M2 Op´erateurs de Schr¨odinger al´eatoires
Feuille 3
Exercice. 1) Soit Hun op´erateur auto-adjoint sur un espace de Hilbert H. Soit ψ∈ H un
vecteur tel que kψk= 1. On note Ple projecteur orthogonal sur ψ. Montrer que, pour zC\R
et tR, on a
(1) (zAtP )1(zA)1=t
1thψ,(zA)1ψi(zA)1P(zA)1.
2) Soit `2(Z) muni de sa structure canonique d’espace de Hilbert. Soit (Vω(x))xZune suite
de variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes et identiquement distribu´ees. On suppose que ces
variables al´eatoires sont born´ees et que leur distribution admet une densit´e born´ee not´ee q. On
consid`ere l’op´erateur born´e Hω=H0+Vωd´efini par
(2) (Hωψ)(x)=2ψ(x)ψ(x+ 1) ψ(x1) + Vω(x)ψ(x)
o`u ψest une suite de `2(Z) et xun point de Z.
On notera N(E) la densit´e d’´etats int´egr´ee de Hω. On rappelle que, dans ce cas, pour zC\R,
on a ZR
1
EzdN(E) = E(hδ0,(Hωz)δ0i).
Ici E(·) d´esigne l’esp´erance en ωet δ0le vecteur de `2(Z) dont la 0-i`eme composante vaut 1 et
les autres valent 0.
a) En choisissant bien le vecteur ψet en utilisant (1), montrer que
ZR
1
EzdN(E) = EZR
g(t)
tζ(ω)dt
o`u ζ(ω)1=−hδ0,(Hωz)δ0i|Vω(0)=0.
b) Montrer que, si Imz > 0 alors Imζ(ω)>0.
c) En d´eduire que, pour tout ω, on a
Im ZR
g(t)
tζ(ω)dtπsup
tR
g(t).
d) On rappelle la formule de Perron-Frobenius : soit mune mesure bor´elienne positive de masse
totale finie. Pour zC\R, on d´efinit sa transform´ee de Stieltjes par f(z) = ZR
1
tzdm(t).
Alors si a<bsont r´eels tels que m({a,b}) = 0, on a
(3) m(]a,b[) = lim
ε0+
1
πZb
a
Im(f(t+)dt.
D´eduire de (3) que, pour a<b, on a
N(b)N(a)sup
tR
g(t)·(ba).
1
Probl`eme. Soit `2(Z) muni de sa structure canonique d’espace de Hilbert. Soit (Vω(x))xZune
suite de variables al´eatoires r´eelles ind´ependantes et identiquement distribu´ees. On notera que
ces variables al´eatoires ne sont pas suppos´ees born´ees. On consid`ere le domaine `comp(Z) = {ψ:
ZC;R > 0, ψ(x) = 0 si |x| ≥ R}, et sur ce domaine, on d´efinit l’op´erateur Hω=H0+Vω
par l’´equation (2).
I) 1) Calculer l’adjoint de Hω.
2) Montrer que, pour tout ω,Hωest essentiellement auto-adjoint sur `comp(Z). On notera alors
Hωson unique extension auto-adjointe.
3) Montrer que Hωest un op´erateur al´eatoire ergodique.
4) Quel est le spectre de Hω?
II) Dans cette partie, on d´efinit un analogue des restrictions de Dirichlet et Neumann pour les
op´erateurs discrets.
1) Deux points de Z(x,y) sont appel´es plus proches voisins (abr´eg´e en p.p.v.) si x=y+ 1 ou
x=y+ 1. Pour (x,y)Z2, on d´efinit les op´erateurs Lxy et Sxy par
(Lxyψ)(z) =
ψ(x)ψ(y) si z=x
ψ(y)ψ(x) si z=y
0 si z6∈ {x,y}
et (Sxyψ)(z) =
ψ(x) + ψ(y) si z=x
ψ(y) + ψ(x) si z=y
0 si z6∈ {x,y}
.
Ici ψest un vecteur de `2(Z) et {x,y,z}des points de Z.
a) Montrer que Lxy 0 et Sxy 0.
b) V´erifier que H0=X
xet yp.p.v.
Lxy.
2) Un lien est un couple (x,y) de points de Zplus proches voisins. Pour Bun ensemble arbitraire
de liens, on d´efinit les op´erateurs
HB,D
ω=Hω+X
(x,y)∈B
Lxy et HB,N
ω=HωX
(x,y)∈B
Sxy.
a) Montrer que HB,D
ωet HB,N
ωsont auto-adjoint sur le domaine de Hω.
b) Montrer que l’on a
(4) HB,N
ωHωHB,D
ω.
3) Soit Bun ensemble de liens qui d´econnecte Zc’est-`a-dire tel que Zs’´ecrit Z=nNSno`u
les ensembles (Sn)nNsont 2 `a 2 disjoints et tels que si (x,y) est un lien o`u xSn,ySmet
n6=m(i.e. un lien connectant Sn`a Sm) alors (x,y)∈ B.
On peut alors d´ecomposer en `2(Z) en somme directe orthogonale `2(Z) = M
nN
`2(Sn). On note
Πnle projecteur orthogonal sur `2(Sn). Montrer que les op´erateurs HB,D
ωet HB,N
ωadmettent la
d´ecomposition en somme directe
HB,D
ω=M
nN
HB,D
ω,n et HB,N
ω=M
nN
HB,N
ω,n
2
o`u HB,D
ω,n = ΠnHB,D
ωet HB,N
ω,n = ΠnHB,N
ω.
4) Fixons mN; on d´efinit l’ensemble de liens Bm={(mn,mn+1),n Z}. Alors les ensembles
(Sn(m))nZd´efinis `a la question pr´ec´edente sont Sn(m) = {mn + 1,mn + 2,...,(m+ 1)n}.
a) Constater que, dans ce cas, pour nZ, les op´erateurs HBm,D
ω,n et HBm,N
ω,n sont des matrices
m×m.
b) Montrer que HBm,D
ωet HBm,N
ωsont des op´erateurs al´eatoires ergodiques.
c) On note Nm,D et Nm,N leurs densit´es d’´etats int´egr´ees respectives. Montrer que, pour ER,
on a
Nm,D(E) = 1
mEm,ω,D(E)) et Nm,N (E) = 1
mEm,ω,N (E))
o`u Θm,ω,D(E) (respectivement Θm,ω,N (E)) d´esigne le nombre de valeurs propres de HBm,D
ω,0
(respectivement HBm,N
ω,0) inf´erieures `a E.
d) En se servant de (4), montrer que, si Nd´esigne la densit´e d’´etats int´egr´ee de Hω, on a
Nm,D NNm,N .
5) On consid`ere maintenant le cas Vω0. On notera alors HBm,D
0=HBm,D
ωet HBm,N
0=HBm,N
ω.
De mˆeme, pour nZ, on notera HBm,D
0,n =HBm,D
ω,n et HBm,N
0,n =HBm,N
ω,n .
a) Montrer que ψest une fonction propre pour HBm,N
0,0associ´ee `a la valeur propre Esi et
seulement si la fonction ψobtenue en prolongeant ψpar sym´etries successives par rapport aux
points nm + 1/2 (nZ) v´erifie l’´equation H0ψ=Eψ.
b) Montrer que ψest une fonction propre pour HBm,D
0,0associ´ee `a la valeur propre Esi et
seulement si la fonction ψobtenue en prolongeant ψpar sym´etries par rapport aux points
nm + 1/2 et changements de signe successifs (pour nZ) v´erifie l’´equation H0ψ=Eψ.
c) R´esoudre l’´equation aux diff´erences finies H0ψ=Eψ.
d) D´eduire de a) et c) que les valeurs propres de HBm,N
0,0sont les nombres 2(1 cos(kπ/m))
pour k= 0, . . . ,m 1.
e) Calculer le vecteur propre associ´e `a la valeur propre 0.
f) D´eduire de b) et c) que les valeurs propres de HBm,D
0,0sont les nombres 2(1cos(kπ/m)) pour
k= 1, . . . ,m.
III) Dans cette partie, on va utiliser les constructions pr´ec´edentes pour prouver l’existence
d’asymptotiques de Lifshitz pour Hω. Pour cela on supposera que :
les (Vω(n))nZsont born´ees et positives,
P(Vω(n)[0]) Cεlpour des constantes Cet lstrictement positives.
Ici P(.) d´esigne la probabilit´e d’un ´ev´enement.
1) a) Montrer que
(5) 1
mP({HBm,D
ω,0admet une valeur propre inf´erieure `a E})Nm,D(E)N(E).
b) Montrer que
(6) N(E)Nm,D(E)P({HBm,N
ω,0admet une valeur propre inf´erieure `a E}).
3
2) a) Soit E > 0 petit et mentier tel que π2
E< m π2
E+ 1. On suppose que pour
xS0(m), Vω(x)E/2. Montrer qu’alors HBm,D
ω,0admet alors une valeur propre inf´erieure `a
E.
b) En d´eduire que
P({∀xS0(m), Vω(x)E/2})Nm,D(E).
c) Montrer que
lim inf
E0+
log(|log(N(E))|
log(E)≥ −1
2.
3) a) Fixons α]0,1/2[. Soit E > 0 petit et mentier tel que E1/2+α< m E1/2+α+ 1.
Montrer que
HBm,N
0,0admet exactement une valeur propre inf´erieure `a Equi est 0,
l’espace propre associ´e `a 0 est la droite vectorielle engendr´ee par le vecteur constant i.e.
par le vecteur ψ0=1
m(1,...,1).
les valeurs propres diff´erentes de 0 sont sup´erieures `a CE12α(o`u C > 0 est ind´ependantes
de E).
b) En d´eduire que, si ψest un vecteur non nul tel que hHBm,N
ω,0ψi ≤ Ekψk2alors ψs’´ecrit
ψ=0+ψo`u |a| ≥ 1CEα,hψ0i= 0 et kψk ≤ CEα. Ici C > 0 est une constante
ind´ependante de E.
c) En d´eduire qu’il existe C > 0 et E0>0 tel que pour 0 > E E0, si ωest tel que HBm,N
ω,0
admet une valeur propre inf´erieure `a E, alors ωv´erifie
Σm(ω) := 1
mX
jS0(m)
Vω(j)CEα.
d) On consid`ere l’´ev´enement Ω(E) = {ω; Σm(ω)CEα}. Montrer que, pour t > 0, on a
P(Ω(E)) etCEαtE(Vω(0))mF (t/m)o`u F(t) = log Eet(Vω(0)E(Vω(0))).
e) Montrer qu’il existe c0>0 et t0>0 tel que, pour t]t0,t0[, on a |F(t)| ≤ c0t2.
f) En choisissant tde fa¸con convenable, en d´eduire qu’il existe C > 0 telle que, pour Eassez
petit et mdonn´e `a la question III)3)a), on a
P(Ω(E)) em/C .
g) Montrer que
lim sup
E0+
log(|log(N(E))|
log(E)≤ −1
2.
h) Conclure.
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