Isabelle Durand FAPSE Equipe Interaction & Formation
Projet de canevas au 24/09/2013
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Projet pour un canevas de thèse
Compétences interactionnelles et rapports de places dans la formation initiale en alternance :
une perspective interactionniste
Avertissement aux lecteurs de la journée EDSE
du 27 septembre 2013
Vous avez dans les mains un document en cours d'élaboration d'ailleurs vous allez vous en
rendre compte très vite ! J'ai présumé de mes forces et il est bien moins avancé que je ne le
prévoyais…
Introduction, contexte, état de la question sont à peine esquissés.
La partie Cadre théorique est en cours de rédaction ; l'articulation présentée ici n'est sûrement
pas définitive….
Les parties Problématique et Questions de recherche sont assez proches d'une forme finale.
Les parties Dispositif empirique et Méthodologie d'analyse sont elles aussi en cours de rédaction.
Merci pour votre compréhension et bonne lecture !
Introduction
Question initiale et pertinence sociale : l'apprenant éprouve des difficultés pour
- "faire sa place" en stage
- gérer les tensions entre école et stage en milieu professionnel
Le contexte :
Dispositif d'alternance =
- lien/tension entre l'école et l'institution d'accueil
- un dispositif d'accompagnement tutoral : le tuteur sélectionne, aménage ou crée des situations
professionnelles pour proposer à l'apprenant des opportunités de participation aux activités
professionnelles ; le tuteur et l'apprenant participent à ces activités en co-présence ; entretiens ante
et post
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- des enjeux pour l'apprenant : réussir son stage - s'approcher de l'intégration dans la communauté
professionnelle.
- des enjeux institutionnels liés à l'investissement dans les dispositifs d'alternance, au devenir des
apprenants et à la reconnaissance du métier
Une institution de la petite enfance =
- un métier à dominante relationnelle - présence des enfants, effervescence de l'action, etc
Notre objectif :
Comprendre à quoi tiennent les difficultés de l'apprenant à faire sa place
Les résultats pourront être utilisés pour fournir des outils méthodologiques aux acteurs de
l'accompagnement des apprenants en alternance.
Etat de la question
Les thèmes :
- difficulté à trouver sa place, les enjeux de place, les enjeux relationnels
- tensions dans le dispositif d'alternance
- métiers de l'humain, métiers à dominante relationnelle, apprentissage et relation tutorale dans ces
métiers
- compétences interactionnelles et intégration dans une communauté de pratiques
- relation tutorale et participation de l'apprenant
Cadre théorique et conceptuel
Perspective interactionnelle et multimodale
Qu'est-ce qu'une interaction ? en quoi les interactions sont-elles multimodales ?
Implications pour notre approche
Compétence
La compétence comme réalité située, ancrée dans l'action.
cf Le Boterf (1994) : "Il n’y a de compétence que de compétence en acte […]. La compétence ne
réside pas dans les ressources (connaissances, capacités…) à mobiliser mais dans la
mobilisation même de ces ressources […]. Le concept de compétence désigne une réalité
dynamique, un processus, davantage qu’un état." (Le Boterf 1994, pp. 16-18).
Dans cette perspective, et pour répondre aux questions que l'analyste ne manquera pas de se poser,
nous considérons que la compétence elle-même ne peut pas être observée. Les manifestations
observables de la compétence résident dans l'activité conduite par le sujet. L'action est la
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manifestation observable des compétences qui sont, elles, des objets élaborés et définis par le
chercheur à des fins d'analyse.
Resserrons notre propos sur la catégorie particulière de compétences qui nous intéresse, les
compétences interactionnelles.
Compétence interactionnelle
Dans le champ de la linguistique et de l'analyse des interactions, les compétences d'interaction sont
aussi appréhenes comme des réalités situées et qui se manifestent dans l'action. Dans le domaine de
l'interactionnisme socio-discursif, Bulea & Bronckart (2005) proposent de consirer la compétence
comme un processus dynamique par lequel des ressources se mobilisent. (ref. note Filliettaz sur la
compétence)
De quoi sont composées les compétences interactionnelles ?
Young (2011) considère que les comtences interactionnelles présentent quatre attributs :
1. elle se manifeste dans les interactions orales, qui incluent l'emploi de ressources
sémiotiques non verbales (soit des interactions plurisémiotiques)
2. les participants reconnaissent et réagissent à des attentes concernant ce qui est à dire et la
manière de le dire - ce qui peut engendrer :
-> significations conventionnelles -> dys-interprétations -> interaction perturbée
3. elle est distribuée et située, co-construite par tous les participants et varie avec la pratique
discursive et avec les participants
4. elle s'inscrit dans un contexte socio-historique
Mais, si les compétences interactionnelles sont, en tant que comtences, des objets analytiques
construits par le chercheur, elles ne sont pas observables en elles-mêmes. Quelles sont, alors leurs
manifestations observables ?
Compétences interactionnelles et modalités de participation
Nous consirons avec Mondada que "les formats participatifs constituent un environnementquentiel
pertinent pour caractériser la compétence du point de vue des capabilités des participants à s'engager
dans l'interaction ainsi que du point de vue de la manre dont elles sont traitées par leurs co-
participants. (…) la compétence interactionnelle se manifeste dans les modes de participation à l'action
en cours : dans le placement adéquat des contributions interactionnelles par rapport au tour, à sa
comptude et aux points de transition possibles - par rapport à l'organisation de la séquence"
((Mondada, 2006 : 95)
Quelles modalités de participation aux interactions peut-on observer ?
Pour Young encore, les participants à l'interaction mobilisent des ressources a) linguistiques
(registres de langage ; modes de signification) ; b) interactionnelles (actes de langage verbal et non
verbal ; prise de tour ; réparations ; c) identitaires (cadres participatifs). (Young, ibid.)
Observation, animation, parole, gestes, prise et gestion des tours d'action,placement, endossement de
rôle, etc le moment de l'intervention participative
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Acquérir les compétences interactionnelles : une exrience interculturelle
Pour apphender cette question, nous nous inressons aux travaux alis dans le domaine de
l'apprentissage des langues secondes.
L'apprentissage des compétences interactionnelles est considéré dans ce champ comme implicite.
Pour Barraja-Rohan (2011 : 481), "les locuteurs natifs acquièrent implicitement un certain nombre
de caractéristiques de la compétence interactionnelle (…) [ceux] à qui l'on demande d'expliquer
cette machinerie interactionnelle complexe sont incapables de fournir des explications détaillées"
(traduction libre)
Ces travaux trouvent écho auprès de chercheurs intéressés par la question de l'interculturalité. En
lien avec Kramsch, nous considérons qu'on peut appliquer "le terme "interculturel"… pour décrire
non seulement les interactions entre natifs et non-natifs d'une langue, mais toute communication
entre deux personnes qui ne partagent pas un patrimoine culturel commun en vertu de différences
régionales, ethniques, politiques ou socio-économiques." (Kramsch, 1986 : 370 - traduction libre).
Le même point de vue est développé dans le champ de la linguistique francophone, notamment par
Flahault, Vion (citations ??)
Par ailleurs Mondada rappelle que la CI définit le membre d'une société ou d'un groupe (…) Cette
CI est ce qui caractérise la pleine appartenance (membership) à un groupe." (Mondada, 2006)
Ainsi nous pensons qu'un apprenant sur son lieu de stage, se trouve en position d'interculturalité :
il ne partage pas le patrimoine culturel de la communauté de pratique qui l'accueille, ne dispose
pas des repères de pertinence qui permettent à ses membres d'interpréter les règles implicites
(…..).
Des études empiriques montrent (…..)
La notion de communauté de pratique : Lave & Wenger ; Billett
Définir la notion de communauté de pratique en lien avec la question de l'interculturalité :
acquisition des compétences interactionnelles et intégration dans la communauté de pratique
Young (2011 : 431) fait un lien entre acquisition des compétences interactionnelles et passage
progressif de la "participation périphérique légitime" à la "participation entière" aux activités d'une
communauté de pratiques.
Communauté de pratiques et rapports de places
Cf Lave & Wenger
Rapports de places et enjeux relationnels
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Nous considérons que les conditions de mobilisation des compétences interactionnelles et de
mise en œuvre des modalités de participation - modèlent les mouvements des rapports de places à
l'œuvre dans les interactions.
Quelques points d'intérêt en particulier :
- les mouvements des rapports de places, et du positionnement de l'apprenant, dans les
interactions avec le tuteur et avec les enfants
- comment les interactants endossent des rôles multiples ou complexes - nous considérons le
fait d'endosser un ou des rôles, comme un aspect de la participation à l'interaction
Nous abordons le champ conceptuel lié à la notion de "rapport de places", à partir de travaux
conduits dans les champs de la linguistique et de la micro-sociologie autour des concepts de place,
statut, rôle, et place.
Places et rapports de places
Avec Flahault (1978), nous considérons les formations sociales (famille, entreprise, etc) comme
des "systèmes de places" au sein desquels chaque sujet occupe une position qui participe de sa
construction identitaire et modèle en partie ses relations interindividuelles avec les autres membres
du groupe. "Chacun accède à son identité à partir et à l'intérieur d'un système de places qui le
dépasse" (Flahault, 1978, p. 58).
Les places des uns sont nécessairement corrélées à celles des autres. Aucune place occupée dans
telle formation sociale n'existe isolément ; elle est occupée par rapport aux places qu'occupent les
autres. "Il n'est pas de parole qui ne soit émise d'une place et convoque l'interlocuteur à une place
corrélative" (Flahault 1978, p 58)
La notion de "rapport de places" désigne cette dimension corrélative selon laquelle "on ne peut
parler sans occuper une ou plusieurs places déterminées. Ce faisant, on convoque inévitablement
son partenaire à une ou plusieurs places corrélatives." (Vion p 80)
Chacun des partenaires d'une interaction occupe une place qui devient le siège de sa participation.
Cette "mise en places" (Flahault, 1978, p 53) revient à la fois à convoquer l'autre à une place
corrélative et à rechercher la reconnaissance de sa propre place. "Etant donné la place d'où je
parle, j'assigne une place complémentaire à l'autre et lui demande, en s'y tenant, de reconnaître que
je suis bien celui qui parle de ma place (et bien entendu, il en va de même pour lui)." (ibid., p 70)
Cette demande de reconnaissance, comme le suggère Flahault, est double à la fois pour le sujet et
pour son partenaire. D'une part je demande à être reconnu à la place d'où je parle. D'autre part je
demande à mon partenaire d'occuper une place complémentaire, qu'il peut accepter ou au contraire
contester ou renégocier. C'est ainsi que le rapport de places fait l'objet d'une négociation qui
émerge et se déploie au cours de l'interaction, et se manifeste par les modalités de participation
employées par les partenaires.
Kerbrat-Orecchioni envisage la négociation du rapport de places comme un mouvement sur un
"axe vertical invisible" qui structure les relations interpersonnelles dans des rapports de pouvoir,
de domination ou encore d'influence. "A cours du déroulement d'une interaction les différents
partenaires de l'échange peuvent se trouver "positionnés" en un lieu différent sur cet axe vertical
invisible qui structure leur relation interpersonnelle. On dit alors que l'un d'entre eux se trouve
occuper une position "haute" de dominant, cependant que l'autre est mis en position "basse" de
dominé." (Kerbrat-Orecchioni, 1992, p 71)
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