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Assises du Sport Universitaire de Paris
- Cité Internationale Universitaire -
Thèmes des assises : Formation, santé et lien social pour tous.
Au nom du SNEP, je vous remercie de l‘invitation et je salue l’initiative de cette journée, dans un contexte de notre
point de vue très incertain, où l’éducation physique et sportive dans le système éducatif est menacée par des choix que nous
contestons et sur lesquels je reviendrai.
Le projet de loi sur la gouvernance des universités n’est pas pour nous rassurer, bien au contraire.
Le thème choisi « formation, santé et lien social pour tous » en lien bien sûr avec le sport universitaire, nous
semble pertinent pour donner force à l’idée que l’enseignement des APSA à l’université est une nécessité et non un luxe.
Votre constat, que sur Paris, 9% d’étudiants pratiquent au sein de l’université, nous interpelle. Environ 20% des
étudiants pratiquent dans les SUAPS en moyenne nationale avec par exemple des pointes à près de 40% dans certaines
Universités comme Grenoble. Le Rapport Fabre de 1991 estimait à 70% le nombre d’étudiants souhaitant pratiquer une
APSA à l’Université mais ne le pouvant pas. Sur ces 70% environ la moitié semblait pratiquer en dehors.
Un tel décalage, une telle distorsion, ne sont pas acceptables au vu de ce que représentent les APSA comme domaine de la
culture et de ce qu’elles peuvent apporter par un enseignement approprié. Il y a là un véritable enjeu concernant la qualité et
les conditions d’études des étudiants, alors que tous les discours vantent les vertus du sport, qu’il est décrété d’intérêt
général par la loi sur le sport, et que le Président de la République veut en faire une priorité !
Pour le SNEP, l’identité de l’EPS se situe dans le fait de faire pratiquer des Activités Physiques, Sportives et
Artistiques à tous sur la base d’objectifs assignés au système éducatif et aux finalités de l’université (culture générale et
diffusion des connaissances, esprit critique, …). Il y a nécessité d’une pratique des APSA à l’université, pour tous, par un
enseignement qualifié permettant formation, santé et lien social. Je ne parlerai pas ici des filières de formations telles que les
STAPS ou IUFM mais bien d’une EPS à l’université qui soit, pour tous les étudiants, la continuité de l’enseignement primaire
et secondaire.
Le sport, les sports, les pratiques physiques et artistiques, à l’université, sont-ils un luxe ou une nécessité ? Tel est
l‘enjeu pour nous si l’on veut que les APS et leur enseignement pour tous ne soit plus secondaire dans les politiques
universitaires, mais au contraire considérées comme des éléments incontournables et indispensables à une formation du
citoyen. Or le sport reste secondaire à l’université (Le rapport du Comité National d’Evaluation des établissements publics
en septembre 1999 sur la pratique du sport à l’université le confirme). Je vais donner quelques raisons qui expliquent ce
constat. Je ne m’étends pas sur le dualisme corps esprit qui reste malgré tout présent (un esprit sain dans un corps sain)
déniant ainsi une valeur identique. Nous savons aussi que le champ, l’univers du sport (référence à Bourdieu) est devenu
d’une complexité, diversité dans le fonctionnement de nos sociétés dites modernes ; Le sport a à voir avec la sphère du
travail, la sphère économique, (avec la consommation), avec la sphère médiatique, avec la santé, avec l’éducation, avec le
lien social, l’unité d’un groupe humain territoriale (identité), etc...
Le sport est un fait social total et mondial. Rappelons que la loi sur le sport de 2004, article 1, le reconnaît comme
d’intérêt général. Le dernier traité de Nice (Europe) lui reconnaît cinq fonctions (social, santé, éducatif, culturel,
divertissement,).
Ce qui empêche une reconnaissance de l’EPS à l’université.
• Premièrement, la logique du socle commun : il y a des compétences fondamentales et d’autres qui ne le sont
pas et le débat sur le périmètre des services publics.
Le SNEP lance une campagne sur le thème : « EPS et sport scolaire luxe ou nécessité ? » dans laquelle il met en
perspective une nouvelle étape de développement pour démocratiser l’accès à un enseignement des APSA.
La plaquette support de cette campagne veut combattre l’idée que l’enseignement des APSA, l’EPS dans le cadre du
service public d’éducation serait du luxe parce que simple divertissement donc amusement. Ceci parce que les APSA sont
issues et pratiquées notamment dans la sphère des loisirs.
Cette idée de luxe, donc de futile ou inutile a été réactivée dans le cadre du débat sur l’école et du fameux socle commun
sur les compétences (processus de Lisbonne sur les systèmes éducatifs et loi Fillon) qui a opéré un découpage entre
savoirs soi-disant fondamentaux, « l’utile » d’un coté, et donc de l’autre côté des choses pas fondamentales.
• Deuxièmement la volonté de réduire les contours des services publics, pour réduire la dépense publique,
notamment en économisant sur ce qui n’est pas jugé fondamental, et d’autant plus si cela peut se faire et existe en dehors
de l’école (les communes, les clubs).