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La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n° 4 - juillet-août 2004
monothérapie, avec des taux de réponse respectivement de
2 1 %, de 38 à 61 % et de 15 à 61 % ( 9 ) . En revanche, l’asso-
ciation de ces trois molécules donne des taux de réponse
entre 32 et 72 % (10, 11).
Dans la série de phase II rapportée par Gabriel et al. ( 1 0 ),
4 0 patients présentant un carcinome épidermoïde de la verge
localement avancé ou métastatique étaient traités par une
association comportant cisplatine, bléomycine et métho-
tréxate. Le taux de réponse était de 32,5 %, avec 12,5 % de
réponses complètes et 20 % de réponses partielles. Néan-
moins, la toxicité de ce traitement était importante. Pour
l’association de 5-FU et de cisplatine, les taux de réponse
varient entre 25 et 100 % selon les études (11, 12). Dans la
série rétrospective de Gotsadze ( 1 3 ) , 2 2 3 patients sont
répartis en trois bras (155 patients traités par une radiothéra-
pie, 33 patients par une chimiothérapie et 35 patients par une
radiochimiothérapie), puis stratifiés selon l’âge, la taille et le
grade histologique de la lésion primitive. Le taux de contrôle
local était de 60,5 %, sans différence statistiquement signifi-
cative entre les trois bras. Néanmoins, pour les patients âgés
de plus de 60 ans, avec une tumeur de taille inférieure à 4 c m
et de grade I ou II, la survie à 5 ans était de 88 %, 71 % et
6 8 % respectivement pour les T1, T2 et T3.
Les facteurs de mauvais pronostic dans le carcinome de la
verge sont représentés par la taille de la tumeur primitive,
le grade histologique et la métastase ganglionnaire inguinale
( 2 ).
La présence d’emboles tumoraux lymphatiques et vascu-
laires de la tumeur primitive est corrélée à la présence de
métastases ganglionnaires ( 1 4 ).
Par ailleurs, si 30 à 64 % des patients présentent des ganglions
inguinaux palpables au moment du diagnostic, ces ganglions
ne sont métastatiques que dans 15 à 45 % des cas ( 1 4 ). Pour
les tumeurs de grade I, les métastases ganglionnaires ne sont
retrouvées que dans 4 à 17 % des cas ( 1 5 - 3 ). Le taux de sur-
vie à 5 ans, selon que les patients sont N- ou N+, sont res-
pectivement de 66 %, et de 27 % ( 1 6 ).
Néanmoins, l’atteinte ganglionnaire pourrait également être
d’origine inflammatoire, car, après 4 à 5 semaines d’antibio-
thérapie, une régression complète est observée dans 40 à
5 0 % des cas ( 2 ). C’est dire l’intérêt des biopsies ganglion-
naires initiales pour une meilleure classification pronostique.
CONCLUSION
La place des nouvelles molécules dans le traitement du carcinome
de la verge reste à définir ( 9 ) . Celles-ci n’ont pas produit de résultats
spectaculaires en deuxième intention dans notre observation.
La détermination de la place du traitement médical nécessite la
poursuite de la recherche clinique rendue difficile par la nature
et l’incidence de l’affection.
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