Journal de Montréal - 23 novembre 2013
Publié le 15 novembre 2013 à 23h17 | Mis à jour le 15 novembre 2013 à 23h17
Party de bureau: pour le fun
(Québec) C’est une drôle de ménagerie, hier, qui a
déménagé son Party de bureau pour une première à la
salle Albert-Rousseau. Une brochette de comédiens bien
connus du petit écran qui se métamorphosent en dif-
férents employés d’une compagnie d’assurance qui ris-
que d’être achetée par une ambitieuse Torontoise, invitée
au party.
Retour en 1984, où on fait connaissance avec une belle
faune de ratés (pas mal) stéréotypés interprétés par Rog-
er Léger, Rémi-Pierre Paquin, Brigitte Laeur, Tammy
Verge, David-Alexandre Després et Sophie Caron.
Une introduction un brin longuette nous plonge dans
l’histoire et dans l’ambiance des années 80, mais comme
il n’y a que six comédiens pour camper une douzaine de
personnages, ça s’étire un peu (on souligne quand même
la prouesse des changements de costumes rapides).
Par contre, dès que le plan d’effrayer la tyrannique
femme d’affaires de Toronto se met en branle, la pièce,
écrite par Michel Duchesne et mise en scène par Simon
Boudreault, prend elle aussi son envol, dans un segment
«au buffet» où le décor prend vie. Dès le départ, la G.O.
en chef (Tammy Verge) s’adresse directement à la foule
comme à des invités au party. Mais le quatrième mur
vole vraiment en éclats lors d’un jeu de cadeau musi-
cal où le présent se promène dans la salle, pendant que
Nicole, une hypocondriaque obèse (hilarante Brigitte
Laeur) court après le précieux cadeau, escaladant les
bancs entre les spectateurs. Une joyeuse cavalcade! Ça
devient aussi intéressant quand la troupe se lance dans
les numéros musicaux. Côté vocal, c’est honnête, et côté
danse, certains se débrouillent mieux que d’autres (on
pense aux hanches bien huilées de David-Alexandre De-
sprés). Mais surtout, c’est rigolo de les voir recréer une
version quétaine à souhait de D’amour ou d’amitié de
Céline Dion, en grimpant sur des classeurs à roulettes.
Sunglasses at Night, Question de feeling et autres clas-
siques des années 80 y passent aussi...
La parodie fait mouche; Party de bureau, c’est une pièce
qu’il faut aller voir pour le fun, sans s’attendre à une
once de sérieux. Il y a des clichés, du vulgaire, des jokes
plates (qui se veulent ainsi). Ça ne vole pas toujours très
haut, mais c’est un divertissement honnête qui a semblé
plaire aux spectateurs.
Party de bureau est à l’afche encore samedi et diman-
che à la salle Albert-Rousseau, et areviendra à Québec au
Grand Théâtre du 19 au 21 décembre.
© La Presse, ltée. Tous droits réservés.
Retour en 1984, où on fait connaissance avec
une belle faune de ratés (pas mal) stéréotypé.
Photo Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve
hiver. Il ne s’en cache pas, il a un penchant pour les comédies popu-
laires qui font du bien. L’auteur de Tricoté serré et Des grenouilles et des
hommes vient d’être intronisé au temple de la renommée de la Ligue
nationale d’improvisation (LNI). À titre d’entraîneur. C’est d’ailleurs
dans la LNI
qu’il a fait la connaissance de Simon Boudreault, qui signe la mise en
scène de Party de bureau.
Au fond, la pièce part d’une envie: créer un happening pendant le temps
des Fêtes, une période où foisonnent les partys d’entreprise. Avec tout
le potentiel de dérapage que l’on connaît.
«Ce projet est né d’un désir de faire une comédie volontairement feel
good et grand public, qui table sur la polyvalence des comédiens, ex-
plique Michel Duchesne. Ce que je déplore en ce moment, c’est la dif-
culté d’amener les gens au théâtre. Moi, ce qui m’a attiré au théâtre,
c’étaient des comédies festives comme le cabaret Bain public de René
Richard Cyr et Claude Poissant ou La déprime avec Rémy Girard, De-
nis Bouchard et Suzanne Champagne...»
NOS TRAVERS
Il y avait donc un désir, selon l’auteur, «de parler de nos travers et de
notre société, mais dans une comédie qui ne se cache pas et qui est
fédératrice. C’est un peu une contre-attaque des comédiens».
Pour Simon Boudreault (Souper, Hypno, D pour Dieu), il s’agit tout de
même d’un projet qui le sort de sa zone de confort. «C’est sûr que ça n’a
rien à voir avec ce que je fais avec ma compagnie [Simoniaque], mais
mes premières pièces étaient des comédies, Le
capitaine Horribifabulo, L’honnête lle, j’ai aussi travaillé sur une adap-
tation de Scrooge de Jean-Guy Legault, donc pour moi, c’est un retour
L’action de Party de bureau se passe dans les années 80. «Dans un décor
d’une belle laideur», selon l’expression du metteur en scène. C’est le
party de bureau d’une compagnie d’assurance sur le point d’être ac-
quise par une société de Toronto. Lorsque les employés ont vent de
cette acquisition et des éventuelles suppressions d’emploi, ils décident
de faire honte à leur futur employeur (présent le soir du party) pour faire
échouer la transaction.
«C’est un peu l’inverse de La grande séduction, dit Simon Boudreault.
C’est pour moi une pièce qui s’inscrit dans la tradition du théâtre de
variétés; du théâtre où l’on racontait des histoires tout en présentant des
numéros. C’est un hommage. »
«Au départ, il y avait beaucoup de chansons de Noël, mais on a n-
alement misé sur des chansons du répertoire québécois, qui s’imbri-
quent dans l’histoire», détaille Michel Duchesne. Les comédiens inter-
préteront donc des pièces comme D’amour et d’amitié de
Céline Dion, Sunglasses at Night de Corey Hart, La danse des canards,
Falalala et même Ani Kuni...
«La chanson prend la place d’un monologue, elle traduit les états d’âme
des personnages, précise Michel Duchesne. Elle sert à faire avancer
l’histoire.»
CARICATURE
Les créateurs ne s’en cachent pas: les personnages sont caricaturaux. «Il
y a le vice-président «cruiseur fatigant taponneux», le patron qui revient
d’un burnout, le nerd révolutionnaire crinqué, la matante de party, l’hy-
pocondriaque syndiquée pour qui tout va mal, la control freak, etc. C’est
vrai que c’est crémeux et sucré, estime Simon
Boudreault, mais il y a un vrai trip à se moquer du genre. Cela dit, ce
n’est pas une comédie sans enjeux. Il y a une histoire.»
Si Party de bureau se passe dans les années 80, c’est que Simon Bou-
dreault voulait prendre un peu de recul. «En comédie, quand on crée
une distance dans le temps, ça nous permet d’aborder des sujets plus
“touchy”, même si on est dans la comédie légère, avec des histoires
d’amour.» «Party de bureau est une comédie franche, qui n’est pas
cynique, renchérit Michel Duchesne. Dans l’esprit de Strictly Ballroom
de Baz Luhrmann. Avec un côté kitsch assumé.»
Brigitte Laeur, Rémi-Pierre Paquin, Roger Léger et Davide-Alexandre
Després, partage la scène avec Sophie Caron, Roger Léger et Tammy
Verge. «C’est un show de performance d’acteurs, insiste Simon Bou-
dreault. Les acteurs jouent chacun deux personnages, ils chantent, ils
dansent, il y a des clins d’oeil aux vidéoclips des années 80. Il n’y
a pas de quatrième mur. Le public fait partie de ce party de bureau.
On fait comme si les employés de bureau étaient tous dans la salle.»
______________Au Théâtre Corona du 4 au 17 décembre.
Party de bureau:
plaidoyer pour
un théâtre festif
L’auteur Michel Duchesne (à l’arrière) a imaginé le party de bureau déjanté d’une compagnie d’assur-
ance. Simon Boudreault met en scène la pièce.
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Lauteur et réaLisateur
MicheL Duchesne a choisi La
saison Des partys De bureau
pour Lancer sa nouveLLe
coMéDie Du MêMe noM. une
pièce MusicaLe caMpée Dans
Les années 80 Dont Lobjectif
avoué est De Divertir.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Michel Duch-
esne est un auteur qu’on associe au théâtre d’été en
Publié le 01 décembre 2013 à 10h00 | Mis à jour le 01 décembre 2013 à 10h00
Journal de Montréal - 1er février 2013
Journal de Montréal - 29 octobre 2013
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