Cours d’Algèbre II Prof. E. Bayer Fluckiger Bachelor Semestre 4 21 avril 2010 Corrigé 21 Exercice 1 a) On a (5 + 2i)(5 − 2i) = 25 − 4i2 = 25 + 4 = 29. b) Comme 5+2i ∈ / 29A (car il n’existe pas d’élément a+bi de Z[i] tel que 5+2i = 29(a+bi)) et de manière analogue 5 − 2i ∈ / 29A, mais par contre (5 + 2i)(5 − 2i) = 29 ∈ 29A, l’idéal 29A n’est pas un idéal premier de A. c) α) Montrons que f est un homomorphisme d’anneaux. Soient x = a+ib, y = a′ +ib′ ∈ A. On a : f (x + y) = f ((a + a′ ) + i(b + b′ )) = [(a + a′ ) + 12(b + b′ )]29 = [a + 12b]29 + [a′ + 12b′ ]29 = f (x) + f (y) ; f (x)f (y) = = = = = [a + 12b]29 [a′ + 12b′ ]29 [(aa′ + 144bb′ ) + 12(ab′ + a′ b)]29 [(aa′ − bb′ ) + 12(ab′ + a′ b)]29 f ((aa′ − bb′ ) + i(ab′ + a′ b)) f (xy) ; f (1) = [1]29 . Pour tout a ∈ Z, on a f (a) = [a]29 , donc f est surjectif. Expliquons maintenant d’où provient la formule f (a + ib) = [a + 12b]29 . Il s’agit donc de construire un homomorphisme d’anneaux f : A → F29 . On a f (1) = [1]29 et alors nécessairement f (a) = [a]29 pour tout a ∈ Z (par additivité de f ). Il reste à définir f (i), ce qui va déterminer f de manière unique : si f (i) = α, alors il s’ensuit que, pour tous a, b ∈ Z, on a f (a + ib) = f (a) + f (i)f (b) = a + αb. On a i2 + 1 = 0. Si l’on applique l’homomorphisme f , on obtient f (i)2 +[1]29 = [0]29 , donc f (i) doit être racine du polynôme x2 + [1]29 ∈ F29 [x]. On vérifie que les racines de ce polynôme sont [12]29 et [−12]29 . Par conséquent, on doit avoir f (i) = [12]29 ou f (i) = [−12]29 . Ici, on a choisi f (i) = [12]29 , ce qui donne lieu à la formule en question. β) Soient a, b ∈ Z tels que 29 | a+12b. On cherche c, d ∈ Z tels que a+bi = (5+2i)(c+di), c’est-à-dire tels que a = 5c − 2d et b = 5d + 2c. Soit k ∈ Z tel que a + 12b = 29k. Alors on obtient c + 2d = k et 2c + 5d = b, d’où l’on déduit que c = 5k − 2b et d = b − 2k. Par conséquent, Ker(f ) ⊆ (5 + 2i)A. Réciproquement, on a f (5 + 2i) = [29]29 = [0]29 , d’où (5 + 2i)A ⊆ Ker(f ). γ) Par passage au quotient, f induit un isomorphisme d’anneaux de A/(5 + 2i)A sur F29 . Comme F29 est un corps, il en résulte que (5 + 2i)A est un idéal maximal. d ) On raisonne comme ci-dessus en considérant cette fois l’homomorphisme d’anneaux g : A → F29 défini par g(a + ib) = [a − 12b]29 pour tout a + ib ∈ A. 1 Exercice 2 a) Soit n ∈ N tel que nZ soit un idéal maximal de Z. Alors n 6= 0 car {0} n’est pas un idéal maximal de Z. Si n n’est pas premier, alors il existe d ∈ N, 1 < d < n, tel que d divise n. On a alors nZ dZ, ce qui contredit la maximalité de nZ. Réciproquement, soit n un nombre premier. Soit J un idéal de Z tel que nZ ⊆ J. Soit d ∈ N tel que J = dZ. Alors d divise n, d’où d = 1 ou d = n. Par conséquent, J = Z ou J = nZ. Ainsi, nZ est un idéal maximal. b) Il est clair que {0} est un idéal premier de Z. Soit I = nZ un idéal premier non nul de Z. Si n n’est pas un nombre premier, alors il existe m, p ∈ N tels que 1 < m < n, 1 < p < n et n = mp. Alors n ∈ I, mais m, p ∈ / I, ce qui contredit le fait que I est premier. Réciproquement, si n est un nombre premier, alors, d’après a), l’idéal nZ est maximal. Il est donc aussi premier. c) C’est une conséquence immédiate de a) et b). Exercice 3 a) Soit n ∈ N la caractéristique de F . Par définition, n est tel que nZ est le noyau de l’homomorphisme d’anneaux Z → F , n 7→ n · 1F . Puisque F est fini, n est non nul, et puisque F est un corps commutatif, donc en particulier un anneau intègre, n est un nombre premier. b) Par passage au quotient, l’homomorphisme d’anneaux Z → F ci-dessus induit un homomorphisme de corps ϕ : Fp → F . On vérifie alors que la loi d’addition de F et la loi de composition externe Fp × F → F , (a, x) 7→ ϕ(a)x confèrent à F une structure d’espace vectoriel sur Fp . c) Comme F est fini, sa dimension en tant qu’espace vectoriel est finie. Si d ≥ 1 est la dimension de F sur Fp , alors F est isomorphe, en tant qu’espace vectoriel sur Fp , à (Fp )d . Il s’ensuit que le cardinal de F est égal à pd . 2