CHAPITRE 1
Introduction
1.1. Préambule
Ce cours est destiné aux étudiants en Master 2 de Physique de l’Université Joseph
Fourier de Grenoble dans les deux disciplines suivantes :
Astrophysique et milieux dilués :
http ://www-laog.obs.ujf-grenoble.fr/enseignement/formation-doctorale/dea.html
et
Physique Subatomique et Astroparticules :
http ://lpsc.in2p3.fr/Master/index.html
Il représente 15 heures de cours. Ce n’est donc qu’une introduction à la cosmologie.
Il présuppose un bagage en physique et mathématiques de niveau Master 1. Pour l’instant,
les démonstrations ne sont données qu’en filigrane. Ce cours doit beaucoup au cours pré-
cédent de P.-Y. Longaretti. Il tente de se rapprocher des observations contemporaines (3K,
cisaillement gravitationnel, supernovae, grandes structures) sans perdre de vue le contexte
général mais en détaillant moins les aspects les plus théoriques de la relativité générale
et de l’inflation. Remerciements aux étudiants pour avoir signalé quelques coquettes et
coquines coquilles .
1.2. Définition
La cosmologie s’occupe de comprendre la naissance et l’évolution de l’Univers par la
méthode scientifique. C’est uniquement par ce jeu entre théorie physique, modélisation et
observation que nous aborderons cette question ici. Nous éviterons soigneusement toute
digression métaphysique. Les problèmes spécifiques de la cosmologie tiennent dans sa dé-
finition même : la statistique qui est une des grandes méthodes scientifiques est apparem-
ment pauvre : nous n’avons qu’un univers à notre disposition. Néanmoins, nous verrons
comment cette variance cosmique peut être intégrée dans nos tests des théories. En outre,
on n’observe que le passé de l’Univers. Peut-on parler de prédictions dans ces conditions?
Ceci est un probème partagé avec l’archéologie, par exemple. Les théories sont cepen-
dant falsifiables dans la mesure où elles prédisent des comportements que des observations
peuvent tester.
La cosmologie utilise principalement l’arsenal des mathématiques, de la physique
théorique, de la physique des particules, de la physique nucléaire, de la physique des dé-
tecteurs, et de l’astrophysique. Elle est donc interdisciplinaire. La cosmologie traite des
échelles supèrieures à la taille d’une galaxie jusqu’aux échelles définies par elle-même
comme les horizons. Encore que la limite soit volontairement floue, la cosmologie ne traite
pas des détails internes de la naissance et de l’évolution d’objets astrophysiques (tels que
les galaxies, les amas globulaires, ou des amas de galaxies) qui relèvent plus de la cosmo-
gonie.
1.3. Survol historique
Aristote (-350, le monde sublunaire (terre, eau, air, feu) et le cosmos)
Ptolémée (+140, l’Almageste : “la grande synthèse”, épicycles)
5