universite de nantes faculte de medecine

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE
MORPHOGENESE
2000-2001
UNIVERSITE DE NANTES
Bases anatomiques de l' anesthésie caudale
Par
Jérôme MAHE
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
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•
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•
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•
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•
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•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. C. BEAUVILLAIN
Dr. F. CAILLON
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. D. DUVEAU
Pr. Y. HELOURY
Pr. P.A. LEHUR
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. D. RODAT
Pr. R. ROBERT
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE
MORPHOGENESE
2000-2001
UNIVERSITE DE NANTES
Bases anatomiques de l' anesthésie caudale
Par
Jérôme MAHE
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. C. BEAUVILLAIN
Dr. F. CAILLON
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. D. DUVEAU
Pr. Y. HELOURY
Pr. P.A. LEHUR
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. D. RODAT
Pr. R. ROBERT
2
Remerciements :
Je tiens à remercier l’ensemble des professeurs du certificat d’anatomie d’imagerie et de
morphogenèse pour leur enseignement et en particulier Monsieur le Professeur Rogez pour
son aide dans la réalisation de ce travail.
J’ adresse ici un message de gratitude le Docteur Anne Le Corre pour sa disponibilité et pour
m’ avoir guidé dans mes recherches.
Je remercie enfin Monsieur Lagier, Monsieur Blin et Madame Lardoux pour leur amabilité et
leur disponibilité
3
PLAN
I - Présentation de la technique de l'anesthésie caudale, intérêt de l'étude
II- Rappels anatomiques préliminaires
1) Le canal sacral
2) la moelle épinière et les enveloppes méningées
III - Matériel et méthodes
IV - Résultats
1) plan cutané
2) plan sous-cutané
3) plan musculaire superficiel
4) plan osseux: face dorsale du sacrum
5) le canal sacral
5.1 - le tissu adipeux
5.2 - le cul-de-sac dural
5.3 - les racines nerveuses
5.4 - la membrane péridurale
5.5 - artères et veines
V - Discussion
1) morphologie du sacrum
2) niveau de terminaison de la dure-mère
3) structures anatomiques impliquées dans la diffusion de l' anesthésique
VI - Conclusion
VII - Références
4
I– Présentation de la technique de l’anesthésie caudale– Intérêt de l’étude.
L’anesthésie caudale est une anesthésie locorégionale péridurale par voie basse. Elle
consiste à introduire des drogues par le hiatus sacral. La solution anesthésique diffuse dans
l’espace péridural, situé entre le canal rachidien ostéoligamentaire et la dure-mère.
Bien que cette technique soit connue depuis le début du siècle (travaux de Sicard et
Cathelin, 1901), la caudale avait été rendue désuète par les progrès réalisés dans les drogues et
les techniques de l’anesthésie générale et la persistance des risques iatrogènes des
anesthésiques locaux.
Le facteur principal de l’essor de cette technique en chirurgie pédiatrique ces dernières
années a été la mise au point de nouveaux anesthésiques locaux, de longue durée d’action et
de toxicité réduite. Un second facteur de la diffusion de cette technique est sa facilité et sa
sécurité de mise en place. Selon Dalens, c’est la technique d’abord de l’espace épidural qui
présente le moins de risque d’erreurs techniques et de complications [7] point développé dans
le chapitre "Discussion".
Description de la technique:
L'aiguille est orientée perpendiculairement à la peau jusqu'au franchissement de la
membrane sacro-coccygienne. Une fois la membrane franchie, la progression de l'aiguille est
interrompue, l'aiguille est réorientée en direction céphalique jusqu'à ce que son axe fasse avec
le plan cutané un angle de 20 à 30°, puis elle est introduite de 2ou 3 mm supplémentaires afin
de placer la totalité de son orifice distal dans le canal sacral [9].
membrane sacrococcygienne.
Canal sacral
Technique de ponction du hiatus sacral : coupe sagittale
du canal sacral
5
Intérêt de l’étude :
La sécurité de la ponction du hiatus sacral et le principe de la diffusion d’une solution
anesthésique au sein de l’espace épidural implique des facteurs anatomiques déterminant :
-
l’entrée d’une aiguille dans le canal sacral à travers le hiatus sacral
l’évitement de la ponction du cul-de-sac dural
la diffusion de la solution anesthésique jusqu’au niveau recherché (déterminé par
la zone corporelle dont l’anesthésie est recherchée).
Ainsi, une bonne compréhension de la structure anatomique du canal sacral pourra contribuer
à comprendre, voire à éviter certains incidents :
-
ponction hors du hiatus par mauvaise localisation
ponction intra-durale
effraction vasculaire.
Indications de l’anesthésie caudale :
Elle peut être utilisée pour assurer l’algésie opératoire et post-opératoire de la quasitotalité des interventions portant sur la partie inférieure de l’abdomen et des membres
inférieurs chez le nourrisson et le jeune enfant. Après l’âge de 7 ans, les modifications
anatomiques subies par le sacrum compliquent le repérage du hiatus sacré à la palpation et
l’introduction d’une aiguille dans le canal sacral, rendant délicate cette technique [7].
6
II - Données anatomiques préliminaires :
Au cours d’une anesthésie caudale, la solution analgésique diffuse dans l’espace péridural à
partir du hiatus sacral, ce qui met donc en jeu :
-
le canal sacral ostéo-ligamentaire
la dure-mère recouvrant la moelle épinière et les racines nerveuses.
1) le canal sacral :
Le sacrum est issu de la fusion des 5 vertèbres sacrées et des disques
intervertébraux correspondants. C'est un os médian et symétrique. Il forme avec le
coccyx sous-jacent la colonne vertébrale fixe. Il possède une face dorsale, une face
pelvienne, une base articulée avec la cinquième vertèbre lombale, deux faces
latérales s'articulant avec les os coxaux.
Le canal sacral représente le prolongement du canal vertébral à travers le sacrum.
Dans le plan sagittal, il suit un trajet concave vers l’avant, suivant la cyphose du
sacrum. Il est limité, en avant, par la paroi postérieure des corps vertébraux,
latéralement et dorsalement par les pédicules et les lames des vertèbres fusionnées.
Ainsi, le cadre osseux est-il continu. Il est de forme triangulaire et large au niveau
de la base du sacrum, puis devient plus étroit et aplati d’avant en arrière, au niveau
des dernières vertèbres sacrales.
Le canal sacral se termine caudalement par le hiatus sacral, à la face dorsale
du sacrum. Ce hiatus résulte de l’absence de fusion des lames de la cinquième et
souvent de la quatrième vertèbre sacrale (avec des variations morphologiques, voir
chapitre "discussion". La forme du hiatus sacral est celle d’un « V » renversé dont
les berges sont constituées par les cornes sacrales (résidus embryologiques des
apophyses articulaires inférieures de la cinquième vertèbre sacrée). Il est obturé
par la membrane sacro-coccygienne.
Le sacrum est percé entre chaque vertèbre de deux foramens antérieurs et de deux
foramens postérieurs, livrant passage respectivement aux branches postérieures et
antérieures des racines nerveuses à partir du canal sacral.
7
2) La moelle épinière et les enveloppes méningées :
La moëlle épinière occupe le canal rachidien du trou occipital à la deuxième
vertèbre lombale où elle se termine par le cône médullaire au niveau de la
deuxième vertèbre lombale. Au-dessous du cône médullaire, le canal vertébral ne
contient plus qu'un paquet serré de racines rachidiennes, formant la queue de
cheval.
Trois couches méningées enveloppent la moelle épinière :
-
la pie- mère, au contact direct de la moëlle, est une membrane fine
l’arachnoïde, au contact de la face interne de la dure-mère et reliée à la pie-mère
par un septum médian
la dure-mère : la plus périphérique et la plus épaisse.
La dure-mère se termine par un cul-de-sac situé caudalement par rapport au cône
médullaire : elle contient les racines de la queue de cheval jusqu’au niveau de la
deuxième vertèbre sacrale où elle fusionne à partir de ce niveau ; elle émet un
prolongement qui accompagne le filum terminal jusqu’au périoste du coccyx.
8
III- Matériel et méthodes :
1) matériel de dissection :
-
pince à disséquer sans griffe
paire de ciseaux à bouts courbes
manche de bistouri n° 4
lames de bistouri n°23
manche de bistouri n°3
lames de bistouri n°15
pinces à clamper
rugine
préparation de latex de couleur rouge
scie manuelle
pince à os
2) méthodes de dissection :
2.1)
abord du canal sacral par la voie postérieure :
Le sujet est placé en décubitus ventral.
Une première incision de la peau est pratiquée sur une ligne médiane à partir du
processus épineux de la 4ème vertèbre lombale jusqu’au coccyx. Deux incisions
transversales sont ensuite réalisées, l’une à hauteur des ailes iliaques, l’autre à
hauteur du coccyx. Elles s’étendent d’un flan à un autre. La peau est ensuite
réclinée.
Le plan graisseux ainsi mis à nu est à son tour récliné pour mettre en évidence les
muscles de la région fessière, l’aponévrose thoraco-lombale et la membrane sacrococcygienne.
Afin d’ atteindre la face dorsale du sacrum, l’aponévrose lombo-sacrale et les
masses lombo-sacrales sont réséquées à l’aide du bistouri et de la rugine.
Nous pratiquons ensuite une laminectomie au moyen d’un pince à os en
commençant par L5 puis en descendant jusqu’aux cornes sacrales. Les cornes
sacrales sont conservées afin de bien localiser le hiatus sacral.
Le canal sacral est ainsi ouvert par sa face postérieure et l’étude de son contenu est
alors possible.
9
2.2)
méthodes d’injection de latex dans l’artère iliaque interne :
Le sujet est placé en décubitus dorsal.
La paroi abdominale est incisée de l’ombilic au pubis et latéralement du pubis aux
épines iliaques antéro-supérieures. Les deux volets sont alors réclinés afin
d’aborder la cavité pelvienne.
Les anses intestinales sont décollées de la paroi pelvienne et repoussées
latéralement afin d’aborder la paroi postérieure de la cavité pelvienne .
L’aorte est alors accessible : elle est ligaturée ainsi que la veine cave inférieure à
leur partie caudale. Chacune des artères iliaques internes est ensuite incisée dans le
sens longitudinal et une cannelure souple y est introduite : l’injection de latex est
pratiquée dans celle-ci.
Dans un second temps, on isole le bassin : les membres inférieures sont amputés
par incision transversales des muscles de al cuisse à sa partie haute puis en sciant
le fémur. En haut, la paroi postérieure de la cavité abdominale est incisée au
niveau L4-L5 et le disque intervertébral est sciée manuellement.
10
IV – Résultats :
1) Plan cutané :
L’étude de l’aspect de ce plan se justifie par l’importance des repères osseux
recherchés à la palpation pour localiser la projection cutanée du hiatus sacral :
Cette projection cutanée forme le sommet inférieur d’un triangle équilatéral : les deux
autres sommets se projettent en regard des épines iliaques postéro-supérieures (E.I.P.S) droite
et gauche. Cette construction géométrique à partir des deux EIPS permet de localiser
approximativement le hiatus sacral pour la ponction.
Projection cutanée des épines
iliaques postéro- supérieures
Projection cutanée du hiatus
sacral
cranial
Fig. 1: Repères anatomiques pour la localisation du
hiatus sacral
11
gauche
2 ) Plan sous-cutané :
Figure 2:
Ce plan est constitué de tissu adipeux. Le point qui doit être noté sur ce plan est la
mise en évidence de la membrane sacro-coccygienne qui est donc très proche de la peau.
On peut supposer que l’aspect induré de cette membrane et la présence ou non de tissu
adipeux sur celle-ci est différente chez l’adulte jeune ou l’enfant.
Cependant, le cliché permet de montrer l’absence d’autre structure anatomique entre la
membrane et la peau qui sont ainsi les seuls éléments touchés par la ponction caudale.
dorsal
cranial
membrane sacro-coccygienne
Tissu adipeux
Figure 2: plan sous-cutané de la région sacrale.
12
3)
Plan musculaire superficiel :
Figure 3
Les insertions des muscles sur le sacrum respectent le hiatus sacral et notamment le grand
fessier : son plan moyen s’insère sur la crête sacrale latérale et plus caudalement sur la
face latérale des cornes sacrales sans croisement au dessus du hiatus sacral.
L’aponévrose thoraco-lombale, prolongement du muscle grand dorsal auquel participent
des fibres du muscle grand fessier, présente une forme triangulaire à sommet inférieur.
Elle recouvre la crête sacrale médiane, en continuité à ce niveau avec le ligament supraépineux.
Le ligament supra-épineux et le fascia lombo-sacral se prolonge en bas par le ligament
sacro-coccygien qui obture le hiatus sacré. Le ligament sacro-coccygien s’insère latéralement
sur les cornes sacrées et en bas sur la face postérieure du coccyx.
A cette étape de la dissection, deviennent visibles des structures anatomiques intéressantes
pour localiser précisément le hiatus sacral à la palpation :
-
-
la crête sacrale médiane, prolongation au niveau du sacrum de la ligne des
apophyses épineuses : elle se termine au sommet du hiatus sacral et est recouverte
à ce niveau du ligament surépineux et du fascia lombo-sacral.
la charnière sacro-coccygiènne en bas
les cornes sacrales latéralement.
Entre ces repères osseux, la palpation de la membrane sacro-coccygienne donne une
sensation de membrane sous tension chez le patient. Cette sensation est absente chez le
cadavre frais ou formolé où elle est indurée.
13
Plan graisseux
réséqué
Aponévrose
lombo-sacrale
Muscle grand
fessier
Crête sacrale
médiane
Membrane sacrococcygienne
cranial
gauche
Figure 3: Plan musculaire superficiel de la région sacrale
14
4)Plan osseux : face dorsale du sacrum :
Figure 8
La figure 8 permet cependant de visualiser clairement les crêtes sacrales médianes et
latérales ainsi que les foramens sacraux postérieurs.
On notera l’émergence des racines postérieures des nerfs sacrés à la face postérieure du
sacrum dont seule une partie a pu être retrouvée lors de cette dissection.
L’injection de latex rouge dans l’artère iliaque interne aboutit à la visualisation d’un
réseau artériel à la face postérieure du sacrum : celui-ci est formé par les vaisseaux sortant
du canal sacral par les foramens sacrés postérieurs et dont l’origine sera discutée avec
l’étude des vaisseaux du canal sacral(paragraphe 5.5 de ce chapitre ).
5) Le canal sacral :
Dans cette étude, le canal sacral a été abordé par voie postérieure.
Pour réaliser cette préparation, l’aponévrose , puis la masse sacro-lombale sont disséquées
afin de mettre à nu la face osseuse dorsale du sacrum. La paroi osseuse dorsale du canal sacral
est retirée par laminectomie utilisant une pince à os.
L’ouverture du canal sacral permet d’aborder tout d’abord la graisse épidurale.
Puis cette graisse est retirée par curetage afin de dégager le contenu vasculo-nerveux du canal
sacral .
5.1) le tissu adipeux :
Figure 4:
Le canal sacral est comblé d’un tissu adipeux : il est au contact de la dure-mère et de la paroi
osseuse dont il se détache facilement.
La graisse représente la majeure partie du volume de la partie terminale du canal sacral, au
niveau du hiatus sacré : en effet, comme décrit infra, la racine S5 est plaquée latéralement
contre le pédicule de la vertèbre S1 et se dirige en bas en dehors et vers l’avant entre les
cornes sacrées et la première vertèbre coccygienne.
Ce tissu adipeux permet la diffusion des solutions anesthésiques, le long de l’espace épidural.
15
Fourreau dural
Epine iliaque postérosupérieure
Graisse épidurale
Membrane sacro-coccygienne
réséquée
Coccyx (première vertèbre)
cranial
Figure 4: Le canal sacral après laminectomie
16
gauche
5.2) le cul-de-sac dural et ses moyens de fixité :
Le fourreau dural, au niveau du canal sacral, ne contient que les racines nerveuses appartenant
à la queue de cheval puisque la moelle se termine par le cône médullaire au niveau L2.
La dure-mère est peu adhérente à la face postérieure du canal sacral duquel elle se détache
facilement. Quelques fines attaches fibreuses sont observées sur cette face postérieure de la
dure-mère, mais celles-ci sont fragiles.
A l’inverse, le fourreau dure-mère est très adhérent à la face antérieure du canal sacral, contre
laquelle il est maintenu par :
a) les racines nerveuses le perforant pour gagner les foramens sacrés antérieurs.
Elles s’appliquent sur la face inférieure des pédicules sacrés comme sur des poulies, y
adhérant fortement ainsi qu’à la face antérieure du canal sacral.
b) les attaches fibreuses de la face antérieure du fourreau dural :
Figure 5
Les ligaments méningo-vertébraux (ligaments de Hofmann) sont les bandes
fibreuses segmentaires tendues entre la dure-mère en arrière et le ligament longitudinal
postérieur (LLP) et le corps vertébral en avant. Au niveau du sacrum où nous l’avons
étudié, il se dirige en haut et en avant. Cette observation est en corrélation avec la
description de Wiltze [1] au niveau lombaire : cet auteur suggère que cette orientation
provient de sa fonction d’attachement de la dure-mère durant la croissance (avec
ascension relative du cul-de-sac dural).
La mise en évidence des ligaments méningo-vertébraux a été effectuée par une
résection vers le haut des racines nerveuses sacrées, après section au niveau de leur
entrée dans les foramens sacrés antérieurs. Le décollement du cul-de-sac dural permet
de bien visualiser le ligament à différents niveaux (fig. C 4 et C 14)
Le ligament méningo-vertébral, au niveau du cône dural (ligament sacro-dural
de Trolard et Hofmann) est bien développé du fait de sa fonction d’ancrage [5]. Sa
largeur diminue entre ses insertions antérieure et postérieure (soit entre LLP et duremère)
Au cours de notre étude, nous avons pu observer des ligaments méningovertébraux s’insérant sur S3, S2 et S1 : sous S3, le cône dural est absent, les niveaux
supérieurs à S1 n’ont pas été abordés.
17
c) le filum terminal :
Figure 6:
C’est un cordon filiforme qui naît du cône médulaire au niveau de L 2, chemine dans
le fourreau dural avant de le quitter à sa terminaison (le plus souvent en S 2 ). A partir
de ce niveau, il est enveloppé d’un prolongement de la dure-mère. Il attache le cul-desac dure-mérien à la face postérieure de la première vertèbre coccygienne.
Implication de ces structures dans la diffusion de la solution analgésique
L’étude des attaches de la dure-mère, au niveau du canal sacral, montre donc l’existence
de ligaments sacro-duraux disposés de façon segmentaire. Des cas de latéralisation du
bloc anesthésique [6 , 7] ont été attribués à l’existence d’un septum médial cloisonnant
l’espace épidural (plica mediana dorsalis) habituellement incomplet [8] : notre étude au
niveau du canal sacral n’a pas permis de le retrouver.
Les attaches très fortes des racines nerveuses à la paroi osseuse, au niveau de leur
pénétration dans les foramens sacrés antérieurs, ont été observés sur les sujets étudiés. Les
études menées chez le jeune enfant ont montré qu’une de leurs particularités anatomiques
est le faible attachement de ces racines aux foramens intravertébraux [9] : il en résulte une
diffusion importante des solutions injectées à partir de l’espace épidural vers les nerfs
spinaux.
18
Ligament sacro-dural
Cul-de-sac dural après
résection
Racine nerveuse S2
Ligament longitudinal
postérieur
dorsal
Figure 5: Mise en évidence d'un des ligaments sacroduraux
caudal
Filum terminale
Ligament longitudinal
postérieur
Racine nerveuse S4
Face postérieure de S5
dorsal
Figure 6: terminaison du filum terminale
caudal
19
5.3) Les racines nerveuses :
Au niveau du canal sacral, on observe une verticalisation progressive des racines
nerveuses, de haut en bas. La figure permet d’observer la divergence des racines à partir du
cône dural.. Sur notre préparation, elles apparaissent libres entre leur émergence du sac dural
et leur entrée dans leur foramen sacré antérieur respectif où elles adhèrent fortement à la face
inférieure du pédicule de la vertèbre sus-jacente.
La mise en évidence des racines S 5 et des nerfs coccygiens a nécessité l’ablation des
deux cornes du sacrum, ce qui indique bien leur position très latérale dans le canal sacral, au
niveau de S 5 : la racine S 5 sort sous le pédicule de S 5, les nerfs coccygiens, de part et
d’autre du filum terminal, se dirige latéralement en croisant la face postérieure de la 1ère
vertèbre coccygiènne.
Cette disposition des racines au sein du canal sacral a des conséquences sur la réalisation
de l’anesthésie caudale :
-
sur la ponction : si le hiatus sacré est ponctionné, aucune racine nerveuse ne sera
empalée.
sur l’efficacité de l’anesthésie : le trajet des racines nerveuses dans le canal
vertébral est long, ce qui permet une imprégnation importante par la solution
anesthésique.
5.4 ) La membrane péridurale :
Figure 7
Après avoir retiré le contenu du canal sacral, il devient possible d’en étudier la paroi : il est
possible de disséquer une membrane péridurale sur la face postérieure des vertèbres sacrées .
C’est une membrane fine, se rompant facilement. Elle est criblée d’orifices sur certaines zones
(en regard de chaque vertèbre) : ils permettent le passage de veines intra-osseuses
communiquant avec le plexus veineux intra-sacré (figure 9).
Au niveau des foramens sacrés antérieurs, elle s’invagine pour accompagner les racines
nerveuses dans leur trajet intra-foraminal.
Nous avons, dans un second temps, enlevé, à l’aide d’une pince à os, la face antérieure du
sacrum afin de suivre la membrane vers l’avant : la membrane péridurale continue vers
l’avant pour envelopper le corps des vertèbres sacrées.
La membrane épidurale à été décrite par Wiltze [1] comme un tissu analogue au périoste des
vertèbres : le périoste n’existant pas dans le canal vertébral.
La voie d’abord dorsale n’a pas permis son étude sur la face postérieure du canal sacral.
L’espace épidural est situé entre la membrane péridurale et la dure-mère. Au cours de
l’anesthésie caudale, l’espace comblé de graisse, qui existe entre la paroi des foramens
20
sacraux et les racines nerveuses, peut laisser diffuser l’anesthésique à partir de l’espace
épidural.
Membrane péridurale
Os spongieux
Foramen sacral
antérieur
dorsal
Figure 7: Mise en évidence de la membrane épidurale
21
cranial
5.5) Artères et veines
L’ étude de la vascularisation du canal sacral et plus particulièrement de la disposition des
vaisseaux en regard du hiatus sacral doit permettre de comprendre les risques d’effractions
vasculaires au cours de la ponction :
5.5.1) Système artériel : figure 8 et 9
•
l’artère sacrée médiane :
➔ elle participe à la vascularisation du canal sacral par les anastomoses qu’elle
réalise avec les artères sacrales latérales à la face antérieure du sacrum.
➔ origine, trajet, terminaison :
- elle naît de la terminaison de l’aorte à sa face postérieure, artère impaire
devant la vertèbre L 4
- elle chemine vers le bas contre la face antérieure du sacrum et du coccyx et
se termine dans la glande coccygienne de Luschka, qu’elle vascularise.
•
les artères sacrées latérales :
Elles sont des branches terminales du tronc postérieur de l’artère iliaque interne
(avec l’artère glutéale supérieure). Elles naissent à la face antérieure des ailes
iliaques. On distingue :
-
l’artère sacrée latérale supérieure :
. se dirige en dedans pour pénétrer dans le 1er foramen sacré antérieur
. dans le canal sacral, elle donne un rameau spinal et un rameau pour la
peau et les muscles de la face postérieure du sacrum.
-
l’artère sacrée latérale inférieure :
. plus volumineuse, elle chemine sur la face antérieure du sacrum en bas et
en dedans, en avant du plexus sacré. Elle se termine en s’anastomosant
avec l’artère sacrée médiane.
. elle donne des rameaux pénétrant dans les 2ème, 3ème et 4ème foramens
antérieurs homolatéraux.
. comme pour son homonyme supérieure, ces rameaux se divisent dans le
canal sacral pour donner des branches pour le canal sacral et des branches
traversant les foramens sacrés postérieurs pour gagner la face postérieure
du sacrum.
22
•
Les anastomoses artérielles observées :
-
A la face postérieure du sacrum : fig. 8
entre les branches dorsales des artères sacrées latérales sortant par les
foramens sacrés postérieurs, de part et d’autre de la crête sacrée médiane.
Lame de la 5ème
vertèbre lombale
Crête sacrale médiane
Réseau artériel
Branche postérieure de la
racine nerveuse S2
Membrane sacrococcygienne
cranial
gauche
Figure 8: Réseau artériel à la face dorsale du sacrum
23
-
Sur la face antérieure du canal sacral :
Les branches des artères sacrées latérales pour le canal sacral réalisent des
anastomes entre branches homolatérales et controlatérales, formant un
réseau à mailles polygonales.
La présence de ces vaisseaux en regard du hiatus sacral suggère qu’ils
peuvent être lésés lors de la ponction par l’aiguille.
Cependant, ce réseau est de faible densité : la probabilité d’effraction
vasculaire artérielle est donc faible.
Racines nerveuses
sacrales
Processus
articulaire de
S1
Orifices de
passages pour les
veines intraosseuses
Réseau artériel
Face postérieure des
vertèbres sacrées
Ligament longitudinal
postérieur
Première
vertèbre
coccygienne
cranial
Figure 9: Face antérieure du canal sacral après
section des racines nerveuses et résection du
fourreau dural
24
gauche
5.5.2 ) Système veineux :
figure 10 et 11
Satellites des artères, les veines assurant le drainage du canal sacral sont :
•
la veine sacrée médiane :
Cette veine chemine sur la face antérieure du sacrum. Elle est double sur une
partie de son trajet et les deux veines cheminent de part et d’autre de l’artère
homonyme, avec des anastomoses transversales entre elles.
Elle se jette dans la veine iliaque primitive gauche. Son rôle dans le drainage
de la région du canal sacral tient aux anastomoses réalisées avec les veines
sacrées latérales.
•
les veines sacrées latérales :
-
-
•
Elles reçoivent les veines issues des trous sacrés antérieurs et se jettent dans
la veine iliaque interne, après un trajet vertical en dehors des foramens
sacrés antérieurs.
Les nombreuses anastomoses réalisées avec la veine sacrée médiane à la
face antérieure du sacrum constituent le plexus sacré antérieur (qui est un
plexus extra-rachidien).
Description du plexus veineux intra-rachidien au niveau sacré :
Figure 10:
Les veines situées entre la face postérieure des vertèbres sacrées et la face
antérieure du fourreau dural s’anastomosent entre elles pour former un réseau
veineux très dense.
Ce plexus reçoit les veines intra-osseuses sacrées comme le montre les orifices
de ces veines à la face postérieure des vertèbres sacrées après ablation du
plexus (fig.9). Ces veines se jettent dans le plexus sacré antérieur par les
veines émissaires cheminant à travers les foramens sacrés antérieurs.
Le moulage des veines de ce plexus (fig.11) semble montrer une diminution
de la densité du réseau veineux dans le sens cranio-caudal : en regard du
hiatus sacral, le réseau est lâche.
25
cranial
gauche
Processus
articulaire de S1
Plexus veineux intrarachidien
Ligament
longitudinal
postérieur
Voie veineuse
longitudinale
Graisse
épidurale
Fourreau dural
réséqué
Figure 10: Plexus veineux intra rachidien au niveau sacral
26
Veine iliaque droite
Plexus
veineux intrarachidien
Veine iliaque interne
Artère iliaque externe
Drainage veineux par
les foramens sacraux
antérieurs
Figure 11: Pièce corrodée après injection des veines
(en bleu) et des artères (en rouge). Vue postérolatérale droite de la région sacrale
cranial
gauche
27
La voie veineuse longitudinale latérale :
Figure 12:
Au niveau du canal sacré, est retrouvée une veine paire longitudinale
cheminant latéralement, à la face postérieure des racines sacrées antérieures .
Elle n’apparaît qu’après ablation des lames sacrales du fait de sa position
latérale.
Elle chemine au niveau du hiatus sacré où elle n’est visible qu’après ablation
des cornes sacrées du fait de sa position contre la paroi latérale du canal sacré
. Elle se dirige ensuite médialement et semble pénétrer entre sacrum et coccyx
au-dessus de l’insertion de la membrane sacro-coocygienne sur le coccyx.
D’après RENARD [17], cette voie veineuse unique, présente au niveau du
sacrum, est issue de la réunion de deux voies veineuses : la veine antéro
interne en avant des racines nerveuses au niveau lombaire va rejoindre la
veine antéro externe en arrière des racines.
Ces veines longitudinales donnent des branches pour les foramens sacrés
antérieurs qui rejoignent les veines sacrées latérales ou le plexus sacré
antérieur.
Processus
articulaire de
S1
Voie veineuse
longitudinale
Dure-mère
Racine
nerveuse S5
5ème vertèbre sacrale
1ère vertèbre
coccygienne
cranial
gauche
Figure 12: Contenu du canal sacral après curetage de la graisse épidurale
28
5.5.2) Conséquence : Vaisseaux au niveau du hiatus sacral
Figure 13:
Les vaisseaux concernés par le risque d’effraction sont donc :
-Les branches des artères sacrées latérales pour la face antérieure du canal sacral
-Les veines longitudinales, en relation avec le plexus veineux intra-rachidien,
moins développé caudalement. L’observation des veines à ce niveau a été difficile du
fait de leur fragilité sur le cadavre et certaines ont pu être endommagées lors du
curetage de la graisse.
Plexus veineux intrarachidien
Voie veineuse
longitudinale
Racine nerveuse S4
Réseau artériel
Racine nerveuses S5
cranial
gauche
Figure 13: vaisseaux et racines nerveuses en regard du hiatus sacral.
En pointillés est représentée la situation du hiatus sacral
29
V-Discussion :
L’ anatomie de l’ enfant présente certaines particularités qui ont des conséquences sur
le déroulement de l’ anesthésie caudale. Le travail de dissection a été réalisé sur des sujets
adultes : l’ étude de la littérature doit donc le compléter afin de comprendre l’intérêt de
l’anesthésie caudale en pédiatrie.
Nous nous intéresserons dans ce chapitre à trois structures anatomiques :
- le cadre osseux constitué par le sacrum
- le cul-de-sac dural
- la graisse épidurale
1) Morphologie du sacrum :
1.1) Formation de la vertèbre :
La vertèbre va se former à partir du sclérotome, issu de la portion ventromédiale de chaque somite à la quatrième semaine de développement : il migre
vers la notochorde pour former la gaine périchordale (futur centrum ou corps
vertébral) d’où vont émerger les bourgeons costaux se dirigeant vers l’ avant
et les bourgeons neuraux se dirigeant vers l’arrière pour entourer le tube neural
(formation de l’arc neural).
En fait, chaque vertèbre est constituée de deux hémisclérotomes
avoisinants : par migration cellulaire, la portion caudal du sclérotome supérieur
s’unit à la portion crâniale du sclérotome inférieur. Ce phénomène se nomme
resegmentation verticale.
Les trois constituants de la vertèbres étant en place ( centrum, bourgeon
costal, arc neural), la vertèbre va passer par trois stades : membraneux,
cartilagineux et enfin osseux . Ces trois stades se chevauchent dans le temps.
1.2) L’ossification du sacrum :
La vertèbre osseuse apparaît par phénomène d’ossification qui commence au
2ème mois pré-natal, avant que la chondrification ne se termine. Cette
ossification va se prolonger après la naissance et jusqu’à l’âge adulte :
Les points d’ ossification primaires :
-1 central pour le corps vertébral et 2 pour l’arc neural. Ils
apparaissent entre la 10ème et la 20ème semaine in utero au sein d’un sacrum de
nature cartilagineuse.
-2 points costaux apparaissent au niveau des trois ou quatre
premiers segments sacrés entre le 6ème et le 8ème mois in utero.
Les points d’ossification secondaires :
Transverses (paires), épineux, costaux ( antérieurs et postérieurs) et apophyses
annulaires (supérieures et inférieures au centrum).
30
Les lames fusionnent vers l’âge de 8 ans, fermant l’arc vertébral postérieur.
Les points centraux fusionnent avec leurs apophyses annulaires après 20 ans.
Toute la partie ventrale du sacrum ainsi que le cartilage séparant les corps
vertébraux (précurseurs de disques intervertébraux) ne seront ossifiés
totalement que pendant la vie adulte [13,19,20].
1.3) le sacrum chez l’enfant :
L’ossification des vertèbres et du sacrum n’est donc pas achevée à la naissance
et se poursuivra jusqu’à l’âge adulte. Le sacrum de l’enfant est donc partiellement
constitué de cartilage, tissu facilement pénétré par une aiguille fine.
Ceci expose l’ enfant au risque de ponction intra-osseuse et de traversée de la
paroi ventrale du canal sacré (avec risque de lésion de viscères tels que le rectum ou de
vaisseaux pelviens) [7][9].
1.4)
le hiatus sacral :
o influence de la croissance :
Chez l’enfant, les cornes sacrales sont faciles à palper et délimitent
un hiatus étendu. De plus, le grand axe du sacrum forme avec le coccyx
un angle aigu, ce qui facilite la localisation du hiatus sacral.Avec la
croissance, l’ angle sacro-coccygien a tendance a se fermer : la
localisation du hiatus à la palpation et l’introduction d’une aiguille dans
le canal sacré deviennent plus difficiles. La réalisation de l’ anesthésie
caudale devient ainsi plus délicate à partir de 7 ans.
o variations :
Le hiatus sacré peut présenter une taille et une forme variable
suivant les individus. En effet, il résulte habituellement de l’absence de
fusion des lames de la 5ème et souvent de la 4ème vertèbre sacrée, mais
l’apex du hiatus se situera plus haut si cette non-fusion concerne des
vertèbres situées plus haut (fig.14).
Plus rarement, l’apex du hiatus se trouve plus bas : cas de la
fusion des arcs postérieurs de S5 [11].
Un hiatus anormalement long implique une distance réduite
entre son apex et le cul-de-sac dural, augmentant le risque de ponction
de celui-ci.
31
Apex du hiatus sacral
ilium
Face
postérieure des
vertèbres
sacrales
Foramens sacraux
postérieurs
cranial
Figure 14: Vue postérieure de bassin. Cas de hiatus sacral
long.
gauche
2) Niveau de terminaison de la dure- mère
2.1)
Ascension relative du cône médullaire:
Pendant la période fœtale, du fait de la faible croissance en hauteur du
tissu nerveux par rapport à l’axe osseux et du fait de la régression caudale il y a
ascension relative du cône médullaire : il peut se projeter jusqu’au niveau L3L4 (niveau du disque intervertébral) à la naissance, pour se projeter en L2,
niveau de projection adulte, à partir de 9 mois [9].
2.2)
dure-mère :
Durant la même période, le niveau de projection du cul-de sac dural
passe de S3-S4 à S1-S2 durant la même période. Ces niveaux peuvent
cependant varier selon les individus puisque des études sur des adultes ont
retrouvé des cul-de-sac se projetant régulièrement en S2-S3 ou, plus rarement,
au milieu de S2. Le niveau le plus bas relevé a été l’interligne S3-S4 [2,3,11].
32
Dans notre étude, les niveaux de projections relevé ont été : pour 2 individus la
vertèbres S2 et pour 1 sujet l’interligne S2-S3.
2.3)
Distance hiatus sacral- dure-mère :
la distance entre l’apex du hiatus sacré et le cul-de-sac dural détermine
le risque de ponction durale au cours de la caudale : cette distance est courte,
parfois à peine supérieure à 10mm chez le nouveau-né [7]. Trotter [11] a
constaté chez 53 adultes qu’elle s’étageait entre 16 et 75 mm. Les mesures
effectuées sur nos sujets sont comprises dans cet intervalle.
3) Structures anatomiques
l’anesthésique :
impliquées
dans
la
diffusion
de
Le niveau atteint par l’anesthésique dans le canal vertébral à partir du hiatus sacré
détermine les organes qui vont subir l’analgésie. L’ espace épidural étudié dans notre
travail de dissection présente des caractéristiques facilitant la diffusion des solution
injectées :
3.1)
la structure de la graisse épidurale :
Très fluide chez l’enfant jeune, la graisse épidurale devient plus dense
et s’enrichit en tissu fibreux à partir de 7-8 ans pour prendre une consistance
plus compacte chez l’adulte [7,9,12].
3.2)
la communication entre espace péridural et espace périneuraux :
Nous avons pu constaté l’attachement des nerfs spinaux sacraux à la
paroi des foramens sacraux antérieurs chez des individus âgés. Chez l’enfant et
chez l’ adulte jeune, cet attachement aux foramens intervertébraux est très
faible et l’espace péridural communique avec l’espace entourant les racines
nerveuses. Les solutions injectées peuvent donc diffuser le long des racines, ce
qui améliore l’ efficacité du bloc.
3.3)
apport de l’étude radiologique :
L’étude de la diffusion d’une solution radio-opaque injectée par voie
caudale a permis d’observer la fuite des solutions injectées par les foramens
intervertébraux [12,18].
Certaines études radiologiques ont également évalué le niveau atteint
par les solutions anesthétiques et ont pu montrer une corrélation entre ce
niveau et l’âge du patient jusqu’à 8 ans. Cette corrélation devient moins précise
à partir de 7-8 ans, ce qui provient de la modification de la fluidité de la graisse
épidurale.
33
VI- Conclusion :
L’études des bases anatomiques de l’anesthésie caudale nous a amené a
étudié plus particulièrement l’extrémité caudale du canal vertébral, en regard
du hiatus sacral : l’absence de fourreau dural à ce niveau et la position des
racines nerveuses dans le canal sacral en fait une région privilégiée pour la
ponction de l’espace épidural.
Le risque de ponction durale, parfaitement connu des médecinsanesthésistes, est cependant augmenté en cas de projection basse de la
terminaison de la dure-mère ou en cas de malformation sacrales.
La connaissance de l’anatomie de cette région doit permettre de mieux
comprendre le geste de la mise en place de l’anesthésie caudale et ses risques.
34
VII - Références:
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termination : study in 27 cadavers. Pediatr. Neurosurg. 1999;30:176-179
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médecine Paris Ouest 1991
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36
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