santé & Petit budget,
Revue éditée par le CERIN
(Centre de Recherche et d’Information
Nutritionnelles)
Rédactrice en chef : Caroline Rio
Comité de lecture :
Brigitte Coudray, Dominique Poisson
Maquette et mise en page : la-ƒabrique-créative
Illustrations : Navello
Abonnement gratuit
sur demande écrite adressée au CERIN
[email protected]
Tous les numéros de la revue
sont en ligne sur le site
www.cerin.org
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de la page d’accueil.
42 rue de Chateaudun 75009 Paris
Santé & Petit budget N° 61 juillet 2013
DOSSIER
Femmes : de la précarité
au système D
Alarmée par la féminisation grandissante de la pauvreté, la délégation aux droits des
femmes et à l’égalité invite les Pouvoirs publics à agir, aussi bien à court qu’à moyen terme.
Dans son rapport intitulé « Femmes et Précarité », le Comité économique, social et environnemental (Cese) analyse les spécificités féminines potentiellement vectrices de précarité au regard de l’emploi et révèle qu’en 2010, en France, les femmes représentent plus de
54 % des pauvres et 70 % des « travailleurs pauvres ». C’est parce que, majoritairement,
les préoccupations liées à l’alimentation, la santé et l’équilibre de la famille incombent aux
femmes que les actions ont tout intérêt à les soutenir dans leur lutte quotidienne.
Des métiers
peu rémunérés
« typiquement
féminins »
Les deux-tiers des employés à bas salaire
sont des femmes. En 2010, on compte en
particulier plus de 95 % de femmes dans
trois métiers peu qualifiés de services aux
particuliers (assistantes maternelles,
aides à domicile, employées de maison) et
plus de 70 % parmi les agents d’entretien
(catégorie qui emploie le plus de femmes :
870 000 salariées) et les employés du
commerce.
La surreprésentation féminine dans ces
métiers considérés comme correspondant à des qualités « naturelles et innées
chez elles », aussi peu reconnues dans
la vie professionnelle que dans la sphère
familiale, constitue une illustration manifeste de la précarité cumulative.
Des temps partiels
subis avec horaires à
géométrie variable
Plus des trois-quarts des personnes en
sous-emploi sont des femmes. Le taux
de féminisation des emplois à temps
partiel dépasse 82 % et pour 31 % des
intéressées, cette situation est subie. En
moyenne, en 2010, 16 % des femmes
ayant un emploi travaillent à temps
partiel entre 15 heures et 29 heures par
semaine et un peu plus de 4 %, moins
Alimentation,
de 15 heures. Lorsque le temps partiel
est subi, les horaires sont généralement
d’une grande instabilité, voire atypiques.
Dans les services de nettoyage et d’aide
à domicile, les femmes ont souvent des
durées de travail courtes et cumulent
plusieurs employeurs ou plusieurs lieux
d’emploi. Dans l’hôtellerie et la restauration, la saisonnalité des activités conduit
à une grande diversité des contrats et des
horaires. Dans la grande distribution, ces
derniers sont irréguliers et l’amplitude
journalière est d’autant plus grande que
l’on intègre les interruptions de service,
en général trop courtes dans les grandes
villes, pour regagner son domicile.
Le casse-tête
budgétaire
Les femmes perçoivent une pension de
droit direct presque deux fois plus faible
que celle des hommes (879 euros contre
1657 euros mensuels) et elles constituent
57 % des bénéficiaires du minimum
vieillesse (777 euros mensuels). Selon
la dernière étude ABENA, le reste à vivre
mensuel des bénéficiaires de l’aide alimentaire consacré à l’alimentation par
personne était en moyenne de 68 € (2,3 €
/pers/j versus 2,6€ en 2004-2005). En
situation de précarité et/ou à contrats
de travail temporaires, les femmes sont
donc confrontées à des difficultés et des
inégalités qui s’additionnent et se renforcent au lieu de se résorber.
Santé & Petit budget N° 61 juillet 2013
Des risques de
paupérisation pour les
femmes « âgées »
En dépit de la progression de l’activité
féminine et des droits familiaux liés
aux enfants, les niveaux de pensions
de droit propre des femmes restent
très inférieurs à ceux des hommes.
Ces écarts de pension résultent des
différences dans les parcours professionnels notamment période d’interruption d’activité, travail à temps partiel et inégalités salariales.
Parallèlement les allocataires du minimum vieillesse et du minimum contributif sont très majoritairement des
femmes. En dépit de revalorisations
conséquentes intervenues en 
2009
et 2010, précisément pour les personnes seules, le niveau du minimum
vieillesse reste inférieur au seuil de
pauvreté. Le rapport 2011-2012 de
l’Observatoire national de la pauvreté
et de l’exclusion sociale (ONPES) a
ainsi souligné le risque de précarisation accentué qui concerne plus de
450 000 femmes âgées de 75 ans et
plus. Or, cette population se révèlera
d’autant plus vulnérable aux risques
nutritionnels liés à l’âge (dénutrition,
déshydratation et ostéoporose) que
les apports alimentaires seront insuffisants pour couvrir les besoins en eau
énergie, protéines, vitamines et minéraux (calcium particulièrement).
D’où l’importance de l’information et l’accompagnement de ces
femmes afin de garantir des apports alimentaires adéquats en
ayant recours aux aliments dont le
rapport qualité nutritionnelle –prix
défie toute concurrence. Soient le
lait et les produits laitiers, les œufs
et les légumes secs.
Le surendettement a fortement augmenté depuis 2008 : recours massif au
crédit à la consommation pour compenser de faibles revenus, isolement à
la suite d’une rupture familiale, éloignement de l’emploi (chômage, invalidité ou
maladie). La dernière enquête typologique publiée en mars 2011 par la Banque
de France confirme une représentation
importante des femmes seules (53 %)
avec ou sans enfant à charge parmi les
surendettés.
La spirale infernale
de la précarité
Si les foyers monoparentaux ne doivent
pas être considérés, de manière générale
et par principe, comme en danger, être
dans cette situation constitue incontestablement un facteur de précarisation
pour les femmes les plus fragiles. La
rupture familiale, quelles qu’en soient les
causes (veuvage, séparation, divorce) et
les compensations apportées (capital
décès, pensions alimentaires) se traduit par une perte de ressources pour
le parent, essentiellement la mère, qui
assume la garde du ou des enfant(s). De
fait, les parents seuls se trouvent depuis
longtemps en première ligne parmi les
allocataires de minima sociaux. Ces
mesures de soutien contribuent certes
à réduire directement le taux de pauvreté
des familles monoparentales mais elles
exposent certains parents (en particulier
les mères isolées jeunes et peu qualifiées)
à de longs retraits du marché du travail
qui fragilisent leur insertion durable dans
l’emploi et leurs revenus futurs.
La santé : un enjeu
crucial
Lutter au quotidien contre la précarité,
liée notamment aux aléas d’une activité
professionnelle marquée par l’instabilité
et l’incertitude du lendemain, engendre
un profond sentiment d’insécurité susceptible en tant que tel d’affecter l’état de
santé. Par ailleurs, dans nombre de cas,
les conditions de travail elles-mêmes sont
pathogènes mais dans toutes ces situations, leur faible niveau de ressources
conduit les femmes concernées à hiérarchiser les priorités : se nourrir, faire face
aux dépenses de la vie courante, consti-
tuent des préoccupations majeures qui
relèguent au second plan le recours aux
soins, a fortiori s’il nécessite une avance
de frais ou comporte un reste à charge
trop important.
Globalement, en France, l’espérance
de vie des femmes (en 2010) demeure
supérieure d’un peu plus de 6 ans à
celle des hommes (84,8 ans contre 78,1
ans). Elles ont aussi une meilleure espérance de vie en bonne santé même si
l’écart est plus réduit (64,2 ans contre
62,4 ans). Cependant, quelle que soit la
tranche d’âge, les femmes se perçoivent
toujours en moins bon état de santé que
les hommes. Cela dit et en dépit de ce ressenti, les intéressées recourent moins aux
examens de prévention et elles déclarent
plus souvent que les hommes renoncer
à des soins, essentiellement pour des
raisons financières.
Tout se passe comme si ces expériences
de précarité formaient les rouages d’un
même mécanisme de construction d’une
vulnérabilité de long terme. La précarité
apparaît multifactorielle, toutes ses
dimensions ayant une influence négative
sur l’accès aux soins. Ce cumul de vulnérabilités sociales semble bien constituer
un facteur majeur de renoncement aux
soins. Pour les chercheurs de l’IRDES,
ces très fortes corrélations entre renoncement et dimensions de la précarité
tendent aussi à montrer que le renoncement pourrait lui-même être interprété et
utilisé comme indicateur de la précarité
en santé.
L’alimentation et
indicateurs de santé
des bénéficiaires de
l’aide alimentaire
Selon l’étude ABENA 2011-2012, une part
importante des usagers de l’aide alimentaire mange un nombre restreint de fois
au cours d’une journée : 39.5 % déclarant
moins de 3 prises alimentaires la veille de
l’enquête, au dépend le plus souvent d’un
repas le matin mais également le midi.
Malgré de légères améliorations observées depuis 2004-2005, il apparaît de
faibles consommations pour certains
groupes d’aliments recommandés pour
Une lueur d’espoir
pour les jeunes
générations ?
Des inégalités de genre en faveur des
filles sont toutefois constatées ainsi
que l’ont souligné le rapport et l’avis du
Conseil économique, social et environnemental du 13 septembre 2011. Ainsi,
parmi les élèves en échec scolaire
issus de milieux défavorisés, les filles
sont en moindre proportion que les
garçons : 3,6 % pour les unes et 6,9 %
pour les autres. Elles sont aussi deux
fois plus nombreuses parmi les élèves
« 
résilients 
», c’est-à-dire ceux qui,
bien qu’issus de milieux défavorisés,
obtiennent d’excellents résultats scolaires : 10,1 % des filles et seulement
5,1 % des garçons sont dans ce cas.
leur valeur nutritionnelle. Il s’agit, en particulier, des fruits et légumes et des produits laitiers moins consommés que dans
population générale. Ainsi la proportion
de personnes fréquentant les structures
de distribution alimentaire qui déclarent
consommer moins d’un produit laitier par
jour s’élève à 16,2 % tandis que 14.7 %
des usagers déclarent en consommer 3
par jour.
La prévalence de l’obésité a significativement augmenté depuis 2004 et s’avère
particulièrement élevée chez les femmes
(35,1 %). Il en est de même pour le diabète
dont la prévalence est plus forte chez les
femmes que dans la population générale
(8.3 contre 3.3 % dans l’Etude nationale
nutrition santé, ENNNS 2006-2007).
Des pistes d’actions
Les auteurs recommandent de
généraliser :
>> l’aide ciblée aux familles en
difficulté et notamment aux mères
auxquelles incombent la charge
principale de l’enfant puis de
l’adolescent,
>>une attention particulière
à l’accompagnement des
mères isolées issues de
l’immigration notamment en
matière d’apprentissage de la
langue française, d’aide à la
compréhension du système
éducatif et de sensibilisation à
l’environnement scolaire de leurs
enfants
Enfin, il est à noter que la pauvreté n’est
pas seulement « monétaire », elle se
conjugue aussi avec l’inégalité et l’absence de capacités et de pouvoir. Au-delà
de l’aspect financier, c’est avant tout l’histoire de vie de la personne, sa situation
sociale présente et passée ainsi que ses
craintes pour l’avenir, qui peuvent expliquer des habitudes de vie délétères et/
ou un renoncement aux soins. Le rapport
stipule donc que la prise en charge sanitaire pour le suivi des femmes en situation
de précarité doit être multidisciplinaire, en
réseau et incluant les services sociaux. Il
importe également que les personnels
soignants adoptent un discours accessible et adapté au vécu de leurs patientes
grâce à une plus grande sensibilisation
des professionnels de santé et du secteur
sanitaire et social aux liens complexes
entre santé et précarité.
FOCUS
Alimentation : plus qu’une
question de (sur)poids !
A force d’entendre toutes sortes d’informations nutritionnelles et de conseils pour maigrir,
on pourrait penser que seuls l’eau, les fruits et légumes, les poissons, viandes et laitages
maigres sont utiles pour avoir la ligne et rester en bonne santé. Or manger ne peut se restreindre à nourrir son corps et être mince. En situation d’insécurité alimentaire, ceux qui
au quotidien sont contraints de compter non pas les calories mais les euros, ont besoin d
‘être rassurés et encouragés à manger de tout. D’où ce point sur quelques idées reçues
sur l’alimentation et les régimes.
Les féculents font-ils grossir ?
Pain, pâtes, riz, pommes de terre,
légumes secs… riches en glucides
complexes, pâtissent d’une mauvaise
réputation historique. Pourtant, non
seulement ils rassasient et évitent de
grignoter, pour calmer les fringales,
mais ils contribuent également aux
apports en vitamines et minéraux ainsi
qu’en fibres. C’est pour ces raisons que
Le Programme national nutrition santé
recommande d’en manger « à chaque
repas ». Or, seuls 22 % des Nutrinautes
connaissent cette recommandation.
C’est d’ailleurs le repère alimentaire du
PNNS le moins bien connu.
nature, non sucrés, mais pas nécessairement les yaourts à 0 % de matière
grasse. En guise de dessert ou de collation, un yaourt sucré ou une crème
dessert sera forcément moins énergétique qu’une pâtisserie. Le yaourt peut
être consommé tel quel ou être utilisé
comme base de sauce pour les crudités.
des besoins de la journée en calcium et
correspond à l’équivalent en protéines
de 2 tranches fines de jambon (50 g) :
un bon rapport calcium-protéines/prix.
Le fromage n’est donc pas incompatible
avec le régime.
En cas de régime, peut-on
manger du fromage ?
Les résultats d’un sondage fait auprès
de l’échantillon de NUTRINET vont dans
le sens d’un constat clair sur le manque
d’efficacité (voire les risques rappelés par
le rapport de l’ANSES) des régimes restrictifs « commerciaux » pratiqués sans
environnement médical, et notamment
lorsqu’ils sont répétés et sur l’intérêt
d’une alimentation équilibrée, diversifiée
allant dans le sens des recommandations nutritionnelles globales (intégrant
une activité physique régulière).
Lorsque l’on surveille sa ligne, on a tendance à attacher beaucoup d’importance à la valeur calorique des aliments
et à oublier leur valeur nutritive (teneur
en protéines, glucides, lipides vitamines
et minéraux). Ainsi, pour le fromage, il
s’agit de le choisir en fonction de sa
richesse en calcium et en protéines.
Par exemple, une portion de 30 g
d’emmental ou de cantal couvre 1/3
Quel yaourt choisir quand on
surveille son poids ?
En cas de désir de perte de poids, il
est préférable de choisir les yaourts
Pour maigrir, pas d’autre choix
que de faire un régime strict ?
Pour aller plus loin
Femmes et précarité
« 10 raisons de ne pas faire régime »
http://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/
Etudes/2013/2013_09_femmes_precarite.pdf
http://www.inpes.sante.fr/etudes/pdf/2013-abena2-synthese.pdf
http://www.voyonslarge.be/
http://media.etude-nutrinet-sante.fr/media/CP_nutrinet_emotionalite_
alimentaire_10_04_13.pdf
https://www.etude-nutrinet-sante.fr/fr/common/actualites.aspx
Alimentation,
Santé & Petit budget N° 61 juillet 2013
adaptation
pour 1 personne
CÔTÉ CUISINE
Gâteau de semoule salé
4 personnes
Pré paration
1
Facile
Préparation : 15 mn
Cuisson : 45 mn
Mettre le four à chauffer
à 180 ° C (th 6).
Ingrédients
4 courgettes
4 verres de lait
1 verre de semoule
de blé fine
3
5
1 + ½ verres
d’emmental râpé
1 noisette de beurre
Sel, poivre,
herbes de Provence, et
muscade en poudre
Recette proposée
par l’atelier du CCAS
d’Aytré (17),
issue du classeur :
Délice de fruits et de légumes
Alimentation,
7
Ajouter le sel, le poivre, la
muscade et le gruyère râpé.
Mélanger. Verser la préparation
dans un moule beurré.
Santé & Petit budget N° 61 juillet 2013
4
Verser les courgettes râpées
dans la casserole de lait, laisser
cuire 5 mn sur feu doux.
Verser la semoule dans la
casserole, laisser cuire 5 mn
sur feu doux en remuant
sans cesse.
3 cuillères à soupe
de crème fraîche
2
Laver, peler et enlever
le pédoncule des courgettes.
Râper-les.
Dans une casserole, faire
chauffer le lait sur feu
doux jusqu’à ébullition.
3 oeufs
1 courgette,
1 verre de lait, ¼ verre
de semoule de blé fine,
1 œuf, 1 cuillère à soupe
de crème fraîche, ½ verre
d’emmental râpé, herbes
de Provence, sel, poivre
et muscade en poudre.
6
Hors du feu, ajouter la crème
fraîche, les oeufs et les herbes
de provence. Mélanger.
8
Laisser cuire 35 mn au four à
180 ° C (th 6).
SUR LE TERRAIN
Mon poids, mon assiette
Porté par l’ARS, en partenariat avec la MSA, le Conseil général de la Dordogne, la CAF de
Périgueux et les CCAS des municipalités impliquées dans le programme, en lien avec les
associations locales (Restos du cœur, Secours populaire), l’action « Mon poids, mon assiette- Alimentation et estime de soi pour les femmes en situation de précarité » avait pour
but d’explorer avec des femmes en situation de précarité et d’isolement social comment
apprendre progressivement à mieux se connaître et s’estimer.
La genèse et la particularité
du projet
En 2008, suite à un stage alimentation
organisé par la MSA 24, à la demande de
l’association de femmes agricultrices du
Bergeracois, les participantes ont émis
leur souhait d’être informées sur leur
alimentation et les liens avec la santé.
A cette occasion, certaines d’entre
elles ont exprimé un certain mal-être
engendré tant par leur surpoids que
par le regard d’autrui. Elles ont souligné ce paramètre comme facteur
contribuant à accentuer leur isolement
social. Plusieurs stages ont ainsi été
organisés dans différents territoires de
la Dordogne avec le Conseil Général 24
comme partenaire. Depuis 2009, grâce
au soutien financier de l ‘ARS, toujours
avec l’appui de la MSA 24 et de la Caf
Périgueux, mais aussi des CCAS des
municipalités citées ci-après (Floirac,
St Astier, Mussidan, Villenave d’Ornon),
5 groupes de femmes ont pu bénéficier
de ce programme.
L’originalité de l’action tient sûrement au
profil de la professionnelle animant ces
journées et à l’implication des professionnelles du secteur social qui ont une
bonne connaissance de ces femmes
et de leurs difficultés, et ont participé activement aux journées. Leur
présence, indispensable, rassure les
femmes.
En tant que diététicienne et praticienne
en sophrologie, Catherine Arriudarre a
enrichi son expérience de nutritionniste
par un long travail de réflexion et de pratique autour du bien-être psycho-corporel et du féminin. D’où une aisance
pour instaurer les conditions propices
à la confiance et au respect de chacune
dans le groupe, favorisant l’émergence
des problématiques personnelles et/
Alimentation,
ou communes aux femmes en lien
avec l’alimentation, le corps, l’activité
physique et l‘estime de soi.
Le déroulement d’une journée
Les sessions ont concerné 15 femmes
en moyenne dans chacun des 4 groupes,
pendant 6 mois, à raison d’une journée
mensuelle. L’organisation d’un ramassage systématique pour les femmes
qui vivent en milieu rural sans moyen
de transport s’est avéré indispensable.
Après le temps d’accueil, la matinée est
organisée autour de deux temps forts :
les échanges autour de l’alimentation les habitudes alimentaires, les rythmes
de vie, l’envie de cuisiner, la découverte
d’aliments, l’offre d’approvisionnement
de proximité, le budget, etc. puis la réalisation en cuisine de 3 préparations,
avec des recettes simples, rapides et
économiques (maximum 35 euros pour
des repas complets avec entrée-platdessert pour 15 personnes). Le partage
du repas en commun est le trait d’union
entre les deux sessions de travail collectif introspectif. Ce temps de partage
est très fortement apprécié par le participantes, qui d’ordinaire prennent leur
repas seules.
L’après-midi est consacré aux échanges
sur l’image corporelle et l’estime de
soi. Parmi les thématiques évoquées :
la pression à maigrir, la gestion du
stress, le gestion des émotions, la vie
affective et relationnelle. Les séances
se déroulent de manière ludique avec
des exercices pratiques (par exemple :
exercices corporels simples, exercices
de détente ou de relaxation, exercices de
relooking). Il est à noter que pour chacun
des groupes, la dernière journée est
consacrée à la préparation d’un repas
auquel des personnalités sont invi-
Santé & Petit budget N° 61 juillet 2013
tées (maires de municipalités et élus
concernés, responsables des services
sociaux, etc..). Cette journée de clôture
permet à chacune de trouver sa place au
sein du groupe et de percevoir comment
elles ont cheminé au cours des séances
et pu dépasser leur sentiment d’échec
et de dépréciation personnelle.
La cuisine : lieu et enjeux de
l’intimité féminine
Sous des airs familiers et détendus, le
temps en cuisine était pensé pour illustrer concrètement comment résoudre
des problématiques quotidiennes.
Malgré les émotions, les larmes et les
confidences libérées, le groupe forme un
cocon féminin protecteur, qui souligne la
nécessité de s’écouter et de prendre un
temps pour soi. Sans peur du jugement,
mettre des mots sur les sensations alimentaires, le vécu personnel (l’histoire
familiale, la relation conjugale, la place
dans la famille, le rôle de mère…) sont
autant de défis pour ces femmes dont la
plupart n’a pas l’habitude de s’exprimer.
C’est donc là que ce dispositif ambitieux
démontre toute son audace. Son enjeu
majeur vise à amorcer des processus de
changement, essentiellement en mobilisant les ressources personnelles de
chacune. Comment faire en sorte que
ces femmes très isolées et dévalorisées deviennent bienveillantes vis-à-vis
d’elles-mêmes ? En conclusion, si la plupart des femmes a pu changer certaines
de leurs habitudes et commencer à se
sentir mieux, d’autres auraient besoin
de plus de temps et d’accompagnement
pour amorcer des changements.
Contact : Catherine ARRIUDARRE
Diététicienne : 06 83 44 63 96
[email protected]
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