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et de l’édition (affiches, revues, tracts, livres, etc.) Ce mémoire se limite donc à cette
partie de l’art constructiviste, pour pouvoir la mettre en parallèle avec la publicité
contemporaine qui utilise, entre autres, ces mêmes supports imprimés.
En effet, depuis la fin du XIXe siècle, un lien étroit s’est développé entre l’art et la
publicité. À cette époque l’affiche connaît un réel engouement et les travaux d’artistes
comme Toulouse-Lautrec ou Leonetto Cappiello sont collectionnés, ce qui donne lieu
a un mouvement appelé affichomanie. Les affiches prennent une valeur marchande et
deviennent de véritables oeuvres d’art, comme on pourra l’observer quelques années
plus tard avec le travail de Cassandre ou Savignac. On peut donc constater que ce
sont les artistes qui font la publicité, mais dans les années 1950 la situation change. La
société de consommation va influencer le Pop Art et faire naître l’inspiration chez des
artistes comme Andy Warhol et Roy Lichtenstein.
Aujourd’hui, on remarque que la publicité puise son inspiration en partie dans les mu-
sées. Par exemple, Nestlé a adopté La Laitière de Johannes Vermeer. Sur l’emballage, il
ne reste que la figure emblématique de la servante, supposée ancrer le produit dans la
tradition et la qualité d’autrefois. La Cène, de Léonard de Vinci a été reprise des dizai-
nes de fois pour vanter des produits divers et variés. Et ce ne sont que deux exemples
parmi tant d’autres. Les liens entre publicité et art tendent le plus souvent à minimiser
l’œuvre publicitaire, en la situant parmi les arts dits « mineurs », ou en l’accusant d’être
conçue sous le signe du merchandising. En s’inspirant des oeuvres artistiques, le mar-
keting réutilise à sa manière le style d’un mouvement ou la griffe d’un artiste. Cette
comparaison sera un point central du mémoire.
Pour la mettre en évidence, nous allons nous appuyer sur un corpus d’images divisé
en deux parties. La première met en avant les artistes représentatifs du mouvement,
et certaines de leurs oeuvres, grâce auxquelles nous dégagerons les caractéristiques
graphiques et idéologiques du constructivisme. Le recueil de ces particularités nous
permettra de faire un parallèle avec la deuxième partie du corpus d’images. Celui-ci
est composé de visuels promotionnels, de photographies, ou encore de jaquettes CD
et DVD. Le but est de pouvoir mettre en relation des oeuvres d’avant-garde et des
images modernes provenant du domaine publicitaire afin de recueillir et d’analyser
leurs ressemblances.
En effet, nous pouvons constater que ces deux types de représentation se rejoignent
d’un point de vue visuel, mais également qu’ils ont un dessein commun : faire passer
un message dans les conditions les plus compréhensibles possibles tout en gardant
une dimension créative. Ainsi la question principale de ce mémoire est de savoir dans
quelle mesure, la publicité actuelle se sert des codes constructivistes pour mettre en