VŒUX AUX ACTEURS DE LA VIE LOCALE

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- VŒUX AUX ACTEURS DE LA VIE LOCALE –
Jeudi 7 janvier 2016 – 19 heures
Parc des Expositions l’Eduen
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7 janvier 2015 - 7 janvier 2016 : il y a un an, jour pour jour, avaient lieu les premiers
attentats qui ont marqué Paris et l’ensemble de notre pays en 2015. Je vous propose ce soir
d’avoir ensemble une pensée en la mémoire de toutes les victimes des attentats qui ont
frappé la région parisienne et donc l’ensemble de notre pays en 2015 et marquer aussi de
cette manière notre soutien à l’ensemble des familles meurtries ou endeuillées, et notre
soutien aux forces de l’ordre et de sécurité, d’autant plus avec l’événement d’aujourd’hui.
Revenons à nos préoccupations plus locales :
J’espère que vous n’avez pas loupé la presse quotidienne régionale de ce début d’année, ou
du moins l’un de ses titres, ou du moins ce qu’il en reste. Je ne vous parle pas de la nouvelle
une racoleuse de ce matin : non. Mais de celle de lundi. A chaque jour, son lot de racolage.
Autun vieillit, c’est vrai. La Saône-et-Loire vieillit, la Bourgogne vieillit, la France vieillit, au
point d’ailleurs de voir son nombre de naissances chuter de près de 5 % en 2015, là où la
maternité d’Autun ne perd que 2 %.
Il faut se rendre à l’évidence : là où, dans les années 60 et 70, une génération
particulièrement nombreuse, celle du baby-boom, tirait notre économie par sa jeunesse et
sa créativité, d’autant plus fortement qu’elle ne prenait en charge, en matière de retraite
par répartition, que des classes d’âge peu nombreuses, marquées par les conflits mondiaux,
aujourd’hui, dans nos pays, c’est exactement l’inverse. Des classes moins nombreuses
doivent prendre en charge des classes nombreuses, les anciens baby-boomers devenus
papy-boomers, qui vieillissent, et c’est heureux, qui vieillissent bien et longtemps. Rappelons
ici les progrès considérables de l’espérance de vie au cours des trois dernières décennies. Il
faut donc arrêter de rêver aux années 70. Les conditions ne sont plus les mêmes.
Comme elles ne sont plus les mêmes sur le plan économique, et nous nous devons d’entrer
pleinement dans la mondialisation des échanges, comme nous sommes rentrés dans la
mondialisation des conflits, hélas ! Nous sommes fiers d’avoir ici, en Autunois Morvan, des
entreprises qui, pour certaines, sont rentrées pleinement dans la mondialisation des
échanges et qui exportent près de la moitié de leur production.
De la même manière, nous savons que la croissance modèle années 70, qui détériorait à
vitesse grand V la planète et ses ressources, n’est plus compatible avec le développement et
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que nous devons aller vers d’autres modèles ; d’où notre engagement ici, en Autunois
Morvan, dans l’économie circulaire et l’économie du développement durable.
Je pense qu’ici, il était bon de rappeler quelques vérités et les mouvements de long terme
que nous devons prendre en compte. Ceux qui vous disent le contraire à longueur de
journée vous mentent. « Même la nostalgie n’est plus ce qu’elle était », pour reprendre le
titre célèbre d’un ouvrage de Simone Signoret.
Autun perd des habitants : oui. Toutes les villes de Saône-et-Loire et presque toutes les villes
de Bourgogne perdent des habitants, y compris celles de l’axe de la Saône, y compris celles
proches du bassin parisien.
Cela dit, ici, en Autunois Morvan, indéniablement, nous avons raté un certain nombre de
tournants dans les années 60 et 70, années dont je parlais tout à l’heure, concernant les axes
de communication, l’autoroute, la gare TGV, le lien avec la Communauté Urbaine, le refus de
l’enseignement supérieur avec la création d’un département de l’IUT, pour ne citer que
quelques exemples. Ce sont autant d’équipements qui nous font cruellement défaut
aujourd’hui, nous le savons tous. Mais on ne vit pas du passé et, malgré ces difficultés
structurelles, nous devons continuer plus que jamais à avancer. Nous avons des atouts
importants et donc des cartes à jouer. Rien n’est écrit par avance et nous pouvons être un
territoire d’avenir... à condition de lutter en permanence contre notre penchant naturel qui
est celui de l’auto-contemption, du refus du changement, du repli sur nous-mêmes, de la
gestion des rentes de situation plutôt que de rechercher le développement, du complexe de
la forteresse assiégée, et à condition, au contraire, de continuer à nous ouvrir au monde, à
lutter contre les rentes et notamment la rétention foncière, à porter le changement et
l’adaptation aux nouveaux modèles, à parfaire l’unité de notre agglomération, à développer
l’intercommunalité et le poids de l’Autunois-Morvan, à aider nos entreprises agricoles,
commerciales, industrielles ou tertiaires à se renforcer et à rentrer dans la mondialisation
des échanges, à améliorer notre offre culturelle et touristique, à porter haut et fort la
richesse et la force de notre réseau associatif et partenarial, à décloisonner encore
davantage nos relations, et donc à travailler ensemble, à mieux accueillir les nouvelles
populations, malgré notre caractère parfois, au premier abord, peu affable et peu
empathique.
Déjà, avoir conscience que nous devons être les premiers entrepreneurs, les premiers
défenseurs et les premiers ambassadeurs de notre territoire doit être un devoir de chaque
instant et ne doit souffrir d’aucune exception. Le dénigrement et encore davantage l’autodénigrement n’ont jamais porté le développement.
C’est dans cette logique que nous continuons la politique mise en œuvre depuis un certain
nombre d’années :
Maîtriser nos dépenses de fonctionnement.
Maximiser nos recettes, c’est-à-dire aller chercher tous les financements et les
contractualisations nécessaires à notre développement.
Maintenir une capacité d’autofinancement forte pour pouvoir continuer d’investir dans les
équipements et dans le développement.
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Et de ce fait, maîtriser la fiscalité tout en maintenant un haut niveau d’investissement pour
nos entreprises, notamment pour nos entreprises locales : exemple de la bibliothèque
multimédia (8 lots sur 11 - 3.400.000 € pour les entreprises de l’Autunois Morvan).
Quelques mots sur les investissements de cette année :
Pour la Communauté, principalement la bibliothèque multimédia, le multi-accueil de
Mesvres, l’étude sur la mise aux normes et l’adaptation du COSEC d’Epinac, le soutien à la
rénovation de l’habitat, l’aménagement des zones d’activité économique et le
développement de la Maison des Spécialistes aux côtés du pôle hôpital-clinique. 2016 sera
une nouvelle année de transition, liée à l’extension de notre communauté.
Côté Ville, en dehors de travaux de voirie importants, le centre-ville sera une de nos
priorités, comme les équipements sportifs et de loisirs, le nouveau lotissement André
Malraux ou l’achèvement des travaux de l’Hexagone et du restaurant scolaire du Clos Jovet.
L’aménagement du centre-ville sera d’ailleurs une priorité pour l’ensemble des années qui
viennent.
De la même manière que le Musée Rolin sera lui aussi une grande priorité pour la décennie
qui s’ouvre. Ce ne sera pas un simple agrandissement, comme vous avez pu le lire dans la
presse quotidienne régionale, ou du moins l’un de ses titres, ou du moins ce qu’il en reste,
mais bel et bien un nouveau musée, une nouvelle offre, une véritable entrée sur les
richesses de notre territoire, un outil culturel, pédagogique et touristique de première
ampleur, porteur d’un développement nouveau et d’emplois qualifiés.
Mais rien ne serait possible sans vous, forces vives, acteurs de notre territoire dans sa
diversité. Il n’est de richesse que d’Hommes, que d’Hommes et de Femmes investis pour leur
territoire et son devenir. En matière d’Hommes et de Femmes, nous serons bientôt 40.000 à
constituer le Grand Autunois Morvan et donc à avoir besoin de vos compétences, de vos
talents, de la richesse de vos idées, de vos entreprises, à compter sur la valeur ajoutée que
chacun d’entre vous apporte au développement de notre territoire.
Etre habitant d’un territoire, ce n’est pas le consommer, c’est s’y investir, le porter, le créer
au quotidien, y établir son projet de vie au bénéfice de l’ensemble. Pour illustrer mon
propos, permettez-moi de conclure par deux citations particulièrement d’actualité, deux
citations très connues mais que nous devons avoir à l’esprit autant que possible : celle de
Fitzgerald Kennedy, qui nous rappelait que « plutôt que se demander ce que son pays ou son
territoire fait pour vous, il faut se demander ce que l’on fait pour son pays ou son
territoire » ; et celle de Saint-Exupéry qui nous rappelait que « nous n’héritons pas de notre
planète ou de notre territoire, mais que nous l’empruntons à nos enfants ». Fort de cela,
continuons à agir, ensemble, avec respect et confiance pour notre pays, pour notre territoire
et pour nos enfants.
Tous mes vœux à vous, à vos proches, à tous ceux que vous chérissez, vœux de santé, vœux
professionnels et personnels.
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