I.La douleur chronique :
1- Généralités- définition
Bonica (1953), Leriche (1957), et Sternbach (1974), ont été les premiers à attirer l’attention
sur l’opposition douleurs symptôme/maladie, aiguë/chronique. La douleur aiguë peut être
considérée comme un symptôme utile et protecteur, véritable signal d’alarme, alors que la
douleur chronique est inutile, destructrice, aboutissant avec le temps à une maladie à part
entière. La limite séparant la douleur aiguë de la douleur chronique se situe arbitrairement
entre 3 et 6 mois d’évolution. Ce repère temporel implique, devant une douleur rebelle, de
rechercher la symptomatologie d’un syndrome douloureux chronique.
Comment comprendre les effets nociceptifs du temps ?
Le patient douloureux chronique multiplie les consultations, passant par de nombreux
spécialistes, subissant à chaque fois de nouvelles investigations. Chaque nouvelle
thérapeutique crée des attentes régulièrement déçues, ce qui augmente la détresse
psychologique du patient. La répétition des plaintes favorise le rejet de celui-ci, car la
tentation est grande de ne pas lui faire comprendre qu’il simule ou exagère l’intensité de sa
douleur. Ainsi, la relation médecin-malade se détériore.
Nous utiliserons le terme de syndrome douloureux chronique pour décrire l’ensemble des
manifestations physiques, psychologiques, comportementales et sociales qui tendent à faire
considérer la douleur persistante, quelle que soit son étiologie, comme une maladie. Les
manifestations psychologiques et comportementales apparaissent comme la conséquence de
la douleur. La symptomatologie repose sur :
- La plainte douloureuse :
Douleur permanente depuis plus de 3 à 6 mois
Origine physiopathologique incertaine
Nombreux traitements inefficaces
Handicap fonctionnel exagéré
Conduite toxicomaniaque
- Comportement anormal vis à vis de la maladie
Conviction somatique de la maladie
Désir de chirurgie
Déni des conflits interpersonnels
Déni des perturbations émotionnelles
Humeur dépressive admise comme réactionnelle
- Symptomatologie dépressive
Fatigabilité
Perte des intérêts
Troubles de l’attention
Insomnie
Humeur dépressive
- Facteurs de renforcement
Evitement d’activités néfastes
Attention, sollicitude de l’entourage
Avantages secondaires financiers
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