Réflexions : Dr Nathaniel Dostrovsky
Quand j’ai commencé mes études de
médecine, je prévoyais devenir médecin de
famille et je ne connaissais pas vraiment
les maladies rhumatismales. On peut dire
que tout ça a changé dès ma deuxième
année, quand il m’a été donné d’assister à
des exposés des docteurs Pope, Thompson,
leRiche et d’autres membres de la commu-
nauté rhumatologique de l’Université de
Western. Les maladies auto-immunes
m’ont tout de suite fasciné à cause de leurs
effets sur le corps entier. Durant un de ses
exposés, la Dre Pope a fait allusion au
Programme de bourses d’été de la Société
canadienne de rhumatologie (SCR). Cela
m’a semblé une excellente occasion de perfectionner ma tech-
nique d’examen de l’appareil musculosquelettique et d’enri-
chir mon éventuelle pratique en médecine familiale, car je m’y
destinais toujours, malgré mon intérêt naissant pour les mala-
dies rhumatismales.
J’ai eu la chance d’avoir pour préceptrice, lors de mon stage
d’été, la Dre Vivian Bykerk, à l’Hôpital du Mont Sinaï/
Université de Toronto. Dans sa clinique affairée, j’ai croisé
beaucoup de cas intéressants et j’ai continué d’être fasciné
par la diversité des manifestations des maladies rhuma-
tismales. J’ai également été impressionné par la profondeur du
lien thérapeutique que la Dre Bykerk entretient avec ses
patients, qu’elle suit, dans certains cas,
depuis des années. Elle s’intéresse à leur
état de santé général et non seulement à
leur problème rhumatologique. Finale-
ment, j’ai été frappé par la passion avec
laquelle elle exerce sa profession et j’ai eu
l’impression qu’on vivait une époque parti-
culièrement intéressante pour la rhuma-
tologie, compte tenu de l’avènement de
plusieurs nouveaux traitements capables
de mieux maîtriser la maladie rhuma-
tismale et d’améliorer la vie des patients.
En effet, les patients atteints d’arthrite
inflammatoire que j’ai vus à sa clinique ne
présentaient pas les pathologies très
actives ou les difformités que décrivaient
jusqu’à lors les experts ou les ouvrages de référence.
Depuis ce stage d’été, mon intérêt pour la rhumatologie n’a
cessé de grandir et c’est la principale raison pour laquelle je
l’ai choisie comme spécialité. Je suis actuellement inscrit en
deuxième année de rhumatologie à l’Université McMaster et
j’ai l’intention de pratiquer en rhumatologie générale lorsque
je terminerai, en juin. J’envisage d’y faire une longue et
fructueuse carrière.
Nathaniel Dostrovsky
Résident 5, rhumatologie,
Université McMaster, Hamilton, Ontario
7JSCR 2012 • Volume 22, numéro 2
Réflexions : Dre Alexandra Albert
En ce qui me concerne, le Programme
de bourses d’été a été décisif.
La médecine est une deuxième car-
rière pour moi. Mon premier contact
avec la rhumatologie s’est fait grâce à la
recherche fondamentale et à un projet
d’été (avant d’amorcer une maîtrise) qui
portait sur la recherche d’auto-anti-
corps dans les sérums de patients
atteints de collagénoses. J’ai été piquée
de curiosité pour les maladies auto-
immunes à partir de ce moment, et je
m’étais fait la promesse de mettre mon
travail futur au service des maladies
auto-immunes.
Après ma maîtrise et mon doctorat en biologie moléculaire
et cellulaire à l’Université Laval de Québec, j’ai décidé de me
lancer en médecine. Or, je n’avais aucune
idée de la spécialisation médicale qui
aurait pu remplir toutes mes attentes à ce
moment. J’ai deviné avec le temps que la
rhumatologie ou la médecine interne
pourraient concilier mes intérêts qui sont
nés de mon vécu scientifique.
Voyant l’intérêt que j’avais pour son
cours (de rhumatologie au pré-externat),
le Dr Jacques Brown, chef de service de
rhumatologie au Centre hospitalier uni-
versitaire de l’Université Laval (CHUL-
CHUQ), m’a proposé de soumettre ma
candidature à ce programme. Eh bien,
quoi de mieux que de passer 12 semaines
payées, avant de débuter l’externat, à
observer la pratique quotidienne d’un rhumatologue pour se
faire une idée de cette spécialité?!